I- OBJECTIFS DE RECHERCHE
Grâce à la lecture de l’ouvrage général de R. DUMONT, Démocratie pour l’Afrique, nous avons pu trouver les éléments de notre problème. Pour lui, la démographie accélérée du continent africain est la plus grande cause de pauvreté qui va causer sa faillite. Il soutien que, le problème de pauvreté est lié à la croissance démographique incontrôlée. Dans cette optique, nos objectifs viseront à vérifier le degré de corrélation entre pauvreté et fécondité. Étant entendu que corrélation n’est pas forcement causalité, nous analyserons, à cet effet, la relation de cause à effet entre pauvreté et fécondité, si relation il y a bien sûre.
Toute notre analyse aura pour cadre d’étude le quartier Bacongo. Notre étude est susceptible de fournir des éléments de comparaison avec d’autres études sur la question menées sur d’autres terrains. Elle pourrait, dès lors, contribuer à éclairer le débat politique pour que les discours démographiques soient moins réducteurs et prennent mieux en compte la complexité des phénomènes. Les enjeux d’une telle étude en Afrique noire sont aussi la nécessité de réinvention théorique et de redéploiement thématique susceptibles d’ouvrir d’autres pistes par une approche qui restitue l’analyse des phénomènes de population dans la problématique du changement social.
Mesurer la pauvreté n’est pas un exercice aisé. Ceci tant du point de vue de l’approche, du point de vue de la dimension ou encore des dimensions utilisées que de la méthodologie d’étude. C’est donc aussi, pour tenter de vulgariser les questions relatives à la pauvreté des ménages, les recherches sur les pauvres que notre travail va avoir un sens.
II- LES ELEMENTS DU PROBLEME :
Le problème s’articule autour de deux concepts : pauvreté et fécondité. La définition du concept pauvreté va nous permettre de dégager les caractéristiques utiles à notre recherche. Ces caractéristiques nous aideront d’isoler analytiquement certains éléments ou axes de recherche associés à notre problème de recherche. De ce fait, nous pouvons articuler deux réflexions générales liées à notre recherche :
· Les crises qui secouent l’édifice conjugal ou le ménage notamment la baisse ou le manque de revenus amènent les principaux acteurs du ménage, homme et femme, de tenter des nouvelles expériences pour faire face à ces situations. Nous pensons que ces ménages d’en bas dans leurs nouvelles expériences, que nous nommons stratégies, prennent des décisions relatives à la fécondité.
· A supposer que les acteurs du ménage prennent des telles décisions, nous nous attendons à ce que la fécondité prenne un rythme soit dans le sens d’une accélération ou dans celui d’un ralentissement.
La question générale de recherche qui nous guidera peut donc être formulée de la façon suivante :
Est - ce que les principaux acteurs du ménage se plient à la pauvreté en matière de fécondité ?
Le terme revenu est déjà plus précis que celui de la pauvreté. Il demeure néanmoins trop imprécis pour faire un travail sérieux. Il s’avère donc nécessaire de l’expliciter dans notre cadre opératoire en précisant le revenu nécessaire pour couvrir les besoins alimentaires et autres besoins vitaux. Ceci, afin de tracer une ligne de séparation entre pauvres et non pauvres. La deuxième ligne de séparation déterminera les pauvres des très pauvres.
En revanche, la fécondité doit se comprendre dans le sens du nombre d’enfants par femme. Ce nombre détermine la taille du ménage. Ainsi, une fécondité nombreuse se traduit par un ménage élargit encore appelé famille nombreuse. A l’inverse, une fécondité réduite se traduit par un ménage réduit encore appelé famille nucléaire. Le cadre opératoire devra nous aider à délimiter les différentes tailles .
En cherchant à préciser les éléments du problème que nous allons étudier nous cherchons à restreindre notre objet d’étude afin d‘avoir un problème spécifique. C’est dans cette perspective que nous avons choisi de traiter le premier problème qui regorgent un autre. Nous tenterons donc de répondre à la question suivante :
Est - ce qu’en proie au manque de revenus, nécessaires pour assurer les besoins essentiels du groupe, l’homme et la femme, dans le cadre du ménage, adoptent des tactiques démographiques ?
Si oui ?
Développent - ils un « malthusianisme de pauvreté » ?
Ayant limité notre objet d’étude à un seul aspect portant sur la tactique de fécondité des ménages d’en bas face à la précarité monétaire, il s’est avéré dès lors nécessaire d’entreprendre une seconde lecture pour faire le point sur l’état des connaissances accumulées, et vu comment le problème a été abordé par d’autres chercheurs. Cette étape nous a permis aussi de recenser les différentes '' lacunes'' dans les recherches antérieures.