Nous parlons de démocratie dans le sens d'un système politique où le peuple est le seul garant du pouvoir. Par conséquent, celui qui exerce ce pouvoir, l'exerce pour le peuple qui par des moyens démocratiques a un pouvoir de contrôle sur ses dirigeants que lui même a élu.
Il y a à la base de ce contrat la confiance qui s'instaure et qui confère la légitimité. Au bout, le dirigeant élu a le devoir de rendre compte de la gestion de son mandat. Au peuple peut sanctionner celui-ci soit, positivement en le reconduisant, soit négativement en l'écartant en faveur d'un autre candidat.
Ce système politique, le moins mauvais des systèmes de gouvernance contrairement à ce que certains pensent, n'est pas incompatible en Afrique.
Reste à étudier les stratégies et les mécanismes nécessaires à son acceptation par une large opinion africaine, je veux parler surtout des leaders politiques.
Comment faire pour que ceux qui perdent une élection acceptent démocratiquement leur défaite au lieu de recourir à la violence ?
Comment faire pour que ceux qui gagnent démocratiquement respectent la diversité des pensées au lieu de recourir à la menace ?
Il y a une urgence; car les guerres qui éclatent en Afrique ces dix dernières années resultent des révendications des uns et des contestations des autres. Chaque groupe politique a l'impression qu'en perdant les élections, on perd le pouvoir à vie.
Dans ce cas, recourir à l'ethnie pour se faire justice devient la meilleure stratégie politique. Les guerres pour le pouvoir prennent la forme des guerres ethniques. Ce fut le cas au Congo brazzaville. Le même scénario prend forme en Côte d'ivoire.