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  • : AFRIQUE-PAUVRETE-AVENIR
  • : Ce blog traite des causes endogènes et exogènes liées à la pauvreté de l'Afrique. Il fait par ailleurs un pont entre l'Afrique et la France: la françafrique.
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20 août 2010 5 20 /08 /août /2010 20:24

Photob 001 POIDS CULTUREL

Après plus de cinq siècles de domination et d’effacement identitaire, le Koongo ou mieux l’Africain doit faire face au premier défi, celui de se définir après une longue série d’aliénations. Mais, comment se défaire  d’une identité que le colonisateur et les missionnaires de la civilisation    ont mis des siècles à bâtir dans du cerveau de l’Africain ?

Faute de moyens et de courage, l’Africain s’est lancé dans le nouveau monde sans son identité, sans créer son monde  propre où se retrouver, tout simplement. Il va manger, s'habiller, parler, penser, agir, réagir.... comme l’ex maître. Pas d'alternative possible. Soit, on assimile la civilisation, soit, on reste sauvage. Sauvage ! Personne ne veut rester sauvage ! Quel malheur ! Le sauvage est compris comme celui qui ne fait pas comme l'Européen. A cet exercice d’imitation, les Africains mieux que les Asiatiques ont assimilé la leçon. Ils n'ont rien compris, mais tout appris et  tout pris. En agissant de la sorte, l'Africain a perdu ce qui le caractérisait : son identité. Il est devenu cet homme à la « peau noire masque blanc. »[1] Il a perdu ses repères et se perd. Pour tout dire, il est perdu. En Afrique, parler la langue de Molière avec ses enfants en ville comme au village est un signe de prestige. Des milliers d'enfants grandissent ainsi sans connaître une seule langue africaine. C'est le complexe, signe extérieur de l'idiotie. Cette pauvreté mentale à elle seule expliquerait d’autres formes de pauvreté.

L'Asiatique, au contraire, a tout compris des Occidentaux, sans rien perdre de lui-même, il a tout pris. C'est ce qui fait sa force aujourd'hui. Ce n'est pas étonnant que le XXIe siècle soit celui de la Chine. Les voilà partis pour ré-colonialiser l'Afrique. Arracher à ce continent les miettes qui échappent aux Occidentaux.

 Le dernier point, qui n’est pas moins important, est celui du rapport de l’Africain au travail. Pour des milliers d’Africains, le ‘’logiciel’’ mental n’a jamais changé, en dépit de tout. L’Africain au sortir de l’esclavage et de la colonisation pendant laquelle il était sujet aux corvées, avait retrouvé ses réflexes de production et de consommation de la période post-occidentale c’est-à-dire qu’il ne travaille pas pour s’enrichir. Car la vraie richesse qui compte dans ces sociétés ce n’est pas l’argent, contrairement à tout ce qu’on peut penser, mais les enfants. Ici, les enfants ne sont pas une ‘’charge’’ mais, une chance. Ce qui n’est pas une négation du travail. Mais, le travail n’est acceptable que dans la limite de la subsistance. L’Africain ne travaille que pour vivre. Il n’est nullement question de vivre pour travailler.   Il s’agit d’un travail de subsistance, car l’Africain dans son être même n’est pas accumulateur. Tant qu’il était dans un système traditionnel où la nature était pourvoyeuse de bien, la vie se déroulait à peu près bien. Or, une fois de plus, on se retrouve dans un système qui a tout fait pour attirer les jeunes vers la ville. Et, la ville nouvelle (celle héritée par des Africains) ne distribue pas le travail. De toute façon, même quand il y a des postes à pourvoir, les collaborateurs de la françafrique les confient en priorité aux membres de l’ethnie : ce qui exclut tous les autres et remet la question ethnique au centre du débat. Or la présence des ethnies revendiquées en tant que telles est une menace réelle qui pèse sur l’identité nationale dans la mesure où au lieu de fusionner et se fondre dans la Nation, elles s’excluent et donnent naissance aux républiques des ethnies.



[1] Fanon  F.

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