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  • : AFRIQUE-PAUVRETE-AVENIR
  • : Ce blog traite des causes endogènes et exogènes liées à la pauvreté de l'Afrique. Il fait par ailleurs un pont entre l'Afrique et la France: la françafrique.
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22 mai 2011 7 22 /05 /mai /2011 10:41

Photob 001Les défenseurs de D. Strauss-Kahn luttent becs et ongles pour le défendre à tout prix ; Ce qui est en soi normal car toute personne a droit à une défense. C'est un principe capital de la justice tel que le veut la Déclaration universelle des Droits de l'Homme et du Citoyen.  Pour y arriver, il n'hésitent pas à fouiller dans toutes les poubelles de New- York dans l'espoir d'y trouver quelques pourritures qui feront l'effet d'une bombe.

 

A les entendre, ils ont en déjà une  entre leurs mains qui discréditerait la jeune fille: le frère ne serait pas le frère mais un simple ami de la victime. Ce mensonge peut en cacher un autre, pensent-ils.  Pour l'heure, ce fait est une brèche pour  les admirateurs de D. Strauss-Kahn. Certains d'entre eux, n'hésitent pas à crier victoire.

 

Qui est vraiment le frère de Nafissatou ?

Pour bien comprendre cette affaire, il faut  faire un petit voyage en Afrique, terre natale de Nafissatou et de son fameux frère.  Ce  voyage est indispensable pour connaître et comprendre un tant soit peu les hommes et les femmes qui y vivent, voyage indispensable pour se débarrasser de la totale méconnaissance des rapports qui régissent les africains.

 

En effet, les Africains (particulièrement ceux qui sont nés et ont grandis en Afrique, le cas de Nafissatou et son frère) entretiennent des rapports amicaux qui se traduisent et se confondent ou se  fusionnent en rapports familiaux. Nous sommes dans des sociétés où la structure est  basée sur la solidarité qui exclut toutes les formes d'individualisme  tel que nous l'observons dans les sociétés occidentales. 

 

Ce type de relations qu'un Occidental aurait du mal à clarifier est la base même de ce qui cimente les relations entre les Africains.  

En Afrique, une jeune fille est la soeur de tous les frères de sa famille, de son quartier et au delà de son cercle de vie. De la même façon, un jeune garçon, est le frère de toutes les soeurs. Un père est le père de tous les enfants. Une mère est la mère de tous les enfants. Un enfant est l'enfant de tous les parents. Il est interdit dans certains cas de préciser ou de clarifier les relations sous peine de choquer la communauté.

Par exemple, un Africain qui présenterait son demi-frère on le nommant  comme tel sera  considéré comme un "diviseur" de la famille. On se contentera de dire, c'est  mon frère. Les termes, beau- père, belle- mère, cousin ou cousine ou encore demi-frère, demi-soeur sont proscrits. monta17

 

On convient  que ces relations fusionelles qui font que chaque africain soit le frère d'une centaine de soeurs, ou chaque africaine soit la soeur d'une centaine de frères soient choquantes pour les Occidentaux parce que trop confuses. Mais, il s'agit là des sociétés qui n'ont pas connu l'industrialisation, l'urbanisation au même stade que l'Occident, sources entre autre de l'individualisation des sociétés occidentales.  

 

De ce fait, lorsque Nafissatou est agressée, par réflexe culturel, un frère de sa communauté n'a pas hésité à se présenter comme étant son frère. C'est un mécanisme de défense et un élément d'identité culturelle africaine.

De la même façon, ce sont ces mêmes frères, tous ses frères qui l'ont accueilli et aidé quand elle est arrivée à New-York. 

Une fois de plus, le lien de sang ou le lien de lait n'est pas déterminant pour les africains. Ces liens ne dictent pas les rapports entre les habitants. Ceci est encore plus vrai dans l'Afrique rurale, plus encore chez les Peuls ou les Foulanis. 

Par ailleurs, il est urgent de signaler que dans des grandes villes africaines ces liens sociaux sont en voie de disparition sous le poids de l'européanisation des sociétés africaines.

 

En Afrique, les biens et les hommes appartiennent à la communauté, au groupe. On est frère de toutes les soeurs et on est la soeur de tous les frères. Nos amies sont nos soeurs et nous sommes les frères de toutes nos amies. Autres cieux, autres réalités. C'est ce que le président congolais Massamba Débat (1963- 1969) qualifiait en son temps du socialisme bantou. Nous ne sommes pas unis par le sang et par le lait, mais nous le sommes par la Terre, la terre africaine est au délà de tout.

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