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  • : AFRIQUE-PAUVRETE-AVENIR
  • : Ce blog traite des causes endogènes et exogènes liées à la pauvreté de l'Afrique. Il fait par ailleurs un pont entre l'Afrique et la France: la françafrique.
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9 avril 2011 6 09 /04 /avril /2011 12:21

Photob 001La crise qui sévit en Côte- d'Ivoire se traduit sur le terrain par des affrontements militaires proches d'une guerre civile. Les acteurs de cette tragédie sont bien connus :

 

Le premier,  A. Ouattara, candidat puis président soutenu par la communauté internationale, pour être plus clair, les Occidentaux.  Dans ce cas, il est  " la main visible de la Françafrique ".

 

Le deuxième, L. Gbagbo, président qui se veut ou se dit Africaniste soutenu de ce fait par tous ceux qui sont convaincus que l'homme défend une cause juste, celle des indépendances des pays africains longtemps  spoliés et  rapinés par les Occidentaux. 

 

Au delà des conceptions religieuses et ethniques qui opposent ces deux  hommes, il y a au centre de leur combat une vision politique du continent, un choix du destin,  une orientation à fixer, un avenir  à dessiner  pour l'Afrique. Il s'en suit des questions suivantes :

 

L'Afrique peut-elle se développer sans l'Occident ? L'Afrique peut-elle se développer avec       l'Occident, les ex-colonisateurs ?  Ces questions deviennent des questions de vie ou de mort pour la Côte- d'Ivoire mais aussi pour l'Afrique entière.

 

En effet, si A. Ouattara est perçu comme le pion des Occidentaux, quelqu'un qui va travailler avant tout pour les intérêts des Blancs, comme on dit souvent, L. Gbagbo se présente ou veut se présenter comme un rempart contre la néo-colonisation de l'Afrique. On serait tenté de croire que son combat est celui de la dignité de l'homme noir contre l'expropriateur.

Comment ne pas le croire quand le camps en face est armé par des Français. Nous savons aussi qu'ils prennent une part active dans cette guerre contre le camp des "Africains" de Gbagbo. 

 

S'agit-il d'une usurpation pour rallier des indépendantistes ou des Africanistes à sa cause ? Pour le moment, nous ne saurons répondre sérieusement à cette question.  Toujours est-il que le colonel Khadafi, qui se retrouve  à peu près dans la même situation que lui, n'hésite pas à qualifier les attaques occidentales contre son pays d'une tentative de recolonisation de l'Afrique par les "Blancs".

 

Cette croisade ( ce mot a été utilisé par un ministre français)  de l'Europe contre l'Afrique réveille des sentiments nationalistes chez certains africains qui considèrent ces interventions humiliantes et  périlleuses pour l'Afrique pendant que d'autres les applaudissent et les soutiennent au nom de la démocratie et de la protection des populations civiles en danger.

 

Ainsi compris, l'opinion publique africaine est divisée en deux et les interventions militaires actuelles des Occidentaux en Afrique ne font que renforcer le fossé entre les pro Occidentaux et les Anti-Occidentaux. Mais, il faut aussi avouer, un bon nombre d'Africains vivent au jour le jour avec ce dilemme presque coupable, ce qui rappelle l'Aventure ambiguë de C.A. Diop. :

 

Faut-il oui ou non des Occidentaux pour développer l'Afrique ? Encore faut-il définir ce qu'est le développement dans un contexte culturellement africain. 

 

Il faut dire que cette question pour l'Afrique est aussi vieille que la pénétration des "Blancs"mitt89pt dans le continent. Un petit recul dans le temps nous permet de saisir l'importance de cette interrogation.

Quand on songe aux conséquences des contacts entre les Africains et les Occidentaux dans leur ensemble on conclut que l’étoile des royaumes du continent a pâli à cause des souffrances que ces derniers ont infligées aux Africains. Ces souffrances sont responsables d’une crise vitale qui a précipité la décadence des royaumes et de la culture noire. 

A leur arrivée, au XIVe siècle, les " Blancs" disaient que leurs actions étaient strictement humanitaires. Une mission humanitaire à cette époque consistait à « christianiser » au sens second du terme, c’est-à-dire, modifier radicalement l'Etre. Or, modifier radicalement l’être, c’est lui ôter toute son existence, son identité et en l’occurrence sa négritude.

Il en ressort très clairement que chez les Européens il y a eu la volonté manifeste d’occidentaliser l’Africain, de  l’intégrer dans la ‘’civilisation supérieure’’ en l’arrachant à la ‘’sauvagerie’’ dans laquelle il baignait. Pour arriver à leurs fins, la religion fut l’arme la plus efficace. Elle condamnait des valeurs chères aux Africains tout en recommandant d’autres, qui les bannissaient. Certains africains furent tentés par la nouvelle religion des Européens.

D’autres, parcontre, seront sceptiques à la religion des Blancs ainsi qu'à leurs réelles intentions. Ils comprirent qu'elle les aliènerait  en les détournant de leur identité pour une autre dont ils ne maîtriseraient pas les  données. Ils étaient sûrs que ces étrangers dépouilleraient l’Africain de son identité, ce qui n’est pas différent de la négation de leur humanité.

YoulouIl y eu deux groupes d’hommes, deux conceptions, deux visions du Monde : ceux qui acceptent les Occidentaux, adhèrent à leur religion, les ‘’collaborateurs’’ et ceux qui résistent et tiennent à leur ‘’identité nationale.’’ Ceux-là refusent tout mélange susceptible  de cautionner la supériorité des Européens sur les Africains.

Ces querelles relatives à l’identité fragilisent l’unité des royaumes puis de l'Afrique.

 

Aujourd’hui, cette problématique est encore au centre de toutes les questions liées au développement du continent africain. Il faut dire que l’Afrique noire était  « mal partie » dès le premier contact avec l’Etranger. L’attitude ambiguë des uns et des autres face à cette question a creusé le fossé dans lequel l’Européen s’est introduit afin de mieux parvenir à ses fins : l’expropriation et la spoliation du continent africain.

 

Aujourd'hui des Africains continuent à mourir et l'Afrique continue à périr dans cette confusion qui oppose des Africanistes comme P. E. Lumumba, (L. Gbagbo) et les Françafricanistes (néologisme) comme J. Mobutu, A. Ouattara.GBAGBO  

 

En définitive, le débat politique en Afrique doit être clair. Il n' y a pas dans le continent des partis de gauche ou de droite. Ceci est une aliénation sous la forme du copier-coller des partis politiques occidentaux. 

La problématique politique devait et doit être centrée autour de la seule question : pour ou contre le développement de l'Afrique sous le modèle européen ? Dans ce cas, les partis politiques en présence se positionneront et se présenteraient soit partis africanistes soit partis françafricanistes. 

 

C'est de cette façon que le débat politique aura un sens dans le continent. Et les Africains se prononceront pour leur destin de façon démocratique.

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commentaires

C
<br /> Blog(fermaton.over-blog.com),No-20. - THÉORÈME HEGEL. - Le nom contient le destin.<br />
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