1. L'urbanisation du monde
a. Un phénomène millénaire en accélération rapide à la fin du XXe siècle
Les villes apparaissent simultanément dans différentes régions du monde vers 3000 ans avant J.-C. (Egypte, Mésopotamie, vallée de l'Indus) et se développent par la suite sur l'ensemble de la planète.
Le XXe siècle est le siècle de l'explosion urbaine pourtant lorsqu'il commence, il n'y a que 10 % de la population mondiale vivait en ville. mais au cours du siècle, le mouvement d'urbanisation s'accélère et les effectifs urbains ne cessent de gonfler atteignant 50% de la population mondiale en 2000.
b. La concentration de la population dans de très grandes villes
La deuxième moitié du XXe siècle est marquée par une accélération de la croissance des villes. Le taux d'urbanisation est de 30 % en 1950, 45 % en 1995 et devrait atteindre 62 % en 2025. Les villes sont plus nombreuses et les très grandes villes plus peuplées : 19 villes regroupent plus de 10 millions d'habitants dont Tokyo (27,5 millions de personnes en 2000), Mexico (18,1 millions) au point que les métropoles sont parfois définies comme desmégapoles lorsqu'elles concentrent la majeure partie des effectifs urbains et des richesses produites par le pays. Près de 500 villes dépassent le million d'habitants.
2. A l'échelle de la planète, une croissance urbaine à deux vitesses
a. Un « Nord » en croissance ralentie
Dans les pays développés, les taux d'urbanisation atteignent les 75 % (74 % en Europe, 77 % en Amérique du Nord, 72 % en Australie), exprimant une urbanisation qui s'est engagée précocement, renforcée par le mouvement d'industrialisation (fin XIXe et XXesiècles). Depuis 20 ans, le mouvement s'est ralenti (0,5 % par an en Europe, en Russie et au Japon). La stabilisation de la démographie et les mesures destinées à contenir l'immigration accentuent le ralentissement. L'Amérique du Nord fait figure d'exception (1 % par an) car son taux d'urbanisation est soutenu par l'arrivée des immigrants.
b. Le rythme soutenu des villes dans les PED
L'urbanisation est très rapide dans les PED. Les taux d'urbanisation sont encore faibles (34 % pour le continent africain, 25 % pour l'Asie du Sud, 40 % pour l'Asie du Sud-Est) mais les taux annuels de croissance urbaine sont élevés (4,3 %/an en Afrique, 3,2 en Asie). Les raisons sont multiples : très fort exode rural (60 % de l'accroissement des effectifs urbains), forte natalité urbaine pour des populations qui conservent les modèles de fécondité des campagnes dans des pays en pleine transition démographique, forte attractivité urbaine sous l'impulsion de la ville, symbole de la concentration des richesses, du progrès et de meilleures conditions de vie. La concentration d'effectifs supérieurs à la capacité des villes des PED se traduit souvent par des logiques inverses.
3. Les formes du regroupement urbain
a. La progression spatiale des villes
La croissance urbaine ne se traduit pas uniquement par la concentration des populations et par l'augmentation des densités urbaines, mais aussi par une croissance spatiale. La ville s'étend au fur et à mesure de sa croissance démographique. Par exemple, Los Angeles ou Caracas (Venezuela) s'étendent sur 10 000 km2 (plus que la superficie de la Corse !). L'extension urbaine aboutit à l'intégration de villes périphériques dans le tissu urbain ou à la liaison des villes entre elles par des cordons urbains, formant des conurbations.
b. Les regroupements des villes : mégalopoles et nébuleuses
Le regroupement des populations dans les villes a créé des zones de forte densité de peuplement. L'Europe occidentale, le Nord de l'Inde, l'Est de la Chine forment aujourd'hui de vastes nébuleuses urbaines. Lorsque les banlieues de très grandes agglomérations multimillionnaires se rejoignent comme aux Etats-Unis (de New York à Boston) ou au Japon (Tokyo-Osaka), on parle plus volontiers de mégalopoles.
L'essentiel La population urbaine de la planète atteint 3 milliards de personnes en 2000. Elle se regroupe dans des villes de dimensions variables mais on compte 19 très grandes villes (de plus de 10 millions d'habitants). L'accélération de l'urbanisation du monde depuis 1950 est liée à l'explosion démographique mondiale et à l'industrialisation. Le taux d'urbanisation de la planète est de 45,3 % en 1995, mais il faut noter une forte différenciation entre les continents aux taux d'urbanisation élevés (supérieurs à 70 %) et les continents en cours d'urbanisation (Afrique et Asie notamment) où les taux de croissance annuels sont particulièrement élevés (4,3 % en Afrique). L'urbanisation se manifeste également par l'extension de la ville qui aboutit à la création de très grandes villes (mégapoles) et de régions où la concentration urbaine est très forte (nébuleuses urbaines) lorsque les agglomérations ne se rejoignent pas (mégalopoles).