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  • : Ce blog traite des causes endogènes et exogènes liées à la pauvreté de l'Afrique. Il fait par ailleurs un pont entre l'Afrique et la France: la françafrique.
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1 mars 2011 2 01 /03 /mars /2011 13:34

 

 

 

 

Photob 001L’identité nationale française est l’ensemble des valeurs portées par les « Lumières » et proclamées en 1789 qui se résument en Liberté, Egalité, Fraternité. Ce sont ces valeurs qui particularisent la Nation française dans sa complexité unie et dans son unité complexe. Mais, l’identité d’un peuple est mouvante, changeante, variable. L’identité n’est pas figée ; elle n’est pas un objet d’art que l’on enferme dans un musée. Elle ne se résume pas non plus à une carte d’identité. Elle est évolutive, elle se nourrit des différents apports venus de l’extérieur, s’enrichit au contact d’autres peuples soit, dans leur complémentarité, soit, encore dans leur différenciation. C’est donc de son hétérogénéité qu’un peuple évolué tire sa force. Et notre monde devait être la somme des échanges identitaires, si nous étions des êtres travaillés par toutes sortes de sollicitations et d’expériences acquises au contact d’autres cultures rencontrées ou simplement traversées. De toute façons, nous n’avons d’autres choix que de nous adapter car le problème du métissage se pose / s’impose, et ira croissant en s’accélérant sur les brèches créées par la mondialisation. C’est donc par la volonté générale des uns et des autres que l’émergence de la Nation sera possible. Mais une Nation n’est pas acquise définitivement, elle est une conquête permanente où chacun trouve sa place sans exclure les autres. La Nation est un espace où « les hommes sentent dans leur cœur qu’ils sont un même peuple lorsqu’ils ont une communauté d’idées, d’intérêts, d’affections, de souvenirs et d’espérances. Voilà ce qui fait la Patrie. La Patrie, c’est ce qu’on aime 1»

Tous comptes faits, la France est un bon projet qui peut-être ne se réalisera pas du fait des mentalités des uns et des autres qui s’excluent au lieu de fusionner. Dans ce cas, c’est la Nation qui sera en péril car :

- si le sentiment de vivre ensemble se révélait davantage un slogan qu’une réalité puisqu’ « une nation est…une grande solidarité.»2

- si les valeurs qui ne feraient plus rêver, ne l’emportaient sur les frustrations en lieu et place de l’affection.

Dans ces conditions les valeurs s’appauvrissent et disparaissent tôt ou tard, quel que soit le mode de vigilance mis en place. Ce fut le cas des anciennes et brillantes civilisations disparues par effet d’élimination naturelle. C’est à ce niveau qu’intervient le rôle, ô combien, déterminant de l’Etat dans un processus de dialogue véritable, prélude à l’avènement d’une France nouvelle que les Françaises  et les Français auront bâtie ensemble, à laquelle nous devons réfléchir. Or il n’y a pas de dialogue possible sans égalité entre tous et le respect mutuel ; il n’y a pas de respect mutuel possible sans que soit reconnu à chacun le droit à la différence. Il ne faudra donc pas qu’ après avoir intégré les « immigrés » à coup de résolutions et de décrets, qu’ils vous disent un jour, comme « ce chef indien de Capilanos en Colombie britannique, invité à réfléchir, avec d’autres congressistes, sur le développement de l’Arctique et l’avenir des sociétés esquimaudes : Viens et intègre-toi, c’est ce que vous dites. Mais comment venir ? Je suis nu et couvert de honte. Comment venir avec dignité ? Je n’ai pas de présence, je n’ai rien à donner. Qu’appréciez-vous dans ma culture-mon pauvre trésor ? Vous ne faites que le mépriser. Vais-je venir à vous comme un mendiant et tout recevoir de votre main toute puissante ? Quoi que je fasse, je dois attendre, me trouver moi-même, attendre que vous ayez besoin d’un quelque chose qui est moi. Votre aumône, je peux vivre sans elle, mais ma condition humaine, je ne saurais vivre sans elle. Peut-on parler d’intégration avant qu’il y ait l’intégration sociale, celle des cœurs et des esprits ?»3

Monsieur le Président, en attente de cette France souhaitée, celle qui intègre des cœurs et des esprits, celle du dialogue et de la Fraternité, je vous prie, d’agréez l’expression de ma profonde considération.

 

 

 

 

 

 

 

 

1 Op. – cit., p. 39

 

2 Renan E.

 

3 Texte de Nzudji M.K. in Ngoïe-Ngalla D. (2)

 

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