L'année 1815 en Europe marque la fin de la domination napoléonienne. Les Princes de retour aux affaires réorganisent les frontières, abolissent les constitutions et limitent les libertés des peuples lors de la conférence de Vienne.
Mais, les mouvements nationaux qui ont contesté l'occupation des troupes françaises se réveillent cette fois-ci pour réclamer la liberté et la constitution. Ainsi, en 1830, la Grèce et la Belgique deviennent des États indépendants. Ailleurs, la répression met fin aux soulèvements populaires.
En 1848, les contestations prennent la forme la plus évoluée des révoltes et se transforment en mouvements révolutionnaires qu'on nommera le " printemps des peuples". En effet, ce vaste mouvement contestataire né en France embrase une grande partie de l'Europe. En France, la monarchie constitutionnelle cède la place à la deuxième république. Dans la foulée de la liberté retrouvée, la France abolit l'esclavage.
Dans la majorité des Etats européens, des peuples luttent contre leurs rois. C'est le cas à Vénise, Florence, Rome, Naples, Viennes, Berlin, Budapest. Nombreux d'entre eux obtiendront des libertés et des constitutions. Certains mouvements connaîtront l'échec à cause de la répression militaire.
Toutefois, les sentiments nationaux suscitent chez les peuples soumis à une autorité étrangère l'idée de se libérer de cette emprise. C'est le cas dans les Balkans où les les peuples subissent la domination ottomane. C'est aussi le cas en Italie et en Allemagne où certains Etats sont dominés par l'Autriche.
Le cas de l'Italie est très édifiant. En effet, ce pays est morcelé en neufs états dont la Lombardie et la Vénétie sous la coupe autrichienne. Mais depuis la Révolution de 1848, les Italiens prennent conscience de leur appartenance à une seule nation qu'il faut réaliser à tous prix.
Ainsi, le Roi de Piémont-Sardaigne, Victor Emmanuel II et son premier ministre Camille Benso, conte de Cavour rallient les patriotes afin de réaliser l'unification du pays. Pour y arriver, il faut faire la guerre contre l'Autriche. Les patriotes italiens le savent, la cause est perdue d'avance s'ils n'ont pas le soutient militaire de l'armée de Napoléon III.
Comme toutes les guerres, cette guerre coûtera chère. L'Italie devra payer un lourd prix à la France pour son intervention aux côtés des italiens.
En 1859, l'armée Franco- Piémontaise bat l'Autriche qui doit abandonner la Lombardie. En 1861, Victor Emmanuel II devient roi d'Italie.
Mais, l'Etat de l'Eglise sous l'autorité du Pape voit dans cette unité une oeuvre des anti-catholiques. Avec le soutien de Napoléon III qui refuse de voir le Pape sans Etat, l'Etat de l'Eglise résiste à intégrer l'Italie.
C'est en 1870 que la Vénétie et l'Etat de l'Eglise se rattachent à l'Italie. Rome devient la capitale du nouveau royaume. C'est aussi 1870 que l'unité italienne est achevée.
Mais à quel prix ?
Pour réaliser cette unité, les Italiens ont concédé aux Français le conté de Nice et la Sovoie en guise de récompenses pour l'aide militaire que Napoléon III leur apporta contre l'Autriche. Depuis, ces peuples ont pris la nationalité française. Aujourd'hui, plus d'un siècle et demi après, ils sont toujours Français, certainement pas français de souche, mais français tout court, et fière de l'être.