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  • : AFRIQUE-PAUVRETE-AVENIR
  • : Ce blog traite des causes endogènes et exogènes liées à la pauvreté de l'Afrique. Il fait par ailleurs un pont entre l'Afrique et la France: la françafrique.
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24 juin 2011 5 24 /06 /juin /2011 09:04

 

Photob 001D'abord il faut noter la différence de nature  et de densité axiomatique entre la nation et le nationalisme. Tous les nationalismes se réclament de la nation, mais le critère unique de cette dernière fait défaut. Le nationalisme est plus facile à définir et à connaître que la nation. De même que nous savons mieux ce qu'est une religion qu'un dieu, nous voyons plus clairement les traits communs des nationalismes que la forme universelle de la nation. Le nationalisme est une idéologie qui comporte fréquemment certains caractères de gnoses et des religions. C'est avant tout un instrument de légitimation et de mobilisation politique, mais il apporte aussi  des éléments de salut personnel et collectif, par certains aspects, il touche au sacré, au contraire du libéralisme.

 

Par ailleurs, il faut éviter deux pièges:

1- Ne garder comme référence le nationalisme et de considérer que la nation est impossible à connaître. C'est le cas des pays de langue anglaise.

2- Sacrifier le nationalisme à la nation, pour trouver la bonne définition de la nation en ne considérant les nationalismes que comme des variantes pathologiques qui s'en écartent. C'est la tendance en France.

 

Le nationalisme peut être confondu mais ne se confond pas avec le patriotisme. On distingue ainsi les nationalismes de libération, d'émancipation et d'invention étatique qui ont vu le jour pendant la décolonisation.

La vague nationaliste  est aussi à l'origine de l'effondrement, sans précédent , du système communiste qui se nourrissait à la fois de nationalisme et d'internationalisme. Par ailleurs, à partir de 1848 ( le printemps des peuples en Europe), Cavour et Bismark, chacun de son côté réalisera l'unité italienne pour le premier et l'unité allemande pour le second sous la puissance de l'énergie nationaliste.

 

Le nationalisme est donc porteur d'universalisme et de particularisme. En France, le nationalisme a été nourri par les Lumières pendant et après la Révolution. 

 

De la même façon, le nationalisme a connu quelques réussites étonnantes : le sursaut patriotique russe qui a assuré le triomphe du stalinisme pendant la Seconde Guerre mondiale.

 

De tout ce qui précède, il ressort que le nationalisme est un sentiment, pas la nation. Cette dernière est un groupe de personnes partageant la même langue, la même histoire, la même culture et ayant le désir de vivre ensemble. C'est dans ce sens que nous parlons de la nation française, nation américaine...images--17-.jpg

 

Il n'en demeure pas moins que c'est de façon abusive que ce concept s'emploie dans la situation de la France car, il apparaît très clairement que tous les Français n'ont ni la même culture ni la même histoire. Il y a trop de frontières entre les Français musulmans et les Français catholiques, je parle de dynamiques culturelles et de traditions contrastées et contradictoires. Ces frontières fragilisent la nation. Aucune surprise dès lors si leur rencontre mal gérée, mal canalisée produit du tumulte et de la fureur. 

 

Ce qui est un élément explicatif du rejet d'une catégorie des français par une autre catégorie. Ce rejet n'est pas de nature à nourrir le désir de vivre ensemble. Il s'alimente à partir des manipulations politiciennes du front national et d'une bonne partie de la droite républicaine. Il n'est donc pas étonnant que le pays se fissure. Dans ce cas, c'est l'idée de la nation française, dont la construction remonte au moyen-âge, qui est remise en cause. Il est bien entendu clair qu'une nation n'est pas éternelle.

Si nous étions plus courageux que cela nous aurions déclaré la fin de la nation ou la fin des nations comme il est avéré que nos nations ne subsistent que par la force et la puissance des Etats alors que c'est par la force du peuple qu'elles devaient vivre. Au fond, nous pouvons nous demander si le nord et le sud de l'Italie ont   quelque chose en commun. Cette interrogation est aussi valable en Allemagne entre l'est et l'Ouest malgré la réunification du pays. Nos nations n'ont d'existence que des discours des politiques.

 

La fin des nations ?

Or l'idée de nation a succédé à l'ethnie. La nation avait réussi à mettre au point des mécanismes de régulation et d'intégration des différentes composantes ethniques. C'est là toute la force de nos Etats modernes. Mais comme nos Etats sont frappés et affaiblis par toutes sortes de crises les nations se désagrègent. Devant le vide ainsi crée, le retour des ethnies devient la solution de la facilité: dehors l'immigré !

 

La chasse de l'immigré, de l'étranger est la caractéristique des sociétés arriérées. Ce retour vers un passé lointain réduit le citoyen de la nation en citoyen ethnique: le réveil identitaire. Il ne s'agit pas, comme certains l'affirment, de simples mouvements d'humeur, le temps d'un caprice. Mais, d'une vraie crise qui se traduit  par le refus de l'autre:  l'apogée de la xénophobie relayée par les politiques en mal d'électeurs.

 

Le retour  des ethnies  sur la base des ressemblances anthropologiques dévoile la faiblesse de la solidarité imposée et de la cohabitation forcée de plusieurs communautés ethniques. L'ethnie pose ainsi entre autres problèmes celui des revendications identitaires et celui de la fin de la nation qui met en péril l'existence de l'Etat..

La fin de la nation française laisse place  aux solidarités primaires. Le citoyen ethnique se pense et se veut exclusif. Il perçoit la nation comme une abstraction aliénante: source de désordre.  Le citoyen ethnique  se croit au centre du monde; hors de lui, tous sont des barbares. Incapable de s'ouvrir aux autres par son intolérance spontanée, instinctive. Il est donc aisé de comprendre pourquoi l'ethnie a été et est au coeur des multiples guerres qui ont endeuillé et endeuillent les hommes.

 

Le citoyen  ethnique, le citoyen du terroir en tournant le dos à la nation refuse ainsi de s'élever et se rabaisse à sa condition primitive, la forme primaire de l'homme non évolué: les hommes du terroir sont  liés  par un lien naturel, le sang. Aveuglés par les politiques, les citoyens ethniques ne croient pas en l'union européenne et en la mondialisation, trop avilissantes à leur entendement. Ces nostalgiques du passé ont adopté le repli sur soi comme une tactique de survie. Il s'agit ni plus ni moins que d'une forme de  refus de toute sorte d'ouverture. Ce discours  de démondialisation trouve tous ses arguments dans ce qu'ils veulent faire passer en nationalisme du XXI e siècle. La vérité est qu'il a tout d'un nationalisme ethnique qui prône la révolution gauloise.

 

Or, les hommes ont formé les nations quand ils ont évolué. Quand ils sont sortis de leur carapace ethnique, ils ont dépassé leur différences culturelles et anthropologiques, parfois morphologiques pour s'ouvrir aux autres. Se dépassement a exigé des sacrifices: l'abandon relatif du soi pour l'adoption relatif de l'autre. 

 

La nation n'est pas la forme achevée de la société humaine. Mais elle est la forme intermediaire, plus évoluée que les terroirs ethniques, moins évoluée que ce que j'appelle de mes voeux, la Nation humaine, le village planétaire, la forme la plus évoluée de la nation et l'union européenee achevée sous la forme d'une fédération en est l'étape décisive.

 

1er étape :              Ethnie

2ème étape           Nation

3ème étape           L'Europe fédérale+ Amérique fédérale+ Afrique fédérale + Asie fédérale +Océanie fédérale

4ème étape           Nation humaine ( la forme la plus évoluée vers laquelle aspire l'humanité, une société débarrassée de toutes les frontières).

 

 

C'est dire que la constitution des nations actuelles (encore inachevées) ne se situe qu'à la deuxième étape dans la construction de la Nation humaine.  La construction et l'achévement de l'union européenne en sera la troisème étape. Cette étape exige plus de solidarité, de fraternité et d'humanité.

 

Quelles sont nos chances d'aboutir à la troisième étape ?

 

 

De la même manière que nos nations sont en péril, c'est réciproque en ce qu'il s'agit de l'Union européenne. L'union est à la croisée des chemins. Les citoyens ethniques  déjà embarqués dans la nation sans leur agrément  envisagent la  disparition et un retour à la nation. Nous savons que le retour à la nation n'est qu'un prétexte pour terminer la course à l'ethnie. C'est la revanche de l'ethnie.

La disparition de l'Union , l'idée n'est plus tabou. La question est évoquée plus ouvertement de nos jours. L'élément déclencheur de ce débat est sans nul doute la crise grecque qui nécessite une solidarité qui se chiffre à plus de 450 milliards d'euros. 

La crise grecque pose un problème dont les réponses divisent l'opinion. Faut-il continuer à aider la Grèce au détriment du bien être d'autres européens ?

 

Pour les citoyens ethniques la réponse est claire : non à la solidarité. C'est le sauve qui peut. A chaque ethnie son destin. Il n'est pas question d'envisagerer un avenir commun avec les "pauvres", les irresponsables, les nouveaux barbares economicus. En adoptant cette attitude, on se croit fermement à l'abri de la crise. Et pourtant, la France est loin d'avoir échappé à la crise.  

 

images--18-.jpgPour les eurosceptiques et les europhobes ethniques européens, il s'agit d'être lucide, car aider financièrement les Grecs se fait au détriment du bien être des ethnies directement et cela pour des dizaines d'années. Dans ce cas, la solution qui tienne est de sortir de la zone Euro et de l'union européenne comme une sorte de repli sur soi- même. Se repli, même si on ne le dit pas, ne sera pas salutaire pour des milliers d'immigrés qui trouvent en l'Union et en ses institutions notamment la cour européenne des droits de l'homme un rempart qui leur garanti des droits et des libertés. 

Il est donc possible que ces immigrés ne trouvent plus leur place en France par exemple. Dans cette condition, il n'est pas exclu qu'ils quittent le pays. Ce qui accéléra de ce fait même le retour des ethnies et mettra en péril la nation française car la nation ne tient que si tous ses enfants ont le désir de vivre ensemble. 

 

Pour les autres, les europhiles, la crise grecque est l'occasion plus que jamais de réaliser l'Europe sous la forme d'une fédération. Dans ce cas, les nations abandonnent leur souveraineté et leur autonomie. Cette Europe solidaire invite les États membres à plus d'union dans le sens d'une vraie assemblée européenne et d'un gouvernement de l'Union. C'est construire l'Europe rêvée par Victor Hugo en 1849 quand il parlait de "L'Europe, mon pays" au Congrès de la paix. L'Europe rêvée par Robert Schuman (1886-1963) celle qui prend appui sur la solidarité, la démocratie et la dignité humaine et qui partage une monnaie unique dont l'objectif premier est le maintien de la paix comme l'avait souligné E. Izraelewicz in "L'arrivée de l'Euro".

 

Mais cette Europe demande un autre effort qui invite au dépassement des nationalités pour vivre à l'européenne : citoyen de l'Union comme le stipule l'article 8 du traité de Maastricht..

 

La citoyenneté européenne, c'est une nouvelle nationalité autour des valeurs démocratiques et des droits de l'homme et du citoyen. Dans cette Europe fédérale achevée, qui est la dernière étape avant la Nation humaine, toutes les grandes décisions sont européennes.Des petites questions de type pour ou contre la binationalité, pour ou contre le bac perdent leurs sens car dans cette Europe l'homme devient multiple, déraciné du terroir ce qui ne veut pas dire exclu de celui-ci.  L'Europe  fédérale est donc la forme évoluée qui met fin aux nations européennes.  La nation européenne fait appel à plus d'ouverture, ce qui est une dynamique naturelle pour les hommes évolués.

 

Sans conclure, il apparaît aisément, que la fin des nations, dans le sens qu'on leur donne est inéluctable car pour les europhobes il s'agit de refuser l'Europe et se replier sur soi ;  ce qui conduit inéluctablement au retour des ethnies. Par ailleurs, les europhiles ne proposent pas autre chose que la fin des nations pour plus d'Union : l'Europe  fédérale.

 

Mais, par dessus tout, la forme la plus évoluée est celle qui bannit toutes les frontières de la vie et toutes les frontières entre les hommes. Ma nation, c'est le monde. Nous n'avons qu'un seul monde, une seule terre. L'Homme accomplit est celui qui a dépassé toutes les diversités sans les gommer. Ce monde aux identités multiples est possible et réalisable. C'est la forme la plus opposée à l'ethnie. On est avant tout citoyen du monde comme le rêvait Alexandre le Grand. Notre religion sera celle de l'amour. C'est la formation de la communauté des saints.

Il sera indispensable d'avoir aussi une monnaie unique car selon Izraelewitcz "Des peuples ayant dans leur poche une même monnaie  sont moins enclins à  se faire la guerre que les peuples ayant chacun leur propre monnaie : telle est très profondément, la conviction qui a guidé les parents de l'euro."images--19-.jpg

 

 

 

Mais, les mentalités des citoyens ethniques sont encore retardées. Au lieu de fusionner, elles s'affrontent. Au lieu de se dépasser, elles se replient. On comprend que le meilleur ennemi d'un  tel monde est l'ethnie qui refuse l'autre parce que culturellement, anthropologiquement différent.  L'ethnie est le premier obstacle à franchir, à surmonter. L'homme non évolué ne renonce pas facilement à ses prérogatives ( exemple: celle de croire son ethnie supérieure ). Nous ferons face à de telles résistances. Les hommes non évolués n'abandonnent pas aisément leur folie. 

 

 

 

J'ai fondé mon espoir  sur la réalisation d'un tel monde même si cela tardera à venir. La mondialisation et l'internet  se situent dans cette dynamique qui consiste à réduire les distances et à rapprocher les hommes.  Il s'agit de constituer la famille humaine susceptible de vivre en paix, en sécurité et en liberté avec un gouvernement mondial qui garantirait une citoyenneté commune aux peuples. Dans un tel monde la guerre paraîtra aussi absurde et sera impossible entre Paris et Tripoli qu'elle serait impossible entre Brazzaville et Rio, entre et Kinshasa et Moscou...

 

Un jour viendra où chacun sans perdre ses qualités distinctives et sa glorieuse individualité se sentira plus utile dans un monde supérieure et fraternel où les esprits s'ouvriront aux idées comme le soulignait déjà V. Hugo.

Un jour viendra où nous ne voterons pas pour le prince de notre ethnie  mais pour un gouvernement mondial en charge des affaires de la Nation humaine. 

 

 

 La Nation humaine fait appel à un double sinon triple effort d'ouverture, ce qui est une dynamique naturelle pour les hommes évolués. Nationalistes , Humanistes unissons-nous !   

 

 

 

 

 

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