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  • : Ce blog traite des causes endogènes et exogènes liées à la pauvreté de l'Afrique. Il fait par ailleurs un pont entre l'Afrique et la France: la françafrique.
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25 juillet 2012 3 25 /07 /juillet /2012 08:18

 Pour info (très utile à méditer).

 

 

A LIRE ATTENTIVEMENT, ET A MEDITER...Avis d'un journaliste sur

l'avenir de L'Afrique. Qu'en pensez-vous? Très profond, à méditer !

 

Il arrive dans la vie qu'une conversation banale nous secoue pendant

des heures voire des jours. J'attendais tranquillement un ami au

terminus d'autobus de Montréal quand un monsieur d'un certain âge a

pris place à mes côtés avant d'engager l'une des conversations les

plus enrichissantes de ma vie. Professeur d'études stratégiques dans

un institut international, l'homme connaît le continent africain comme

le fond de sa poche. Son analyse, son point de vue sur notre avenir,

donne froid dans le dos. Et s'il vous plaît, ne sortez pas la rancune

du « colon nostalgique ». Lisez avec la tête et la raison ce qu'il

dit.

 

 

Je vous rapporte fidèlement ses constats : « Cela fait maintenant plus

de 25 ans que j'enseigne la stratégie. Dans ma carrière, j'ai eu

affaire à des dizaines d'officiers et de hauts fonctionnaires

africains. Je suis malheureusement obligé de vous dire ceci : du point

de vue des études stratégiques, de l'analyse et de l'anticipation, je267492-le-ticket-de-la-fraude-est-l-unique-coupable

leur donne un gros zéro pointé. Nos stagiaires africains sont très

instruits, ils ont de belles tenues militaires ou manient le français

de manière remarquable, mais, dans les cours, ils ne nous apportent

rien. Tout simplement, parce qu'à ma connaissance, dans toute

l'Afrique francophone, il n'y a pas un seul centre d'études

stratégiques et internationales avec des vrais professionnels à leur

tête. Je vais vous expliquer pourquoi je n'ai aucun espoir pour ce

continent. Au moment où je parle, le monde fait face à trois enjeux

principaux : l'énergie, la défense stratégique et la mondialisation.

Donnez-moi un seul cas où l'Afrique apporte quelque chose. Rien !

 

Commençons par l'énergie et précisément le pétrole. Tous les experts

mondialement reconnus sont unanimes à reconnaître que d'ici 15 à 20

ans, cette ressource sera rare et excessivement chère. En 2020, le

prix du baril tournera autour de 120 dollars. C'est conscients de

cette réalité que des pays comme les USA, la France, la Chine, le

Royaume Uni, etc. ont mis sur pied des task force chargés d'étudier et

de proposer des solutions qui permettront à ces nations de faire main

basse sur les ressources mondiales, de s'assurer que quoi qu'il

advienne, leur approvisionnement sera assuré. Or, que constate-t-on en

Afrique ? Les dirigeants de ce continent ne sont même pas conscients

du danger qui les guette : se retrouver tout simplement privé de

pétrole, ce qui signifie ni plus ni moins qu'un retour à la

préhistoire ! Dans un pays comme le Gabon qui verra ses puits de

pétrole tarir dans un maximum de 10 ans, aucune mesure de

sauvegarde, aucune mesure alternative n'est prise par les autorités.

Au contraire, ils prient pour que l'on retrouve d'autres gisements.

Pour l'Afrique, le pétrole ne comporte aucun enjeu stratégique : il

suffit juste de pomper et de vendre. Les sommes récoltées prennent

deux directions : les poches des dirigeants et les coffres desifp-institut-francais-petrole 20

marchands d'arme. C'est pathétique.

 

Ensuite, la défense stratégique. L'état de déliquescence des armées

africaines est si avancé que n'importe quel mouvement armé disposant

de quelques pick-up et de Kalachnikov est capable de les mettre en

déroute. Je pense qu'il s'agit plus d'armées de répression intérieure

que de guerre ou de défense intelligente. Pourquoi ? Parce que,

comparées aux armées des nations développées, de la Chine, de l'Inde

ou du Pakistan, les forces africaines rappellent plus le Moyen âge que

le 21e siècle. Prenez par exemple le cas de la défense anti-aérienne.

Il n'y a quasiment aucun pays qui possède un système de défense équipé

de missiles anti-aériens modernes. Ils ont encore recours aux canons

antiaériens. Les cartes dont disposent certains états-majors datent de

la colonisation ! Et aucun pays n'a accès à des satellites capables de

le renseigner sur les mouvements de personnes ou d'aéronefs suspects

dans son espace aérien sans l'aide de forces étrangères. Quelle est la

conséquence de cette inertie ? Aujourd'hui, des pays comme les

Etats-Unis, la France ou le Royaume-Uni peuvent détruire, en une

journée, toutes les structures d'une armée africaine sans envoyer un

seul soldat au sol... Rien qu'en se servant des satellites, des

missiles de croisière et des bombardiers stratégiques. A mon avis et

je crois que je rêve, si les pays africains se mettaient ensemble, et

que chacun accepte de donner seulement 10 % de son budget militaire à

un centre continental de recherche et

d'application sur les systèmes de défense, le continent peut faire un

pas de géant. Il y a en Russie, en Ukraine, en Chine, en Inde, des

centaines de scientifiques de très haut niveau qui accepteraient de

travailler pour 3000 dollars US par mois afin de vous livrer des armes

sophistiquées fabriquées sur le continent et servant à votre défense.

Ne croyez pas que je rigole. Il

ne faut jamais être naïf. Si la survie de l'Occident passe par une

re-colonisation de l'Afrique et la mainmise sur ses ressources

naturelles vitales, cela se fera sans état d'âme. Ne croyez pas trop

au droit international et aux principes de paix, ce sont toujours les

faibles qui s'accrochent à ces chimères. Je pense qu'il est temps de

transformer vos officiers (dont 90 % sont des fils à papa pistonnés

qui ne feront jamais la guerre et je sais de quoi je parle) en

scientifiques capables de faire de la recherche et du développement.

Mais, je suis sceptique. Je crois que ce continent restera enfoncé

dans le sommeil jusqu'au jour où le ciel lui tombera sur la tête.

 

Enfin, la mondialisation. Malheureusement, comme dans tous les autres

sujets qui ont fait leur temps, les stagiaires africains que nous

recevons sont d'excellents perroquets qui répètent mécaniquement les

arguments qu'ils entendent en Occident. A savoir, il faut la rendre

humaine, aider les pays pauvres à y faire face. Vous savez, dans mes

fonctions, il y a des réalités que je ne peux dire, mais je vais vous

les dire. La mondialisation est juste la forme moderne de perpétuation

de l'inégalité économique. Pour être clair, je vous dirai que ce

concept a un but : garder les pays pauvres comme sources

d'approvisionnement en biens et ressources qui permettraient aux pays

riches de conserver leur niveau de vie. Autrement dit, le travail dur,

pénible, à faible valeur ajoutée et impraticable en Occident sera fait

dans le Tiers-monde. Ainsi, les appareils électroniques qui coûtaient

300 dollars US en 1980 reviennent toujours au même prix en 2006. Et

puisque l'Afrique n'a toujours pas un plan cohérent de développement

économique et d'indépendance, elle continuera

à être un réservoir de consommation où seront déversés tous les

produits fabriqués dans le monde.

 

Pour moi, l'indépendance signifie d'abord un certain degré

d'autonomie. 

 

Mais, quand je vois que des pays comme le Sénégal, le

Mali, le Niger, le Tchad ou la Centrafrique importent quasiment 45 %

de leur propre nourriture de l'étranger, vous comprendrez qu'un simple

embargo militaire sur les livraisons de biens et services suffirait à

les anéantir. 

Pour terminer, je vais vous raconter une anecdote. Je

parlais avec un colonel sénégalais venu en stage chez nous il y a

quelques mois. Nous regardions à la télévision les images de millions

de Libanais qui défilaient dans les rues pour réclamer le retrait des

soldats syriens de leur pays. Je lui ai demandé ce qu'il en pensait.

Il m'a répondu : « Les Libanais veulent retrouver leur indépendance et

la présence syrienne les étouffe ». C'est la réponse typique de la

naïveté emprunte d'angélisme. Je lui ai expliqué que ces

manifestations ne sont ni spontanées ni l'expression d'un ras-le-bol.

 

 

Elles sont savamment planifiées parce qu'elles ont un but. Israël

piaffe d'impatience d'en découdre avec le Hezbollah et puisque

Tel-Aviv ne peut faire la guerre en même temps aux Palestiniens, au

Hezbollah et à la Syrie, son souhait est que Damas se retire. Une fois

le Liban à découvert, Israël aura carte blanche pour l'envahir et y

faire ce qu'elle veut. J'ai appelé cet officier sénégalais il y a deux

jours pour lui rappeler notre conservation. Malheureusement, il était

passé à autre chose. Son stage ne lui a servi à rien. J'espère

vraiment qu'un jour, les Africains auront conscience de la force de

l'union, de l'analyse et de l'anticipation. L'Histoire nous démontre

que la coexistence entre peuples a toujours été et sera toujours un

rapport de force. Le jour où vous aurez votre arme nucléaire comme la

Chine et l'Inde, vous pourrez vous consacrer tranquillement à votre

développement. Mais tant que vous aurez le genre de dirigeants que je

rencontre souvent, vous ne comprendrez jamais que le respect s'arrachecorps

par l'intelligence et la force. Je ne suis pas optimiste. Car, si

demain l'Union Africaine ou la CEDEAO décide de créer un Institut

africain d'études stratégiques crédible et fiable, les personnes qui

seront choisies se précipiteront en Occident pour apprendre notre

manière de voir le monde et ses enjeux. Or, l'enjeu est autre, il

s'agit de développer leur manière de voir le monde, une manière

africaine tenant compte des intérêts de l'Afrique. Alors, les

fonctionnaires qui seront là, à statut diplomatique, surpayés,

inefficaces et incapables de réfléchir sans l'apport des

experts

occidentaux se contenteront de faire du copier-coller, ce sera un

autre parmi les multiples gâchis du continent. Avant que vos

ministères des Affaires étrangères ne fassent des analyses sur la

marche du monde, ils feraient mieux d'en faire d'abord pour votre

propre « intérêt ».

 

O.S. (journaliste, Montréal) : Veuillez transmettre ce message aux

amis et connaissances africains et à tous ceux qui se soucient du

réveil de l'Afrique.

 

 

Cordialement

 

Souhahébou COULIBALY

 

République du MALI

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