Quel homme politique n'a jamais aspiré manipuler les esprits de manière à obtenir une adhésion totale de l'opinion à ses idéaux ? Nous connaissons ceux qui ont poussé cette manipulation jusqu'à la cruauté : Staline et Hitler.
Mais, la vie en société ne se résume t-elle pas à une suite de manipulations afin d'obtenir quelques avantages ? Nous pouvons aussi dire la même chose des relations entre les hommes et les femmes dans une certaine mesure.
J'ai dit dans une certaine manière ? Peu importe. La démarche est presque la même. Entre la manipulation et la séduction les frontières souvent s'effacent.
La séduction passe aussi par la propagande ou "la théorie, le discours, le verbe" qui est une stratégie de communication qui tend à inculquer à grande vitesse des idées à une personne ou à une vaste population.
La première étape consiste au lavage du cerveau des victimes. Une fois le cerveau lavé et nettoyé, le manipulateur passe à un autre stade : le bourrage du crane. Le sujet est embrigadé. Sa raison est mise en berne. Ses facultés baissent l'attention et le sens critique disparaît. A ce stade, la confiance devient totale envers son leader à qui on voue un véritable culte.
Les hommes politiques pour pousser le bouchon encore plus loin ont recours aux éléments de la mise en scène : slogan, symboles, l'ordre, régularité, l'attroupement mais aussi les oeuvres d'art.
Quand l'oeuvre d'art se met au service d'un tyran il n'hésite pas à en faire usage pour avilir le peuple par l'imagerie. C'est dans cette perspective que Staline par exemple voulait former un homme nouveau par la terreur et la répression.
En agissant de la sorte, l'art sort de son cercle qui se limite à représenter le beau. Je parle de la beauté des dieux. Or que nous savons que Hitler avait pour obsession d'octroyer tous les droits à la race aryenne faite des hommes au beaux corps remplis de forces. L'exaltation de la force le conduira au totalitarisme.
Dans ce cas, l'art devient une pure fiction idéologique. C'est à se demander à quoi sert l'art ?
Une oeuvre d'art comme un monument aux morts sert à apaiser la détresse morales des familles des morts et des disparus. Dans ce sens, une oeuvre d'art devient la mémoire de l'individu (autobiographie) qui s'inscrit dans l'Histoire collective.
Les oeuvres d'art sont au service du souvenir : espace symbolique et affectif. Dans le cas des monuments aux morts de la guerre de 1914-1918, le deuil (affaire privée) se métamorphosent en affaire d'état. C'est le cas en France tous les 11 Novembre de chaque année durant les commémorations. La joie de la victoire écrase le chagrin. La communion est totale entre les Français même ceux qui n'ont pas déploré des disparitions dans leur famille. Cette ferveur crée par l'art s'apparente à la religion civile.
Contrairement aux affiches qui sont souvent retouchées afin de séduire, servir, intimider, impressionner l'autre ou les autres par la propagande, les monuments sont des oeuvres sculptées, construites qui tiennent une place dans le paysage.