19 décembre 2013
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1. Les pollutions sont liées à l'intensification des activités humaines
a. Des pratiques délétères
L'industrialisation et l'urbanisation dans la seconde moitié du XIXe et pendant le XXe siècle ont développé des pratiques néfastes au devenir des sociétés humaines. Dans certains secteurs de la mer Baltique et de la mer de Barents ou de Kara, du matériel militaire (explosifs, déchets chimiques datant de deux dernières guerres, déchets nucléaires) est immergé et représente un risque de pollution potentiel pour les zones de pêche.
Des études américaines ont montré que les pesticides (DDT notamment) se trouvaient en teneur importante dans les courants océaniques de grande profondeur, à l'origine de la chaîne alimentaire.
Des études américaines ont montré que les pesticides (DDT notamment) se trouvaient en teneur importante dans les courants océaniques de grande profondeur, à l'origine de la chaîne alimentaire.
b. Les pollutions des eaux continentales
Les concentrations urbaines et celles des zones industrialisées sont à l'origine de l'augmentation des effluents (rejets liquides ou gazeux liés à une activité humaine). Avant les années 1960, 1/5e des eaux du Rhin était utilisé pour la consommation industrielle et urbaine, alors qu'il n'existe quasiment pas de système d'épuration pour traiter les rejets chimiques des usines suisses (Sandoz-Bâle), françaises (Rhône-Poulenc, potasses de Mulhouse), allemandes (BASF, Bayer), et néerlandaises (Shell, Unilever). Depuis les années 1960, les boues contaminées (cadmium, mercure, nitrates...) dans le port de Rotterdam sont tellement importantes que leur écoulement n'est plus possible.
2. La pollution : un enjeu majeur pour les sociétés et les pouvoirs publics
a. Les perturbations de l'environnement
Les effets des pollutions sur les écosystèmes sont considérables : eutrophisation (réduction de l'oxygène dissous dans les eaux lacustres) entraînant une destruction de la faune, modification biologique de la faune (changement de sexe de certaines espèces de poisson dans la basse Seine). Le lac Léman (entre Suisse et France) illustre les problèmes des pollutions combinées : le lac a connu des pollutions à la fois agricoles, industrielles, et urbaines (développement industriel du Valais, traversé par le fleuve et certains affluents). En Bretagne, les pollutions d'origine agricole (engrais chimiques, excédents de lisiers rejetés, produits phytosanitaires) ont eu des effets dramatiques sur les cours d'eau de la région.
b. Les problèmes sanitaires
La ville de Redon (Bretagne) fait par exemple régulièrement l'objet d'interdictions de consommation de l'eau courante en raison de pointes de potabilité médiocre. Les villes des pays en développement sont également touchées. L'augmentation rapide de la population est supérieure à la possibilité de développer des réseaux d'adduction d'eau. Le quartier de Pikine (banlieue de Dakar) a vu se développer des méthodes non contrôlées d'accès à l'eau (récupération des eaux de pluies, creusements de puits dans des nappes souvent souillées). De plus, la gestion et l'adduction de l'eau sont confiées à des compagnies privées qui suppriment les bornes fontaines dans les quartiers (souvent les plus pauvres) où les populations ne peuvent pas honorer leurs factures d'eau.
3. Quelles solutions ?
a. Les tentatives de régulation des activités polluantes
Dans le cas du Rhin, les Etats du bassin versant (France, Allemagne, Suisse, Luxembourg, Pays-Bas) ont tenté de trouver une alternative à l'utilisation du fleuve comme « égout » industriel et urbain. En 1963, ils créent la CIPR (Commission Internationale pour la Protection du Rhin). Après des années de simple contrôle, la CIPR propose en 1989 un plan de dépollution accepté par les Etats riverains. L'Escaut, largement affecté par les pollutions industrielles et urbaines du Nord de la France et de la Belgique fait l'objet d'un plan international (1997) destiné à sauver le cours d'eau.
b. Le contrôle des affluents
Depuis les années 1980, les pouvoirs publics ont mis en place des politiques de contrôle et ont favorisé le développement d'installations d'épuration des eaux. Dans le cas du lac Léman, les berges ont été « ceinturées » de 160 stations (sur les rives françaises et suisses) complétées par des campagnes en faveur de la réduction des produits contenant des phosphates (lessives, engrais). De même, on crée des systèmes permettant de recueillir séparément les eaux pluviales et les eaux usées. La situation est plus satisfaisante, mais les efforts de dépollution sont longs et coûteux (près de 100 millions d'euros du côté français et 1 milliard de francs suisses pour les stations de la ville de Lausanne).