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  • : Ce blog traite des causes endogènes et exogènes liées à la pauvreté de l'Afrique. Il fait par ailleurs un pont entre l'Afrique et la France: la françafrique.
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13 juin 2011 1 13 /06 /juin /2011 01:20

Photob 001Les Koongos, une entité du peuple Bantou sont originaires du Royaume Koongo, actuellement Angola, les deux Congos.... D'après les traductions les plus anciennes, Ku-ngo se traduirait "chez la panthère", mammifère carnivore, très redoutable. Les Koongos seraient donc à la fois un peuple pacifique avec les pacifiques et révolutionnaire devant l'oppresseur. Certains pensent que les occupants actuels des régions du Pool et Bas-Congo gardent en eux quelques caracteriques de ces anciens Koongos,   très contestataires et revendicatifs.

 

Déjà au XVIIIe siècle, en pleine traite de Noirs, ceimages--21-.jpg sont les Koongos qui porteront haut et fort la question de la liberté des esclavages par le fer et le sang dans le monde. 

En Haïti, les esclaves comprirent que ce n’est pas par les discours et les votes que la question de leur liberté sera résolue, mais par le fer et le sang. Cette certitude contraint les esclaves émancipés à recourir à la violence. Il y eu une recrudescence des révoltes d'esclaves dont le nom des leaders connut une éclatante postérité. Parmi ces révoltés un fils Koongo adepte de Kimpa Nvita, Makandala,20 chef des insurgés à Saint-Domingue. En effet, des nombreux Koongos furent vendus au Nord d’Haïti. Les révoltés21 infligèrent une défaite cuisante à l’armée napoléonienne, la plus puissante de l’époque.

Cette révolution donna naissance à la première République noire de l’Histoire.DONA BEATRICE Pour la première fois, les Africains bravent la France, pourtant partisan de la « Liberté-Egalité-Fraternité », afin d’être tout simplement libres, comme le stipulait l’article I des Droits de l’homme,22 écrit par ces mêmes Français, que les meneurs haïtiens comme Toussaint Louverture connaissaient certainement.

La République d'Haïti, proclamée en 1804, devient alors le deuxième État indépendant du continent après les Etats-Unis, et les conséquences d’une telle initiative, les Haïtiens les paient encore aujourd’hui. Il est certain qu’ils gardent encore les séquelles d’un tel traumatisme comme tous les peuples opprimés d’ailleurs. Ce sont aussi les Koongos haïtiens qui ont aidé Simon Bolivar dans sa lutte contre les Espagnols. Ces troupes s’élancèrent en 1816 à partir du port de Jacmel. Elles renversèrent le joug colonial espagnol des cinq pays d’Amérique latine.

A Cuba, 300 né-Koongos sont vendus en 1513. Dès images--28-.jpg1520, les Quilombos23(communautés indépendantes des Noirs) se rebellent contre l’ordre esclavagiste. Pendant la guerre d’indépendance de Cuba, guerre hispano-américaine, ce sont des Koongos qui se sont illustrés, tels le légendaire « Grito24 de Yara », Mariano Ganga, Domingo Macua, Felipe Macua, Mayimbé José Dolores, Ambrosia Congo, Felipe Ganga, Lorenzo Ganga et Ma Dolores Inzaga. C’est aussi là qu’est né le Palo Moyombe, une cérémonie où les Tatas, adeptes mâles et les Yaya, adeptes femelles côtoient les esprits, en présence de Tata Nganga.25

 

C’est aussi pour tenter de ‘’rétablir’’ leur identité bafouée que les Koongos arrivés à l’Est de la Jamaïque26 au XVIIIe siècle ont conservé leur rythme musical qui s’appelle Kumina ou Kodongo, dont l’instrument principal est le Ngoma27, utilisé pour invoquer les esprits des ancêtres proches de Kimpa Nvita. Le musicien jamaïcain Natty Kongo28 incarne l’âme vivante de cette culture.

 

En 1705, les Koongos furent les premiers esclaves noirs du Brésil où ils ont donné naissance à la samba avec comme fondateur Dongo connu sous le non de Ernesto Joaquim. Un autre koongo, Zumbi sera le premier leader du mouvement de lutte pour la liberté des Noirs au Brésil. Il faut associer à cette lutte Manganga et Bimba, adeptes de Kimpa Nvita. Par ailleurs, les religions Quinbanda et Macumba sont teintées des influences de la négritude Koongo.

Dans la Caroline du Sud en 1670, 60% d’esclaves étaient des né-Koongos qui vont plus tard se convertir à la religion de Kimpa Nvita afin de mieux se réapproprier leur identité. Ils auront des qualités mystiques.29 Un esclave Koongo nommé Jemmy fut à la tête d’un mouvement « The stono rebellion of 9 September 1739.» Ce soulèvement est considéré comme le plus grand soulèvement d’esclaves dans toute l’Histoire de l’Amérique du Nord. Ces esclaves, afin de recouvrir leur liberté, avaient attaqué une cache d’armes. Il y avait parmi eux bon nombre qui s’étaient battus durant la guerre de Mbamba.30 Ils semèrent la terreur, brulèrent des maisons.31 Ces esclaves se rendirent en Floride, lieu de refuge, où les colons espagnols leur donnèrent des terres. Ce fut la naissance de Santa Teresa de Mose, la première ville des Noirs libres dans toute l’Histoire de l’Amérique du Nord. Plus tard, les Espagnols utiliseront, ces nés-Koongos, comme gardes-frontières de la Floride.

C’est à partir de la révolution de Stono que les colons de l’Amérique de Nord cessèrent d’importer des esclaves Koongo, et décidèrent qu’ils seront compensés parimages--25-.jpg des esclaves de l’Afrique de l’Ouest. Cela durant une dizaine d’années. Ce sont les Français qui reprendront l’importation des esclaves Koongos pour le compte de la Louisiane.

 

D’autres Koongos, mèneront leurs luttes de libération au Mexique, Pérou, Venezuela, Colombie, Argentine, Surinam avec une détermination héritée de la source, le mont Kibangou32.  

Les éléments d’identification et fédérateurs de tous les Koongos, se rapportent à la doctrine de Kimpa Nvita, défenseur des valeurs des Koongos, et des Africains. C’est à juste titre qu’elle est considérée comme l’âme des luttes pour la libération des Koongos, elle a allumé le feu jamais éteint de l’espérance et de la lutte contre la domination des Occidentaux sur l’Africain.

 

Toutes les luttes de libération sont l’expression d’affirmations, de revendications, Biard Abolition de l%27esclavage 1849de reconnaissance d’identitaire. Un peuple opprimé est un peuple frustré et privé des ses éléments culturels, ses fondamentaux. Dès l’instant où celui-ci prend conscience de son état, il cesse de se conformer à l’ordre soit par la violence contre ses usurpateurs soit de façon pacifique. Dans les deux cas, l’usurpateur d’identité n’a jamais la sympathie du groupe. Il est l’ennemi, car la liberté est une valeur intrinsèque à l’homme, elle est ce que « l’homme acquiert par la nature et qu’on estime le plus précieux de tous les bien qu’il puisse posséder.»33

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