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  • : Ce blog traite des causes endogènes et exogènes liées à la pauvreté de l'Afrique. Il fait par ailleurs un pont entre l'Afrique et la France: la françafrique.
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28 mars 2012 3 28 /03 /mars /2012 12:15

Photob 001 les conditions de vie
Le paludisme et la tripanosomiase, véhiculée par la mouche tsétsé, font des ravages. Malgré quelques avancées
médicales, notamment à Jenné, sur le Niger (opération de la cataracte, découverte du moustique vecteur du
paludisme…), l’espérance de vie est faible.
La maison traditionnelle est circulaire, construite en banco (boue séchée), le toit pointu recouvert de chaume. Dans
les villes, à partir du XIIIe siècle, en parallèle à l’islamisation et aux pèlerinages à la Mecque, on imite de plus en plus
l’architecture arabe en brique et à toit plat. Il est difficile de se faire une idée précise de la taille réelles des villes: on
cite par exemple le chiffre de 10 000 habitants en l’an 1000 à Jenné- Jeno, 20 000 habitants à Kumbi Saleh au XIe
siècle et 170 000 à Tombouctou au XIVe siècle.


 religions et croyances
La croyance dominante reste l’animisme, malgré l’Islamisation progressive à partir du IXe siècle. On croit en un créateur unique, qui a insufflé un esprit en toute chose, animée ou non. Le culte des ancêtres est très important également. Les croyances magiques sont généralisées, notamment celles qui entourent les forgerons, respectés mais ostracisés. L’islam, au début religion non exclusive des élites, se répand peu à peu sans jamais éradiquer tout à fait les croyances animistes. Des royaumes qui pratiquent un Islam très rigoureux (Songhay) cohabitent donc avec des royaumes animistes ou mixtes. Dans la plupart des cas, il semblerait que les choix religieux soient avant tout une affaire d’intérêt bien compris par les rois: rester animiste permet d’être divinisé, mais devenir musulman permet de développer le commerce.
Ces croyances ont une influence profonde sur l’organisation sociale, centrée sur le clan dirigé par les anciens. Là
encore, l’islam et la Charia ne font que se superposer aux anciennes coutumes : la responsabilité familiale ou clanique d’un crime, le règlement d’un conflit par compensation financière restent la règle. L’obsession de la descendance et de la fécondité féminine conduisent à une polygamie fréquente qui retarde l’âge au mariage des garçons et crée des frustrations que de nombreuses coutumes s’emploient à atténuer. Malgré l’islamisation, les lignées restent matrilinéaires et la succession souvent collatérale.


 art et architecture
Première difficulté, il n’y a pas d’art du Ghana, et pas plus un art du Mali, du Songhay ou du Monomotapa. Il y a des
arts, qui correspondent aux traditions très variées des ethnies qui composaient ces empires. Seconde difficulté,
contrairement à d’autres civilisations africaines, il ne semble pas que des empires aient suscité des formes d’art en
matériaux durables. Troisième et dernière difficulté, les sources arabo – musulmanes n’évoquent que très rarement l’art de ces peuples considérées comme inférieurs. Leurs traditions, leur culture ne sont également évoquées que pour s’étonner ou s’horrifier, par exemple du statut des femmes ou de leurs habits.
L’art et l’architecture des royaumes subsahariens peuvent cependant être abordés par l’étude des quelques traces
laissées dans les sources, complétées par les fouilles archéologiques. Dans les deux cas, sans aller jusqu’à un
syncrétisme, il apparaît que l’expansion de l’Islam n’a jamais empêché la survivance dynamique des croyances
préexistantes, et ce d’autant plus que les royaumes étaient tous pluriethniques. Au Mali, par exemple, des Griots
masqués intervenaient à la cour du Mansa lors de l’Aïd el Fitr ! Les cérémonies d’initiation et les sociétés secrètes ne
disparaissent pas lorsque l’Islam devient dominant, chez les Songhay par exemple. Les rites funéraires témoignent
également de cette coexistence : des jarres funéraires accompagnées d’offrandes, datant du XVe siècle on ainsi été
retrouvées près de Djenné, au coeur des empire Du mali et Songhay.

 

Des figurines en terre cuite ont également été retrouvées, surtout dans le delta intérieur du Niger, dans un contexte
islamique. Elles semblent avoir été enterrées pour s’assurer la solidité des murs ou l’appui des ancêtres, et non
détruites pour les remplacer par une autre religion. Souvent retrouvées dans un contexte domestique, on peut leur
attribuer une fonction de protection et penser qu’elles sont l’indice de la survie d’un culte domestique animiste
concomitant d’un culte public musulman. Certaines d’entre elles, couvertes de pustules ou visiblement en extase,
témoignent de pratiques de guérisons fort peu orthodoxes. Le motif du serpent apparaît très souvent, lié à des
pratiques magiques.

 

En matière d’architecture, le mélange des civilisations arabes et subsahariennes est aussi perceptible. Des mosquées rondes, construites sur le plan traditionnel d’une case, on été retrouvées. Les mosquées encore existantes à Tombouctou ou Djenné ont un plan plus classique, mais des méthodes de construction typiques du delta du Niger, à
savoir des murs en banco renforcé par du bois, condamnés à une disparition rapide faute d’un entretien permanent.

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