Cette question m'a été posée par une amie. Sans faire de la philosophie qui rendrait la question insaisissable, je lui ai répondu à la lumière de la connaissance des textes bibliques.
D'après la conception de Dieu, c'est à l'homme d'aimer sa femme. La femme n'a pas à aimer mais à être soumise. Une fois que l'on a compris cela, le Monde, je veux dire, la vie à deux devient un bonheur. Notre Monde qui veut tout faire contre la volonté de Dieu a tout renversé.
De nos jours, il n'est pas rare que certaines femmes aiment leurs hommes au lieu de se soumettre. Elles n'hésitent plus à déclarer leur flamme aux hommes, chose initialement réservée à l'homme. Vous me diriez, c'est l'évolution. Ok.
Seulement, l'homme n'arrive plus à aimer sans peine. Il n'est pas rare de croiser des hommes soumis alors que leur rôle est d'aimer. Aimer devient une affaire de femmes. A l'inverse, se soumettre devient une affaire masculine. Se soumettre. De nos jours, les femmes adorent les hommes soumis.
Enfin, certains hommes font semblant de se soumettre. Par conséquent, ils mènent une vie qui enchaîne l'hypocrisie comme stratégie de survie, je veux dire une vie qui lui permet de rester ou de se sentir homme.
De ce fait, mentir à sa femme ou aux femmes doit être compris comme un mécanisme d'exister comme homme. Mais, sur ce terrain les femmes ne sont pas nées de la dernière pluie. Au non de l'égalité elles ne mentent pas moins que les hommes. De ce fait, le mariage ou la vie à deux devient chaotique dans le sens de la volonté de Dieu. Premier chaos.
La question centrale est certainement de savoir que signifie aimer et être soumis ? Les deux verbes au centre de la relation homme et femme.
Aimer est actif, celui qui aime est dans l'action, c'est un donneur, principe mâle. C'est l'homme qui donne, le yin, le signe +, le soleil, alors que la femme est réceptive, passive, elle reçoit, le yang, le signe -, la lune. C'est dans ce sens qu'il faut comprendre la soumission.
L'homme et la femme ne sont donc pas dans la relation de dominant-dominée mais dans la relation du donneur et du receveur. C'est aussi de cette façon que les enfants se forment (+ et -), soleil + lune = étoiles. L'homme qui donne la matière, le fond et la femme qui reçoit et donne la forme, le Noumenal et le Phénoménal de E. Kant.
Ainsi, on est dans la relation d'inter indépendance où l'homme donne et la femme reçoit. De ce fait, pour recevoir il faut être en position moins élevée par rapport à la position de celui qui donne. Pour n'avoir pas compris cela de nombreuses femmes délaissent leur position initiale de réceptive (soumise) pour celle du donneur (aimer) alors qu'elles n'ont pas été programmées pour donner. Deuxième chaos.
De la même façon de nombreux hommes délaissent leur position initiale de donneur (aimer) pour se situer à celle du receveur (soumis) alors qu'ils n'ont pas été programmés pour recevoir. Troisième chaos.
Chaos plus chaos plus chaos donnent des mariages ou des relations chaotiques. Ce chaos doit être compris comme un élément explicatif de la pauvreté des ménages en Afrique comme ailleurs.
Mais, en Afrique, le problème prend une autre dimension dans la mesure où à la pauvreté du ménage se greffe d'autres types de pauvreté: morale, spirituelle, financière, culturelle, politique, économique, sociale etc.
Pour tout dire, le ménage devait être un rempart contre des agressions extérieures sous la forme de pauvreté. On sait qu'un couple équilibré est un couple heureux et les enfants issus d'une telle relation sont susceptibles d'être épanouis. C'est là (le ménage) précisément que commence tout développement d'un pays. Or c'est là où le bas blesse.
Étant donné que les relations se forment sur une base faite de suite d'hypocrisie, on ne doit pas s'attendre à un quel conque développement pour l'Afrique.Comment il peut en être autrement ?
De la même façon, il est dit que celui qui trouve une femme, trouve le bonheur. Qu'est-ce que le bonheur si non une absence de frustrations et de déceptions ? Au lieu donc de trouver le bonheur, les hommes et les femmes creusent leurs propres tombes pour n'avoir pas fait un bon choix.
Ainsi, toute la vie se résume inéluctablement à ce mauvais choix du départ. Ce choix à n'en point douter aura des conséquences fâcheuses ou non sur les enfants nés ou à naître. La désillusion née d'une telle relation est irréparable car si on ne fait pas attention, elle débouche sur la dépression.
La boucle est ainsi bouclée. Ce qui devait être une histoire d'amour devient une tragédie dont le seul repli pour l'un comme pour l'autre est la tromperie, c'est-à-dire une relation extra conjugale avec toutes les conséquences qui y sont liées.
Dans tous les cas, pour avoir raté leur mariage, les époux entretiennent la relation de cohabitants sans réellement le dire, motivée par la peur de divorcer; Dans cette perspective, le mariage chaotique accouche des enfants chaotiques, eux mêmes prêts à reproduire le schéma parental à moins que le destin n'en décide autrement. Pour toutes ces raisons, si par théorie on admet que les enfants, c'est l'avenir de demain, on peut partant de ce fait, envisager que le futur de l'Afrique n'a pas d'avenir. Ceci est vrai ici comme ailleurs.
Le mensonge, tout comme la tromperie utilisés à la base comme solution psychologique pour pallier aux défaillances du couple se révèle plus désastreux que prévu dans ses aspects déstabilisants et toutes les pertes (dans tous les sens qu'on donne à ce mot) qui y sont associées.
Quand on considère cette dimension, on se rend aisément compte que les couples "anormaux" sont un poids dans le développement; car leur contribution est négative à court et moyen terme. A long terme, il n'est pas possible pour ces couples de se projeter dans l'avenir et donc d'avoir des projets durables ensemble. Le manque de projets durables est précisément ce qui freine les pays pauvres à l'émancipation économique et sociale. Le contraire peut aussi être vrai dans une certaine mesure. On peut aussi s'amuser à compter le nombre de partenaires que comptabilsent les chefs d'états africains ainsi que leurs ministres qui gaspillent leurs énergies dans la prostitution et la fornication au lieu de se consacrer à la gestion de leurs pays.
Faut-il de ce fait associer la durabilité d'un couple au niveau économique d'un pays ? la question est mal venue. Il s'agit plutôt de voir le problème sur l'angle de la qualité des couples, c'est-à-dire le degrés d'évolution mentale des partenaires qui vivent ensemble; la qualité de leur relation.
Ainsi considéré, on peut être conduit à penser que certains couples (majoritaires ou minoritaires) sont prédisposés à ne produire que la pauvreté puisqu'ils ne consomment (échangent) que pauvrement (je ne parle pas de la consommation alimentaire). Je pose le problème du point de vue des repères du mariage.
En Afrique le problème des repères du mariage se pose avec acuité car il y a trop de masques à porter entre le mariage coutumier (sur plusieurs cérémonies), le mariage religieux et le mariage européen ou administratif. Pour tout dire, l'Afrique est le continent ou les mariés célèbrent plus de mariages au monde. Tous ces mariages compliquent la situation et brouillent l'affaire tant pour l'époux que pour l'épouse.
La conséquence de toutes ces confusions, c'est que les couples se perdent. Il n' y a pas de doutes si aujourd'hui l'Afrique est un continent perdu qui ne sait plus où aller entre le modèle proposé par l'occident et le sien pour lequel les Africains ne se souviennent que confusément.
Dans ce cas, tromper sa femme ou son mari, loin d'être un acte banal (oui, l'acte a atteint un tel degré de banalité que certains esprits qui s'y complaisent revendiquent la normalité de la chose) devient le signe des couples perdus ou qui se perdent. La seule chance pour ceux-là, c'est qu'ils ignorent leur état de perdition. Par conséquent, ils semblent être heureux avec les petits plaisirs tirés de cette aventure. La réalité c'est qu'ils vivent un plaisir malheureux qui dans beaucoup de cas précipitent leurs auteurs dans l'abîme, cette fois- ci physique. Tel est le destin du continent africain. Pauvre Afrique.