La Côte-d'ivoire va-t-elle replonger dans la terreur ? La question est sur toutes les lèvres. Déjà, dans mon article publié il y a un an ( lire Pourquoi Gbagbo a-t-il peur des élections ?), j'attirais l'attention des Ivoiriens sur l'homme, Gbagbo qui est tout sauf un démocrate.
Certains esprits optimistes auraient vu en lui une métamorphose quand il a décidé enfin, après une dizaine d'année de pouvoir sans perspective d'organiser des élections présidentielles. Peut on organiser les élections et admettre de les perdre ? La question se pose à tous les pseudo démocrates.
Il est sûr, que Gbagbo ne définit la démocratie qu'à sa mesure. Il n'organise les élections que pour ne pas les perdre. J'avais la certitude que l'homme n'est pas un démocrate.
Pour amuser la galerie et les esprits qui croient en lui, il a voulu se servir des élections avec pour argent comptant le discours prophétique de son gourou qui lui avait promis la victoire dès le premier tour. Non seulement, il n'a pas gagné au premier tour, mais plus grave encore, il perd au second tour. Son adversaire, Ouattara aurait remporté des élections avec 54 % des voix. Ce qui a été confirmé par la commission électorale.
Ce résultat qui ne satisfait pas Gbagbo et les siens est contesté sous fond de la musique de tricherie qui auraient eues lieux dans des fiefs de Ouattara.
Ainsi, le Conseil constitutionnel, à la rescousse du Président sortant, le candidat malheureux, vient d'annuler les résultat des 7 départements du nord, favorables à Ouattara. Par conséquent, Gbagbo, remporte des élections avec 51 % des voix. Ce conseil déclare et publie la victoire de Gbagbo avec toute la honte du monde et le ridicule total comme si l'Afrique n'avait pas assez honte de donner raison à une certaine opinion qui pense que le continent n'est pas mûre pour la démocratie. Pour limiter toute contestation de la foule de Ouattara, Gbagbo a tout prévu. Mobiliser l'armée, la gendarmerie, la police à sa cause afin de maintenir le couvre-feu. Ce qui a pour effet de maintenir les populations chez elles jusqu'à ce que la pilule amère soit avalée.
Comme si cela n'était pas suffisant, Gbagbo vient de fermer toutes les frontières de la Côte-d'ivoire. On ignore encore le mobile de cette fermeture. D'aucun pense que ce sera pour capturer Ouattara qui a trouvé refuge dans les locaux des soldats des Nations-Unies. Décidément, Gbagbo est décidé à en découdre avec tous les signes de la démocratie.
Jamais l'homme n'a été démocrate. Pour une fois qu'il a eu le malheur de se présenter aux élections, il constate avec peine que perdre n'est pas fait pour lui.
Dans ces conditions, c'est à se demander si un jour, il y aura encore des élections dans ce pays. On a maintenant la certitude que l'homme n'osera plus les organiser par peur de perdre de nouveau.
Par conséquent, il opte pour une dictature à vie au mépris du suffrage universel. Le pays connaîtra, il n' y a plus de doutes, la terreur qui conduira à l'horreur.
Les ivoiriens sont à la croisées de leur destin. Il ne s'agit plus de fuir la terreur; car ils y sont déjà. La question est celle de savoir s'ils vont résister à l'horreur dans la terreur pour leur liberté ou s'ils vont sacrifier leur liberté dans la terreur afin de vivre l'horreur ?
Jamais un seul homme ne doit prendre le destin de tout un pays, de tout un peuple en otage. Il s'agit d'une question de vie ou de mort. La liberté a un prix, dans ces conditions, il faut le payer. Il n'y a pas de liberté avec les fleurs à la main.
Je suis pour la résistance quand celle-ci est faite pour une cause juste: la liberté.
Toute l'histoire de la Révolution française est faite de terreurs. Mais, cette terreur a conduit à la liberté. Par contre, la Révolution Russe est faite de la terreur qui elle a conduit à l'horreur.
Il y a des causes justes pour lesquelles il faut se battre. Il y a des causes pour les quelles il faut se sacrifier: la défense de la démocratie et de la liberté que Gbagbo voudrait confisquer.