Brice participe à Signer la pétition contre l'élection présidentielle à un tour en RD Congo.· · · Ajouter des invités
L'élection présidentielle est un acte d'une grande importance dans une démocratie. C'est le rendez-vous entre le peuple et ses dirigeants. Il s'agit pour le peuple souverain de confier librement le pouvoir à celui qui présente plus d'aptitude pour gérer les affaires publiques dans une durée définie. Dans ce cas, l'élection présidentielle n'est pas un acte banal.
Il se trouve qu'en Afrique, certainement pour des raisons financières, organiser les élections n'est pas un exercice aisé surtout dans un pays tel que la R,D. Congo; car une élection fiable exige la révision de la liste électorale qui elle même nécessite le recensement général de la population. Bien sûr cela coûte énormément cher dans des pays où l'économie est sous perfusion. Dans beaucoup de cas, ces pays font appel à l'aide internationale qui implique incontestablement l'intervention politique des puissances occidentales. Or, toute intervention peut impliquer la main mise susceptible de modifier les résultats initiaux sortis des urnes. Dans ce cas précis, l'élection à un tour peut être comprise comme une forme d'économie, donc, moins de dépendance.
Mais, nous savons que réaliser des économies n'a jamais été le premier souci de certains dirigeants africains. Il faut donc chercher les mobiles ailleurs.
En R.D. Congo, l'opposition est divisée et le sera au moment des élections. Dans ce cas, la présence de plusieurs candidats donne toutes les chances au prince Kabila de remporter les élections avec une majorité relative. C'est le stratagème retenu par l'homme de Kinshasa. Ce qu'il redoute avant tout, c'est d'aller au deuxième tour avec un seul candidat de l'opposition. Dans cette perspective, il le sait, il n'aura pas beaucoup de chances de réussite.
Bien entendu, ce n'est pas contre ces petits calculs des petits politiciens africains que je m'insurge. Je dénonce la forme la plus élémentaire de la banalisation des élections et de la démocratie.
En effet, dans une démocratie, on accède à la magistrature en ayant une majorité absolue, soit cinquante pour cent plus un. Cette majorité témoigne de la confiance de la population qui contraint ainsi la minorité de s'incliner.
Cependant, dans la forme actuelle, celle décidée par Kabila, il sera fréquent que le président de la République ne jouisse pas d'une majorité absolue.
Quelle légitimité peut avoir un président élu à 20 % ou 30 % du suffrage électoral ? Peut -il prétendre détenir son pouvoir du peuple souverain ?
Dans tous les cas, c'est ce qui va se passer à Kinshasa si jamais les choses ne changent pas. Je ne peux donc pas considérer cette forme d'élection présidentielle comme la garantie d'une démocratie. L'élection à un tour est la forme achevée de la banalité de la démocratie.
Comment peut on gouverner quand on a pas reçu son pouvoir de la majorité absolue sortie des urnes ? Monsieur le Président, soyez sérieux. Ne faites pas du mal à la démocratie. Vous serez plus élégant si votre pouvoir jouit de la légitimité et de la protection de la majorité absolue; et Péricles, le père de la démocratie ne sera pas contre vous.