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  • : AFRIQUE-PAUVRETE-AVENIR
  • : Ce blog traite des causes endogènes et exogènes liées à la pauvreté de l'Afrique. Il fait par ailleurs un pont entre l'Afrique et la France: la françafrique.
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29 juin 2011 3 29 /06 /juin /2011 12:35

Une portugaise arrive au commissariat :

- Bonchour, che fiens me plaindre que che me chui fé fiolé dans le buche.

Le policier lui dit :

-  Comment ? Vous vous êtes  fait violé dans le bus ?

- Oui, il y en a un qui a commenché à me caréché puis il a abuché de moi

- Et personne ne vous a aidé ?

- Non les autres shont fevu me fioler eux ochi.

-  Mais vous n'avez pas crié ?

- Chi chi ché crié

- Et vous avez crié quoi ?

- Léché moi ! léché moi !

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29 juin 2011 3 29 /06 /juin /2011 12:28

Vends très beau pénis TDI 23 cm, tès bon état général, contrôle général ok, double testicules, livré avec tête décapotable, prise d'air, poils moilleux, boite 6 vitesses, éjaculation assistée. Pour les fans de sensations fortes une capote love granulée vous sera offerte ainsi qu'un bidon d'huile de synthèse pour les essais à l'arrière.

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29 juin 2011 3 29 /06 /juin /2011 12:26

Passes à la banque de Dieu au guichet 2011, retires 365 jours de paix, d'amour, de longévité et de prospérité.

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25 juin 2011 6 25 /06 /juin /2011 10:26

Le commerce transsaharien existe depuis l’antiquité, y compris celui des esclaves. L’introduction du chameau,    au IIIe s, facilite le commerce.

En Afrique noire, l’esclavage est ancien, posséder des captifs pris au combat est un signe de richesse et de puissance ; cette forme d’esclavage est issu de la traite interne, les esclaves sont destinés aux sociétés locales, en particulier à l’empereur et sa cour.

A partir du VIIIe s, à la suite de la conquête arabe, les musulmans systématisent, organisent de nouvelles formes de traite négrière englobées sous l’appellation de traites orientales, ensemble à l’intérieur duquel on distingue la traite transsaharienne. Le Coran ne remet pas en cause l’esclavage, sous condition que l’esclave ne soit pas musulman. Ces traites arabo-musulmanes commencent donc au VIII° s, elles précèdent la traite atlantique et lui survivent au moins jusqu’à la fin du XIX° s voire début XXe s.

Les routes transsahariennes relient le nord au sud selon 3 axes principaux :

  • L’axe reliant la Tripolitaine au Kanem par Zawila

  • L’axe reliant les villes de Tunisie comme Tunis, Kairouan ou l’Algérie avec Alger

à Gao ou Tombouctou au Mali par Warghla…

  • L’axe reliant les villes du Maroc comme Fès, Sidjilmassa aux royaumes du Soudan par le Touat

  • « la traite vers le monde arabo-musulman et vers l’Asie orientale » (Elikia M’Bokolo, Afrique noire, histoire e

    civilisation, tome 1 : jusqu’au XVIII° S, Hatier, 1997)

Il est difficile d’estimer le nombre d’esclaves vendus mais cela se monte à plusieurs millions : Elikia M’Bokolo dans son ouvrage « Afrique noire, Histoire et civilisations, tome 1, Des origines au XVIIIe s » (chapitre 3 p170-176), pense qu’une évaluation est impossible. Il fait référence cependant aux estimations de Ralph Austen mais à utiliser avec précaution. Ces extraits sont publiés dans le manuel « Regards sur l’Afrique » rédigés par Joseph Ki Zerbo et Elikia M’Bokolo (Hatier, 2010).

Pour Olivier Pétré-Grenouilleau (in La Documentation Photographique n°8032, « Les traites négrières » 2003) 17 millions de captifs auraient été déportés par les différentes traites orientales entre 650 et 1920 dont 9 millions pour la traite transsaharienne ; les traites internes (destinées à alimenter en esclaves les sociétés d’Afrique noire) ont, au total, quant à elles conduit à la réduction en servitude d’un peu plus de 14 millions de personnes. Dans l’Atlas des esclavages de Marcel Dorigny et Bernard Gainot (édition Autrement, collection Atlas / Mémoires, 2006) la traite transsaharienne est donnée sous forme de graphique : le total, de l’an 700 à 1900, est de 7,450 millions d’esclaves.

 

Ralph Austen “ “The trans-saharan slave trade : a tentative census”, in HA.Gemery, et J.Hogendorn (eds), The Uncommon Market : Essays in the Economic History of the Atlantic Slave Trade, New York, Academy Press, 1979, pp. 66 et 68 ; African Economic History, Londres, James Currey, 1987, p275.

 

L’exemple d’une route des esclaves du royaume du Mali au Maroc.

 

Dans la période de notre Moyen-âge, les royaumes du Soudan comme celui du Mali islamisés, participent à la traite des esclaves : la guerre, les razzias permettaient de capturer des esclaves pour les vendre aux marchands arabo-musulmans qui recherchaient des esclaves non musulmans.

Au Mali, les villes comme Tombouctou, Djenné et Gao, surtout aux XIIe et XIII siècles, sont les plaques tournantes du commerce de l’or, des esclaves…, et relient le Sahel à la Méditerranée par les routes du désert. Ce commerce enrichit l’élite et les marchands intermédiaires convertis à l’Islam.

carte des « échanges transsahariens entre VIII° et XVI° s » dans Histoire de l’Afrique ancienne VIII-XVI° s, dossier n°8075, mai – juin 2010, de P. Boilley et J-P Chrétien, La documentation photographique.

Au XIIIe siècle, Soundjata Keita aurait élaboré la charte du Manden (en 1222 ?) qui condamne l’esclavage… mais dans la réalité la traite continue et se développe ; les mêmes routes ont toujours été utilisées pendant 1400 ans et cette traite négrière a même perduré jusqu’au XIXe s.

Au XIVe siècle, Tombouctou devient le principal pôle commercial, d’après le géographe musulman Ibn Battûta qui est l’un des premiers à décrire la ville, les routes qui y mènent.

Les caravanes se dirigeaient alors vers le nord, en direction du Maroc et de la côte méditerranéenne en passant par les oasis du Sahara. Pour assurer la sécurité et éviter que les caravanes ne soient pillées, l’armée bien organisée du royaume du Mali protégeait ces routes commerciales. Les souverains marocains avaient fait construire des forteresses le long des routes pour les haltes. Cependant le trajet était long (environ deux mois de marche pour parcourir 1500,1800 km à travers le désert), dangereux et pénible pour les esclaves entravés, privés d’eau. La mortalité était importante.

tableau montrant la traite orientale arabo-musulmane, le génocide voilé, Tidiane N’Diaye, Gallimard, 2008.

Sidjilmassa, à la porte du désert, était le point de passage obligé pour les caravanes, lien entre l’Afrique « blanche » et l’Afrique « noire ». La ville était fréquentée par des marchands arabo-musulmans venus de Fes, Marrakech…

Arrivés à Marrakech ou dans toutes autres villes de la côte méditerranéenne, les esclaves étaient vendus au marché sur la place publique ou dans les souks ; les hommes étaient utilisés dans les grandes plantations, dans les mines de sel, dans l’armée, dans les harems comme eunuques et les femmes pour les travaux domestiques et les harems.

représentation du marché des esclaves de Marrakech dans « Les civilisations de l’Afrique », Maucler et Moniot, Casterman, 1987.

 

D’autres routes traversaient le Sahara en direction du Caire et de la Mecque comme le montre le pèlerinage de Kankan Moussa en 1324. Celui-ci, précédé de milliers d’esclaves, fait halte au Caire pour rendre visite au sultan. A son retour, il rentre au Mali accompagné de lettrés, d’intellectuels, d’architectes arabes et fait construire des mosquées à Tombouctou, Djenné.

 

un extrait de l’ouvrage d’Ibn Battuta, Voyages, 1352, au sujet de la cour de l’empire du Mali, où il fait mention d’environ 300 000 esclaves armés qui suivent le Mansa.

l’Atlas dit « Catalan », d’Abraham Cresques (1325-1387) paru dans La Documentation Photographique (pp 24-25) n°8075, mai-juin 2010.

 

 

Abolition de l'esclavage : Maroc,1922; Afghanistan, 1923, Irak, 1924, Transjordanie et Iran, 1929; Bahrein, 1937; Koweit, 1949; Qatar, 1952; arabie Saoudite, 68; Oman, 70; Mauritanie, 80! Et l'esclavage persisterait dans les régions du Soudan et de la Mauritanie!

 

 

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24 juin 2011 5 24 /06 /juin /2011 09:04

 

Photob 001D'abord il faut noter la différence de nature  et de densité axiomatique entre la nation et le nationalisme. Tous les nationalismes se réclament de la nation, mais le critère unique de cette dernière fait défaut. Le nationalisme est plus facile à définir et à connaître que la nation. De même que nous savons mieux ce qu'est une religion qu'un dieu, nous voyons plus clairement les traits communs des nationalismes que la forme universelle de la nation. Le nationalisme est une idéologie qui comporte fréquemment certains caractères de gnoses et des religions. C'est avant tout un instrument de légitimation et de mobilisation politique, mais il apporte aussi  des éléments de salut personnel et collectif, par certains aspects, il touche au sacré, au contraire du libéralisme.

 

Par ailleurs, il faut éviter deux pièges:

1- Ne garder comme référence le nationalisme et de considérer que la nation est impossible à connaître. C'est le cas des pays de langue anglaise.

2- Sacrifier le nationalisme à la nation, pour trouver la bonne définition de la nation en ne considérant les nationalismes que comme des variantes pathologiques qui s'en écartent. C'est la tendance en France.

 

Le nationalisme peut être confondu mais ne se confond pas avec le patriotisme. On distingue ainsi les nationalismes de libération, d'émancipation et d'invention étatique qui ont vu le jour pendant la décolonisation.

La vague nationaliste  est aussi à l'origine de l'effondrement, sans précédent , du système communiste qui se nourrissait à la fois de nationalisme et d'internationalisme. Par ailleurs, à partir de 1848 ( le printemps des peuples en Europe), Cavour et Bismark, chacun de son côté réalisera l'unité italienne pour le premier et l'unité allemande pour le second sous la puissance de l'énergie nationaliste.

 

Le nationalisme est donc porteur d'universalisme et de particularisme. En France, le nationalisme a été nourri par les Lumières pendant et après la Révolution. 

 

De la même façon, le nationalisme a connu quelques réussites étonnantes : le sursaut patriotique russe qui a assuré le triomphe du stalinisme pendant la Seconde Guerre mondiale.

 

De tout ce qui précède, il ressort que le nationalisme est un sentiment, pas la nation. Cette dernière est un groupe de personnes partageant la même langue, la même histoire, la même culture et ayant le désir de vivre ensemble. C'est dans ce sens que nous parlons de la nation française, nation américaine...images--17-.jpg

 

Il n'en demeure pas moins que c'est de façon abusive que ce concept s'emploie dans la situation de la France car, il apparaît très clairement que tous les Français n'ont ni la même culture ni la même histoire. Il y a trop de frontières entre les Français musulmans et les Français catholiques, je parle de dynamiques culturelles et de traditions contrastées et contradictoires. Ces frontières fragilisent la nation. Aucune surprise dès lors si leur rencontre mal gérée, mal canalisée produit du tumulte et de la fureur. 

 

Ce qui est un élément explicatif du rejet d'une catégorie des français par une autre catégorie. Ce rejet n'est pas de nature à nourrir le désir de vivre ensemble. Il s'alimente à partir des manipulations politiciennes du front national et d'une bonne partie de la droite républicaine. Il n'est donc pas étonnant que le pays se fissure. Dans ce cas, c'est l'idée de la nation française, dont la construction remonte au moyen-âge, qui est remise en cause. Il est bien entendu clair qu'une nation n'est pas éternelle.

Si nous étions plus courageux que cela nous aurions déclaré la fin de la nation ou la fin des nations comme il est avéré que nos nations ne subsistent que par la force et la puissance des Etats alors que c'est par la force du peuple qu'elles devaient vivre. Au fond, nous pouvons nous demander si le nord et le sud de l'Italie ont   quelque chose en commun. Cette interrogation est aussi valable en Allemagne entre l'est et l'Ouest malgré la réunification du pays. Nos nations n'ont d'existence que des discours des politiques.

 

La fin des nations ?

Or l'idée de nation a succédé à l'ethnie. La nation avait réussi à mettre au point des mécanismes de régulation et d'intégration des différentes composantes ethniques. C'est là toute la force de nos Etats modernes. Mais comme nos Etats sont frappés et affaiblis par toutes sortes de crises les nations se désagrègent. Devant le vide ainsi crée, le retour des ethnies devient la solution de la facilité: dehors l'immigré !

 

La chasse de l'immigré, de l'étranger est la caractéristique des sociétés arriérées. Ce retour vers un passé lointain réduit le citoyen de la nation en citoyen ethnique: le réveil identitaire. Il ne s'agit pas, comme certains l'affirment, de simples mouvements d'humeur, le temps d'un caprice. Mais, d'une vraie crise qui se traduit  par le refus de l'autre:  l'apogée de la xénophobie relayée par les politiques en mal d'électeurs.

 

Le retour  des ethnies  sur la base des ressemblances anthropologiques dévoile la faiblesse de la solidarité imposée et de la cohabitation forcée de plusieurs communautés ethniques. L'ethnie pose ainsi entre autres problèmes celui des revendications identitaires et celui de la fin de la nation qui met en péril l'existence de l'Etat..

La fin de la nation française laisse place  aux solidarités primaires. Le citoyen ethnique se pense et se veut exclusif. Il perçoit la nation comme une abstraction aliénante: source de désordre.  Le citoyen ethnique  se croit au centre du monde; hors de lui, tous sont des barbares. Incapable de s'ouvrir aux autres par son intolérance spontanée, instinctive. Il est donc aisé de comprendre pourquoi l'ethnie a été et est au coeur des multiples guerres qui ont endeuillé et endeuillent les hommes.

 

Le citoyen  ethnique, le citoyen du terroir en tournant le dos à la nation refuse ainsi de s'élever et se rabaisse à sa condition primitive, la forme primaire de l'homme non évolué: les hommes du terroir sont  liés  par un lien naturel, le sang. Aveuglés par les politiques, les citoyens ethniques ne croient pas en l'union européenne et en la mondialisation, trop avilissantes à leur entendement. Ces nostalgiques du passé ont adopté le repli sur soi comme une tactique de survie. Il s'agit ni plus ni moins que d'une forme de  refus de toute sorte d'ouverture. Ce discours  de démondialisation trouve tous ses arguments dans ce qu'ils veulent faire passer en nationalisme du XXI e siècle. La vérité est qu'il a tout d'un nationalisme ethnique qui prône la révolution gauloise.

 

Or, les hommes ont formé les nations quand ils ont évolué. Quand ils sont sortis de leur carapace ethnique, ils ont dépassé leur différences culturelles et anthropologiques, parfois morphologiques pour s'ouvrir aux autres. Se dépassement a exigé des sacrifices: l'abandon relatif du soi pour l'adoption relatif de l'autre. 

 

La nation n'est pas la forme achevée de la société humaine. Mais elle est la forme intermediaire, plus évoluée que les terroirs ethniques, moins évoluée que ce que j'appelle de mes voeux, la Nation humaine, le village planétaire, la forme la plus évoluée de la nation et l'union européenee achevée sous la forme d'une fédération en est l'étape décisive.

 

1er étape :              Ethnie

2ème étape           Nation

3ème étape           L'Europe fédérale+ Amérique fédérale+ Afrique fédérale + Asie fédérale +Océanie fédérale

4ème étape           Nation humaine ( la forme la plus évoluée vers laquelle aspire l'humanité, une société débarrassée de toutes les frontières).

 

 

C'est dire que la constitution des nations actuelles (encore inachevées) ne se situe qu'à la deuxième étape dans la construction de la Nation humaine.  La construction et l'achévement de l'union européenne en sera la troisème étape. Cette étape exige plus de solidarité, de fraternité et d'humanité.

 

Quelles sont nos chances d'aboutir à la troisième étape ?

 

 

De la même manière que nos nations sont en péril, c'est réciproque en ce qu'il s'agit de l'Union européenne. L'union est à la croisée des chemins. Les citoyens ethniques  déjà embarqués dans la nation sans leur agrément  envisagent la  disparition et un retour à la nation. Nous savons que le retour à la nation n'est qu'un prétexte pour terminer la course à l'ethnie. C'est la revanche de l'ethnie.

La disparition de l'Union , l'idée n'est plus tabou. La question est évoquée plus ouvertement de nos jours. L'élément déclencheur de ce débat est sans nul doute la crise grecque qui nécessite une solidarité qui se chiffre à plus de 450 milliards d'euros. 

La crise grecque pose un problème dont les réponses divisent l'opinion. Faut-il continuer à aider la Grèce au détriment du bien être d'autres européens ?

 

Pour les citoyens ethniques la réponse est claire : non à la solidarité. C'est le sauve qui peut. A chaque ethnie son destin. Il n'est pas question d'envisagerer un avenir commun avec les "pauvres", les irresponsables, les nouveaux barbares economicus. En adoptant cette attitude, on se croit fermement à l'abri de la crise. Et pourtant, la France est loin d'avoir échappé à la crise.  

 

images--18-.jpgPour les eurosceptiques et les europhobes ethniques européens, il s'agit d'être lucide, car aider financièrement les Grecs se fait au détriment du bien être des ethnies directement et cela pour des dizaines d'années. Dans ce cas, la solution qui tienne est de sortir de la zone Euro et de l'union européenne comme une sorte de repli sur soi- même. Se repli, même si on ne le dit pas, ne sera pas salutaire pour des milliers d'immigrés qui trouvent en l'Union et en ses institutions notamment la cour européenne des droits de l'homme un rempart qui leur garanti des droits et des libertés. 

Il est donc possible que ces immigrés ne trouvent plus leur place en France par exemple. Dans cette condition, il n'est pas exclu qu'ils quittent le pays. Ce qui accéléra de ce fait même le retour des ethnies et mettra en péril la nation française car la nation ne tient que si tous ses enfants ont le désir de vivre ensemble. 

 

Pour les autres, les europhiles, la crise grecque est l'occasion plus que jamais de réaliser l'Europe sous la forme d'une fédération. Dans ce cas, les nations abandonnent leur souveraineté et leur autonomie. Cette Europe solidaire invite les États membres à plus d'union dans le sens d'une vraie assemblée européenne et d'un gouvernement de l'Union. C'est construire l'Europe rêvée par Victor Hugo en 1849 quand il parlait de "L'Europe, mon pays" au Congrès de la paix. L'Europe rêvée par Robert Schuman (1886-1963) celle qui prend appui sur la solidarité, la démocratie et la dignité humaine et qui partage une monnaie unique dont l'objectif premier est le maintien de la paix comme l'avait souligné E. Izraelewicz in "L'arrivée de l'Euro".

 

Mais cette Europe demande un autre effort qui invite au dépassement des nationalités pour vivre à l'européenne : citoyen de l'Union comme le stipule l'article 8 du traité de Maastricht..

 

La citoyenneté européenne, c'est une nouvelle nationalité autour des valeurs démocratiques et des droits de l'homme et du citoyen. Dans cette Europe fédérale achevée, qui est la dernière étape avant la Nation humaine, toutes les grandes décisions sont européennes.Des petites questions de type pour ou contre la binationalité, pour ou contre le bac perdent leurs sens car dans cette Europe l'homme devient multiple, déraciné du terroir ce qui ne veut pas dire exclu de celui-ci.  L'Europe  fédérale est donc la forme évoluée qui met fin aux nations européennes.  La nation européenne fait appel à plus d'ouverture, ce qui est une dynamique naturelle pour les hommes évolués.

 

Sans conclure, il apparaît aisément, que la fin des nations, dans le sens qu'on leur donne est inéluctable car pour les europhobes il s'agit de refuser l'Europe et se replier sur soi ;  ce qui conduit inéluctablement au retour des ethnies. Par ailleurs, les europhiles ne proposent pas autre chose que la fin des nations pour plus d'Union : l'Europe  fédérale.

 

Mais, par dessus tout, la forme la plus évoluée est celle qui bannit toutes les frontières de la vie et toutes les frontières entre les hommes. Ma nation, c'est le monde. Nous n'avons qu'un seul monde, une seule terre. L'Homme accomplit est celui qui a dépassé toutes les diversités sans les gommer. Ce monde aux identités multiples est possible et réalisable. C'est la forme la plus opposée à l'ethnie. On est avant tout citoyen du monde comme le rêvait Alexandre le Grand. Notre religion sera celle de l'amour. C'est la formation de la communauté des saints.

Il sera indispensable d'avoir aussi une monnaie unique car selon Izraelewitcz "Des peuples ayant dans leur poche une même monnaie  sont moins enclins à  se faire la guerre que les peuples ayant chacun leur propre monnaie : telle est très profondément, la conviction qui a guidé les parents de l'euro."images--19-.jpg

 

 

 

Mais, les mentalités des citoyens ethniques sont encore retardées. Au lieu de fusionner, elles s'affrontent. Au lieu de se dépasser, elles se replient. On comprend que le meilleur ennemi d'un  tel monde est l'ethnie qui refuse l'autre parce que culturellement, anthropologiquement différent.  L'ethnie est le premier obstacle à franchir, à surmonter. L'homme non évolué ne renonce pas facilement à ses prérogatives ( exemple: celle de croire son ethnie supérieure ). Nous ferons face à de telles résistances. Les hommes non évolués n'abandonnent pas aisément leur folie. 

 

 

 

J'ai fondé mon espoir  sur la réalisation d'un tel monde même si cela tardera à venir. La mondialisation et l'internet  se situent dans cette dynamique qui consiste à réduire les distances et à rapprocher les hommes.  Il s'agit de constituer la famille humaine susceptible de vivre en paix, en sécurité et en liberté avec un gouvernement mondial qui garantirait une citoyenneté commune aux peuples. Dans un tel monde la guerre paraîtra aussi absurde et sera impossible entre Paris et Tripoli qu'elle serait impossible entre Brazzaville et Rio, entre et Kinshasa et Moscou...

 

Un jour viendra où chacun sans perdre ses qualités distinctives et sa glorieuse individualité se sentira plus utile dans un monde supérieure et fraternel où les esprits s'ouvriront aux idées comme le soulignait déjà V. Hugo.

Un jour viendra où nous ne voterons pas pour le prince de notre ethnie  mais pour un gouvernement mondial en charge des affaires de la Nation humaine. 

 

 

 La Nation humaine fait appel à un double sinon triple effort d'ouverture, ce qui est une dynamique naturelle pour les hommes évolués. Nationalistes , Humanistes unissons-nous !   

 

 

 

 

 

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21 juin 2011 2 21 /06 /juin /2011 13:14

 

Rudyard Kipling est là pour nous montrer ce que l’Européen, le Blanc donc, pensait et pense de l’Inde.

Et l’Inde, faisant partie des endroits du Monde où l’on a construit des Tour Eiffel, on était automatiquement raciste et en tous cas fier de ces constructions donc méprisant envers ceux qui n’en faisaient pas autant.

Ce mépris des bâtisseurs pour les non-bâtisseurs tenant pour une part importante au fait que ces derniers n’allaient140px-BLAKE10 même pas à admirer ce bâti. Par exemple, les choses avaient mal tourné pour Darius III et ne serait-ce qu’en raison de la victoire des Macédoniens, il ne pouvait pas lui venir à l’esprit de mépriser ses vainqueurs, sinon sur quelques plans accessoires. Et ce Darius aurait entendu Alexandre s’émerveiller devant Babylone, il l’aurait évidemment trouvé civilisé. 

Ainsi, bien que s’affrontant constamment entre elles, les civilisations (les bâtisseurs donc) se sont mutuellement admirées. C’est même, au-delà des aspects militaristes, essentiellement sur la question du bâti donc de l’architecture et de ses petits (La décoration, l’orfèvrerie, les arts, les sciences et les lettres...), que les peuples civilisés ont pu, en temps de paix, se recevoir mutuellement en grandes pompes. 

C’est par les villes, les temples et les palais que les civilisés se sont jugés, inspirés, copiés, toisés et enviés. Hitler bavait de Paris, Louis XIV bavait de la Grande Porte, Léopold II bavait des boulevards de Haussmann, François 1er bavait de Florence...
Entre civilisés, on se méprisait sur des détails et surtout après une victoire. Mais on ne se traitait pas de crétins. 

Tous les civilisés, dont les Indiens faisaient partie, surtout avant d’avoir été colonisés par les Anglais ; dont les Chinois faisaient partie, surtout avant d’avoir été croqués par les Japonais et les Occidentaux ; dont les Japonais faisaient partie, surtout avant d’avoir été vaincus par les EU ; dont les Incas, les Egyptiens et les Aztèques avaient fait partie à leurs grandes heures, tous ceux là se sont certes bien foutus dessus et insultés mais jamais au point de se traiter de macaques.

Et tous ont profondément méprisé, animalisé et exploité ceux qui ne bâtissaient que des paillottes ou des cases de terre.

Les champions de l’arrogance et du mépris étant ceux qui construisent les immeubles les plus hauts. Il est très facile, de nos jours, de voir où ils se trouvent.

Cela dit, les sens de raciste a évolué constamment et chacun de ces peuples bâtisseurs lui accorde un sens qui lui est propre.
Le racisme d’un Chinois ou d’un Indien bâtisseur, n’est et ne sera jamais exactement celui d’un bâtisseur français qui différera également toujours de celui d’un bâtisseur anglais, italien ou allemand.

En certains endroits, la performance s’exprime surtout en termes de hauteur, ailleurs en termes de matériaux, en d’autre en termes de fontaines, en d’autres en termes de cirques, en d’autres encore en termes de dorures, de harems, d’écuries, mais en gros, il s’agit bien d’architecture.


Les premiers voyagistes du Monde ont été les orientalistes et il ne s’agissait pas d’aller visiter des montagnes ou des rivières mais bel et bien des constructions édifiantes.



Tout étant fractal, ce principe du mépris du bâtisseur pour le non-bâtisseur, vaut même entre petits-bâtisseurs.

images--20-.jpgLes Amérindiens du Nord qui construisaient de grandes cases (fixes donc) se considéraient supérieurs à ceux qui vivaient sous tipis. Idem en Afrique noire où le moindre édifice de terre battue qui dépassait 5 m de hauteur était considéré comme une merveille traduisant la supériorité de ses bâtisseurs.
 
Plus que tout autre élément, le bâti survit longtemps à son bâtisseur et allonge ainsi artificiellement sa trop courte vie. Dans chaque civilisation, même modeste, tout prince se construit ou se fait construire une tour Eiffel avant toute chose. Rarissimes ont été les princes qui, comme Gandhi, Mandela ou Ho Chi Minh, ont renoncé à ce principe d’orgueil

(En 1804, le Noir JJ Dessalines, dès qu’il eut viré les colonialistes bonapartistes, s’était fait proclamer empereur, carrément. empereur d’une fraction de petite île. Dans une bagarre contre un grand empereur, il est très difficile d’en rester à un verbe d’entre gueux, du coup, on perpétue le jeu de la prétention) 



Ainsi, le racisme n’est pas du tout fondé sur une histoire de couleur de peau malgré la coïncidence très noir= case de terre, mais uniquement sur une histoire de civilisation architecturale.

Et c’est pour cela qu’il existe une version intra raciale, par exemple franco française, du racisme qui est le mépris des châtelains ou grands bourgeois pour les ouvriers.
Les Sans-abris étant tout en bas de toutes les échelles, partout où existe du bâti.

(Pendant 60 ans après la Révolution, le droit de vote était censitaire, ce qui veut dire qu’il était réservé aux hommes propriétaires de bâti)
(En Inde, un Intouchable ne pouvait pas être propriétaire)

Un sauvage c’est un type infoutu de produire un titre de propriété sur un terrain, c’est un type qui n’a même pas conçu que ça puisse être possible.


Le racisme n’est donc pas l’idée que tel mec avec tel os dans le nez est un crétin mais surtout qu’on est plus légitimé que lui pour s’approprier le terrain sur lequel il vit. C’est pour dissimuler notre convoitise que nous insistons sur la bêtise globale du sauvage et sur notre droit supérieur au sien pour le gérer, ce terrain. La racisme n’est qu’un prétexte à la colonisation (colonisation millénaire que tous les bâtisseurs, du plus petit au plus grand, ont perpétré)

Les attentats du 11 septembre ont choqué bien plus les grands bâtisseurs que les Roms et il s’en est suivi une guerre des mots éminemment raciste entre eux qui habitaient des buildings et ceux qui se terraient dans des grottes.

Dans ces guerres du bâti, si Troie, Carthage et Persépolis ont été rasées, s’il y a eu le pillage et l’incendie du palais d’Eté de Pékin par les Français et les Anglais en 1860, s’il y a eu l’incendie du palais des Tuileries en 1871, si Hitler vaincu avait voulu brûler Londres et Paris, s’il y a eu Hiroshima et Nagasaki, si les Talibans ont détruit les Bouddhas de Bâmiyân, il y a eu le cas du palais impérial du Japon que les Ricains ont délibérément épargné. Un véritable miracle, une exception qui confirme la bonne règle comme on dit.

Dans tout ça, en dépit de son gaullisme (pourtant parfaitement raciste) et en dépit de l’odeur, Jacques Chirac présente un cas à part puiqu’il aura été le seul de nos princes à faire édifier un palais à la seule gloire des non-bâtisseurs et en ce que ces sauvages avaient fait de tout de même épatant.

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19 juin 2011 7 19 /06 /juin /2011 23:09

Société - Afrique Centrale - Congo - Politique

Vivement le prochain gouvernement !

Le Congo-Brazzaville compte pas moins de 37 ministres pour une population de 3,5 millions d’habitants. Un gouvernement pléthorique, donc. Mais la plupart des ministres brillent par leur inutilité. Et, surtout, par leur capacité à faire du « Chemin d’avenir », le projet de société du président de la République, une littérature soporifique pour les uns et toxique pour les autres. Des ministres qui, le plus souvent, parlent plus du travail que de l’emploi...

« Il y a quoi à visiter à Brazzaville ou à Boundji ? », demande un Italien féru d’exotisme à un Congolais de Venise. « Rien ! Ou si vous voulez, l’incongru et l’insolite », répond ce dernier, cruel. Cet échange témoigne du gouffre qui existe entre la belle capitale lacustre de l’Italie et, par exemple, Mossaka, la Venise du Congo. Pourtant, il existe bel et bien un ministre de l’Industrie touristique et des Loisirs au Congo. Lequel participe, tout le temps, aux sommets et salons sur le tourisme : des missions qui ne rapportent rien au Congo. Tandis qu’au Cameroun la première édition de Cameroon Holiday’s – « Promouvoir le Cameroun comme destination africaine » – battait son plein, au Congo, c’est Henri Djombo, le ministre du Développement durable, de l’Economie forestière et de l’Environnement qui volait au secours de son collègue inutile Martial Kani : « Aujourd’hui, nous aimerions que ce site d’Odzala-Kokoua, par l’abondance de sa biodiversité, puisse faire du Congo une grande destination internationale sur le plan touristique » (Les Dépêches de Brazzaville) Les loisirs ? Une notion inconnue au Congo. Martial Kani est à l’image de la ministre des PME et de l’Artisanat : aucune politique efficace du tourisme et des PME, mis à part les hôtels et les auberges qui pullulent tels des champignons. Qui plus est d’une cherté inadmissible. Ces ministres favorisent-ils les PME qui sont l’affluent majeur de toute économie ?

 

Martial Kani et Adélaïde Mougany rejoignent Alain Akouala dans la liste des ministres inutiles. Aucun doute, ce dernier est le ministre le plus simple (pour ne pas dire le plus simpliste), le plus accessible. Très affable. Hélas ! Cela ne suffit pas à faire de lui un ministre utile. Son portefeuille n’existe que pour les « Sapelogues » qui l’encensent, à défaut de lui tailler un… costume. Ses « zones économiques spéciales » - modèle importé d’Ile Maurice -, personne au Congo ne les connaît, sinon comme un mythique cargo à l’horizon des illusions perdues. « Alain Akouala ne sait pas non plus ce que signifie « les zones économiques spéciales », ironise autre un ministre, avant de poursuivre : « Quand bien même elles existeraient, elles manquent d’efficacité. »

 

Henri Ossébi, lui, stupéfie le monde entier. Et pour cause : le ministre de la Recherche scientifique est un homme politique doublé d’un intellectuel ; son intelligence et sa hauteur de vue sont époustouflantes. Son parti, Agir pour le Congo, serait activement financé par son neveu Edgar Nguesso, peut-être le futur président du Congo. Mais, sur le plan du bilan politique, c’est la page blanche. Ou plutôt le Sahara. Et, « le plus difficile dans le désert, c’est de trouver la sortie ». Quelle utilité a le ministère de la Recherche scientifique sans chercheurs ? L’université, portefeuille ministérielle d’Ange Abena, demeure sinon une fiction, du moins une antiquité. L’Enseignement supérieur est basé uniquement sur la théorie, faute de matériels et de salles de travaux pratiques. Fidèle Mialoundama, le seul chercheur visible, vient tout droit de l’université d’Orléans. Et il ne dépend pas du ministère de la Recherche scientifique mais de celui de l’Agriculture. Une anecdote : en juin 2010, des journalistes français désirent interviewer Théophile Obenga dans les locaux de l’université Marien Ngouabi. Refus catégorique du professeur. Il ne veut pas cautionner la primitivité de la seule université congolaise. Néanmoins, pour ne pas froisser les journalistes, il leur suggère d’interroger les ministres chargés de l’Enseignement.

Les fossoyeurs de l’Education nationale

 

 

Outre l’inutile Ange Abena, il y a madame Rosalie Kama Niamayoua, la ministre de l’Enseignement primaire et secondaire. C’est une litote malsaine que d’asséner "l’école congolaise ne se porte pas mal". Non, cette école-là ne vit pas. Madame la ministre est invisible sur le terrain. A-t-elle déjà fait le tour du Congo pour s’imprégner de la réalité de la carte scolaire ? A fortiori, son splendide 4x4 n’est pas un tout-terrain. Seule compte sa circonscription, où elle fait des dons devant les caméras, toujours dans la perspective des échéances électorales à venir. Dans son esprit, les Congolais constituent un peuple d’assistés, alors il faut les « cadeauter ». Ses actions phares : deux ou trois descentes filmées, dans les écoles, à la rentrée ou lors des examens. Le niveau scolaire est hautement bas, et tant pis pour les Congolais de demain. « Madame Kama, c’est l’exemple même de l’inertie. Depuis des années, elle ne résout aucun mal de tous les maux décriés. En visitant une école dont le bâtiment date du Moyen - Age, il a fallu que je sorte 10000 FCFA de ma poche pour les craies, » s’emporte un député du PCT (Parti congolais du travail), sous couvert d’anonymat. Et de citer Abraham Lincoln : « Si vous trouvez que l’éducation coûte cher, essayez l’ignorance. »

 

Oui, Son Excellence, Rosalie Kama Niamayoua, a deux siècles de retard : au moment où Abraham Lincoln prononça ces mots, l’école congolaise n’existait pas. Comme aujourd’hui. Car, comment comprendre qu’au Congo, où le calcaire abonde, notamment à Loutété, les écoles puissent manquer de craies ? Comment comprendre que le Congo, pays forestier à souhait, puisse manquer de table bancs ? Pour qu’une école reçoive des tables bancs, c’est soit un don de l’Union européenne, soit d’un particulier. Plus grave encore, le personnel enseignant, mal formé, se réfugie dans l’école privée, cette mode nauséabonde. A bas l’école publique, celle qui a fait l’élite dirigeante actuelle !

Un élève de troisième ignore ce qu’est un ordinateur. A quoi sert Thierry Moungalla, le ministre des Technologies ?

 

Il y a André Okombi Salissa, le ministre de l’Enseignement technique et professionnel. Un cumulard hors pair. L’ubiquité seule est son obsession. Hormis son portefeuille ministériel, il est à la fois président d’un parti politique, le CADD-MJ, et secrétaire exécutif du PCT. Mais là où le bât blesse, c’est que ce ministre constitue un danger pour l’Enseignement technique et professionnel. La majorité des directeurs départementaux et centraux de l’Enseignement technique et professionnel sont membres de son parti ! Quitte à ne disposer d’aucune compétence en la matière !

« Pour avoir mon poste, j’ai seulement adhéré au CADD-MJ », avoue un cadre de l’Enseignement technique. Lequel n’a jamais exercé dans l’Enseignement avant sa nomination. Okombi Salissa met un taximan à la place d’un maçon, juste pour des raisons de présence simultanée en tout lieu. « Durant les fêtes de fin d’année 2010, nous étions tous invités à Lékana (village natal du ministre), la fête entre membres du parti et collègues était sublime. Plus de 500 convives ! Une belle démonstration de force », s’exclame un arriviste du CADD-MJ, lui aussi cadre de l’Enseignement technique et professionnel. Et quand on lui demande ses constats, analyses et propositions des maux qui minent son secteur d’activités, c’est silence radio. Mais, bientôt, il esquisse un large sourire en invoquant le programme « Sankoré » dont Alain Madelin, ancien ministre français, s’occupe en Afrique – il s’agit d’une mission pour l’Education en Afrique, dont le but est de scolariser tous les enfants avant 2015, dans le cadre des Objectifs du millénaire de l’ONU. A croire que pour vivre, le Congo doit attendre les projets et les moyens d’ailleurs.

 

L’on peut comprendre que Denis Sassou Nguesso ne soit plus enclin à créer d’autres opposants radicaux, des Mathias Dzon, pour employer une antonomase. Mais un homme politique de son rang se doit d’ignorer les frustrations des uns et des autres. Le Congo n’a besoin que de 15 à 18 ministres, et encore les utiles. Pour l’instant, ce n’est pas le cas. Et si « Le chemin d’avenir » n’était qu’un chemin pour le chaos total à venir ? Denis Sassou Nguesso a pris ses distances avec son gouvernement. Mais il ne le révoque pas (Il est plus préoccupé par son image : il a déboursé des millions pour un documentaire sur sa vie, bientôt sur les chaînes de télé, réalisé par des journalistes sénégalais). Un membre important de son entourage reconnaît qu’au Congo on vit à tous les niveaux de racket. Et de recommander la (re)découverte de Mao : « Là où le balai ne va pas, la poussière ne s’en va d’elle-même. »

 

 


Une tribune libre du billettiste congolais Bedel Baouna. Né à Brazzaville, installé en France depuis plus de 20 ans, il y a fait des études de Droit avant de se reconvertir dans le journalisme. Son slogan : il faut qu’une porte soit fermée ou ouverte.

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13 juin 2011 1 13 /06 /juin /2011 01:20

Photob 001Les Koongos, une entité du peuple Bantou sont originaires du Royaume Koongo, actuellement Angola, les deux Congos.... D'après les traductions les plus anciennes, Ku-ngo se traduirait "chez la panthère", mammifère carnivore, très redoutable. Les Koongos seraient donc à la fois un peuple pacifique avec les pacifiques et révolutionnaire devant l'oppresseur. Certains pensent que les occupants actuels des régions du Pool et Bas-Congo gardent en eux quelques caracteriques de ces anciens Koongos,   très contestataires et revendicatifs.

 

Déjà au XVIIIe siècle, en pleine traite de Noirs, ceimages--21-.jpg sont les Koongos qui porteront haut et fort la question de la liberté des esclavages par le fer et le sang dans le monde. 

En Haïti, les esclaves comprirent que ce n’est pas par les discours et les votes que la question de leur liberté sera résolue, mais par le fer et le sang. Cette certitude contraint les esclaves émancipés à recourir à la violence. Il y eu une recrudescence des révoltes d'esclaves dont le nom des leaders connut une éclatante postérité. Parmi ces révoltés un fils Koongo adepte de Kimpa Nvita, Makandala,20 chef des insurgés à Saint-Domingue. En effet, des nombreux Koongos furent vendus au Nord d’Haïti. Les révoltés21 infligèrent une défaite cuisante à l’armée napoléonienne, la plus puissante de l’époque.

Cette révolution donna naissance à la première République noire de l’Histoire.DONA BEATRICE Pour la première fois, les Africains bravent la France, pourtant partisan de la « Liberté-Egalité-Fraternité », afin d’être tout simplement libres, comme le stipulait l’article I des Droits de l’homme,22 écrit par ces mêmes Français, que les meneurs haïtiens comme Toussaint Louverture connaissaient certainement.

La République d'Haïti, proclamée en 1804, devient alors le deuxième État indépendant du continent après les Etats-Unis, et les conséquences d’une telle initiative, les Haïtiens les paient encore aujourd’hui. Il est certain qu’ils gardent encore les séquelles d’un tel traumatisme comme tous les peuples opprimés d’ailleurs. Ce sont aussi les Koongos haïtiens qui ont aidé Simon Bolivar dans sa lutte contre les Espagnols. Ces troupes s’élancèrent en 1816 à partir du port de Jacmel. Elles renversèrent le joug colonial espagnol des cinq pays d’Amérique latine.

A Cuba, 300 né-Koongos sont vendus en 1513. Dès images--28-.jpg1520, les Quilombos23(communautés indépendantes des Noirs) se rebellent contre l’ordre esclavagiste. Pendant la guerre d’indépendance de Cuba, guerre hispano-américaine, ce sont des Koongos qui se sont illustrés, tels le légendaire « Grito24 de Yara », Mariano Ganga, Domingo Macua, Felipe Macua, Mayimbé José Dolores, Ambrosia Congo, Felipe Ganga, Lorenzo Ganga et Ma Dolores Inzaga. C’est aussi là qu’est né le Palo Moyombe, une cérémonie où les Tatas, adeptes mâles et les Yaya, adeptes femelles côtoient les esprits, en présence de Tata Nganga.25

 

C’est aussi pour tenter de ‘’rétablir’’ leur identité bafouée que les Koongos arrivés à l’Est de la Jamaïque26 au XVIIIe siècle ont conservé leur rythme musical qui s’appelle Kumina ou Kodongo, dont l’instrument principal est le Ngoma27, utilisé pour invoquer les esprits des ancêtres proches de Kimpa Nvita. Le musicien jamaïcain Natty Kongo28 incarne l’âme vivante de cette culture.

 

En 1705, les Koongos furent les premiers esclaves noirs du Brésil où ils ont donné naissance à la samba avec comme fondateur Dongo connu sous le non de Ernesto Joaquim. Un autre koongo, Zumbi sera le premier leader du mouvement de lutte pour la liberté des Noirs au Brésil. Il faut associer à cette lutte Manganga et Bimba, adeptes de Kimpa Nvita. Par ailleurs, les religions Quinbanda et Macumba sont teintées des influences de la négritude Koongo.

Dans la Caroline du Sud en 1670, 60% d’esclaves étaient des né-Koongos qui vont plus tard se convertir à la religion de Kimpa Nvita afin de mieux se réapproprier leur identité. Ils auront des qualités mystiques.29 Un esclave Koongo nommé Jemmy fut à la tête d’un mouvement « The stono rebellion of 9 September 1739.» Ce soulèvement est considéré comme le plus grand soulèvement d’esclaves dans toute l’Histoire de l’Amérique du Nord. Ces esclaves, afin de recouvrir leur liberté, avaient attaqué une cache d’armes. Il y avait parmi eux bon nombre qui s’étaient battus durant la guerre de Mbamba.30 Ils semèrent la terreur, brulèrent des maisons.31 Ces esclaves se rendirent en Floride, lieu de refuge, où les colons espagnols leur donnèrent des terres. Ce fut la naissance de Santa Teresa de Mose, la première ville des Noirs libres dans toute l’Histoire de l’Amérique du Nord. Plus tard, les Espagnols utiliseront, ces nés-Koongos, comme gardes-frontières de la Floride.

C’est à partir de la révolution de Stono que les colons de l’Amérique de Nord cessèrent d’importer des esclaves Koongo, et décidèrent qu’ils seront compensés parimages--25-.jpg des esclaves de l’Afrique de l’Ouest. Cela durant une dizaine d’années. Ce sont les Français qui reprendront l’importation des esclaves Koongos pour le compte de la Louisiane.

 

D’autres Koongos, mèneront leurs luttes de libération au Mexique, Pérou, Venezuela, Colombie, Argentine, Surinam avec une détermination héritée de la source, le mont Kibangou32.  

Les éléments d’identification et fédérateurs de tous les Koongos, se rapportent à la doctrine de Kimpa Nvita, défenseur des valeurs des Koongos, et des Africains. C’est à juste titre qu’elle est considérée comme l’âme des luttes pour la libération des Koongos, elle a allumé le feu jamais éteint de l’espérance et de la lutte contre la domination des Occidentaux sur l’Africain.

 

Toutes les luttes de libération sont l’expression d’affirmations, de revendications, Biard Abolition de l%27esclavage 1849de reconnaissance d’identitaire. Un peuple opprimé est un peuple frustré et privé des ses éléments culturels, ses fondamentaux. Dès l’instant où celui-ci prend conscience de son état, il cesse de se conformer à l’ordre soit par la violence contre ses usurpateurs soit de façon pacifique. Dans les deux cas, l’usurpateur d’identité n’a jamais la sympathie du groupe. Il est l’ennemi, car la liberté est une valeur intrinsèque à l’homme, elle est ce que « l’homme acquiert par la nature et qu’on estime le plus précieux de tous les bien qu’il puisse posséder.»33

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12 juin 2011 7 12 /06 /juin /2011 23:03

Photob 001La question que tout le monde, je veux parler des hommes épris de paix et de justice, se posent : pourquoi s'engager militairement en Libye et supplier la Syrie sans engagement militaire ? En quoi les civils lybiens sont plus précieux que les Syriens ? Pourquoi cette injustice internationale n'a plus honte d'agir à visage decouvert   ? 

 

 

Officiellement, l'intervention contre la Kadhaffi serait motivée par la volonté de la communauté internationale de protéger les civils libyens.

 

Qui est réellement la communauté internationale ? Il s'agit d'un groupe d'imposteurs qui nous prennent pour des cons et décident en lieu et place et l'opinion et de la volonté des peuples. Il s'agit de Sarkozy et  Cameron         qui veulent en découdre avec Kadhaffi. Pour y arriver, ils ont convaincu Obama de les soutenir militairement. Pour que la pilule soit moins amère auprès de l'opinion, il a fallu deux jours de négociations à l'ONU, une résolution instituant une zone d'exclusion aérienne au-dessus de la Libye.  La résolution autorise le recours à la force contre les autorités libyennes de Mouammar Kadhafi  si elles attaquent les opposants au régime En effet, la résolution adoptée par le Conseil autorise "toutes les mesures nécessaires" pour protéger les civils et imposer un cessez-le-feu à l'armée libyenne.Lybie

 La Chine et la Russie qui ont compris la magouille se sont abstenues mais n'ont pas utilisé leur veto pour bloquer l'adoption du texte. Les trois autres pays qui se sont abstenus sont l'Allemagne, l'Inde et le Brésil. 

 

Aujourd'hui, le monde assiste avec impuissance les massacres perpétrés par le président Bachar al-Assad contre son peuple qui réclame le pluralisme politique et la fin des injustices. En réponse, Bachar al-Assad a, pour l'heure, décrété une amnistie générale de tous les crimes politiques et a levé l'état d'urgence en vigueur dans le pays depuis 1963. Plus de 1100 personnes auraient été tuées depuis le début de la révolte. Les arrestations se comptent aussi par centaines.

Pourquoi les civils syriens ne sont-t-ils pas protégés  par la fameuse communauté internationale ?

 

Des déclarations fusent : « Le monde ne doit pas rester silencieux face aux événements qui se passent en Syrie». Déclaration de l’ambassadeur britannique aux Nations unies qui a introduit avec son collègue français un projet de résolution pour condamner la Syrie devant le Conseil de sécurité, mais le texte suscite beaucoup de réticences, en particulier de la part de la Russie qui pourrait poser son veto.LE%20C~1

 

Même si cette résolution était adoptée, il n'est pas question d'une intervention militaire. C'est à se demander à partir de combien de morts la communauté internationale se donne- t- elle le droit d'intervenir militairement dans un pays ?

 

Malgré l'urgence en Syrie, l'attention de nos dirigeants est ailleurs : « Nous savons très bien, et cela a été dit par les autorités françaises, que nous n’allons pas nous engager dans des opérations militaires contre la Syrie. Le Conseil de sécurité veut faire ce qu'il peut faire, c’est-à-dire appeler les autorités syriennes à engager un dialogue politique. On voit que le pays est en train de sombrer dans une spirale de la violence. Cette spirale entraîne des pertes humaines de plus en plus importantes chaque week-end. Nous voyons bien que les Syriens n’arriveront pas à écraser leur propre peuple. Nous les appelons donc à un dialogue politique. » 

 

Ceci est dit clairement. Il nous revient de trouver les mobiles qui ont poussé Sarkozy a agir contre Kadhaffi puisque nous avons clairement compris que derrière la résolution visant la protection des civils libyens et non syriens, il y a autre chose qui ne dit pas son nom.2104 loi urgence

 

Il s'agit pour la France et la Grande Bretagne de faire comme les U.S.A. en Irak, chasser le prince au pouvoir afin de s'emparer du pétrole de son pays. Et avec les bénéfices tirés d'une telle entreprises résoudre les dégâts causés par la crise financière. 

 

Comment nous en sommes arrivés là ?

 

 l’Histoire retiendra que l’année 2008 est marquée par une crise financière mondiale plus grave que celle la Grande Dépression de 1929. Toutes les économies des pays industrialisés ont subi des conséquences qui marqueront encore longtemps le libéralisme.

Pour une première fois, le monde découvre l’horreur du libéralisme caractérisé par l’abondance des crédits, la recherche d’un profit maximum et la dérèglementation à tout prix. Cette crise s’accompagne de nombreuses pertes d’emplois soit, à cause des licenciements, soit à cause des fermetures des usines, ou encore à cause de la stratégie de survie de l’entreprise. Le chômage augmente. Aux U.S.A., pays où est née la crise, de nombreuses familles perdent leurs maisons car elles ne peuvent plus honorer leurs créanciers. Par ricochet, certaines grandes banques (plus de 150, uniquement aux U.S.A.), symboles du capitalisme, font faillite.

Ainsi, en Occident, au milieu de l’abondance alimentaire, la pauvreté refait surface. On parle de la renaissance de la pauvreté. En France, les associations comme le Secours catholique et les Restos du cœur, qui offrent des aides alimentaires aux familles démunies, ont vu le nombre de personnes inscrites sur leurs listes augmenter de 2,3%, en l’espace de deux ans.

Il est certes vrai que la nature de cette pauvreté n’est pas la même que celle des pays du Sud mais la menace est réelle. De même, la crise financière actuelle n’est pas la première de l’Histoire ; elle est seulement plus brutale, plus ample et plus profonde que toutes celles qui l’ont précédée.

Face à cette crise et celle de voir tout le système s’écrouler (économies nationales et mondiales), les pays leaders de la planète, réunis au sein du G201 se sont mobilisés avec plus de 3 000 milliards de dollars de plan de relance et de sauvetage. Ils renflouent l’épargne des banques afin de soutenir la consommation des ménages et de la production.

Le problème est que ces plans de sauvetage n'ont pas stoppé l’effondrement, ou mieux, la crise. Malgré tout, ces pays en l'occurrence la France, le Royaume-uni, le Portugal, la Grèce connaissent la récession économique.

Celle-ci oblige certains à recourir aux méthodes qui ont fait leur preuve dans le passé : le capitalisme sauvage qui consiste à rapiner pour la survie. Ce fut le cas en Côte - d'Ivoire. C'est aussi le cas de la Libye.

 

Pourquoi la Libye serait -elle la solution à la crise ?

 

 

D'abord, parce que Kadhaffi a fait perdre à l’Occident, pas seulement 500 millions de dollars par an mais les  milliards de dollars de dettes et d’intérêts que cette même dette permettait de générer à l’infini et de façon exponentielle, contribuant ainsi à entretenir le système occulte pour dépouiller l’Afrique.
 C’est en 2006 que Kadhafi met fin au supplice de l’inutile mendicité aux prétendus bienfaiteurs occidentaux pratiquant  des prêts à un taux usuraire; le guide Libyen a ainsi mis sur la table 300 millions de dollars, La Banque Africaine de Développement a mis 50 millions, la Banque Ouest Africaine de Développement, 27 millions  et c’est ainsi que l’Afrique a depuis le 26 décembre 2007 le tout premier satellite de communication de son histoire. Dans la foulée, la Chine et la Russie s’y sont mises, cette fois en cédant leur technologie et ont permis le lancement de nouveaux satellites, Sud-Africain, Nigérian, Angolais, Algérien et même un deuxième satellite africain est lancé en juillet 2010. Et on attend pour 2020, le tout premier satellite technologiquement 100% africain et construit sur le sol africain, notamment en Algérie. Ce satellite est prévu pour concurrencer les meilleurs du monde, mais à un coût 10 fois inférieur, un vrai défi.

Voilà comment un simple geste symbolique de 300 petits millions peut changer la vie de tout un continent. 
 

Ensuite, Kadhaffi a du pétrole dont les bénéfices d'une intervention milittaire pourraient faire dissiper les dégâts de la crise en Occident.

Même si on reste encore loin du record de 140,73 dollars atteint le 4 janvier de cette même année, la flambée du pétrole inquiète les marchés actions. La bourse de Paris perdait 1,5% mardi matin après avoir déjà abandonné1,44% lundi. Le titre Air France KLM enregistrait la plus forte baisse (-4,4%). Les bourses européennes et asiatiques étaient pareillement dans le rouge.

Si Bahreïn, le petit royaume du Golfe, n'est plus un exportateur pétrolier d'importance, ce n'est pas le cas de la Libye. Le pays du colonel Kadhafi est le 4ème producteur africain et le deuxième exportateur du continent. Au niveau mondial, sa production arrive au 12èmerang. La Libye représente ainsi environ 2% de la production mondiale, avec 1,8 million de barils par jour. De plus, le pays dispose d'importantes capacités de raffinage. 

L'Italie est la première concernée par la crise car elle importe le quart de cette production. La compagnie pétrolière italienne ENI y est un des principaux exploitants. Le groupe est d'ailleurs fortement lié au pouvoir libyen, avec un capital détenu à 7,5% par des proches de Kadhafi. Ce qui pourrait en faire une cible potentielle des manifestants. Lundi, le titre a perdu plus de 5% à Milan.

L'Italie n'est pas la seule concernée. L'Allemagne, la France et l'Espagne sont également des clients privilégiés du pétrole libyen. La France importe environ 130.000 barils par jours, pour une consommation d'environ 2 millions quotidiennement, soit 6,5%. Total exploite deux grands champs en Libye. Un seul est situé à terre et donc susceptible d'être rapidement affecté par les troubles. Lundi, l'entreprise indiquait que les deux zones de forage fonctionnaient normalement. Mais avec l'évacuation d'une partie de ses expatriés, la situation pourrait évoluer.

La présence de stocks importants dans les pays de l'OCDE suffit à écarter toute possibilité de pénurie.

 Néanmoins, déjà structurellement élevés, les prix du pétrole souffriront encore plus d'un éventuel tarissement des exportations libyennes. Il pourrait obliger, à moyen terme, à un relèvement des quotas de production de l'OPEP.ifp-institut-francais-petrole 20 Mardi matin, l'un des principaux champs de forage du pays est d'ailleurs à l'arrêt selon Al-Jazeera.

 

Enfin, selon Sarkozy, Kadhaffi ne se presse pas de concrétiser les contrats que ce dernier avait signé l'or de son passage en France. Or, Sarkozy comptait énormement sur cet achat.  

En effet, à l'occasion de ce voyage, les Français proposent à la Libye quantité de matériels militaires produits dans l'hexagone. Une seule interdiction formelle est alors opposée en CIEEMG (Commission interministérielle pour l'étude des exportations de matériels de guerre) par le ministère de la Défense : les équipements de vision nocturne de dernière génération. Kadhafi les souhaitait pour notamment surveiller ses frontières au nom de la lutte contre l'immigration clandestine. Pour le reste, les Libyens ont signé avec plusieurs industriels français un contrat de très modeste rénovation de 12 Mirage F1, pour 10 millions d'euros par avion, avec 60 % de marge bénéficiaire. Les Libyens auraient volontiers fait moderniser leur flotte pour beaucoup plus cher, en dotant leurs avions d'équipements performants. Ces rétrofits sont un classique...

Mais Dassault s'y est opposé, pour vendre des Rafale. En réalité, malgré l'optimisme français, cet espoir s'est révélé sans objet : la Libye voulait un "vrai" Rafale doté de ses équipements - y compris les missiles - les plus performants, quand Paris voulait, lui, vendre très cher des avions "light". Kadhafi s'est donc adressé à la Russie pour lui acheter des Sukhoï 35 Flanker Plus et des Mig 29 Fulcrum... Paris a également profité de la libération des infirmières bulgares en 2007 pour vendre à la Libye des missiles antichars Milan (168 millions d'euros) et un réseau de communication sécurisé Tetra pour sa police (128 millions d'euros). Pour le reste, plus de deux milliards d'euros de contrats étaient en discussion ces derniers mois entre la France et la Libye, portant sur des hélicoptères d'Eurocopter ( dix AS550 Fennec, 12 AS332 Super-Puma, 3 EC165 Tigre), un système de radars de surveillance aérienne avec Thales, la remise à niveau des vieilles vedettes Combattante pour les Constructions mécaniques de Normandie, la rénovation des Crotale II (Thales), celle de chars de combat T-72, des vedettes OCEA pour les forces spéciales, etc. Autant de négociations aujourd'hui remises aux calendes grecques...


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12 juin 2011 7 12 /06 /juin /2011 22:48

L'œuvre de Cheikh Anta Diop

 

 La reconstitution scientifique du passé de l'Afrique et la restauration de la conscience historique 

 

Au moment où Cheikh Anta Diop entreprend ses premières recherches historiques (années 40) l'Afrique noire ne constitue pas "un champ historique intelligible" pour reprendre une expression de l'historien britannique Arnold Toynbee. Il est symptômatique qu'encore au seuil des années 60, dans le numéro d'octobre 1959 du Courrier de l'UNESCO, l'historien anglo-saxon Basile Davidson introduise son propos sur la "Découverte de l'Afrique" par la question : "Le Noir est-t-il un homme sans passé ?"

 

 

Dans son récent ouvrage Cheikh Anta Diop, Volney et le Sphinx, Théophile Obenga montre magistralement en quoi consiste l'originalité et la nouveauté de la problématique historique africaine ouverte et développée par Cheikh Anta Diop :

 

 

"En refusant le schéma hégélien de la lecture de l'histoire humaine, Cheikh Anta Diop s'est par conséquent attelé à élaborer, pour la première fois en Afrique noire une intelligibilité capable de rendre compte de l'évolution des peuples noirs africains, dans le temps et dans l'espace [...] Un ordre nouveau est né dans la compréhension du fait culturel et historique africain. Les différents peuples africains sont des peuples "historiques" avec leur État : l'Égypte, la Nubie, Ghana, Mali, Zimbabwe, Kongo, Bénin, etc. leur esprit, leur art, leur science. Mieux, ces différents peuples historiques africains s'accomplissent en réalité comme des facteurs substantiels de l'unité culturelle africaine". [Théophile Obenga, Leçon inaugurale du colloque de Dakar de février-mars 1996 intitulé : "L'œuvre de Cheikh Anta Diop - La Renaissance de l'Afrique au seuil du troisième millénaire", Actes du colloque de Dakar à paraître). 

 

 

 

Nations nègres et Culture – De l'Antiquité nègre égyptienne aux problèmes culturels de l'Afrique d'aujourd'hui– que publie en 1954 Cheikh Anta Diop aux Éditions Présence Africaine créées par Alioune Diop est le livre fondateur d'une écriture scientifique de l’histoire africaine. La reconstitution critique du passé de l'Afrique devient possible grâce à l'introduction du temps historique et de l'unité culturelle. La restauration de la conscience historique devient alors elle aussi possible.  

 

Les principales thématiques développées par Cheikh Anta Diop

Les thématiques présentes dans l'œuvre de Cheikh Anta Diop peuvent être regroupées en six grandes catégories :

 

a. L'origine de l'homme et ses migrations. Parmi les questions traitées : l'ancienneté decad inter l'homme en Afrique, le processus de différentiation biologique de l’humanité, le processus de sémitisation, l’émergence des Berbères dans l’histoire, l'identification des grands courants migratoires et la formation des ethnies africaines.

 

b. La parenté Égypte ancienne/Afrique noire. Elle est étudiée selon les aspects suivants : le peuplement de la vallée du Nil, la genèse de la civilisation égypto-nubienne, la parenté linguistique, la parenté culturelle, les structures socio-politiques, etc.

 

c. La recherche sur l'évolution des sociétés. Plusieurs développements importants sont consacrés à la genèse des formes anciennes d'organisation sociale rencontrées dans les aires géographiques méridionale (Afrique) et septentrionale (Europe), à la naissance de l'État,.à la formation et l'organisation des États africains après le déclin de l'Égypte, à la caractérisation des structures politiques et sociales africaines et européennes avant la période coloniale ainsi qu'à leur évolution respective, aux modes de production, aux conditions socio-historiques et culturelles qui ont présidé à la Renaissance européenne.

 

d. L'apport de l'Afrique à la civilisation. Cet apport est restitué dans de nombreux domaines : la métallurgie, l'écriture, les sciences (mathématiques, astronomie, médecine, ...), les arts et l'architecture, les lettres, la philosophie, les religions révélées (judaïsme, christianisme, islam), etc.

 

e. Le développement économique, technique, industriel, scientifique, institutionnel, culturel de l'Afrique. Toutes les questions majeures que pose l'édification d'une Afrique moderne sont abordées : maîtrise des systèmes éducatif, civique et politique avec l'introduction et l'utilisation des langues nationales à tous les niveaux de la vie publique ; l'équipement énergétique du continent ; le développement de la recherche fondamentale ; la représentation des femmes dans les institutions politiques ; la sécurité ; la construction d'un État fédéral démocratique, etc. La création par Cheikh Anta Diop du laboratoire de datation par le radiocarbone qu'il dirige jusqu'à sa disparition est significative de toute l'importance accordée à "l'enracinement des sciences en Afrique".

 

f. L'édification d'une civilisation planétaire. L'humanité doit rompre définitivement avec le racisme, les génocides et les différentes formes d’esclavage. La finalité est le triomphe de la civilisation sur la barbarie. Cheikh Anta Diop appelle de ses vœux l'avènement de l'ère qui verrait toutes les nations du monde se donner la main "pour bâtir la civilisation planétaire au lieu de sombrer dans la barbarie" (Civilisation ou Barbarie, 1981). L’aboutissement d’un tel projet suppose :

 

- la dénonciation de la falsification moderne de l'histoire : "La conscience de l'homme moderne ne peut progresser réellement que si elle est résolue à reconnaître explicitement les erreurs d'interprétations scientifiques, même dans le domaine très délicat de l'Histoire, à revenir sur les falsifications, à dénoncer les frustrations de patrimoines. Elle s'illusionne, en voulant asseoir ses constructions morales sur la plus monstrueuse falsification dont l'humanité ait jamais été coupable tout en demandant aux victimes d'oublier pour mieux aller de l'avant" (Cheikh Anta Diop, Antériorité des civilisations nègres – mythe ou vérité historique ?, Paris, Présence Africaine, p. 12). 

 

- la réaffirmation de l'unité biologique de l'espèce humaine fondement d’une nouvelle éducation qui récuse toute inégalité et hiérachisation raciales : "... Donc, le problème est de rééduquer notre perception de l'être humain, pour qu'elle se détache de l'apparence raciale et se polarise sur l'humain débarrassé de toutes coordonnées ethniques." (Cheikh Anta Diop, "L'unité d'origine de l'espèce humaine", in Actes du colloque d'Athènes : Racisme science et pseudo-science, Paris, UNESCO, coll. Actuel, 1982, pp. 137-141). 

 

L'ensemble de ces grandes problématiques définit de façon claire et cohérente un cadre, des axes et un programme de travail.  

 

L'apport méthodologique et les acquis du colloque du Caire 

 Pour sortir l'Afrique du paradigme anhistorique et ethnographique dans lequel anthropologues et africanistesosiris l'avaient confinée Cheikh Anta Diop adopte une méthodologie de recherche qui s'appuie sur des études diachroniques, le comparatisme critique, la pluridisciplinarité : archéologie, linguistique, ethnonymie/toponymie, sociologie, sciences exactes, etc.. Grâce à une approche à la fois analytique et synthétique il lui a été possible de rendre aux faits historiques, sociologiques, linguistiques, culturels du continent africain, leur cohérence et leur intelligibilité. La nouvelle méthodologie en matière d'histoire africaine que préconise et met en œuvre Cheikh Anta Diop dans ses travaux est exposée dans son livre Antériorité des civilisations nègres – mythe ou vérité historique ?, (op. cit., pp. 195-214) et largement commentée par le professeur Aboubacry Moussa Lam (cf. bibliographie).

 

 

S'agissant de l'Égypte ancienne alors étudiée dans son contexte négro-africain, Cheikh Anta Diop écrit :

 

 

 

"Partant de l'idée que l'Égypte ancienne fait partie de l'univers nègre, il fallait la vérifier dans tous Ies domaines possibles, racial ou anthropologique, linguistique, sociologique, philosophique, historique, etc. Si l'idée de départ est exacte, l'étude de chacun de ces différents domaines doit conduire à la sphère correspondante de l'univers nègre africain. L'ensemble de ces conclusions formera un faisceau de faits concordants qui éliminent le cas fortuit. C'est en cela que réside la preuve de notre hypothèse de départ. Une méthode différente n'aurait conduit qu'à une vérification partielle qui ne prouverait rien. Il fallait être exhaustif" (Cheikh Anta Diop, Antériorité des civilisations nègres – mythe ou vérité historique ?, Paris, Présence Africaine, 1967, p. 275).

 

 

En 1970, l'UNESCO sollicite Cheikh Anta Diop pour devenir membre du Comité scientifique international pour la rédaction d'une Histoire générale de l'Afrique. Son exigence d'objectivité le conduit à poser trois préalables à la rédaction des chapitres consacrés à l'histoire ancienne de l'Afrique. Les deux premiers consistent en la tenue d'un colloque international, organisé par l'UNESCO, réunissant des chercheurs de réputation mondiale, pour d'une part, traiter de l'origine des anciens Égyptiens, et d'autre part faire le point sur le déchiffrement de l'écriture méroïtique. En effet, une confrontation des travaux de spécialistes du monde entier lui paraissait indispensable pour faire avancer la science historique. Le troisième préalable concerne la réalisation d'une couverture aérienne de l'Afrique afin de restituer les voies anciennes de communication du continent.

 

 

C'est ainsi que se tient au Caire du 28 janvier au 3 février 1974, organisé par l'UNESCO dans le cadre de la Rédaction de l'Histoire générale de l'Afrique, le colloque intitulé : "Le peuplement de l'Égypte ancienne et le déchiffrement de l'écriture méroïtique".

 

 

Ce colloque rassemble une vingtaine de spécialistes appartenant aux pays suivants : Égypte, Soudan, Allemagne, USA, Suède, Canada, Finlande, Malte, France, Congo et Sénégal. La contribution très constructive des chercheurs africains tant au plan méthodologique qu'au niveau de la masse des faits apportés et instruits, a été reconnue par les participants et consigné dans le compte-rendu du colloque, notamment dans le domaine de la linguistique : "un large accord s'est établi entre les participants". "Les éléments apportés par les professeurs DIOP et OBENGA ont été considérés comme très constructifs. (…) Plus largement, le professeur SAUNERON a souligné l'intérêt de la méthode proposée par le professeur OBENGA après le professeur DIOP. L'Égypte étant placée au point de convergence d'influences extérieures, il est normal que des emprunts aient été faits à des langues étrangères ; mais il s'agit de quelques centaines de racines sémitiques par rapport à plusieurs milliers de mots. L'égyptien ne peut être isolé de son contexte africain et le sémitique ne rend pas compte de sa naissance ; il est donc légitime de lui trouver des parents ou des cousins en Afrique."[cf. Histoire générale de l’Afrique, Paris, Afrique/Stock/Unesco, 1980, pp. 795-823]. 220px-Obenga 2

 

 

S'agissant de la culture égyptienne : "Le professeur VERCOUTTER a déclaré que, pour lui, l'Égypte était africaine dans son écriture, dans sa culture et dans sa manière de penser. Le professeur LECLANT a reconnu ce même caractère africain dans le tempérament et la manière de penser des Égyptiens."

 

 

Le rapport, dans sa conclusion générale indique que "La très minutieuse préparation des communications des professeurs Cheikh Anta DIOP et OBENGA n'a pas eu, malgré les précisions contenues dans le document de travail préparatoire envoyé par l'UNESCO, une contrepartie toujours égale. Il s'en est suivi un véritable déséquilibre dans les discussions."

 

 

Depuis 1974, les découvertes archéologiques, les études linguistiques, les études génétiques, l'examen de la culture matérielle, l'étude de la philosophie, etc. ne font que confirmer chaque jour davantage les grandes orientations de recherche recommandées par le Colloque du Caire.
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