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  • : Ce blog traite des causes endogènes et exogènes liées à la pauvreté de l'Afrique. Il fait par ailleurs un pont entre l'Afrique et la France: la françafrique.
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3 mai 2012 4 03 /05 /mai /2012 11:14

sarkozy-joyeux-noel-2008-1 Le thème du mensonge et de la calomnie a donné lieu à de vifs échanges entre Nicolas Sarkozy et François Hollande mercredi soir lors du traditionnel débat télévisé entre les deux finalistes de l'élection présidentielle en France.

.

"M. Hollande, dois-je considérer que quand vous mentez de façon éhontée, je dois accepter ?", a lancé le président sortant au candidat socialiste.

"Quand vous dites je suis toujours content, que je ne prends pas mes responsabilités, c'est un mensonge", a-t-il ajouté.

 

"Donc vous êtes très mécontent de vous, j'ai dû me tromper, j'ai dû faire une erreur, donc je me mets à présenter mes excuses. vous êtes très mécontent de vous", a répliqué François Hollande.

 

 "M. Hollande, ce n'est pas le concours de la petite blague", a réagi Nicolas Sarkozy.

 

 Le candidat de l'UMP a repris ces accusations à l'encontre de son adversaire sur la question de la fiscalité. "Aller dire, M. Hollande, qu'il n'y a plus d'impôt sur la fortune, que nous avons fait des cadeaux aux riches, c'est une calomnie, c'est un mensonge", a dit Nicolas Sarkozy à son rival, qui a esquissé un rire.

 

 "Ça vous fait rire !", s'est emporté le président-candidat.

 

"Oui, parce que là vous ajoutez la calomnie au mensonge, vous n'êtes pas capable de tenir un raisonnement sans être désagréable avec votre interlocuteur. Après, vous dites que vous êtes un président rassembleur (...) et que vous n'acceptez pas l'invective, la mise en cause ? Et vous pensez que vous pouvez tout me dire ?", lui a répondu François Hollande. 

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27 avril 2012 5 27 /04 /avril /2012 01:52

Photob 001J'ai beaucoup hésité avant d'écrire ces lignes tellement que ce débat sur l'identité nationale enchaîne des passions mêlées à la haine des étrangers dans certains cas et rabaissent la France et les français dans d'autres cas. L'identité  nationale détermine la place d'un homme dans une nation ou encore la place de la nation en cet homme. Je vais y aller par quelques exemples.

Quand je suis à Londres, c'est avec un réel plaisir que je salue des français que j'y croise par sentiment inavoué d'appartenance. Tout de suite les conversations s'engagent parce qu'on se sent si proches sans pourtant se connaître. Les mêmes français, croisés en France, je ne les aurai sans doute pas salués spontanément.  
Je ne fête le 14 juillet que lorsque je suis à l'étranger. La même fête en France, me laisse indifférent.
Le drapeau français, en France je ne le regarde pas du tout. Et pourtant à l'étranger je prend le temps d' apprécier ses belles couleurs.

Dans le même registre, je ne me rappelle pas avoir chantér la marseillaise en France, d'ailleurs je n'apprécie pas ses paroles. Mais, quand je suis à l'étranger il m'arrive de façon très volontaire de la chanter mais aussi de l'apprécier l'espace d'un séjour.

Autre exemple, je ne partage pas les positions politiques du président Sarkozy  ainsi je ne supporte pas de le regarder ou de l'écouter dans les médias. Cependant, une fois, j'étais dans un pays étranger, je me suis déplacé pour répondre à l'invitation qu'il avait donné aux Français s'y trouvant.

Je peux enchaîner des exemples.

Il ressort un sentiment paradoxal qui se manifeste par mon appartenance et mon attachement à la France quand je suis hors de la métropole et un sentiment d'indifférence lorsque je suis en France. Cette indifférence peut s'expliquer par les regards de ceux qui se disent vrais français, un regard de rejet. Et l'inconscient réagit à ce rejet par une indifférence totale à tout ce qui touche à la France en France.
Le problème dans mon cas viendrait des vrais français étant donné que je suis d'origine  étrangère. D'où vient le problème ? 
L'étude de l'histoire la plus reculée de ce pays montre que la France, considérée comme espace géographique n'appartient pas à un groupe particulier. Nous sommes  tous immigrés que cela remonte à 1800 ans ou à 6 mois. Ceux qui se disent vrais français sont un groupe d'imposteurs qui nous prennent pour des cons et voudraient nous faire croire que la France est à eux. Et même si ce groupe venait à exister, pour leur mémoire, il avait perdu ce privilège dans la nuit du 4 Août 1789. A compter de cette date, les terres de ce pays relevaient du domaine public.   
 La France à ceci de particulier, très particulier, personne n'est français de sang, mêmes pas les gaulois. Le sang français n'existe pas. La différence vient du fait qu'il y a des gens qui savent d'où ils sont venus et d'autres qui ignorent tout de leur origine. Mais, l'ignorance n'est pas un prétexte pour prétendre être un vrai français. Il s'agit d'une ignorance contre laquelle il faut lutter. Par ailleurs, c'est parmi ces imposteurs qu'on trouve un nombre élevé de racistes tellement qu'ils ont la certitude que ce pays leur appartient.
Ils empêchent les autres de participer à la vie de ce pays ou tout simplement de l'aimer. Ils ignorent l'histoire et la géographie de notre douce France. O misérable! Quel imposteur me définira les limites de la France de 1080 ? Et où était-il lui ou quelqu'un des siens ? 

Toute la question  se résume sur l'appartenance et l'attachement à la France. Notre pays dans son innocence ignoreDrapeauBg tout de nos débats teintés de xénophobie qui se résument à peu près à ceci: Un français  non conforme par la couleur de sa peau restera sans autre forme de procès un étranger aux yeux de l'imposteur. Il doit fournir en tous lieux et en tous temps les preuves de sa françalité. Pour y répondre, nos jeunes des banlieues brandissent leurs cartes nationales d'identité. Et, depuis peu, ils chantent aussi la marseillaise qui fera la gloire des enfants de la patrie. Ce qui révolte, c'est qu'une minorité des enfants de la patrie dressent des barrières qui empêchent de croire, de rêver, d'aimer ce pays sans avoir reçu de lui le droit de barricader les autres. Ils ont la certitude que notre douce France est en danger à cause de nous. Ils veulent la nettoyer, la rendre propre, blanche. Pour y arriver, ils trient. Car à leurs entendement, il y a des vrais et des faux français selon les critères que seuls leurs auteurs maîtrisent.

Tous le temps, je suis condamné à  justifier ma nationalité comme si cela  choquait qu'un étranger deviennent Français. Tu es français depuis quand ?  Pourquoi as tu changé  de nationalité ? Pourquoi  es tu venu en France ?  Des questions trop basses et honteuses pour des réponses aussi basses et gênantes.

En 2010, certains ignorent encore que les traités internationaux reconnaissent et garantissent la mobilité des personnes et que chacun a le droit de prendre la nationalité du pays dans lequel il réside s'il le souhaite  et s'il remplit les critères.

En France on distingue aisément deux cas: Les uns sont français et les autres sont devenus français. Être français et devenir français ne confère pas plus de droits à l'un et moins de droits à l'autre. Les droits de l'homme et du citoyen garantissent l'égalité en la matière.

Être français, c'est avoir au moins un parent  français au moment de sa naissance.  Inutile d'en faire la demande. Heureusement d'ailleurs qu'à la naissance  l'enfant ignore  tout de sa nationalité et de celle de ses parents. Il a juste envie de vivre et de grandir heureux.  C'est les autres qui lui diront, tu es français.  Et , il répondra  sans doute, ça veut dire quoi maman ? Nous sommes français et toi aussi tu es français. Ah bon, et Mamadou et Rachid aussi sont français ? Les parents sans réfléchir répondent: non, c'est des étrangers. C'est le cheminement normal de toutes les balivernes.

Devenir  français, c'est en faire la demande soi même à sa majorité ou plusieurs années après son entrée en France. Le processus peut être long: une période de clandestinité et de stratégies ou mécanisme de survie qui ne prendra fin qu'au moment de sa régularisation par les autorités.  Devenu résident, il faut  au moins cinq ans pour  être candidat à la naturalisation. Il s'agit de témoigner de son attachement pour la France. Répondre à plusieurs critères. En somme, une vraie enquête de police. Si vous êtes sans défaut, on vous accorde le droit d'être français. 

Dans cette phase, devenir français confère à l'individu déjà mature et conscient de sa démarche, un sentiment d'appartenance à une communauté, ce que nous appelons identité nationale. Alors que dans le premier cas, être français ne confère aucun devoirs à  sa naissance. L'enfant appartient à ses parents . Pour lui, la nation n'existe pas. C'est l'école , si elle y arrive, qui va lui inculquer le sentiment d'appartenance à une communauté en l'occurrence la France.  Il faut dire qu'il n'a pas obligation au nom de sa françalité de créer et développer en lui le sentiment de vivre ensemble et d'appartenance à la France.

98-007356[1] bisAu regard de ce qui précède, quel baromètre utiliser pour déterminer le degré d'attachement à la France ? Cela nous aurait permis de déterminer entre les uns, nés français et les autres, devenus français qui sont plus français que les autres. Déjà, tenter de répondre à cette question, c'est faire preuve d'un esprit non évolué. L'identité nationale comprise comme lien qu'un individu a avec la France ne saurait être ni mesurée ni prouvée. Quoi que l'on dise et quoi que l'on fasse. Donner son sang pour son pays n'en est pas la preuve. Ce geste peut aussi être interprété comme signe  d'une ignorance certaine ou d'une aliénation qui amène un homme devenu fanatique à défendre une cause inhumaine. Nous connaissons l'histoire des milliers des Nazis qui pour la plupart agissaient en automates, privés de toute faculté de raisonner. Ils donnaient leur sang pour l'Allemagne pensaient-ils. Aujourd'hui, nous sommes assez éclairés et comprenons qu'ils souffraient d'une pathologie pas trop loin de la folie de grandeur. Pour tout dire, ils étaient fous.  L'actualité récente nous révèle un autre cas: la xénophobie italienne qui sévit dans le sud de l'Italie. Une véritable chasse à l'homme. Les massacres des travailleurs africains, immigrés en Italie au vu  et au su de tout le monde sans la moindre condamnation nationale et internationale. Agissent -ils par amour pour la patrie ou par effet de manipulation de conscience par la mafia ? La manipulation explique le fait que l'homme perd sa qualité d'homme au point de s'abrutir au même rang que certains animaux non encore domestiqués.

Au fait, question qui vaille la peine d'être posée, c'est comment rendre la France  acceptable et respectable aux français d'aujourd'hui et de demain d'où qu'ils viennent  ?

Il n'est pas certains que cela soit la préoccupation de nos hommes politiques. Des nombreux étrangers vivants en43b52842663fa6e4100c72751d08de6f-2 France depuis des années, qui paient des taxes d'habitation, donc, qui financent les mairies et les communes  sont tout simplement privés de droit de choisir  leurs élus. On leur refuse le droit de voter, un geste démocratique dans un pays démocratique. On leur refuse ainsi le droit de savoir que fait-on ou que fera-t-on avec leur argent. Trêves de rêverie. Le président de l'assemblée, invité le 12/01/10 à LCI, interrogé sur la question  a déclaré:  " les français ne sont pas encore mûrs". Je suis choqué. Dites moi, qui n'est pas mûrs ? Qui a peur du vote des étrangers ?  Moi, je suis Français, et pourtant mon avis n'intéresse pas les hommes politiques. Ils viennent chacun à son tour parler au nom du peuple français.  Peuple français, oui, tu es pris en otage toi et la France. Je suis sûr d'une chose, la France est trop précieuse pour la laisser aux mains des politiciens.

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17 octobre 2011 1 17 /10 /octobre /2011 22:59
DATES IMPORTANTES DANS L'HISTOIRE DES DROITS DES FEMMES EN FRANCE
L'idée que les femmes ont les mêmes droits que les hommes est toute récente. Auparavant, comme pour toute discrimination, on s'appuyait sur leurs différences, de nature, de fonction, pour justifier le fait qu'elles étaient privées d'un certain nombre de droits. De plus, on les a le plus souvent considérées comme inférieures, incapables de réflexion, de logique, de maturité. Éternelles mineures, elles devaient se cantonner aux charges du foyer. Sauf lorsqu'elles étaient pauvres : on les exploitait alors autant et même plus que les hommes...
Aujourd'hui, si dans les textes, les femmes ont les mêmes droits que les hommes, dans la réalité bien des inégalités subsistent : elles occupent encore majoritairement les emplois subalternes, donc moins bien payés; elles sont, plus que les hommes, victimes du chômage et de la précarité; et elles sont, encore aujourd'hui, souvent systématiquement écartées du pouvoir, dans les partis politiques, au Parlement, au gouvernement...

 

 

1790

 

Les lois de la Révolution : la femme a le même droit à l'héritage que les enfants de sexe masculin.

 

1804

 

Le Code Napoléon consacre l'incapacité juridique de la femme mariée :
.                  la femme, considérée comme mineure, est entièrement sous la tutelle de ses parents, puis de son époux ;
. restrictions sévères au droit de divorcer.

 

1816

 

Suppression totale du divorce.

 

1850

 

La loi Falloux oblige les communes de plus de 800 habitants à ouvrir une école primaire spéciale pour les filles.

 

1848 : instauration du "suffrage universel" masculin

 

1863

 

Victor Duruy, ministre de l'Instruction publique, crée les cours secondaires pour jeunes filles, jusque-là interdits.

 

1861 : Julie Daubié première femme bachelière

 

1874

 

Première loi tentant de protéger les femmes au travail : les femmes ne peuvent travailler dans les mines, ni travailler le dimanche.

 

1871 : Louise Michel, communarde, est déportée à Nouméa

 

1880

 

La loi Camille Sée organise l'enseignement secondaire féminin (il est différent de celui dispensé aux garçons).

 

1881

 

Loi autorisant les femmes à ouvrir un livret de Caisse d'épargne sans l'autorisation de leur époux43b52842663fa6e4100c72751d08de6f-2

 

1882

 

Lois Jules Ferry : l'école primaire est obligatoire et gratuite pour les filles comme pour les garçons.

 

1884

 

Loi autorisant le divorce, aux mêmes conditions qu'en 1804.

 

1892

 

Loi limitant la journée de travail à 11 heures pour les femmes . Il est interdit de les faire travailler la nuit (loi mal appliquée).

 

1900 : Jeanne Chauvin première femme avocate.
1903 : Marie Curie reçoit le prix Nobel de Physique

 

1906

 

Repos hebdomadaire pour tous les travailleurs.

 

1907

 

La femme mariée qui travaille a le droit de disposer de son salaire (mais pas de gérer ses autres biens).

 

1908

 

Libéralisation du droit au divorce : il est autorisé, à la demande des deux époux, après 3 ans de séparation de corps.

 

1908 : Madeleine Brès, première femme à exercer la médecine

 

1909

 

Loi instituant un congé de maternité de 8 semaines, sans traitement.

 

1915

 

Les femmes disposent de l'autorité paternelle en l'absence du mari, et pour la durée de la guerre.

 

1920

 

Loi faisant de la contraception et de l'avortement un délit pénal.
Les institutrices obtiennent l'égalité de rémunération avec les hommes.

 

1924

 

L'enseignement secondaire est le même pour les filles que pour les garçons.

 

1928

 

Loi instituant le congé de maternité.marianne-4

 

1932

 

Création des Allocations Familiales.

 

1936 : le gouvernement Léon Blum compte 3 femmes sous-secrétaires d'État

 

1938

 

Loi reconnaissant à la femme une "capacité juridique" restreinte : droit d'"ester en justice", de témoigner, etc...

 

1941

 

Le divorce est interdit pendant les trois première années suivant le mariage; ensuite aussi, sauf en cas de sévices graves et répétés.

 

1941 : officialisation de la fête des mères

 

1942

 

L'avortement est considéré comme un crime contre l'État, passible de la peine de mort.

 

1944

 

Une ordonnance d'Alger accorde aux femmes le droit de vote et le droit d'éligibilité.
Les femmes sont admises dans les jurys d'assises

 

1945

 

Rétablissement du divorce aux conditions de 1908.
Loi instituant le congé de maternité obligatoire et indemnisé à 50%.

 

34 femmes sont élues députées

 

1946

 

Le préambule de la Constitution pose le principe de l'égalité des droits entre hommes et femmes.

 

1965

 

Réforme du régime matrimonial de 1804 : la femme peut gérer ses biens, ouvrir            un compte en banque, exercer une profession sans l'autorisation de son mari.

 

1965

 

L'enseignement technique est ouvert aux filles.

 

1967

 

Loi Neuwirth autorisant la contraception ; celle-ci sera remboursée en 1974.

 

1970

 

La mère devient l'égale du père en matière d'autorité parentale.

 

1971

 

Loi rendant obligatoire l'égalité des salaires entre les hommes et les femmes pour            un même travail.

 

1974

 

Loi Veil autorisant l'IVG, sous certaines conditions.

 

1975

 

Libéralisation du divorce .

 

1980 Marguerite Yourcenar, première femme à l'Académie française

 

1983

 

Loi Roudy, qui interdit toute discrimination professionnelle en raison du sexe.

 

1986

 

Circulaire légalisant l'emploi du féminin pour les noms de métier.

 

1990

 

Arrêt de la Cour de cassation condamnant le viol entre époux.

 

1992

 

Loi réprimant les violences conjugales, et loi sanctionnant le harcèlement sexuel au travail.

 

1999
2000

 

Réforme de la Constitution : la loi "favorise" l'égal accès des hommes et des femmes aux mandats électorauximages--9-.jpg et aux fonctions électives.
Loi en faveur de la parité hommes/femmes en politique.

 

à l'Assemblée nationale élue en 1997, les femmes représentent moins de 11% des députés



SOUS L'ANCIEN RÉGIME
  • Les fils seuls ont le droit à l'héritage. Les filles sont seulement "dotées", selon le bon vouloir des parents.
  • Le mariage, acte religieux, est soumis à l'autorisation du père, quel que soit l'âge des futurs époux.
  • Le mariage est indissoluble; le divorce et même la séparation de corps sont impossibles.
  • Le mari seul a le droit de gérer les biens du couple et les biens de sa femme (mais il n'a pas le droit de dilapider la dot de sa femme).

 
LES LOIS DE LA RÉVOLUTION
  • Les filles ont le même droit à l'héritage que les fils.
  • Le mariage, acte civil, n'est plus soumis à l'autorisation parentale.
  • Le divorce est autorisé dans les cas suivants :
    • par simple consentement mutuel des deux époux ;
    • sur la demande de l'un des époux : pour incompatibilité d'humeur, démence, fureur, condamnation infamante, crime, sévices, injures graves, abandon du domicile conjugal pendant deux ans, dérèglement des moeurs notoires.
  • La femme a le droit d'accomplir certains actes juridiques, mais le mari garde " la suprématie" dans l'administration des biens.

LE CODE NAPOLÉON
  • le mariage est soumis au consentement du père :napoleon-ingres
    • pour le fils, jusqu'à 25 ans ;
    • pour la fille, toujours.
  • La femme passe par son mariage de la tutelle de ses parents à celle de son mari :
    • elle doit suivre son mari à son domicile; (jusqu'en 1975)
    • elle n'a aucun droit sur l'administration des bien communs; (jusqu'en 1965)
    • elle ne peut disposer de ses biens personnels, ni les gérer sans l'autorisation de son époux, même en cas de séparation de corps; (jusqu'en 1965)
    • elle ne peut sans autorisation de son mari exercer une profession; (jusqu'en 1965)
    • elle ne peut accomplir aucun acte juridique. (abrogé partiellement en 1938, définitivement en 1965)
  • Les époux se doivent fidélité, mais pas au même degré : (jusqu'en 1975)
    • la femme adultère est passible d'un emprisonnement de 3 mois à 2 ans ;
    • l'homme adultère est passible d'une simple amende, et seulement s'il amène sa concubine au domicile conjugal.
  • Le divorce n'est autorisé que dans trois cas :(jusqu'en 1975)
    • adultère ;
    • condamnation à une peine infamante;
    • sévices et injure grave.

LA LOI DE 1975 SUR LE DIVORCE
  • La femme n'est plus obligée de vivre au domicile de son mari.
  • L'adultère est dépénalisé.
  • Le divorce par simple consentement mutuel devient possible.
  • La rupture de la vie commune devient un cas de divorce, même sans le consentement de l'un des époux.

Sources
L'essentiel de cette page a été réalisé par la section LDH d'Aix en Provence.
Vous trouverez un dossier historique dans le numéro spécial de L'Histoire consacré aux Femmes - juillet/août 2000.
 
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13 octobre 2011 4 13 /10 /octobre /2011 02:41

CARTE-ILE-DE-FRANCE.gif

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1 mai 2011 7 01 /05 /mai /2011 22:59
Quotas dans le foot: la vérité au mot près

equipe-de-france-afrique-du-sud.jpgL'homme s'appelle L. Blanc. Avec ce nom rien de surprenant si notre entraîneur national aspire à blanchir le football français. Au-delà de l'indignation, une phrase me traverse l'esprit. Les changements même les plus souhaités ont leur mélancolie. En effet, nous avons souhaité le depart de Domenech et l'arrivée de monsieur Blanc. Aujourd'hui l'homme a déçu mon espérance. Mes illusions perdues me conduisent à reconsidérer que L. Blanc est un blanc comme Zemour, Guéant.  Voici l'extrait de la discussion telle qu'elle a été publié par Médiapart.

 

 Le sélectionneur Laurent Blanc dément en bloc avoir évoqué avec d'autres responsables du foot français la mise en place de politiques discriminatoires et de quotas dans la formation et la sélection des joueurs.Voilà pourtant ce que luiimages--29-.jpg et ses collègues disaient lors d'une réunion officielle, le 8 novembre 2010:

 

 


L. Blanc© Reuters
 
Laurent Blanc: Qu'est-ce qu'il y a actuellement comme grands, costauds, puissants ? Les blacks (...) Je crois qu'il faut recentrer, surtout pour des garçons de 13-14 ans, 12-13 ans, avoir d'autres critères, modifiés avec notre propre culture (...) Les Espagnols, ils m'ont dit: “Nous, on n'a pas de problème. Nous, des blacks, on n'en a pas”.»
 

 

Erick Mombaerts: Est-ce qu'on s'attelle au problème et on limite l'entrée du nombre de gamins qui peuvent changer de nationalité?

 

Laurent Blanc: Moi j'y suis tout à fait favorable.

 

François Blaquart: On peut s'organiser, en non-dit, sur une espèce de quota. Mais il ne faut pas que ce soit dit.

 

Erick Mombaerts: Donc il faut 30% ? (...) Il y a bien des clubs comme Lyon qui le font dans leur centre de formation.

 

Francis Smerecki: Je dis: première chose, c'est discriminatoire. 

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9 mars 2011 3 09 /03 /mars /2011 02:04

 

 

Photob 001Jean Jacques Rousseau ne disait-il pas "la loi ne frappe pas les fripouilles"  ? Les gueux et les puissants n'ont pas la même justice contrairement à ce qu'ils veulent nous faire croire. La justice est au service des Princes pour punir et condamner les petits hommes. Le cas de J. Chirac en est une illustration.

 

Chirac a les mains dans le sac de la justice avec les affaires des emplois fictifs de la mairie de Paris et de Nanterre. Les contribuables parisiens ont été abusés de plus de quatre millions d'euros dans cette affaire.

 

Ceux-là attendaient depuis une vingtained'années que l'homme rende aisément compte à la justice comme tout justiciable. A la grande surprise du Tiers-État,  le procès est repoussé à une date ultérieure. Mais personne n'est dupe. Ce procès n'aura plus lieu.

 

Une fois de plus, la preuve est faite: l'égalité de tous devant la loi, principe fondateur  de la Révolution française de 1789, est un leurre. Aujourd'hui, le peuple a les preuves d'une justice qui ne frappe que les faibles: les riens, les gens méprisables.

 

Pourquoi J. Chirac n'est pas un justiciable comme les autres ? chirac.jpg

 

 Les hommes politiques, les gouvernants, les princes, les souverains s'octroient mutuellement quelques privilèges qui les placent au dessus du peuple. Ils signent une sorte de pacte qui les rend solidaires quelque soit leurs divergences politiques: l'immunité à vie.

 

Par conséquent, les hommes qui exercent ces trois pouvoirs: celui de faire des lois, celui d'exécuter les résolutions publiques et celui de juger les crimes des particuliers sont amis et complices. 

 

Leur amitié affaiblit la justice. Et lorsque dans un pays la justice est faible, c'est-à-dire, si elle ne frappe que les dépourvus, il règne dans ce pays un affreux sentiment d'injustice qui porte atteinte aux valeurs de la République française.

 

Or, la France ne vit que grâce à ses valeurs. C'est donc, la nation qui est en danger.

 

Puissent tous les français se souvenir de cet acte indigne et injuste qui choque beaucoup d'esprit. 

 

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1 mars 2011 2 01 /03 /mars /2011 13:34

 

 

 

 

Photob 001L’identité nationale française est l’ensemble des valeurs portées par les « Lumières » et proclamées en 1789 qui se résument en Liberté, Egalité, Fraternité. Ce sont ces valeurs qui particularisent la Nation française dans sa complexité unie et dans son unité complexe. Mais, l’identité d’un peuple est mouvante, changeante, variable. L’identité n’est pas figée ; elle n’est pas un objet d’art que l’on enferme dans un musée. Elle ne se résume pas non plus à une carte d’identité. Elle est évolutive, elle se nourrit des différents apports venus de l’extérieur, s’enrichit au contact d’autres peuples soit, dans leur complémentarité, soit, encore dans leur différenciation. C’est donc de son hétérogénéité qu’un peuple évolué tire sa force. Et notre monde devait être la somme des échanges identitaires, si nous étions des êtres travaillés par toutes sortes de sollicitations et d’expériences acquises au contact d’autres cultures rencontrées ou simplement traversées. De toute façons, nous n’avons d’autres choix que de nous adapter car le problème du métissage se pose / s’impose, et ira croissant en s’accélérant sur les brèches créées par la mondialisation. C’est donc par la volonté générale des uns et des autres que l’émergence de la Nation sera possible. Mais une Nation n’est pas acquise définitivement, elle est une conquête permanente où chacun trouve sa place sans exclure les autres. La Nation est un espace où « les hommes sentent dans leur cœur qu’ils sont un même peuple lorsqu’ils ont une communauté d’idées, d’intérêts, d’affections, de souvenirs et d’espérances. Voilà ce qui fait la Patrie. La Patrie, c’est ce qu’on aime 1»

Tous comptes faits, la France est un bon projet qui peut-être ne se réalisera pas du fait des mentalités des uns et des autres qui s’excluent au lieu de fusionner. Dans ce cas, c’est la Nation qui sera en péril car :

- si le sentiment de vivre ensemble se révélait davantage un slogan qu’une réalité puisqu’ « une nation est…une grande solidarité.»2

- si les valeurs qui ne feraient plus rêver, ne l’emportaient sur les frustrations en lieu et place de l’affection.

Dans ces conditions les valeurs s’appauvrissent et disparaissent tôt ou tard, quel que soit le mode de vigilance mis en place. Ce fut le cas des anciennes et brillantes civilisations disparues par effet d’élimination naturelle. C’est à ce niveau qu’intervient le rôle, ô combien, déterminant de l’Etat dans un processus de dialogue véritable, prélude à l’avènement d’une France nouvelle que les Françaises  et les Français auront bâtie ensemble, à laquelle nous devons réfléchir. Or il n’y a pas de dialogue possible sans égalité entre tous et le respect mutuel ; il n’y a pas de respect mutuel possible sans que soit reconnu à chacun le droit à la différence. Il ne faudra donc pas qu’ après avoir intégré les « immigrés » à coup de résolutions et de décrets, qu’ils vous disent un jour, comme « ce chef indien de Capilanos en Colombie britannique, invité à réfléchir, avec d’autres congressistes, sur le développement de l’Arctique et l’avenir des sociétés esquimaudes : Viens et intègre-toi, c’est ce que vous dites. Mais comment venir ? Je suis nu et couvert de honte. Comment venir avec dignité ? Je n’ai pas de présence, je n’ai rien à donner. Qu’appréciez-vous dans ma culture-mon pauvre trésor ? Vous ne faites que le mépriser. Vais-je venir à vous comme un mendiant et tout recevoir de votre main toute puissante ? Quoi que je fasse, je dois attendre, me trouver moi-même, attendre que vous ayez besoin d’un quelque chose qui est moi. Votre aumône, je peux vivre sans elle, mais ma condition humaine, je ne saurais vivre sans elle. Peut-on parler d’intégration avant qu’il y ait l’intégration sociale, celle des cœurs et des esprits ?»3

Monsieur le Président, en attente de cette France souhaitée, celle qui intègre des cœurs et des esprits, celle du dialogue et de la Fraternité, je vous prie, d’agréez l’expression de ma profonde considération.

 

 

 

 

 

 

 

 

1 Op. – cit., p. 39

 

2 Renan E.

 

3 Texte de Nzudji M.K. in Ngoïe-Ngalla D. (2)

 

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1 mars 2011 2 01 /03 /mars /2011 13:30

 

 

QUATRIEME PARTIE

 

Photob 001POUR UNE IDENTITE ACCEPTABLE ET RESPECTABLE

 

 

 

« Nous prétendons désormais vivre et mourir égaux comme nous sommes nés : nous voulons l’égalité réelle ou la mort [] Peuple, ouvre les yeux : reconnais et proclame avec nous la République des Egaux. »

 Manifeste des Egaux

 

 

 

 

Comment rendre la France  acceptable et respectable aux Français d'aujourd'hui et à ceux de demain, d'où qu'ils viennent ? C’est la seule question qui vaille la peine d'être posée et qui devrait être la préoccupation centrale des politiques. Vivre en France, c’est vivre dans un pays qui s’est donné des exigences de liberté, d’égalité et de fraternité. Dans ce cas, les individus, Français et étrangers, sont exigeants envers la République au titre de ses valeurs et de son idéal. C’est aussi au nom de ces principes que la France est critiquable au-delà de ses frontières. Il y a trois domaines d’action dans lesquels la France choque.

 

1-D’abord quand elle développe des inégalités et des injustices sur son territoire même.

Lors de la première et la deuxième guerre mondiale, il a fallu mobiliser des milliers d'Africains pour sauver la métropole contre l'Allemagne, l'ennemie de l’époque. Aujourd'hui, au nom de l'amitié franco-allemande soutenue par l'Union européenne, le Président Sarkozy fait surveiller les frontières européennes contre les Africains qui seraient tentés d’immigrer en Europe. L'Histoire a-t-elle un sens ?

 A la faveur des trente glorieuses, la France a fait venir des milliers d’immigrés africains en vue de contribuer à la reconstruction du pays. Et pourtant, ils ont été les premiers à payer le prix des crises économiques des années 1980 par le biais des expulsions massives.

L’image de l’Africain véhiculée par les politiques est celui d’un exilé de la famine africaine échoué en France, qui vit aux dépens des salariés français, blancs en l’occurrence. C’est à juste titre que l’Africain est traqué afin d’être expulsé. La morale la plus élémentaire voudrait qu’on leur fasse amende honorable plutôt que de les traiter en criminels. Les criminels,  en l’occurrence c’est la françafrique, qui pillent leurs terres, y mettent le feu et la guerre, les rendant de la sorte inhabitables par ceux-là mêmes qui ne souhaitent rien tant que d’y trouver un peu de dignité, à défaut des petits boulots étant donné que la migration africaine, « ce n’est plus une migration de travail mais plutôt de désespoir.»1 

C’est aussi le même type de discours qui est formulé contre les Arabes, un discours qui renforce les préjugés et alimente l’amalgame entre terroristes, musulmans, voile, burqa etc.

La conséquence, à n’en point en douter, est le rejet de l’autre, ce qui est toujours source de frustration.

De nombreux étrangers vivants en France depuis des années, - certains qui y sont nés - qui paient des taxes d'habitation, donc, qui participent au bon fonctionnement des mairies et des communes - sont tout simplement privés de droit de choisir  leurs élus. On leur refuse le droit de voter, un geste pourtant démocratique dans un pays démocratique. On leur refuse ainsi le droit de savoir ce qu’on fait ou ne fera pas de leur argent. A ce sujet, le président de l'assemblée, Bernard Accoyer2  a déclaré: « les Français ne sont pas encore prêts». Je fus abasourdi et je me suis posé la question : Qui a peur du vote des étrangers les Français ou les hommes politiques ? Chaque homme politique parle au nom du peuple français.  Or le peuple, c’est nous ! Et pourtant chacun parle en notre nom sans réellement solliciter notre avis. C’est l’effet de la peur de l’opinion. Or, un homme politique est celui qui ose, qui prend les risques qui propulsent la cité vers un idéal. Pour y arriver, il ne doit pas être prisonnier de l’opinion. Effectivement, si François Mitterrand avait eu peur de l’opinion, la peine de mort n’aurait jamais été abolie en France.

Chez les victimes de ces inégalités, il y a sans doute le rejet du pays à leur égard, ce qui peut se traduire chez l’individu par diverses réactions affichées ou masquées envers les symboles de la République, car l’homme n’aime que lorsqu’il se sent aimé.

La République prône l’égalité de traitement et devait se donner les moyens d’y parvenir dans tous les domaines de la vie, tant dans l’accès au logement que dans l’accès au travail. Par ailleurs, l’accès aux grandes écoles devait être possible pour tous les enfants de la République. Le fait de dévier ou de contourner le problème, n’arrange pas des choses. Il ne s’agit pas non plus de trouver des solutions sous le coup d’un fait divers médiatique. Mais bien au contraire, de résoudre une fois pour toutes le problème d‘inégalité de chances. L’égalité des chances devrait être une réalité et non un discours ; car de nombreux jeunes sont condamnés d’avance à l’échec. Or le courage politique et de vrais moyens sont indispensables pour les sortir du cercle infernal de l’échec. 

Par ailleurs il faut une politique de contraintes envers toute la société afin de créer des structures mixte dans lesquelles chacun peut se réaliser.

A cet égard, l’exemple des Etats-Unis devrait nous inspirer. En effet, grâce à la politique de l’«affirmation action », plus de 50% d’Afro-Américains ont un niveau de vie moyen, tandis qu’au moins 20% d’entre eux sont dans la haute sphère de la société américaine. L’élection de Barack Obama n’est donc pas un hasard. Par ailleurs, des nombreuses populations minoritaires qui se sentaient exclues se sont approprié les symboles de la République par le biais de cette élection.

La réussite des politiques de mixité devait favoriser la réconciliation et l’affirmation de la Nation française car il n’y a pas de nation sans fraternité.

 

2-Ensuite, quand la politique de la France ne dénonce ni ne condamne les inégalités, les injustices et l’oppression dans le monde.

Les capitalistes voyous continuent de nous exploiter à la même allure qu'au XIXe siècle. Mais cette fois, les règles sont tellement masquées qu’il devient presque impossible de s’en rendre compte. Ce qui est honteux et inhumain, c’est d’user de nous comme de vils instruments et de nous estimer qu’en proportion de la vigueur de nos bras.

90% de la richesse du monde est propriété exclusive des 10% d'habitants de la terre. 95% parmi eux  vivent en Occident. Pendant ce temps chez les « damnés de la terre », les forçats de la faim, un enfant meurt  de malnutrition  toutes les cinq minutes, dans l’indifférence la plus choquante. C’est là que les hommes politiques réunis en G83 ou G20 doivent intervenir pour atténuer les conséquences extrêmes liées à ces inégalités. Toute attitude contraire, si on n’y prend garde, conduirait aux revendications par la violence et revêtiraient des formes de sédition.

 

3-Enfin, quand la France elle-même est actrice des atrocités dans le monde.

           Aujourd'hui comme hier, les grandes sociétés industrielles continuent de polluer et à détruire l’équilibre du monde. Elles sont seules responsables de la destruction et de la mutilation de l'environnement qui explique chaque année des milliers d'éco-réfugiés dans le monde. C’est à eux, les pollueurs de payer le prix et pourtant le Président Sarkozy était prêt à faire payer la taxe carbone aux milliers de ménages déjà appauvris. Comble d'injustice ! Tant que les forts feront les lois, elles seront toujours en leur faveur.

Au nom de la liberté, la France a écrit l’article 1 de la Déclaration des Droits de l’homme. Au nom de la liberté, elle a contaminé d’autres peuples européens notamment avec le code civil de Napoléon. A cause des valeurs que prônaient la France, l’Angleterre a aboli l’esclavage en 1807 ainsi que l’Amérique du nord suivies par le Portugal et l’Espagne. La France patrie de la liberté, de l’égalité et de la fraternité n’a aboli ce commerce de la honte qu’en 1848. Je pense que lorsqu’on s’appelle la France avec des idéaux de 1789 on devait condamner la violation de ces droits et non y participer, pour finalement être les derniers à abolir officiellement l’esclavage. Officiellement seulement, car le colonialisme est l’autre image de l’esclavage. Et que dire de la françafrique qui n’est que la continuité du colonialisme ? Tout ceci me conduit à penser que la France a nié les Droits de l’homme chaque fois qu’il s’agissait des peuples non occidentaux et surtout quand elle avait des intérêts économiques en jeu. Elle a détruit les identités nationales, les valeurs africaines, elle a spolié, elle a exproprié. Quand on est la patrie des Droits de l’homme, on n’a pas le droit d’agir de la sorte. A moins qu’on me dise que l’Afrique est trop riche pour les Africains. 

Monsieur le Président, la Françafrique fait la honte de la République française. Elle pille, corrompt et elle assassine, c’est à ce prix que nos voitures roulent en France. Les Africains ont droit à un partenariat respectable susceptible de les aider dans leur marche vers le développement. Au lieu de cela, la France a mis en place une véritable machine qui fabrique des pauvres par milliers. Au centre du système, la françafrique, arme politique redoutable qui s’appuis sur la présence de l’armée française en Afrique, armée mobilisable pour mater tout soulèvement populaire. Présence toujours critiquée par les populations mais réclamée par les chefs d’Etats africains. La françafrique s’appuie aussi sur la machine de la francophonie qui maintient la domination culturelle de la France sur ses colonies au détriment des cultures africaines. Sur le plan économique, la françafrique peut compter sur les missions de la coopération française, une coopération que seuls leurs promoteurs peuvent définir. Pour des milliers d’Africains, la coopération française, tout comme le F.M.I. et la Banque Mondiale servent à étouffer le continent africain sous le poids de la dette. La françafrique peut compter enfin sur un de ses piliers parmi les plus redoutables qui appauvrissent les colonies françaises d’Afrique au profit de leur métropole : le franc CFA, monnaie utilisée dans les quatorze pays, ‘’anciennes colonies’’. En somme, la françafrique a précipité l’Afrique dans des convulsions violentes dont elle croyait être sortie lors de la décolonisation. Ce qui donne des cinquante ans d’indépendance, une image de honte. Plus on avance dans le temps, plus l’Afrique est en danger, car les gouvernements n’existent pas pour le peuple ; ils ne pensent qu’à recevoir la bénédiction de l’Elysée pour conserver leur pouvoir.

Dans tous les cas, les violations de ses propres principes créent des frustrations qui se traduisent directement ou indirectement par de rejet de la République et de ses symboles dans un premier temps. Et dans un deuxième temps, ces violences prennent autres formes, il suffit d’une étincelle pour que cela éclate et embrase la Nation. Par ailleurs, ces violations répétées de ses propres principes la discrédite tout simplement, ici comme ailleurs. La fraternité, c’est une chimère dont les ‘’minorités visibles’’ sont engouées, mais qui leur passera comme l’égalité. Quant à la liberté, elles n’y entendent rien. Il faut la Liberté, l’Egalité et la Fraternité, et non les théories de gouvernement, des phrases, des discours d’idéologues qui font grandir l’indignation. Soyez juste, Monsieur le Président. Mes mots sont un cri du désespoir car le peuple sans travail ne peut vivre de paroles.

 

 

 

 

1 Catherine Wihtol de Wenden, Directeur de recherche au CNRS(CERI)

 

2 Invité sur LCI le 12/01/10

 

3 Les sept pays les plus industrialisés plus la Russie

 

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25 février 2011 5 25 /02 /février /2011 16:31

 

 

 

MA LETTRE OUVERTE A SARKOZY OU

 

COMMENT CONVERTIR SARKOZY ET

 

LES

 

RACISTES DE LA FRANCE ENTIERE A LA

 

FRANCE POSITIVE

 

 

suivi de la condition africaine

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Hommage à Françoise MAFFRE- CASTELlANI

et à tous les citoyens du Monde

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

INTRODUCTION

Monsieur le Président de la République française.

Je viens par la présente apporter ma modeste contribution au débat sur l’identité nationale française. Débat que vous avez eu le courage de lancer par l’entremise du ministre de l’intégration, Monsieur Eric Besson. Par ailleurs, j'ai appris que votre goût pour ce débat est tel que vous serez très heureux en le relançant sous un autre angle. Pour la petite histoire, ce débat est l’aboutissement d’un long processus qui a commencé avec la création d’un Ministère de l’Immigration, de l’Intégration, de l’Identité nationale et du Co-développement1 avec Brice Hortefeux,2 puis Eric Besson. Le deuxième moment est le lancement du grand débat sur l’identité nationale par Eric Besson sur le site du ministère de l’immigration dédié au débat3.

Comment définir l’identité nationale française dans le contexte de l’européanisation de la France et de la mondialisation ? Qui est Français dans un monde où aucune frontière ne résiste devant la circulation des idées, des pensées, des cultures et des valeurs quelles qu’elles soient ? On a résumé l’ensemble de la question à ceci : qu’est ce qu’être Français au XXIe siècle ?

Vous comprenez, Monsieur le Président, en immigré que je suis, dans quelle situation je me trouve au moment où je vous écris. Certaines questions, beaucoup de questions même, traversent mon esprit.  Ma première contribution a t'elle été lue par ceux-là mêmes qui ont initié ce débat ? J’avais noyé ma réflexion dans la multitude d’autres sur le site du ministère,  mais, quelle a été sa place ? Qui a osé s’arrêter cinq minutes, trois minutes ou deux minutes pour lire, simplement lire ce qui m'avait pris beaucoup d'énergie à écrire ?

 

Aujourd'hui, alors qu'une certaine opinion attend le lancement officiel de la deuxième phase de ce  débat, je suis encore envahi des questions.  Est-il utile et / ou important d’intervenir afin de donner son avis sur un sujet qui fait peur et choque certaines sensibilités ? D’ailleurs pourquoi la question choque-t-elle ? Il est évident qu’il n’est pas habituel de se poser des questions de ce genre au quotidien. Toutefois, se poser la question de son identité serait-ce un recul pour la République initiatrice des Droits de l’homme et du citoyen, comme le pensent certains ?

 

Monsieur le Président, pour apporter une nouvelle fois ma contribution, j'ai pris une partie du temps de mes vacances pour vous rélater ce que mon esprit confus me dit d'écrire. J'espère, par ailleur que, vous aurez encore envie de lire lorsque ces pages s'afficheront devant vous.

 

Je sais, par expérience, que les pays qui avancent ou aimeraient avancer se posent des questions et n’hésitent pas à se remettre en cause pour fixer les nouvelles bases et définir de nouvelles perspectives. L’Histoire nous fournit de nombreux exemples ; la Révolution française de 1789, par nature, est une remise en cause de l’absolutisme. Toute Révolution est une remise en question de la société telle qu’elle est, pour une société telle qu’elle devrait être. L’évolution est donc la somme d’un ensemble de réponses sur des questions généralement enfouies ou taboues que les hommes armés d’un courage certain ont soulevées à un moment ou un autre de leur vie.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

PREMIERE PARTIE 

 

IDENTITE NATIONALE, UN DEBAT NECESSAIRE 

 

 

 

 

« Il est plus important de considérer l’avenir que le présent, et il est des maux comme des ennemis d’un Etat au-devant desquels il vaut mieux s’avancer, que de se réserver à les chasser après leur arrivée. »

Cardinal de Richelieu4





I-1 : POURQUOI BOYCOTTE- T- ON CE DEBAT ?

 

Monsieur le Président, vous voudriez sans doute un débat serein et sans passion au départ. Mais à l’arrivée, il fait couler tant d’encre et tant de salive que certains (minoritaires ou majoritaires peu importe) s’interrogent sur l’utilité d’un tel débat en France. Pourtant est-il choquant de déterminer la nature des liens qui attachent ou rattachent un individu à la République ? Ces liens sont-ils superficiels, ou solides et en quoi sont-ils déterminants dans la relation avec l’autre ? Ces deux questions devaient nous aider à nous interroger de façon réfléchie sur le regard que nous portons sur la France, considérée comme l’expression de tous les espaces, car la République n’est pas un conglomérat de « moi » isolés, mais une réelle communauté qui a une histoire, qui cimente le sentiment du vivre ensemble et qui aspire à bâtir un même avenir.

Nous pouvons bien sûr construire un même avenir malgré le fait que le passé ne nous rapproche pas vraiment. Pour être plus clair, dans le cas de la France, le passé5 des uns et des autres ne sert pas la cause de la Nation, car il est trop différent. Mais, toute différence n’est pas négation. Est-il possible d’avoir un même futur quand on n’a pas eu le même passé ? Je réponds à cette question par l’affirmative, quoi qu’il y ait des conditions à cela. Le cas le plus connu et le plus frappant est celui des Etats-Unis. En effet, l’actualité de ces dernières années nous permet de constater que les fils des anciens propriétaires d’esclaves6 et les fils des anciens esclaves7 sont ensemble assis autour d’une même table pour servir une même cause : la Nation américaine. Bien évidemment, il y a encore des montagnes à gravir, des victoires à remporter sur des esprits non encore assez évolués. Pour y arriver, il faut une farouche volonté des uns et des autres.

Pour ce qui concerne les Français, à mon avis, la volonté de s’interroger et l’envie de débattre, pouvait être comprise comme signe d’ouverture. Dans ce cas, j’appelle les uns, les Français par le droit du sang, et les autres, les Français par naturalisation. Le problème une fois posé, les questions deviennent simples et s’enchaînent : comment les uns et les autres vont-ils se situer si personne ne connaît sa place dans la République ? La France a-t-elle une identité ? Si oui, est-elle en perdition ?

Répondre à ces questions, est-ce lamentable au point d’exiger l’arrêt du débat dans un pays qui prône la liberté de pensée ? Ces questions pourraient nous ouvrir une porte vers d’autres, plus philosophiques, (Qui suis-je ? Qui est l’autre ?). Si ces questions sont philosophiques, il n’est pas nécessaire d’être philosophe pour y répondre car à mon avis, elles sont pleines de sens, ont tout leur intérêt et rendent le débat relativement aisé.

En outre, un débat d’une telle ampleur ne devrait être que public. Il n’y a aucune raison de l’enfermer dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale ou dans des Préfectures. Le mal vient de ce qu’il y a encore des gens - ceux-là qu’on nomme les « voix autorisées » - qui continuent de penser qu’ils ont la certitude d’avoir raison sur tout. Ils se méfient du peuple au prétexte que le peuple est émotif. Ils sont mal à l’aise à l’idée d’un débat public. Or devenu public, ce débat serait une vraie occasion pour le peuple de s’exprimer, quelle que soit la douleur. C’est à ces gens-là que répond en quelque sorte René Descartes dans son Discours de la méthode : « Le bon sens est la chose du monde la mieux partagée; car chacun pense en être si bien pourvu que ceux même qui sont les plus difficiles à contenter en toute autre chose n'ont point coutume d'en désirer plus qu'ils en ont. En quoi il n'est pas vraisemblable que tous se trompent: mais plutôt cela témoigne que la puissance de bien juger et distinguer le vrai d'avec le faux, qui est proprement ce qu'on nomme le bon sens ou la raison, est naturellement égale en tous les hommes; et ainsi que la diversité de nos opinions ne vient pas de ce que les uns sont plus raisonnables que les autres, mais seulement de ce que nous conduisons nos pensées par diverses voies, et ne considérons pas les mêmes choses. Car ce n'est pas assez d'avoir l'esprit bon, mais le principal est de l'appliquer bien. Les plus grandes âmes sont capables des plus grands vices aussi bien que des plus grandes vertus; et ceux qui ne marchent que fort lentement peuvent avancer beaucoup davantage, s'ils suivent toujours le droit chemin, que ne font ceux qui courent et qui s'en éloignent. »

Sur des sujets comme l’identité nationale, chacun devrait avoir une opinion et pouvoir l’exprimer puisqu’il ne s’agit pas de fuir le débat, mais d’écouter l’autre dans sa différence même si cela demande évidemment beaucoup de tolérance. Mais n’est-ce pas cela la base de la démocratie  qui elle admet le débat contradictoire. Sur un sujet comme celui-ci, dont le fondement est de s’interroger sur son identité afin de mieux se définir soi-même, la contradiction ne peut qu’être admise. Et la célèbre injonction de Socrate, « Connais-toi, toi-même »8, nous y invite.

Qui a peur de faire un travail introspectif, dans le sens de se regarder dans un miroir ? Cette question soulève un autre sujet sur l’affirmation de son existence. Comment peut-on exister sans se définir, car l’affirmation de soi précède l’existence de soi. Qui a peur de débattre avec soi-même ? Qui veut étouffer ce débat ? Quels sont leurs réels mobiles ?

En y réfléchissant, j’en suis arrivé à la conclusion que le refus de se donner l’exigence de se poser cette question, au moins une fois dans sa vie, peut témoigner d’un malaise dont les causes sont plus inavouées qu’avouées. Dans certains cas, il y a la peur de se découvrir soi-même tel quel, peur relative à la connaissance de ses origines aussi lointaines soient-elles. La réponse à cette question serait pourtant déterminante pour répondre à une autre, certainement choquante : A quand remonte notre attachement ou rattachement à la France ? Il s’agit alors, de se situer dans le temps, et l’Histoire pouvait y aider. Et neuf fois sur dix l’individu se serait rendu compte qu’il n’a jamais été ‘’Français de souche 9‘’. C’est en cela que cette question est intéressante, car elle ferait tomber ce que l’individu a toujours considéré comme évident. De la même façon, les ‘’jeunes Gaulois’’10 auraient été heureux de découvrir que Vercingétorix11 n’était pas Français12. Dans ces conditions, on bâtit son identité sur des certitudes sans fondement véridique et historique, donc sur l’ignorance. Et Platon l’a déjà montré : ceux qui ont la certitude d’avoir raison sont plus dangereux que les ignorants, car un ignorant, du moment qu’il sait qu’il ne sait rien, apprend ; ce qui n’est pas le cas de ceux qui pensent qu’ils savent tout. Ils prennent leurs théories pour des certitudes. Ils refusent tout ce qui ne correspond pas à leurs schémas. C’est parmi eux aussi qu’on trouve le plus grand nombre de xénophobes, d’où il ressort que le refus du débat répond au besoin de se protéger contre soi-même par le biais des certitudes infondées.

Dans d’autres cas, il y a la peur de se dévoiler. L’individu connaît ses origines mais refuse de dire simplement : - je suis Français et mes origines sont…. Ici, l’individu a tout bonnement peur de voir contester son identité, qu’il voudrait française d’origine gauloise. Cette dissimulation est rendue facile si la connotation de la peau a des similitudes avec celle de Vercingétorix ! Il y a, alors, volonté manifeste de ne pas débattre pour se protéger de l’autre. 

Les uns comme les autres peuvent avoir des attitudes similaires qui se traduisent par la contestation identitaire de ceux qui ne correspondraient pas à leurs critères. Le critère le plus visible étant la couleur de la peau. Elle devient un élément de différenciation, d’acceptation, et/ou de refus de l’autre. Ce qui nous renvoie au refus de la différence. Ce refus peut être fondé sur la peur de l’autre, l’inconnu, l’envahisseur.

A mon avis, ces deux raisons inavouées peuvent être des éléments explicatifs qui pourraient nous aider à comprendre les débordements relevés ici et là dans le cadre de ce débat. Par ailleurs, ces raisons inavouées pourraient aussi expliquer l’attitude consciente ou inconsciente de certains qui militent pour boycotter le débat.

 

I-2 : DU DEBAT AUX DEBORDEMENTS

 

Le moyen le plus efficace pour que le débat n’ait pas lieu, c’est de le noyer dans une vague de débordements qui le conduisent à de dangereuses dérives. Le piège ainsi ouvert devient un alibi pour déclarer ce débat nul et non avenu. Malgré tout, les partisans de la majorité présidentielle, sans trop de convictions ni d’arguments s’acharnent à défendre le bien-fondé du débat. Certains, à la solde de Nicolas Sarkozy, sont obligés, malgré eux, de le défendre parce que ce débat émane de la volonté du Président. Ils sont condamnés à ne pas réfléchir par eux-mêmes. C’est à juste titre qu’on les nomme les « valets de la cour du roi.» 13 Ils ont conscience que leur existence politique dépend de la fidélité aux idées du chef. Quelles que soient ces idées. Au fond, ils voudraient que ce débat prenne fin. Si le Président de la République agissait dans ce sens, ce serait presqu’un soulagement pour certains d’entre eux. Dans l’immédiat, seul Eric Besson a saisi l’occasion de se démarquer. Il sait que ce débat le rend important, même très important dans certains milieux.14

D’autres par contre, partisans de l’opposition,15 répètent à l’envi que ce débat est un échec et réclament, son arrêt. On peut signaler que Ségolène Royal était la première des socialistes qui jugeait ce débat utile et important. A vrai dire, à gauche, nombreux sont gênés. Ils voudraient tout simplement que la question soit taboue. En examinant de plus près, bon nombre parmi ceux qui ne veulent pas ou ne peuvent pas débattre, évoquent comme principaux arguments la forme du débat et des débordements enregistrés.

La « forme », parlons-en. Les détracteurs de ce débat reprochent sa connotation électoraliste16 pour satisfaire un certain électorat ou mieux un électorat certain. Par ailleurs, en confiant l’initiative du débat au Ministre de l’intérieur et de l’immigration,17 le doute s’installait sur sa neutralité : les esprits qui ne sont pas mûrs seraient tentés de penser que, si l’identité nationale est menacée, c’est à cause de l’immigration.

La deuxième raison serait que les Français mêlent immigration, Islam, burqa, voile intégral, banlieues chaudes et autres choses de ce genre. Par conséquent, il y a lieu de couper court au débat. C’est en ce sens qu’il faut comprendre l’appel en ligne sous le titre : « Nous exigeons la suppression du Ministère de l’Identité Nationale de l’Immigration.»18

Il y a pourtant une chose vraie dans tous ces arguments : ces débordements passionnés proches de la haine de l’autre discréditent le débat. Pour m’en rendre compte, j’ai été l’auteur d’un texte19 sur l’identité nationale que j’ai publié sur un site qui organise des forums20 en ligne afin de mieux m’imprégner des avis sur la question. Et voici quelques commentaires des uns et des autres.

-Participant21 1 écrit : « Ce débat réveille de vieux démons. Avant les élections, on prend les risques bien calculés de stigmatiser encore les immigrés, on oppose implicitement et sournoisement identité nationale et immigration dans l’esprit déjà confus des pauvres Cons-Citoyens que nous sommes, manipulés sans cesse. On attend tranquillement à ce que les Français se soulèvent les uns contre les autres et cette mascarade à laquelle nous assistons n’est qu’une action populiste, un acte de propagande.»

D’autres encore, les xénophobes de tout acabit, les protecteurs de la République, du moins, c’est le titre qu’ils se sont attribués, les partisans d’une République pure, les passionnés, les nouveaux éclairés, les restaurateurs de la « Gaule », trouvent l’occasion tout indiquée de cracher leur haine sur les étrangers et les immigrés. C’est aussi, parmi eux qu’on trouve un grand nombre de ceux qui ont réussi à faire éclater le sujet en l’entrainant sur une voie de confusion totale. En participant à ce débat de façon très passionnée, ils donnent une image impitoyable des Français. Par leurs contributions, le sujet perd toute sa beauté et nous renvoie à des terrains volcaniques. Voici les vérités auxquelles ils croient :

- Participant22 2 :«  La France est blanche et de culture gréco-latine, c’est tout. Elle est aussi de religion chrétienne, les athées français sont des « athées chrétiens » au sens où ils ne renient pas la religion de leurs ancêtres même s’ils ne croient plus à ces élucubrations. Que la politique ait décidé arbitrairement de donner les droits civiques aux extracontinentaux d’origine, ne concerne que la politique, et non le peuple qui n’a pas prit part à ses décisions. Vous savez très bien que si un référendum était organisé sur ces questions en ne faisant voter que les Français de souche, c’est-à-dire les Européens de souche de nationalité française, le résultat serait catastrophique pour les très fameuses « chances pour la France » ! Quant à savoir pourquoi les « chances pour la France » ne sont pas des « chances pour l’Afrique », nous ne le saurons jamais. Ceux qui se disent Français parce qu’on leur a donné des papiers confondent le verbe « avoir » et le verbe « être » : c’est comme si vous donniez un diplôme de violon à une personne qui n’en a jamais joué, elle pourra dire « j’ai un diplôme de violon » mais elle ne pourra pas dire « je suis violoniste ».

-Participant 3 répond à Participant 2:

« Historiquement, c’est largement vrai jusqu’à la colonisation débutée au milieu du XIXe siècle, encore que Joséphine de Beauharnais ou Alexandre Dumas démontrent que le métissage, grâce aux Antilles, avait commencé bien avant, sans que cela pose problème. Bien entendu, la colonisation, puis la décolonisation, puis la mondialisation, ont bouleversé tout cela. La France est, "ethniquement", totalement métissée (elle l’était bien sûr avant, mais effectivement entre ethnies majoritairement blanches, si on excepte la venue des Huns et des Sarrasins au Ve et VIIIe siècle).

« De culture gréco-latine », Même historiquement, c’est plus difficile à défendre : d’influence majoritaire gréco-latine sans doute, mais difficile d’être absolu. Après la domination romaine, qui a effectivement durablement influencé la culture française, les invasions et installation des francs, d’origine germanique, ont eu une influence très importante, y compris dans notre droit. Et bien sûr les particularités des différents peuples non soumis à la domination romaine se sont toujours fait sentir (basques, flamands …). Donc, même avant les événements de colonisation/décolonisation/mondialisation, la France avait une "culture" très mélangée, qui est bien sûr devenue totalement métissée, même avant la venue nombreuse d’immigrants d’Asie et d’Afrique (avec des vagues d’Arméniens, de Russes, d’Espagnols, d’Italiens, de Polonais, de Portugais, très importantes au XXe siècle.

"De religion chrétienne"... là aussi, je dirais plutôt d’influence chrétienne majoritaire, tellement la religion a été combattue en France depuis le XVIIe et à la fin du XIXe siècle, puis bien sûr fissurée avec les vagues d’immigration non chrétienne.

En démocratie représentative, le peuple délègue à ses représentants le pouvoir exécutif et législatif. Le fait que 55% des Français, malgré la situation économique, acceptent l’idée d’un vote des étrangers aux élections locales, suggère qu’en réalité, une majorité d’entre eux, même d’origine européenne est à l’aise avec l’idée de la nationalisation d’immigrés non-européens, et seule une minorité de français (votant largement pour les partis "nationalistes", soit peut-être 20%) apparaît comme hostile à cette idée. En réalité, la mixité, aussi bien génétique que culturelle de la France est une chance exceptionnelle, si on se réfère à l’Histoire comme à la science. Elle permet un brassage très enrichissant et productif (le succès des Etats-Unis par exemple en est une belle illustration). Mais en situation de conflit l’immigration a toujours été source de tensions, par un mécanisme classique de protection. Pour en revenir au texte de l’auteur23, celui-ci pointe parfaitement le ridicule de la situation actuelle: alors que la France a bâti sa force et sa richesse sur un mécanisme d’intégration de ses immigrés, elle pratique actuellement une exclusion de ses propres nationaux d’origine étrangère (et pas seulement africaine ; il suffit de constater les tracasseries administratives subies par des Français d’origine européenne).

Enfin, il convient peut-être de rappeler que la notion de patrie française date de la Révolution, et donc se trouve, par conséquent, assez récente. Tout cela pour suggérer que par ces politiques tatillonnes et frustrantes, on passe à côté de bien des richesses : l’intégration ne peut commencer par la vexation. »

-Participant 4 :« Les immigrés pauvres que l’on a fait venir en France on le doit particulièrement aux amis RPR24 puis UMP,25 non pas par bonté d’âme, ni parce que les Français ne voulaient pas de certains métiers mais tout bonnement par calcul financier. Le but était de baisser le coût du travail et de passer outre les législations trop favorables aux salariés français, […] c’est là que nos amis capitalistes ont eu l’idée de génie d’importer le Tiers-Monde en France et de faire passer ça pour de l’humanisme. Après s’en être mis plein les poches, après avoir atomisé le droit du travail, après avoir urbanisé comme des malpropres pour "loger" ces malheureux, tout ceci ayant eu pour conséquences de déstabiliser la société française, c’est bien du foutage de gueule de venir faire porter le chapeau aux étrangers, voire d’aller jusqu’à organiser un débat sur l’identité nationale peu de temps avant les élections. »

-Participant 5: « Dix millions de pauvres cons  qui vident vos poubelles, creusent vos tranchées qu’il pleuve, vente ou neige, s’usent dans les boulots ingrats. La France est en train de se réconcilier avec ses vieux démons, c’était bien la peine de mettre en sourdine le discours de Le Pen pendant trente ans pour se lâcher comme des fauves aujourd’hui, certainement que la mafia sioniste qui entoure Sarkozy n’est pas étrangère à la promotion du conflit de civilisations, ces derniers sentant une perte d’influence grandissante et l’usure manifeste de leur propagande. »

-Participant 6 :« Les minorités visibles ont quand même moins de problèmes en France qu’ils n’en auraient dans leurs pays d’origine. Pour ces catégories, l’ascenseur social a fonctionné. »

-Participant 7: « Les Français sollicités n’ont rien à reprocher aux musulmans français ordinaires. Néanmoins le F.N.26 surfe sur une ambiguïté du discours ambiant et sur des confusions entretenues par les idéologues identitaires. Toute entreprise de clarification même brève brise son audience. Le pays n’était pas nationaliste. L’apologie d’une France éternelle, bleu blanc rouge n’était plus guère portée quelque soit d’ailleurs la couche sociale. Du bas de la société française jusqu’au plus riche le coq français gonflé d’orgueil ne faisait plus recette. Les valeurs et les identités étaient investies ailleurs dans le travail, dans le sport, dans les loisirs. On a même théorisé " la crise des identités " et la montée des appartenances multiples. Il faut bien avouer que cela plaise ou non, des déplacements se sont opérés. Cela a commencé à mon sens avec la mise en place de la commission Stasi l’été 2003. Ce n’est qu’après que l’on peut parler de processus de reconstruction identitaire nationale sur une base laïque. Pour parler de cristallisation identitaire il faut un processus relativement durable et soutenu avec un élément fondateur fort. Le débat sur les signes religieux discrets ou ostentatoires a duré plusieurs mois. Internet a beaucoup participé à la diffusion des débats sur la question du voile islamique et de la kippa juive. La loi du 15 mars 2004 a renforcé les positionnements pris par les uns et les autres…Le MRAP27 applique la législation française qui a étendu les motifs de discrimination condamnables et défend en conséquence l’idée que " le racisme n’est pas une opinion " mais un délit. Position qui reconnaît le principe de la libre expression qui comprend aussi le droit du blasphème mais qui a comme exception la sanction des propos racistes. En l’état du droit et des débats, il est désormais entendu que la racisation de l’autre ne se fait pas sur la vieille base biologique. Il suffit de globaliser l’autre, de l’appréhender comme groupe indistinct et de façon négative pour tomber dans le racisme condamnable. C’est ce qu’a fait dernièrement Mme Morano28 en "essentialisant" le jeune musulman type.

La cristallisation identitaire a pris un sens national-républicain avec l’arrivée du voile intégral sur la scène nationale. Tout le reste n’est que longue préparation. En ce sens c’est la décision du Conseil d’Etat du 28 juin 2008 qui a relancé le débat du voile islamique mais avec "trop c’est trop" construisant alors un sentiment d’un " nous " et "eux". Ce "nous" national n’a rien à voir avec l’Etat-nation. Il diffère aussi de la formule des identitaires en référence à une "France de 1500 ans". Cela est apparu patent dans certains débats. Cette cristallisation s’est réalisée fin 2009. En ce sens, elle a été construite puisque c’est en 2009 que s’installe la commission Guérin sur le port de la burqa en France, sorte d’alter égo de la commission Stasi. C’est surtout fin 2009 que fut lancé le "grand débat" sur l’identité nationale d’Eric Besson ; débat couplé avec l’affaire suisse des minarets. Il y a une conjonction d’événements fortuits et d’événements voulus qui ont participé à souder un sentiment national, une identité française puisée plus dans une mixité de laïcité ambiguë et de féminisme sélectif que dans la subculture chrétienne.

Il semble bien qu’il faille raison garder. Tous les musulmans ne sont pas visés par cette cristallisation identitaire. Sous le "nous" national-républicain il semble – ce sera à confirmer – que ce ne soit pas une musulmanophobie indistincte mais bien un refus de l’islam intégriste qui soit rejeté. Tout comme de nombreux français abhorrent le christianisme intégriste. Le "eux" trop différent, est plus qu’une différence qui interpelle comme toute différence mais qui néanmoins est jugée acceptable, intégrable dans la diversité de la société. Ici le "eux" signifie différence radicale et inacceptable mais ce rejet ne vaut pas pour tous les musulmans mais uniquement pour la petite minorité qui fait une "interprétation radicale" de la religion. Mon propos vise donc à souligner qu’il faut bien mesurer "l’avantage de l’inconvénient" de tout ce processus périlleux. Auparavant la critique acerbe portait contre les musulmanes voilées mais pas les autres, plus intégrées, moins portées sur un affichage ostensible de la religion. Désormais, avec l’apparition du débat sur la burqa et le niqab la critique porte sur les musulmans extrémistes. Les musulmans ordinaires sont donc des nationaux comme les autres. C’est évidemment mieux que de vouer à l’enfer tous les musulmans de France.

Si cette hypothèse est prochainement avérée théoriquement et surtout confortée par la pratique alors c’est le prisme du "Choc des civilisations" de Bush-Huntington qui perd ici en crédibilité. Ce qui signifie qu’au plan international la solidarité avec le sud notamment avec sa composante islamique puisse se faire- en refus de la domination des peuples du sud sur plusieurs plans - sans que cela constitue une quelconque approbation des pratiques répressives des musulmans radicaux. Mais il y a une ombre au tableau. Tous les problèmes ici et maintenant ne sont pas résolus. En effet, la création du Ministère de l’immigration et de l’identité nationale avec sa politique honteuse du chiffre mène à une dangereuse xénophobie. C’est un fait avéré, souligné par plusieurs auteurs. D’ou la revendication déterminante pour l’avenir de suppression de ce ministère. »

-Participant 8 :« Alors que l’on partage une même monnaie, un même parlement, que nos frontières ont physiquement disparu, ce même Sarkozy, plus contradictoire que jamais, nous impose de nous demander qui est réellement français, alors qu’il fait partie de ceux qui ont vendu la France à ce projet exclusivement américain, que l’on appelle l’Europe !  La vraie question ne devrait donc pas être, qu’est ce qui fait que l’on est français, mais qu’est ce qui fait que l’on est européen ? Pensez-vous ! Bien entendu, tout ceci n’est que le faux pas supplémentaire d’une élite servant misérablement les intérêts américano-sionistes dans leur lutte anti musulmane, et rien de plus ! »

Tous ces débordements et bien d’autres font qu’en France, le climat devient, d’après les mots d’Olivier Besancenot, porte-parole du NPA,29 sur iTélé30 « … nauséabond, islamophobe … insupportable.» Pour certains, c’est un débat des goûts des plus détestables drogues.

Tous ces motifs justifient-ils la réaction de monsieur Vincent Peillon31 ? En effet, invité par Arlette Chabot32, afin de débattre sur l’identité nationale contre Eric Besson, celui-ci a préféré boycotter l’émission. En voici les raisons évoquées : «  on m'a demandé, en tant que responsable socialiste, de venir cautionner cet exercice d'abaissement national en voulant bien jouer les idiots utiles…» Par ailleurs, il a qualifié ce débat « indigne et inacceptable.» Raisons on ne peut plus confuses. Des raisons obscures. J’avoue avoir été choqué de constater qu’on puisse se permettre de refuser de débattre devant des millions de Français quelle que soit sa sensibilité sur la question. Au fond, je voulais savoir en quoi il se démarque de Ségolène Royal, qui n’est pas contre ce débat. La déception née de la confusion fut totale.

Il s’agit là sans nul doute du comportement de nombreux démocrates. J’ai su alors que ce ne devait pas être facile pour des Grecs, fondateurs de la démocratie ! Peut-être étaient -ils plus évolués que nous dans l’acceptation du débat sur la place publique.33  Mais, pouvaient-ils faire autrement ? C’était le prix à payer. Etre démocrate, suppose une dose infinie d’adaptation, de tolérance et d’ouverture d’esprit. On devrait discuter de tout, quel que soit l’adversaire politique. C’est là l’exigence démocratique qui nous rend forts par la puissance de nos idées. L’inverse n’est pas vrai.

Tout bien considéré, faut-il pour cela nous interdire de nous questionner sur notre identité ? L’échec à mon avis, serait le refus de réfléchir. Chaque fois que nous refusons de réfléchir, c’est un échec. De tout temps, l’homme a fait usage de ses facultés intellectuelles pour avancer dans les méandres de la vie. Il est plus qu’étonnant qu’on s’interdise de raisonner sur une question aussi centrale que notre identité.

 

 

 

 

DEUXIEME PARTIE

 

LA FRANCE : ENTRE UNITE COMPLEXE ET COMPLEXITE UNIE

 

 

 

 

 

« La population française est un tissu composé de plusieurs ethnies, de plusieurs peuples régionaux rassemblés, auxquels se sont joints par les différentes immigrations depuis plus d’un siècle, des étrangers d’Europe et de pays plus lointains. Tant d’immigrés depuis notre Préhistoire jusqu’à l’Histoire très récente, ont réussi à faire un naufrage sans trop de bruit dans la masse française que l’on pourrait dire, en s’amusant, que tous les Français, si le regard se porte aux siècles et aux millénaires qui ont précédé notre temps, sont fils d’immigrés. »

F. Braudel

 

 

 

 

II-1: FAUT-IL CONTINUER CE DEBAT ?

La question était pourtant claire à la base. Qui est Français ? Répondre à cette question permet de se déterminer et de s’orienter. Se déterminer par rapport à sa relation avec son pays. S’orienter dans la dynamique et l’idéal de la République c’est–à-dire s’intégrer et aspirer à la Nation française qui se dessine.

Ce débat devait aussi aider à répondre à une autre question : comment devient-on Français ou mieux par quel mécanisme suis-je devenu Français ? La deuxième question renferme des éléments nécessaires pour répondre à la première. Il faut souligner, qu’il s’agit avant tout d’une invitation à soi-même. Il s’agit de sa propre image telle qu’elle se dessine sur le miroir de la Nation. La question s’adresse d’abord à soi-même avant de s’orienter vers l’autre. C’est là que le bât blesse. Car, nous ne sommes pas tous en mesure de nous poser les mêmes questions. Et même si, par miracle, nous y parvenions, nous n’aurions pas tous la même réponse. Se poser la question, bien plus y répondre, nécessite un effort qui peut selon les cas engendrer biens des tourments. Ce qui arrive souvent chez les êtres très faibles d’esprit, même si tout le monde est pourvu du bon sens selon Descartes.

Il est évident qu’un nouveau-né ne s’interroge pas sur sa nationalité, son pays, sa famille et toute autre chose qu’il n’a pas choisie. Mais, une fois devenu adulte, rien ne le dispense de se poser les questions sur son identité. A mon avis, c’est le début de son acceptation, de son affirmation et de son existence. Surtout, il faut le dire, il n’est pas obligé de rester Français. Car, le droit international permet à quiconque le souhaitant, s’il en correspond aux critères, de prendre la nationalité du pays dans lequel il vit à condition, bien sûr, que ce pays reconnaisse le droit du sol. Il aurait été important que ce droit soit affiché sur la place publique, c’est-à-dire porté à la connaissance de tous. Cela pourrait aider à comprendre certaines réalités qui dans certains cas dépassent le cadre français, car la France est signataire de plusieurs traités internationaux,34 ce qui l’engage à les respecter. Par conséquent, si certains étrangers ont choisi la France comme terre d’exil, ce n’est pas parce que les autorités françaises étaient mieux disposées que les autres, c’est au contraire, parce que ces autorités sont obligées, j’ai envie de dire, condamnées, à le faire.

 

II-2 : COMMENT DEVIENT-ON FRANÇAIS ?

En France on distingue aisément deux droits pour devenir Français le droit du sang et le droit du sol. Toutefois, il est important de noter que dans ce domaine, les textes changent à une vitesse qui dépasse la compétence des agents des Préfectures, qui parfois ne sont pas informés des dernières modifications. Par conséquent, je prends le risque de parler ici des derniers textes connus.

-Le droit du sang: c’est le droit qui confère à l’individu la nationalité française parce qu’il est issu d’un ou des deux parents biologiques français (cela n’a rien à voir avec la couleur de leur peau ou leur origine). Pendant l’année 2000 il y a eu 52 900 naissances des Français de naissance, parmi eux, 1560 étaient nés à l’étranger. Tout se fait sans le consentement de l’enfant. Ce n’est nullement son choix. Par ailleurs, il n’a aucun préalable, aucun devoir à remplir pour jouir de sa nationalité. Une chose est sûre, le nouveau-né ignore son identité et de celle de ses parents. Il a juste envie de vivre et de grandir heureux. Le vivre ensemble n’a pas de sens à son niveau. Les seuls qui comptent à ses yeux, ce sont ses parents. C'est l’école, si elle y arrive, qui va lui inculquer le sentiment d'appartenance à une communauté et qui pourrait développer en lui, s’il le souhaite par ailleurs, le sentiment du vivre ensemble. C’est là la mission la plus noble de l’école, former des Hommes, des bons Citoyens, des Français. Dans ce domaine, il n’y a aucune économie à réaliser.

De la même façon, ce sont les autres qui lui diront plus tard :

- Tu es Français.  Et, il répondra  sans doute,

- Cela veut dire quoi être Français ?

-Tes parents sont Français, tu es Français, donc, la France est ton pays.

-Ah bon, et Mamadou35 et Rachid36 aussi sont-ils Français? Les parents sans réfléchir répondent:

-Non, ce sont des étrangers, des immigrés, la France n’est pas leur pays. Ils ont quitté chez eux pour venir vivre chez nous.

Ce qui est intéressant dans cette attitude c’est le fait que le seul critère d’exclusion de Rachid et Mamadou soit la visibilité de leurs origines. C'est le cheminement de toutes les balivernes qui fabriquent des racistes.

Cet état de fait m’incite à considérer qu’une partie des Français jouissant du droit du sang ne se posent pas des questions sur les racines ou les fondements de leur appartenance à la France, bien moins sur ceux qui sont considérés, à tort, comme des étrangers ou des immigrés. C’est aussi pour cette raison que le débat choque ; car il ne s’agit plus d’être « Français d’origine », mais de se définir par rapport aux valeurs de la République.

 

-La naturalisation : ici, on distingue plusieurs cas. Mais quel que le soit le cas, il s’agit toujours des étrangers nés ici ou ailleurs (ce qui n’a rien à voir avec la couleur de la peau et les origines). En 2000, il y a eu 2 360 Français par acquisition parmi eux 1 560 étaient nés à l’étranger et 800 nés en France. Devenus Français, ils ne sont plus étrangers mais ils font toujours partie, statistiquement, de la population immigrée. Qui peut devenir Français ?

1-Un individu né en France de parents étrangers peut devenir français automatiquement à sa majorité, s’il est resté en France entre l’âge de 13 et 18 ans.

2-Un individu né à l’étranger de parents étrangers peut devenir Français suite à une adoption par des parents français.

3-Un individu né à l’étranger de parents étrangers peut devenir Français par suite d’un mariage avec un conjoint français.

4-Un individu né à l’étranger de parents étrangers peut devenir Français en s’engageant dans l’armée française.

5-Un individu né à l’étranger de parents étrangers peut devenir Français s’il le demande aux autorités françaises au bout de cinq ans de présence effective en France.

Il faut dire que dans le cas du droit de sol, la durée de cinq ans d’attente avant d’être candidat à la nationalité française ne commence qu’en tenant compte de la date de la régularisation de l’individu par la Préfecture et non de la date d’arrivée effective sur le sol français. Il se trouve que certains immigrés vivent dans la clandestinité, les sans-papiers, parfois depuis plus d’une dizaine d’années. C’est le temps nécessaire à certains, afin de remplir les critères indispensables pour être régularisés, c’est-à-dire être autorisés par les autorités françaises à résider en France. Dans ce cas, l’expression utilisée est « avoir des papiers » : porte de sortie de la clandestinité et du labyrinthe, qui pour beaucoup a la forme d’un ‘’chemin de croix’’.

Mais, la procédure de la naturalisation peut être exigeante et longue car il faut prouver son attachement à la France à partir de plusieurs critères. En somme, une vraie enquête de police. Si l’individu est ‘’sans défaut,’’ l’Etat lui accorde le droit d'être / de devenir Français. Il cesse dès lors d’être étranger et devient citoyen français de plein droit. 

Durant cette phase, devenir Français est un choix et confère à l'individu déjà mature et conscient de sa démarche (exception faite pour des enfants adoptés), un sentiment d'appartenance à la communauté française.

C’est, forts de la connaissance de droits internationaux et des droits nationaux que les individus décident de devenir Français. Cela est loin d’être un cadeau de la République, n’en déplaise à certains, mais un droit inaliénable dans la mesure où ces étrangers remplissent les critères fixés par le droit international et le droit français.

Pour tous ceux qui deviennent Français par ce canal, la nécessité de se poser la question relative à l’identité nationale est urgente. D’abord, il s’agit de (renoncer ?) à l’ancienne identité. Pour cela, il faut y évoquer des raisons qui appuient cette démarche. Après, cela s’enchaîne une autre question : pourquoi devenir Français, pourquoi pas Anglais ou Belge… ?

Dans tous les cas, une fois devenu Français, une autre question survient : doit-on rester Français ? Les questions se suivent et se succèdent. Quelles sont les valeurs qu’on perd et quelles sont les valeurs qu’on gagne dans l’un ou l’autre cas ? Autrement dit, quelles sont les opportunités qui s’offrent ou qu’il faut saisir en tant que Français ? Les motivations sont multiples et variées selon les contextes.

Il ressort que les questions autour de l’identité nationale ne sont ni récentes ni choquantes pour ceux qui deviennent Français : elles sont au contraire permanentes.

Si donc ce débat étonne et choque au point d’attiser les passions et les tensions, c’est avant tout parmi les « Français aux corps traditionnels »37  et cela pour les deux raisons entre autres invoquées dans la première partie.

 

En somme, il y a des Français par héritage, ceux qui sont nés Français, indépendamment de leurs origines et ceux qui sont devenus Français, indépendamment de leurs origines. Être Français ou devenir Français ne confère pas plus de droits aux uns, que moins de droits aux autres. Les Droits de l'homme et du citoyen garantissent l'égalité en la matière.

L’individu devenu citoyen Français a les mêmes droits et les mêmes devoirs que tout autre Français. Dans un cas comme dans l’autre, il n’y a pas de Français inférieurs et de Français supérieurs. Cette vérité doit certainement choquer ceux qui considèrent toujours les non-Occidentaux (Africains, Asiatiques, Sud-Américains…) comme des étrangers et des immigrés au seul critère de leur différence. Pour ceux-là, même avec leurs cartes d’identité française, les non-Occidentaux resteraient des étrangers et des immigrés. En réfléchissant, j’en ai conclu que les esprits mettent du temps à évoluer. Par conséquent, on refuse de s’adapter, ce qui se traduit par l’exclusion des différences.

Il est urgent d’insister sur le fait qu’un étranger cesse d’être étranger dès l’acquisition de la citoyenneté française. La deuxième ambiguïté à lever porte sur le terme de droit de sang. Certains esprits rétrogrades seront tentés de comparer ce terme à toute connotation de couleur de peau ou toute affinité avec Vercingétorix ! Or, le sang français n’existe pas. On est Français, un point c’est tout.

 

II-3 : LE REFUS DE LA MIXITE COMME SIGNE EXTERIEUR

D’EXCLUSION

La mixité est une réponse imaginée par les hommes politiques afin d’éviter la « ghettoïsation»38 du pays. Il s’agit de donner une image de la France telle qu’elle apparaît au quotidien afin de la rendre acceptable et moins critiquable. A vrai dire, il s’agit (de faire croire) à tous que chacun à sa place dans la République, du moins en théorie. Mais, les faits sont têtus.

Par ailleurs nous savons que le changement de mentalité n’est pas imposé, mais voulu. C’est là où la France rétrograde de façon générale. Il suffit d’aller dans en Angleterre pour se rendre compte que les mentalités en France sont plus figées. Le refus de l’autre est caractérisé par son rejet. Certainement, c’est parmi les xénophobes qu’on trouve le plus grand nombre de gens qui n’ont jamais voyagé hors du territoire national. Ils refusent d’aller vers l’autre par peur de l’inconnu. Les racistes sont des citoyens du terroir par opposition au citoyen du Monde. Ces citoyens ethniques vivent par reflexe naturel, ce repli sur soi qui conduit à l’enfermement absolu. Point n’ait besoin de rappeler que l’enfermement absolu est plus dangereux que l’ouverture à l’autre. Dans ces conditions, le rejet de l’autre est le signe visible des esprits non évolués.

Enfin, prenons quelques exemples personnels pour illustrer ces propos. Quand je suis à Londres, c'est avec un réel plaisir que je salue des Français que j'y croise, par sentiment inavoué d'appartenance à une même communauté. Tout de suite, les conversations s'engagent parce qu'on se sent proche sans pourtant se connaître. Les mêmes Français, croisés en France, je ne les aurais sans doute pas salués spontanément ; eux non plus ne m’auraient pas salué sans difficulté. 

 Je ne fête le 14 juillet que lorsque je suis à l'étranger. La même fête en France, me laisse indifférent. Le drapeau français, en France, je ne le regarde presque pas. Et pourtant à l'étranger je prends le temps d’apprécier ses belles couleurs. Dans le même registre, je ne me rappelle pas avoir chanté La Marseillaise en France. Mais, quand je suis à l'étranger, il m'arrive de façon très volontaire de la chanter mais, aussi de l'apprécier, l'espace d'un séjour. Je pourrais multiplier des exemples.

Il ressort de cela un sentiment paradoxal qui se manifeste par mon appartenance et mon attachement à la France quand je suis hors de la métropole et un sentiment d'indifférence lorsque je suis en France. Cette indifférence peut s'expliquer par les regards de ceux qui se disent « vrais Français,» un regard de rejet à mon égard. Et mon inconscient, réagit par une indifférence totale à tout ce qui touche à la France en France. Ce sentiment est partagé par le Participant 9 : « Vivant à l’étranger depuis plusieurs années, je partage votre sentiment : on se sent beaucoup plus Français à l’étranger qu’en France.»

Ce sentiment peut aussi expliquer le fait que de nombreux jeunes Français « issus de l’immigration»39, s’expatrient à l’étranger, au départ pour trouver un simple stage, après, ils ne reviennent plus, car là-bas, ils ont des opportunités qu’ils n’auraient pas eues ici à cause de leurs origines. Le gros souci est que la France a investi énormément dans la formation de ces jeunes mais elle ne réalise aucun retour sur investissement. Qui perd ? Qui ga

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5 novembre 2010 5 05 /11 /novembre /2010 16:55

Photob 001Qui est Français ? Répondre à cette question permet de se déterminer et de s’orienter. Se déterminer par rapport à sa relation avec son pays. S’orienter dans la dynamique et l’idéal de la République c’est–à-dire s’intégrer et aspirer à la Nation française qui se dessine.

Ce débat devait aussi aider à répondre à une autre question : comment devient-on Français ou mieux par quel mécanisme suis-je devenu Français ? La deuxième question renferme des éléments nécessaires pour répondre à la première. Il faut souligner, qu’il s’agit avant tout d’une invitation à soi-même. Il s’agit de sa propre image telle qu’elle se dessine sur le miroir de la Nation. La question s’adresse d’abord à soi-même avant de s’orienter vers l’autre. C’est là que le bât blesse. Car, nous ne sommes pas tous en mesure de nous poser les mêmes questions. Et même si, par miracle,  nous y parvenions, nous n’aurions pas tous la même réponse. Se poser la question, bien plus y répondre,  nécessite un effort qui peut selon les cas engendrer biens des tourments. Ce qui arrive souvent chez les êtres très faibles d’esprit, même si tout le monde est pourvu du bon sens selon Descartes.

Il est évident qu’un nouveau-né ne s’interroge pas sur sa nationalité, son pays, sa famille et toute autre chose qu’il n’a pas choisie. Mais, une fois devenu adulte, rien ne le dispense de se poser les questions sur son identité. A mon avis, c’est le début de son acceptation, de son affirmation et de son existence. Surtout, il faut le dire, il n’est pas obligé de rester Français. Car, le droit international permet à quiconque le souhaitant, s’il en correspond aux critères, de prendre la nationalité du pays dans lequel il vit à condition, bien sûr, que ce pays reconnaisse le droit du sol. Il aurait été important que ce droit soit affiché sur la place publique, c’est-à-dire porté à la connaissance de tous.  Cela pourrait aider à comprendre certaines réalités qui dans certains cas dépassent le cadre français, car la France est signataire de plusieurs traités internationaux,[1] ce qui l’engage à les respecter. Par conséquent, si certains étrangers ont choisi la France comme terre d’exil, ce n’est pas parce que les autorités françaises étaient mieux disposées que les autres, c’est au contraire, parce que ces autorités sont obligées, j’ai envie de dire, condamnées, à le faire.

En 2010, certains ignorent encore que les traités internationaux reconnaissent et garantissent la mobilité des personnes, et que chacun a le droit de prendre la nationalité du pays dans lequel il réside, s'il le souhaite  et s'il correspond aux critères.

Etre Français, c’est croire aux valeurs de Liberté, d’Egalité et de Fraternité, acquises depuis 1789. Mais, le simple fait de croire aux valeurs de la République est largement insuffisant, il faut encore les défendre contre les nostalgiques d’un temps révolu. 

L’Egalité de tous les français en tout lieux et en tout temps est un héritage considérable de la Révolution, « la République des Egaux » selon les mots de G. Babeuf.[2] Ainsi, la remise en cause de ce principe, d’une manière ou d’autre, sera à l’origine de la fracture du pacte républicain. Par conséquent, on s’autoproclamant « Français de souche», par opposition au « Français de feuille » ou « Français de papier », on s’octroie sournoisement des privilèges sur la base de la « préférence nationale » chère à Le Pen qui se traduit dans ce cas : « préférence blanche».

Agir dans ce sens, c’est remettre à jour le principe d’inégalité de traitement, avec tous les risques qui en découlent chez les victimes. Mais, c’est aussi en finir avec les acquis de 1789, dans ce cas, les opprimés feront une nouvelle Révolution. Enfin, c’est mettre la Nation en périr, car une Nation ne tient que si tous ses fils partagent le même rêve.



[2]  Le Manifeste des Egaux, printemps an V (1797)



[1] Traités de l’O.N.U. relatifs aux réfugiés de guerre et d’asile politique par exemple

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