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  • : AFRIQUE-PAUVRETE-AVENIR
  • : Ce blog traite des causes endogènes et exogènes liées à la pauvreté de l'Afrique. Il fait par ailleurs un pont entre l'Afrique et la France: la françafrique.
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22 décembre 2014 1 22 /12 /décembre /2014 22:32

                          Comment sommes nous manipulés? Le cas de la guerre d'Irak 


Les 

                    Photob 001L’attaque du Word Trader Center le 11 Septembre 2001 par Al-Qaïda devait à tous les coups  pousser les Américains à attaquer l’Afghanistan, pays d’où sont venus les terroristes et, où se cache encore Ben Laden. Comment dans ce cas, Georges Bush s’est-il retrouvé en Irak ? Y avait-il un lien entre Al-Qaïda et Saddam Husein? Tous les gens serieux savent que les deux avaient des relations tendues. Comment dans ces conditions Bush a-t-il procédé pour vendre une guerre qu’il voulait bien avant les attentats du 11 Septembre ?

                    A l’origine, certains républicains avaient besoin de terminer le travail  commencé par Georges Bush père. En effet, durant son mandat, il avait engagé une guerre contre Saddam suite à l’invasion du Koweit par l’Irak.

                    Le retour des Républicains au pouvoir par le billet de Georges Bush Jr est une occasion longtemps rêvée pour  déclencher des hostilités. Il reste donc à trouver des alibis. Il faut trouver à tous les prix des motifs quitte à mentir l'opinion. Puis, vient le 11 Septembre. C'est le soulagement. En effet, il faut prouver que Saddam est impliqué dans cette attaque.

                    La CIA fut donc chargée de trouver des preuves qui l'impliqueraient. Mais hélas, aucun fait ni de près ni de loin ne lui fut reproché. Au contraire, Saddam était même sur le point de normaliser ses relations avec les USA car, lui comme eux venaient de se decouvrir un ennemi commun, Ben Laden. 

                    Et pourtant Bush tient à sa guerre. Il lui faut donc l’opinion publique. Pour cela, il faut monter l'opinion contre Saddam. Il s'agit de montrer qu'il chercherait à s'attaquer au peuple américain par le moyen d'une arme de destruction massive. Dans ce cas, il est plus dangereux que Ben Laden. Le discours est martelé dans les grands médias  matin et soir. La manipulation  gagne du terrain. Ainsi 70% de l’opinion publique américaine prise de panique devient favorable pour l’invasion de l’Irak.  Au fond, tout se passe comme si lors de l’attaque du Pearl Harbor par les Japonais en 1939, les USA avaient décidé d’attaquer l’Argentine.

                    Une fois l’opinion publique acquise à sa fausse cause, il reste à convaincre l’opinion internationale. On sait que le conseil de Sécurité ne va pas mordre à l’hameçon grâce à l’opposition farouche de la France. Mais peu importe, Bush la veut il lui faut sa guerre. Tony Blair soutien indéfectible de Bush va de son coté mentir les Britaniques afin de leur faire avaler la guerre de Bush.

                              Ainsi, en Mars 2003, la guerre est déclarée contre l’Irak. Une guerre de 10   ans et des milliers de  morts. Le pays n’est pas encore sorti du traumatisme. Pour Bush, grâce à la guerre il sera réélu  en 2004.

 

                               Voilà comment on  crée des événements afin de nous faire croire ce qu’ils ont envie de nous faire croire et ce n'est pas le dernier cas malheureusement.

L

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16 avril 2014 3 16 /04 /avril /2014 01:29

 

405 img1Faut-il dire que toutes les preuves l'attestent, les Africains une fois arrivés en Europe de -100 000 jusqu'à - 40 000 devaient s'adapter aux conditions climatiques. Par conséquent, durant 20 000 ans, ils perdent leur mélanine et blanchissent pour s"adapter aux nouvelles conditions de vie, dans un milieu froid. Les premières traces sont l'Homme de Grilmaldi, le premier africain, nègre arrivé sur le sol européen. Cette question largement démontrée par le Professeur Cheick Anta Diop est une vérité incontestée. Ainsi, l'Homme n'a qu'une origine, l'Afrique. En effet, le berceau de l'humanité est donc à situer en Afrique nègre, où pour la première fois furent inventées la civilisation, l'écriture, les mathématiques, la science politique, la science militaire, la science de la production et la science des affaires, le monothéisme. Tous les Grecs anciens ont reconnu aux noirs cette primauté sur le reste de l'humanité.  Ces batisseurs des pyramides aujourd'hui reconnu par l'Histoire après l'esclavage, la colonisation et le lavage de cerveaux sont à l'origine de la vérité scientifique dans toute sa grandeur, laquelle vérité qu'il faut réécrire après des siècles de falsification de l'Histoire, l'archéologie et la spiritualité africaine fortement liée à Kibangou et par la mère de l'Homme, Kimpa-Nvinta 

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7 janvier 2013 1 07 /01 /janvier /2013 01:45

Partons en Ethiopie à la recherche des vestiges du royaume mythique de l'amoureuse du Roi SALOMON c'est un voyage merveilleux, au coeur de l'Afrique orientale, s'est nouée une des plus belle histoires d'antiquité. Vers la fin du 1er millénaire avant notre ère, Salomon Roi d'Israël, fils de David, surnommé le "Sage parmi les hommes" succombe aux charmes de la reine de Saba!, une souveraine NOIRE très belle. De leur liaison naquit Ménélik, le père des falachas, les juifs Ethiopiens! Salomon confia a ce dernier le tabernacle contenant les tables de la loi. La fameuse arche d'alliance qui a inspirer tant d'aventuriers, d'André Malraux à indiana Jones. JE SUIS BELLE ET NOIRE,FILLE DE JERUSALEM , c'est ainsi que se présente la reine de SABA dans le cantique des cantiques Descendante d'un peuple africain qui contrôla les deux rives de la mer rouge avant d'être chassée par les populations Arabes,Makeda,Reine d'un Royaume situé entre les actuels Yemen et Ethiopie, décida de se rendre à la cour du roi SALOMON, en terre d'Israël. Alors que le grd maître régional était le Pharaon d'Egypte, elle aurait tenté de trouver un accord commercial avec la nouvelle puissance du croisant fertile. Elle tomba amoureuse du Roi SALOMON passa trois nuits avec le Roi des rois, de vingt ans son aîné, se convertit au judaïsme, et accoucha d'un fils. Des générations plus tard,vers le IVe siècle de notre ère, les descendants de Salomon et de la reine de Saba, adoptèrent le christianisme Byzantin, tout en conservant de très nombreuses attaches avec le Judaïsme. L'occident chrétien la veut Blanche la reine de saba sera toujours représentée sous les traits d'une femme blanche alors qu'elle était Africaine! pour Bâtir une Jérusalem sur leur terre Natale, les fils de Saba creusent des églises à même la roche

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15 octobre 2012 1 15 /10 /octobre /2012 18:34

Chapitre 15

La nuit a fait oublier l'orage. Voici à nouveau le soleil d'été, dès le matin.

L'ensemble des participants se lève à l'entrée du cardinal, qui regagne pour la dernière fois son estrade en prenant soin de ne pas trébucher - mais la marche a été très soigneusement réparée, ce qu'il ne sait pas.

Coup de claquoir: tous s'asseyent, même les Indiens, pour qui un banc a été mis en place.

Le comte Pittaluga, assez renfrogné, est toujours présent. Sans doute a-t-il décommandé la chasse.

Le cardinal, quand tout est calme, se relève soudainement. Coup de claquoir : les présents se relèvent. C'est debout qu'ils vont écouter la déclaration officielle, avec un effort de solennité.

Il commence par ces mots, sans même, ce matin, prendre le temps d'une prière :

- Mes chers frères, ma décision est prise. Comme je l'ai dit, je ne doute pas qu'elle sera confirmée par Sa Sainteté et par l'Église tout entière.

Les plumes des deux assesseurs ont repris la course sur le papier. Le cardinal hausse la voix pour dire ce que tous attendent :

- Les habitants des terres nouvelles, qu'on appelle les Indes, sont bien nés d'Adam et d'Ève, comme nous. Ils jouissent comme nous d'un esprit et d'une âme immortelle et ils ont été rachetés par le sang du Christ. Ils sont par conséquent notre prochain.

Un sentiment de joie paraît sur le visage de Las Casas. Il a été entendu. Il regarde Ladrada, son vieux compagnon, qui semble pour sa part au bord des larmes. Il regarde aussi les Indiens, à qui le franciscain tente de traduire à voix basse.

Le légat dit encore, sans se précipiter, pour que chaque mot soit lourd et clair :

- Ils doivent être traités avec la plus grande humanité et justice, car ils sont des hommes véritables. Cette décision, conforme à la tradition charitable de la tradition catholique, sera proclamée dans toutes les églises de l'Ancien et du Nouveau Monde.

Il ajoute, comme une simple formalité, que le Democrates alter du professeur Sépulvéda, qui fut le prétexte de la controverse, ne reçoit pas l'imprimatur. Il ne sera pas publié sur les territoires espagnols. Après quoi il se tait et regarde l'assistance avant de déclarer la dispute achevée.

Sépulvéda lève la main et se permet alors une dernière intervention :

- Éminence, pardonnez-moi, je respecte naturellement votre choix, mais avez-vous réellement examiné l'extrême importance de ces paroles ?

- Me soupçonnez-vous de légèreté ? dit le cardinal, qui semble étonné.

- Non, à coup sûr. Mais vous devez savoir, comme on l'a expliqué ici, que vous condamnez à la ruine tous les établissements espagnols.

- Qu'appelez-vous la ruine ?

- L'impossibilité de…de cultiver, de vivre décemment, répond le philosophe.

- N'avez-vous pas dit vous-même que le salut de l'âme prévalait sur tout autre but ?

- Certes, je l'ai dit.

- Voudriez-vous que ces hommes, demande le légat en montrant les colons, gagnent leur vie et perdent leur âme ? A quoi leur servirait la richesse ici-bas, si de l'autre côté ils devaient la payer dans les flammes qui ne s'éteignent pas ?

Sépulvéda ne trouve rien à dire. Ce piège où il est pris, il l'a tendu lui-même. Le cardinal l'interroge encore :

- Professeur, avez-vous encore quelque leçon à me délivrer ? Est-ce que je vous donne un instant, par exemple, l'impression de ne pas avoir réfléchi ?

- Certes non, Éminence.

- Croyez-vous que je n'ai pas mesuré ma charge, que je n'ai pas prié, pendant des nuits entières ? Croyez-vous que je ne me rende compte de tout ce que j'engage, qui ne sera plus jamais comme avant ? Croyez-vous un instant que Dieu aurait pu m'abandonner au moment de choisir parmi ses créatures ?

- C'était une simple remarque, dit Sépulvéda. je me la suis permise car je note autour de moi, comme vous sans doute, un embarras certain.

Sur ce point, le cardinal ne peut le contredire. Cet embarras, il le sent lui aussi, comme si la décision prise - finalement peu surprenante - laissait une insatisfaction. D'ailleurs, le ton quelque peu irrité sur lequel il vient de répondre à Sépulvéda montre que le prélat n'a pas l'âme sereine, parfaitement calmée, comme elle devrait être.

Tout à coup, la voix du supérieur, qui parlait avec les deux cavaliers, s'élève :

- Éminence !

Quittant les deux hommes, traversant une salle qui donne des signes de nervosité et où certains même discutent vivement, le supérieur s'approche du cardinal et lui parle à voix basse. Une idée vient d'apparaître, lui dit-il, envoyée par Dieu, au dernier moment. Elle pourrait tout arranger, tout apaiser, être acceptée par tous ceux qui sont là.

Le supérieur se rapproche encore et parle à voix basse à l'oreille du légat, qui l'écoute attentivement. Dans la salle, debout, tous le regardent. Un assez long moment.

Las Casas, qui avait commencé le rangement de ses papiers, s'arrête.

Quand le supérieur a fini, le cardinal réfléchit un instant, puis il hoche la tête et agite sa sonnette.

Tous se préparent à l'écouter.

Il réfléchit encore un instant dans le silence - choisissant avec soin ses mots -, puis il déclare :

- Si rien ne peut être enlevé à ce que je viens de dire, on commettrait cependant une grande erreur en pensant que l'Église ne tient aucun compte des intérêts légitimes de ses membres.

Las Casas dresse l'oreille. Il est soudainement inquiet.

- Nous sommes en effet très sensibles, poursuit le prélat, au coup porté à la colonisation. Nous comprenons bien tout le dommage qui peut s'ensuivre. Mais il existe peut-être une solution, que je viens de me rappeler.

Il cherche quelque peu ses mots, avant de continuer ainsi :

- S'il est clair que les Indiens sont nos frères en Jésus-Christ, doués d'une âme raisonnable comme nous, et capables de civilisation, en revanche il est bien vrai que les habitants des contrées africaines sont beaucoup plus proches de l'animal. Ces habitants sont noirs, très frustres, ils ignorent toute forme d'art et d'écriture, ils n'ont construit que quelques huttes… Aristote dirait que, comme le veut la nature de l'esclave, ils sont des êtres totalement privés de la partie délibérative de l'esprit, autrement dit de l'intelligence véritable. En effet, toute leur activité est physique, c'est certain, et depuis l'époque de Rome ils ont été soumis et domestiqués.

Ces considérations ne soulèvent dans la salle aucun étonnement marqué. Le légat ne fait qu'énoncer là quelques lieux communs, que tous sont prêts à accepter même si Las Casas et Ladrada montrent une inquiétude grandissante.

Le cardinal demande aux deux colons :

- Des Africains ont déjà fait la traversée ?

- Oui, Éminence, répond Ramon. Depuis les premiers temps de la conquête.

Certains - mais sans le formuler - peuvent être surpris de l'ignorance du légat. Peut-être, à Rome, n'en parle-t-on que rarement ? Ici, dans la péninsule, on sait bien qu'à plusieurs reprises, déjà, le roi d'Espagne a permis le transfert de milliers d'esclaves d'Afrique; quatre mille dès 1518, cinq autres milliers par la suite, et cela sans parler des transports clandestins. Le supérieur du couvent, à voix basse, rappelle tous ces faits au prélat, ou fait semblant de les lui rappeler. Quel jeu se joue ? On ne sait pas au juste. Le prélat s'enquiert :

- Ils s'adaptent vite au climat, j'imagine ?

- Ils sont même assez résistants, répond Ramon.

- Qui les expédie ?

- Au début, les Portugais surtout. Ils les capturent, les transportent, puis ils les revendent. Très cher d'ailleurs. Des Espagnols aussi s'y sont mis. Des Anglais...

- Ils acceptent leur condition ? Ils ne se révoltent pas ?

Personne ne se hasarde à répondre avec précision. Quelques moues, quelques haussements d'épaules légers. Incertitude, ou bien choix de se taire.

- Je ne peux évidemment que le suggérer, dit le cardinal, mais pourquoi ne pas les ramasser vous-mêmes, en nombre suffisant ? Vous auriez ainsi une main-d'œuvre assurément robuste, docile et encore moins dispendieuse. La mortalité des Indiens s'en verrait ainsi compensée. je suppose qu'en Afrique ça se trouve facilement ?

Leurs rois eux-mêmes les vendent, affirme alors le cavalier.

Le court silence qui suit est cette fois rompu par Sépulvéda :

- L'esclavage est une institution ancienne et salutaire, qui répond aux classifications de la nature et qui permet la préservation de la vie. Cela s'est maintes fois remarqué dans l'histoire. Les esclaves sont un réservoir de vie. Leur immense apport, constamment renouvelé, permet la sauvegarde de l'espèce humaine de catégorie supérieure, la seule qui compte aux yeux du Créateur. . Tous - sauf Las Casas et Ladrada - approuvent de la tête. Le phénomène naturel que vient d'évoquer le philosophe est bien connu. Il est ici indiscutable. Sauvons les meilleurs.

Sépulvéda demande alors :

- L'Église ne s'opposerait pas à ce type d'expéditions ?

- Pourquoi s'y opposerait-elle ? demande le prélat.

Il ajoute en se retournant vers le comte Pittaluga :

- Est-ce que la Couronne s'y oppose ? Bien au contraire. Quelle raison pourrait avoir l'Église ?

Sépulvéda n'a rien à répondre. Las Casas, à ce moment-là, intervient :

- Éminence, le roi jusqu'à maintenant n'a accordé que des autorisations particulières, non sans réticence et regret, pour subvenir au manque de bras. Si l'Église autorise officiellement cette opération, cela risque très rapidement de devenir un grand commerce. L'appétit de l'argent peut conduire à tous les abus.

- Et à des guerres, ajoute Sépulvéda lui-même. A des révolutions.

Même le philosophe paraît désemparé. Son inquiétude est évidente devant une idée imprévue. Une large dimension des événements lui échappe. Sur le moment, tout ce qu'il peut y entrevoir est sombre, hérissé de dangers, très vague.

Le légat s'adresse à Las Casas :

- A vous entendre, rien ne peut être pire que ce qui déjà se pratique. Vous-même, il me semble, vous avez eu un esclave noir ?

- Pendant peu de temps, Éminence, répond Las Casas. Et jamais je ne l'ai tenu pour un esclave.

- Vous étiez satisfait de son service ?

- Éminence...

Las Casas ne peut pas répondre. Il est pris d'embarras. La faute de sa vie - de laquelle personne, jusqu'à maintenant, n'a voulu parler - vient en un instant d'apparaître, produite par le légat lui-même. La situation, qu'il croyait gagnée, se retourne subitement en sa défaveur. Il se sent perdu, vacillant.

Et le cardinal insiste :

- N'avez-vous pas déclaré vous-même, si je me souviens bien, que c'était une très bonne solution ? Et que vous la recommandiez ? L'idée, même, ne venait-elle pas de vous, pour protéger vos chers frères indiens ?

L'attitude du dominicain paraît proche, à présent, de celle d'un coupable pressé jusqu'aux aveux.

- Je l'ai dit, oui, dans ma jeunesse. Et pour épargner les Indiens, oui, c'est vrai. Quel démon m'agita ce jour-là ? Je ne sais pas. Éminence, j'ai vite changé, comme nous changeons tous. J'ai passé la suite de ma vie à regretter ces mots, à me les reprocher, à me repentir. je n'en suis même confessé. J'ai cru, et je crois, que le paradis me sera peut-être fermé à cause de ces mots-là. Aujourd'hui encore j'ai honte de mes paroles et j'affirme au contraire...

- C'est bien, c'est bien, dit le cardinal, qui paraît soudain pressé, décidé à ne plus rien entendre.

Mais le dominicain veut achever :

- J'affirme que les Africains sont des hommes comme les autres ! Nous nous sommes trompés sur eux, depuis des siècles ! Ils sont des fils d'Adam ! Le Christ est mort tout aussi bien pour eux ! Ce serait une erreur grave, un péché mortel de..

Le cardinal saisit la sonnette et l'agite.

- Non, non ! Allons, c'est bien ! Frère Bartolomé, nous n'allons pas recommencer ! Nous ne sommes pas ici pour ça ! Allons !

Le cardinal se lève en disant ces mots, montrant bien que la controverse est terminée. Las Casas veut s'avancer, parler encore. Ladrada le retient par le bras. Le thème proposé à la controverse a été longuement traité. Une conclusion claire est apparue, le devoir de cette assemblée est accompli. Toute insistance, toute autre protestation serait inutile; peut-être même dangereuse.

Le cardinal se tourne vers l'un de ses assesseurs :

- Nous rajouterons un codicille. Préparez-moi une rédaction.

L'assesseur hoche la tête. Il a compris. Il est assez facile d'imaginer que la rédaction du codicille sera prudente. Quant aux raisons profondes du cardinal, personne n'ose ici les explorer, ni même les imaginer.

Il s'adresse à toute l'assistance :

- Au nom de Sa Sainteté, je vous remercie pour votre aide. Rendons grâce à Dieu d'avoir été parmi nous jusqu'au dernier moment.

Il lève son bras pour bénir.

- In nomine patris, et filii et spiritus sancti.

Tous se signent, et la tension s'évanouit.

Dernier coup de claquoir. Le cardinal descend de l'estrade, accompagné de ses assesseurs, et traverse la salle. Tous s'inclinent sur son passage. Il salue à droite et à gauche, de petits mouvements de tête. Il est vaguement souriant. Son rôle obscur vient de se terminer.

Quand il est sorti, les autres se forment en petits groupes qui commencent à bavarder, en se dirigeant vers la porte ouverte. On fait sortir les Indiens. Le franciscain leur dit quelques mots en nahuatl. Que vont-ils devenir ? Personne ne le sait.

Sépulvéda achève de ranger ses documents. Il incline sa tête en direction de Las Casas, saluant ainsi son adversaire victorieux. Mais le dominicain ne semble guère fier de sa victoire. Lui aussi, aidé par le vieux Ladrada, il range ses livres et ses papiers, qu'il laisse sur la table. Assez désemparé - aurait-il dû protester plus fort et plus longtemps ? - il se dirige à son tour vers la porte.

Il rencontre au passage le comte Pittaluga, qui lui cède le pas.

La grande salle se vide assez rapidement.

Bientôt, il ne reste que le jeune moine qui tient le claquoir, près de la porte. Il attend que tout le monde se soit retiré.

Quand il est seul, il va pour sortir lui aussi lorsqu'il entend un bruit. Il s'arrête sur le seuil et regarde.

L'ouvrier africain vient de rentrer dans la salle par une autre porte. Il tient un balai à la main. Les épaules courbées, le regard vers le sol, il s'approche du centre de la pièce et commence à balayer les débris du serpent à plumes.

On entend le bruit du balai. Une cloche se met à sonner, quelque part dans le monastère.

Personne n'a suivi la controverse avec plus d'attention que le jeune moine. Tout ce qui s'est dit l'a étonné, l'a effrayé, l'a souvent troublé. Et pour finir il reste là, sur le pas de la grande porte, le claquoir à la main. Il regarde l'Africain silencieux, qui balaie lentement les débris de l'idole.

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25 juillet 2012 3 25 /07 /juillet /2012 08:59

Kongo

Le royaume du KONGO existe au moins 200 ans avant l’arrivée des Portugais. Il est dirigé par le Mani Kongo (le Seigneur du Kongo).
 

 

l’habitat
La ville de Lovango

 

Région de l’Angola : le royaume de Ngola

 

. 8 provinces principales divisées en seigneureries

. Lovango : 39

. Llamba : 42

. Massingan : 12

. Cambamda : 60

. Embacco : autant

La province de Lovangiri au Congo comporte plus de 15 villes

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20 juillet 2012 5 20 /07 /juillet /2012 07:08

Photob 001La mort de Lumumba est une mort politique car il avait choisi le mauvais camp, celui des Russes contre les Occidentaux en pleine guerre froide.

En 1960, au moment des indépendances africaines, Lumumba est nommé premier ministre du Congo.  Ce pays, était baptisé par les Belges le coeur de l'obscurité. Pour y apporter la lumière, le roi belge employa des méthodes atroces contre les congolais sous le nom de la civilisation.

Mais, lorsque Kasavuvu gagne les élections, il devient le premier président congolais qui nomme Lumumba comme premier ministre.

Le jour de l'indépendance, le 30 juin 1960, Lumumba prononça un discours devenu célèbre contre la colonisation belge. Il signa son arrêt de mort du point de vue des Belges et des Américains car, il faut dire que les Belges n'avaient nullement  l'intention de quitter le Congo belge.

Mais le 9 juillet, la province de Katanga fait cécéssion sous la couverture des Belges. Les Belges, pricipaux acheteurs des matières premières de Katanga versent dès lors les fonds n'ont plus à Léopoldville mais à Katanga. C'est le début de la guerre civile qui prend son empleur le 10 juillet.  

Pour tenter de contrôler la situation, le président et son premier ministre font appel aux troupes des Nations-Unies qui  malgré leur présence  sur le terrain ne prirent pas part pour le gouvernement. Lumumba decida de s'adresser aux Américains pour le défendre contre les Belges. Le premier ministre de la juncle, selon les Américains, fut déçu et se tourna vers les Russes. C'est l'apogée de la provocation contre les Occidentaux.  Dès lors, il devenait un danger pour le monde.

 

Ce Lénine africain, sans se présenter communiste se disait nationaliste.  Mais, cela n'a pas calmer les Occidentaux de mettre en place une véritable opération visant à supprimer le monsieur à la moustache. Le président américain donna donc l'ordre pour tuer ce congolais de Lumumba par empoisonnement d'abord avec une patte dentifrice. 

C'est dans un deuxième temps que Mobutu sera la meilleur carte pour un putch. Ce chef d'Etat major nommé par Lumumba par le concours des Occidentaux devint remplacer ce Lénine.

 

Mais voyant le danger, il quitte la ville pour l'intérieur du pays. Dans son barque se trouvait aussi ses poursuivants. Le fugitif réussi  à se refugier dans les locaux des Nations-Unies.39298996 lumumba300 (1)

 

Dès lors, l'armée congolaise se divisa entre les pro Lumumba et les pro Mobutu. Il s'en est suivi une mutinérie. Pour assurer sa sécurité, disaient les Occidentaux, un avion lui fut envoyé afin de déplacer le prisonnier vers un lieu où il sera en sécurité. L'avion se dirigea vers Katanga entre les mains de son meilleurs ennemi Thombé.  

 

" Satan" était donc entre les mains du "juif" à Elysabethville.  Les troupes de L'ONU étaient interdites d'intervenir. De leur côté, les Occidentaux ont mis leurs officiers à la disposition de Thombé. Le lieux d'exécution une fois choisi, Lumumba fut conduit dans la fôret afin d'être exécuté. Après avoir refusé de faire sa dernière prière, il fut exécuté avec ses deux compagnons par les deux officiers belges sous assistance de Thombé.

 

Ma fille, c'est l'histoire de la mort de Lumumba telle que ton père la connue. Mais, elle ne sera connue  que dix ans plus tard sans que ses meurtriers soient traduits devant la justice car, entre temps, le Léopard avait reçu la mission du diable, qon frère de  livrer le pays aux Occidentaux. 

 

Mobutu est parti aux pays de mpemba, suivi par Kabila père, mais les paroles de Lumumba écrites en prison raisonnent encore dans la tête des nationalistes africains:  mes enfants... l'avenir du Congo sera beau.  

 

 

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28 mars 2012 3 28 /03 /mars /2012 12:41

Photob 001L'empire fut dirigé par mwene « le seigneur ». Cette étymologie vient conforter la légende de la fondation de l’empire : dans la première
moitié du XVe siècle, un prince du Zimbabwe nommé Nyatsimba Mutota aurait été envové au nord du royaume pour y
chercher de nouvelles mines de sel. Il aurait fait la conquête de ces terres qui appartenaient aux Shonas et aurait créé
sa capitale, Zvongambe, sur les rives du Zambèze. Il devient donc le « Mwene Mutapa ».
Le successeur de Mutota, Matope, aurait fait la conquête des terres jusqu’à l’océan indien, soumettant les autres
royaumes Shona : le Maniyka, le Kiteve et le Madanda. Le Monomotapa est donc un empire composé d’une métropole
directement dirigée par l’empereur et de royaumes tributaires, qui conservent chacun leur roi et leurs traditions. Par
contre, le commerce extérieur est entièrement contrôlé par le Mwenemutapa, sous peine de mort. A noter que le
Zimbabwe fait aussi partie de l’empire, mais n’est pas construit par le Monomotapa, qui ne fait que récupérer ces
constructions.


2) Un empire prospère
Le commerce de l’Ivoire, du cuivre et le l’or avec les arabes venus du Yémen, les Hindous et même les indonésiens
permet l’enrichissement de l’empire. Et cette richesse est même antérieure : Ibn Battuta relève en 1331, lors de sa
visite à Kilwa, l’importance du port de Sofala. Les découvertes archéologiques confirment l’existence d’un grand
commerce (verre syrien, faïence persane, céladon chinois). Le Monomotapa, protégé des convoitises par les basses
terres insalubres, les difficultés de navigation sur le Zambèze et le Limpopo et le secret bien gardé de l’emplacement
des mines, traite sur un pied d’égalité avec ces marchands. En témoigne la pénétration très lente de l’Islam dans
l’empire, qui conserve sa religion traditionnelle : animisme, culte des ancêtres et rôle primordial des Mkondoros,
médiums responsables du maintient de la prospérité et des traditions.


3) Les Portugais changent la donne
a) des débuts timides
Les côtes du Mozambique présentent plusieurs sites intéressants pour installer les relais nécessaires à la navigationimages.jpg
vers l’Inde. En 1516, des Portugais créent donc des comptoirs à Sofala et Kilwa, alors villes commerciales arabes
importantes. Loin de rester de simples bases de ravitaillement, ces villes attirent des colons avides de partir à la
découverte des mines du roi Salomon et de « cités d’or » que la Bible situe dans ces régions. Des aventuriers, les
« sertanejos », ne tardent pas à s’enfoncer à l’intérieur des terres. Marchands, ils deviennent aussi des conseillers et
des interprètes des rois Shonas. Les Portugais restent cependant dans une position d’infériorité par rapport au
Monomotapa. Les capitaines ou gouverneurs qui s’installent dans les comptoirs doivent payer à l’empereur une très
grosse somme d’argent, comme s’ils lui achetaient leur charge ou le droit de résider. Ils doivent également accepter
une taxe de 50% sur toute marchandise qui est importée dans l’empire. Pour finir, à intervalles réguliers, des Portugais
sont massacrés, de façon à leur rappeler la précarité de leur situation.


b) Une pression de plus en plus forte
Au XVI siècle, le Monomotapa devient une sorte de fantasme, visible sur les cartes éditées en Europe, qui exagèrent
grossièrement son importance en l’étendant de l’Angola au Mozambique. La pression portugaise s’accentue donc
fortement.
En 1561, Un missionnaire jésuite réussit à convertir le Mwenemtutapa. Face à la colère de marchands musulmans, le roi se ravise et fait exécuter le missionnaire. C’est là le prétexte rêvé d’une intervention portugaise. En 1568, plus de 1000 hommes, dirigés par Francesco Barreto, tentent de prendre le contrôle des mines d’or et des zones de chasse aux éléphants. Ils avancent jusqu’au haut Zambèze mais doivent se replier, suite aux maladies qui les déciment. En 1572, cependant, les Portugais contrôlent les plaines côtières. Ils sont désormais des intermédiaires obligés pour le commerce dont dépend la prospérité de l’empire. Ce dernier reste cependant puissant : le contrôle très rigoureux de la production aurifère par le Mwenemutapa ne permet pas non plus aux Portugais de se passer de lui.
En 1629, le Mwenemutapa se sent assez fort pour expulser les intrus. Il échoue et les Portugais le détrônent pour
installer à sa place un fantoche, Mavura Mkande Felipe. Il signe avec eux un traité qui lui permet de conserver une
indépendance de façade tout en vassalisant l’empire : les Portugais ont désormais la permission d’installer des
comptoirs fortifiés dans tout le royaume et d’accéder aux mines d’or…qu’ils s’obstinent à ne pas croire épuisées.
Le prestige du Mwenemutapa est sérieusement affecté par ce traité. Des successions difficiles permettent aux portugais de s’immiscer de plus en plus dans les affaires de l’empire en appuyant des factions rivales. Les royaumes tributaires cessent alors de payer et s’émancipent de plus en plus. La fin réelle de l’empire peut donc être placée en 1629, même s’il survit encore durant des siècles Il semble que le commerce des esclaves ait également joué un rôle dans le déclin du Monomotapa, qui se trouvait à la confluence des demandes arabes, perses, indiennes et européennes. Une fois les ressources en or épuisées, ce commerce a provoqué une nette baisse de la population dans le sud-est de l’Afrique.


c) Un déclin qui n’en finit pas
Au XVIIe siècle, l’empire s’effiloche peu à peu. Au sud du Monomotapa, la dynastie Rozwi crée le royaume Butwa. Cette
région tributaire de l’empire refuse alors de payer les taxes et commerce directement avec les Portugais. Non
seulement le Mwenemutapa se monte incapable de les châtier, mais il est en plus déposé par les Portugais en 1663.
Plus tard, en 1684, le Mwenemutapa Mukombe est battu à la bataille de Mahvugwe par le changamire (roi) Rozwi,
Dombo.
En 1692, à la mort du Mwenemutapa Mukombe, une énième guerre de succession oppose le candidat des portugais et celui des Rozwi. Après moult massacres, les Rozwi réussissent à prendre le contrôle des régions aurifères du Manyika.
Ils sont désormais plus puissants que le Mwenemutapa, au point d’imposer leur candidat au trône impérial en 1712.
L’empire recouvre un semblant d’indépendance en 1720, lorsque les préoccupations des Rozwi les portent plus au sud où l’installation des Hollandais commence à produire ses effets dévastateurs. La capitale est déplacée à Tete, dans la basse vallée du Zambèze où le Mwenemutapa se réfugie sous la protection des Portugais.
Une dernière guerre de succession en 1759 achève de ruiner l’empire. Le roi perd le titre de Mwenemutapa et se
contente de celui de Manbo (roi) du royaume de Karanga. Les portugais laissent survivre ces vestiges d’empire jusqu’en 1917. Dans une bataille, le dernier Mambo est tué et ne sera pas remplacé.

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28 mars 2012 3 28 /03 /mars /2012 12:38

Photob 001Le royaume Songhaï (ou Songhay) existe depuis le VIIe siècle autour de sa capitale Koukia, sur le Niger. Il semble avoir cherché longtemps à se forger une identité. Dirigé par la dynastie des Dia, il est vassal tour à tour du Ghana et du Mali.
Vers 1010, les rois du Songhaï se convertissent à l’Islam et déplacent leur capitale à Gao, sans doute pour mieux
profiter du commerce transsaharien et le détourner au détriment du Ghana. Au XIIIe siècle, ils tombent cependant sous
la coupe du Mali.
Ce n’est qu’au milieu du XIVe siècle, qu’un roi de Gao, Ali Kolon, profite des troubles de succession au Mali pour
accéder à l’indépendance. Il est le premier à prendre le titre de « Sunni » ou « Sonni » (roi). En 1400, les Songhaïs
osent attaquer et piller Niani, la capitale du Mali, tout en restant théoriquement leur vassal.
C’est finalement Sonni Ali Ber qui donne une indépendance réelle au royaume Songhaï en 1464. Il remplace les razzias par la conquête territoriale et crée un empire structuré par le Niger, dont l’organisation reprend celle du Mali.
Musulman, il prend cependant le contre-pieds des rois du Mali en s’appuyant sur l’animisme et en mettant l’Islam au
second plan, n’hésitant pas à combattre la ville de Tombouctou et à prendre Djenné pour mieux contrôler le commerce.
C’est sous son règne qu’ont lieu les premiers contacts avec les européens sur la côte Atlantique, en 1472.


2) L’apogée de l’empire
Arrivé sur le trône grâce à un coup d’Etat en 1493, Sarakollé Mohamed Touré (ou Askia Mohamed) adopte une politique
inverse et islamise le royaume brutalement. Après son pèlerinage à la Mecque, en 1496, il obtient au Caire le titre de
Calife du Soudan, qui légitime son pouvoir et ses conquêtes. Il fait donc du Songhay un champion de l’Islam et fonde
la dynastie des Askia (1493 – 1592). C’est sous son règne que l’empire atteint son apogée.
Malgré l’affichage d’une pureté islamique, le système de gouvernement mis en place par Askia Mohamed respecte
certaines traditions païennes se combinant avantageusement avec la Charia. L’Askia lance des Djihad contre les peuples animistes, mais reste le « père du peuple » et le garant de la fécondité. Il réduit les Mosis razziés en esclavage parce qu’ils ne sont pas musulmans, mais son peuple croit encore aux Hole (doubles), à l’animisme ( dieu du fleuve Harake Dikko, dieu de la foudre Dongo) et aux magiciens (Sonanke), en lutte permanente contre les sorciers (Tierke).
Le gouvernement semble néanmoins moderne, rationnel, avec un partage des compétences bien déterminé entresonghai_askia_tombeau.jpg
conseil, chancelier et différents ministres : Hi Koy (maitre de l’eau), Monjo (agriculture) et kalisa farma (finances).
L’empire est divisé en deux provinces (est et Ouest), dirigée chacune par un gouverneur, souvent un prince du sang.
Douze provinces plus petites ou des villes sont confiées à des gouverneurs (fari ou koy), à la tête d’une administration
efficace, militarisée. Les royaumes vassaux ou tributaires conservent une indépendance théorique, mais l’Askia impose toujours son candidat lors des successions. Askia Mohamed crée également une armée et une flotte permanente encadrée par des officiers professionnels. A l’inverse des rois du Ghana et du Mali, Askia Mohamed tente de dépasser la structure clanique traditionnelle en s’appuyant sur l’islam comme moteur d’unification, même avec les royaumes vassaux.
En ce début du Début du XVIe siècle, le commerce demeure l’activité la plus lucrative, Or et sel avant tout, même si la
traite des esclaves prend une place de plus en plus grande. Malgré des permanences, on constate deux grands
changements socio-économiques : La première différence par rapport aux deux empires antérieurs est le
développement d’une société urbaine stable, fondée sur le commerce et la religion musulmane. Les trois principales
villes de l’empire ont un rayonnement international : Tombouctou rassemble 80 000 habitants. C’est à la fois une ville
sainte (université Sankoré, 180 écoles coraniques spécialisées dans le droit malékite) et la capitale économique de
l’empire. Djenné (40 000 habitants) domine le commerce avec l’Afrique équatoriale alors que Gao (100 000 habitants),
la capitale politique, est plus orientée vers l’Egypte et l’Arabie. Ces villes cosmopolites où les Songhay sont très
minoritaires n’influencent néanmoins que très peu le monde rural qui s’islamise beaucoup plus lentement.
La seconde différence est l’importance croissante des européens, et notamment des Portugais, dans les échanges
commerciaux. Le fleuve Gambie devient donc une voie commerciale importante qui commence lentement à détourner
le trafic transsaharien.
Cette prospérité est menacée à partir de 1510 par les royaumes maghrébins qui craignent que la puissance du Songhaï ne débouche sur une mainmise de sa part sur les mines de sel du Sahara. Le commerce transsaharien est gêné par ces tensions, interrompues par la mort d’Askia Mohamed en 1528.


3) Le déclin et la disparition de l’empire
Après la mort d’Askia Mohamed, une guerre de succession affaiblit l’empire : A plusieurs reprises deux Askias
s’opposent. En outre, les chefs de l’armée rentrent en conflit avec la famille des Askias. Comme pour son lointain
prédécesseur le Ghana, c’est le contrôle des routes commerciales et des ressources du désert qui va provoquer la chute du Songhaï. L’empire entre en conflit ouvert avec les Saadiens (Souverains du Maroc) pour le contrôle des mines de sel du Sahara occidental. En 1591, suite à la défaite de ses armées face au sultan marocain Ahmed Al Mansur Saadi lors de la bataille de Tondibi (première utilisation massive d’armes à feu en Afrique Subsaharienne), l’empire Songhaï éclate en douze principautés. Dès lors, l’absence d’une autorité forte garante de la sécurité accélère le déclin du commerce transsaharien déjà concurrencé par les routes maritimes ouvertes par les européens.

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28 mars 2012 3 28 /03 /mars /2012 12:28

Photob 0011) l’origine du Ghana
Ce royaume aurait été fondé vers 770 par les Soninkés, un peuple animiste vivant à la lisière sud du Sahara depuis le
IVe siècle et maîtrisant la métallurgie. Il est mieux connu à partir de 734 quand les arabes entrent en contact avec ce
qu’ils nomment le « pays de l’or », unifié par la dynastie des Cissé Tounkara dont les rois se faisaient appeler « kaya
maghan » (roi de l’or). Le Ghana est aussi appelé empire Wagadu («ville des troupeaux » en Soninké). « Ghana » ou
« Gana » est donc à l’origine le nom que porte le souverain, qu’on peut traduire par « roi de l’or » « maître de l’or »,
ou encore « chef de guerre » selon les auteurs. L’apogée du royaume se place entre la fin du Xe et le début du XIe
siècle.
2) L’organisation du royaume
Ce royaume était organisé sous la forme d’une fédération dont la personne du roi assurait l’unité. Dans les provinces,
soit des gouverneurs représentaient le roi, soit les monarchies locales étaient laissées en place en échange d’otages et d’un tribut. Le « Ghana » était un roi presque absolu, mais les chroniqueurs arabes aiment à détailler des scènes « à la Saint Louis sous son chêne » qui montrent à la fois qu’il était proche de son peuple et juste : audiences quotidiennes, procès sous la forme d’ordalies…
Un système de taxes commerciales perfectionné était en place, ce qui permettait et justifiait à la fois l’existence d’une
administration nombreuse, appuyée par une armée efficace. Selon les sources, le Ghana pouvait mobiliser 200 000
fantassins, dont 40 000 archers. La maîtrise du fer et de la cavalerie est aussi soulignée. L’organisation de cette armée fait un peu penser au système féodal : pas ou peu d’armée permanente, mais des troupes levées dans les provinces en cas de besoin.
En matière de religion et de culture, il semble que les rois du Ghana appréciaient de jouer sur les deux tableaux de
l’animisme (récit de Ouagadou-Bida, le serpent sacré qui apporte la prospérité) et de l’Islam. Leur royaume était donc
mixte à partir du VIIIe siècle comme le montre l’organisation de la capitale, Kumbi Saleh (au sud de l’actuelle
Mauritanie). Cette agglomération de 20 000 habitants était formée de deux villes séparées de quelques kilomètres :
l’une pour les musulmans, l’autre pour les animistes, où résidait le roi…musulman. Cette coexistence semble avoir été pacifique. Pas de trace de dhimma ou de conflits interreligieux.
Autre caractéristique originale pour un royaume en théorie musulman : les coutumes funéraires et successorales : Le
roi défunt aurait été enterré dans une case remplie d’objets usuels et de quelques serviteurs vivants ( ?) recouverte de
terre jusqu’à former un tertre. En outre, les dynasties étaient matrilinéaires : la coutume voulait que ce soit le fils de la
soeur du roi qui hérite du trône.


3) une richesse légendaire
La prospérité du Ghana était fondée sur deux ressources :
- le royaume contrôlait la route vers les régions aurifères du Bambouk et du Tekrour et faisait figure d’eldorado pour
les arabes et berbères. Tous les voyageurs et les géographes arabes insistent lourdement sur l’or : « Une terre où l’or
brillait comme des plantes dans le sable, ou comme des carottes cueillies au soleil », « …le roi du Ghana, qui est
l’homme le plus riche du monde par son or. », « …Quand il siégeait devant les gens, [le roi] posait devant lui une cape
décorée d’or. […] la cour se tenait dans un pavillon en forme de dôme, autour duquel se trouvaient dix chevaux
recouverts d’or. […] Des chiens, d’un fin pedigree, gardaient les portes de la cour, portant des colliers d’or et d’argent.
[…] dans la cour, il y avait un pilier en or, auquel il attachait son cheval. » D’autres encore insistent sur les cordes en
soie qui entravaient ses milliers de chevaux, ou sur leur harnachement en or. Il semble même que les rois du Ghana
aient établi des lois pour éviter toute surproduction/dévaluation de l’or, mais sur ce sujet les sources sont vagues :
certains parlent d’une répartition des trouvailles : pépites pour le roi, poussières pour ses sujets.
Apparemment, le royaume n’avait pas le contrôle direct des mines d’or qui appartenaient à un autre peuple, les
Wangara. Cependant il dominait le commerce en contrôlant les débouchés. C’est par exemple le Ghana qui avait le
pouvoir déterminant de définir le poids du lingot d’or.
- Deuxième source de richesse, le commerce transsaharien. Il permettait l’échange d’or, d’esclaves, d’ivoire, de plûmes d’autruche venues d’Afrique subsaharienne contre du cuivre, du sel, des chevaux, des livres, du tissu et des dattes venues du Maghreb. Il semble qu’au moins aux débuts, ce commerce ait été pratiqué sous la forme du commerce silencieux, sans contact direct entre les populations.

 

4) le déclin du Ghana
Les sources insistent sur les relations « compliquées » que le Ghana entretenait avec les Berbères sahariens. La plupart du temps ces relations étaient pacifiques, avant tout commerciales : des Berbères étaient même sujets du Ghana. Le point de friction récurrent entre les deux partenaires semble avoir été la ville commerciale d’Aoudaghost. Cette ville symbolise la tentation des deux parties de contrôler les ressources de l’autre à leur source pour se passer de son intermédiaire.
En 990, Adouaghost passe brièvement sous le contrôle des berbères unifiés par un dénommé Tilutane. Il semble
même qu’un roi du Ghana ait été assassiné à cette occasion. La ville est vite reprise, mais en 1054, les berbères unifiés par le mouvement almoravide d’Ibn Yasin la reprennent, avant de pousser en 1076 jusqu’à Kumbi Saleh, qu’ils
détruisent ( le massacre de ses habitants reste semble-t-il un enjeu mémoriel important encore de nos jours). A cette
date, les Almoravides contrôlent donc seul le commerce transsaharien. Le Ghana s’est replié vers le sud sans disparaître tout à fait : il retrouve son indépendance en 1087, quand le dernier chef Almoravide meurt.
La structure fédérale du Ghana ne résista cependant pas à ces revers de fortune : les provinces qui avaient profité des
guerres avec les berbères pour prendre leur indépendance (dont le Tekrour ou le Bambouk) refusèrent de retourner
dans le giron du Ghana. Des troubles durables génèrent le commerce. Une nouvelle route commerciale évitant le Ghana et aboutissant à Walata fut ouverte en 1224. Privé de ses ressources, le Ghana fut remplacé par le Sosso, puis annexéen 1241 par l’empire du Mali.
Il semble en outre que la surexploitation des forêts ait suscité une sécheresse durable, poussant les Soninkés à l’exil.
Cette sécheresse pourrait aussi correspondre à l’optimum climatique médiéval observé en Europe à cette période

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5 juillet 2011 2 05 /07 /juillet /2011 17:38

Photob 001L'année 1815 en Europe marque la fin de la domination napoléonienne.  Les Princes de retour  aux affaires réorganisent les frontières, abolissent les constitutions et limitent les libertés des peuples lors de la conférence de Vienne. 

Mais, les mouvements nationaux qui ont contesté l'occupation des troupes françaises se réveillent cette fois-ci pour réclamer la liberté et la constitution. Ainsi, en 1830, la Grèce et la Belgique deviennent des États indépendants. Ailleurs, la répression met fin aux soulèvements populaires.

 

En 1848, les contestations prennent la forme la plus évoluée des révoltes et se transforment en mouvements révolutionnaires qu'on nommera le " printemps des peuples". En effet, ce vaste mouvement contestataire né en France embrase une grande partie de l'Europe. En France, la monarchie constitutionnelle cède la place à la deuxième république. Dans la foulée de la liberté retrouvée, la France abolit l'esclavage.

 

Dans la majorité des Etats européens, des peuples luttent contre leurs rois. C'est le cas à Vénise, Florence, Rome, Naples, Viennes, Berlin, Budapest. Nombreux  d'entre eux obtiendront des libertés et des constitutions.  Certains mouvements connaîtront l'échec à cause de la répression militaire.

 

Toutefois, les sentiments nationaux suscitent chez les peuples soumis à une autorité étrangère l'idée de se libérer de cette emprise. C'est le cas dans les Balkans où les les peuples subissent la domination ottomane. C'est aussi le cas en Italie et en Allemagne où certains Etats sont dominés par l'Autriche. 

 

ItalieUnitePFLe cas de l'Italie est très édifiant. En effet, ce pays est morcelé en neufs états dont la Lombardie et la Vénétie sous la coupe autrichienne. Mais depuis la Révolution de 1848, les Italiens prennent conscience de leur appartenance à une seule nation qu'il faut réaliser à tous prix. 

 

Ainsi, le Roi de Piémont-Sardaigne, Victor Emmanuel II et son premier ministre Camille Benso, conte de Cavour rallient les patriotes afin de réaliser l'unification du pays. Pour y arriver, il faut faire la guerre contre l'Autriche. Les patriotes italiens le savent, la cause est perdue d'avance s'ils n'ont pas le soutient militaire de l'armée de Napoléon III.200px-Vittorio Emanuele II ritratto

 

Comme toutes les guerres, cette guerre coûtera chère. L'Italie devra payer un lourd prix à la France pour son intervention aux côtés des italiens.

En 1859, l'armée Franco- Piémontaise bat l'Autriche qui doit abandonner la Lombardie. En 1861, Victor Emmanuel II devient roi d'Italie. 

Mais, l'Etat de l'Eglise sous l'autorité du Pape voit dans cette unité une oeuvre des anti-catholiques.  Avec le soutien de Napoléon III qui refuse de voir le Pape sans Etat, l'Etat de l'Eglise résiste à intégrer l'Italie.

C'est en 1870 que la Vénétie et l'Etat de l'Eglise se rattachent à l'Italie. Rome devient la capitale du nouveau royaume. C'est aussi 1870 que l'unité italienne est achevée.

 

Mais à quel  prix ?

 

Pour réaliser cette unité, les Italiens ont concédé aux Français le conté de Nice et la Sovoie en guise de récompenses pour l'aide militaire que Napoléon III leur apporta contre l'Autriche. Depuis, ces peuples ont pris la nationalité française.  Aujourd'hui, plus d'un siècle et demi après, ils sont toujours Français, certainement pas français de souche, mais français tout court,  et fière de l'être. 

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