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  • : AFRIQUE-PAUVRETE-AVENIR
  • : Ce blog traite des causes endogènes et exogènes liées à la pauvreté de l'Afrique. Il fait par ailleurs un pont entre l'Afrique et la France: la françafrique.
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25 février 2011 5 25 /02 /février /2011 19:46

 

 

 

Photob 001II-5 : IDENTITE NATIONALE A LA CROISEE DES IMMIGRES

Il aurait été intéressant de parler de l’immigration des Gaulois considérés comme ancêtres des « Français traditionnels continentaux » : mais, je n’en ai pas les moyens. On sait du moins que, par stratégie de survie, ils viennent de quelque part avant de se fixer dans la Gaule. On sait aussi qu’ils sont de culture indo-européenne (Celtes). Ce que l’on sait aussi c’est qu’après leur défaite devant les Romains en 52 avant J-C, les Gaulois seront sous la domination romaine. Pour plusieurs raisons, et par effet de romanisation, certains devinrent citoyens romains. Ils porteront des noms romains et grecs, car certains Romains par effet d’hellénisation portaient des noms grecs. A la place du dieu Cernunnos,1 les Gaulois priaient les dieux romains et grecs. Je ne saurais dire s’ils étaient malheureux du fait de la (perte ?) de leur identité nationale. Il n’y a pas de doute que des unions étaient possibles et que des enfants en sont issus. Dès lors, l’existence des ‘’Gaulois purs’’ était remise en cause par effet du métissage. Et l’effondrement de l’empire romain entraînera le déclin des Gaulois. Il n’y a aucun doute que nombre d’entre eux, nés et grandis sous l’emprise romaine, ne savaient plus rien de leur ancienne culture, car leur identité au contact de l’identité romaine n’a pas pu résister. De ce fait, leur identité était modifiée tout simplement. C’est la loi de toute identité, au contact d’une autre plus forte qu’elle.

Il faut attendre, l’arrivée des Francs, peuple germanique, un peuple étranger, (immigré) pour entamer des conquêtes en vue de la formation de la France actuelle. Il faudrait ajouter à cela, les invasions des Vikings, des Hongrois… entre le IXe et le Xe siècle. Ces peuples s’installèrent définitivement en France.

Je suis aussi certain que ces peuples étrangers, établis définitivement en France (le pays ne porte pas encore ce nom), prenaient des femmes parmi les Gallo-Romaines, et inversement.

Ainsi, de la romanisation à la germanisation durant plusieurs siècles de domination, il devenait de plus en plus rare de rencontrer des Gaulois culturellement homogènes. Au contact d’autres peuples différents, l’identité nationale gauloise devait, soit résister, soit se modifier, c’est-à-dire s’adapter, soit disparaître. Pour ma part, je pense qu’elle a subi des chocs très violents, par conséquent l’identité gauloise - culture et valeurs - devait se modifier c’est-à-dire que les Gaulois de façon volontaire ou involontaire, durent adopter des valeurs, des cultures, des noms des peuples étrangers, par stratégie d’adaptation et de survie. D’une culture homogène, leur culture devint hétérogène.

Mais ils ne sont pas nombreux au XXIe siècle ceux qui se réclament de la descendance des Francs, ainsi que d’autres peuples germaniques. Et si certains « jeunes Gaulois » étaient tout simplement descendants de Clovis ? Pourquoi cette volonté d’afficher Vercingétorix ? La raison soupçonnée est que Clovis n’était pas « Français de souche.» Et pourtant Vercingétorix non plus n’était pas «Français de souche.»

Et quel est l’héritage culturel des Gaulois ? Comment donc, l’identité (nationale) gauloise déjà affaiblie, pouvait-elle ressusciter au contact d’autres peuples, certainement plus puissants ? Il aura fallu un miracle.

Dans tous les cas, en 1789, la population française était déjà assez métissée du fait des différentes invasions et des apports des différents peuples, issus des différentes régions rattachées au territoire national. Je pense aussi que cela ne devait pas poser problème, du moins, n’ai-je pas vu un article mentionnant l’identité nationale en danger à cette époque de notre Histoire.

Ce que nous savons, c’est que des peuples différents vont continuer de venir en France avec leurs valeurs et leurs cultures, leurs différences, leurs beautés, leurs religions, leurs dieux, mais aussi leurs démons.

Vers 1900, arrivée des Belges

Vers 1920, arrivée des Polonais

Vers 1935, arrivée des Italiens

Vers 1935, arrivée des Espagnols

Vers 1950, arrivée des Maghrébins et des Africains

Vers 1970, arrivée des Asiatiques

Vers 1974, arrivée des portugais

Vers 1989, arrivée des ressortissants des pays de l’Est

 

Cette liste2 est loin d’être exhaustive. Mais, elle nous apprend que « les peuples ne sont presque jamais constitués d’après leur origine primitive »3, dans la mesure où, dans leurs contacts avec les autres, ils se modifient et changent volontairement ou involontairement.

Ainsi, la France de 1789 et celle d’aujourd’hui est une France métissée tant du point de vue territorial que du point de vue démographique. Les différentes vagues d’immigration depuis les Francs et les différents liens, rendent la notion « Français de souche » aléatoire et abusive.

Dans la majorité des cas, il s’agit des imposteurs qui nous prennent pour des faibles et voudraient nous faire croire que la France est à eux. Et, à supposer que ces propriétaires aient pu exister, ils oublient que les privilèges avaient été abolis depuis la nuit du 4 Août 1789. A compter de cette date, les terres de ce pays relevaient de propriétés exclusives de la Nation, donc du peuple. Le peuple, c’est la somme des Français dans notre unité complexe et notre complexité unie. C’est ce qui fait la particularité de notre pays.

 La France à ceci de particulier, très particulier : personne n'est pas plus Français que l’autre, même pas les Gaulois (nous l’avons montré). La nationalité française héritée de parents français ne trouve aucune justification dans la couleur de peau des uns ou des autres. La différence vient du fait qu'il y a des gens qui savent d'où ils sont venus, tandis que d'autres l’ignorent ou feignent de l’ignorer. Mais, l'ignorance n'est pas un prétexte pour prétendre être un « vrai Français ». Il s'agit d'une ignorance contre laquelle il faut lutter. Par ailleurs, c'est parmi ces imposteurs que l’on trouve le nombre le plus élevé de racistes qui ont la certitude que ce pays est à « eux » exclusivement. Ils voudraient empêcher les « autres » de participer à la vie de ce pays, ou tout simplement de l'aimer.  

Toute la question  se résume en l'appartenance et l'attachement à la France. Le débat teinté de xénophobie se résume à peu près à ceci : un Français  non conforme au « corps traditionnel »4 restera toujours un étranger et un immigré, même s’il fournit en tout lieux et en tout temps les preuves de sa « françalité».5 Pour y répondre, nos jeunes des banlieues, issus des deuxième, troisième et quatrième générations de l’immigration6 brandissent leurs cartes nationales d'identité. Mais la preuve étant trop insuffisante, ils chantent aussi, depuis peu, La Marseillaise7 qui devait faire la gloire des enfants de la Patrie. Mais, la gloire de la Patrie, comment y croire tant que persistent les barrières mentales et physiques des uns dressées contre les autres. Dans ces conditions, les « immigrés » et/ou les « étrangers » sont fatigués de croire, de rêver, d'aimer ce pays, les barricades sont trop hautes ; car aux yeux de nos imposteurs et de nos jeunes Gaulois, la douce France est en danger à cause de l’immigration. Ils veulent la nettoyer, la rendre propre, blanche. Pour y arriver, ils trient : à leur entendement, il y a de « vrais » et de « faux » Français, selon des critères qu’ils sont bien les seuls à maîtriser.  « Quand on naît con, on est con pour a vie, » disait Brassens.8

De tout temps, les Français non occidentaux sont condamnés à  justifier leur nationalité, car celle-ci choque encore certains compatriotes.

- Depuis quand es-tu Français ? 

- Pourquoi as-tu changé  de nationalité ?

- Pourquoi  es-tu venu en France ?9  Des questions trop basses et trop honteuses ne méritant que des réponses aussi basses.

En 2010, certains ignorent encore que les traités internationaux reconnaissent et garantissent la mobilité des personnes, et que chacun a le droit de prendre la nationalité du pays dans lequel il réside, s'il le souhaite  et s'il correspond aux critères.

Etre Français, c’est croire aux valeurs de Liberté, d’Egalité et de Fraternité, acquises depuis 1789. Mais, le simple fait de croire aux valeurs de la République est largement insuffisant, il faut encore les défendre contre les nostalgiques d’un temps révolu.

L’Egalité de tous les français en tout lieux et en tout temps est un héritage considérable de la Révolution, « la République des Egaux » selon les mots de G. Babeuf.10 Ainsi, la remise en cause de ce principe, d’une manière ou d’autre, sera à l’origine de la fracture du pacte républicain. Par conséquent, on s’autoproclamant « Français de souche», par opposition au « Français de feuille » ou « Français de papier », on s’octroie sournoisement des privilèges sur la base de la « préférence nationale » chère à Le Pen qui se traduit dans ce cas : « préférence blanche».

Agir dans ce sens, c’est remettre à jour le principe d’inégalité de traitement, avec tous les risques qui en découlent chez les victimes. Mais, c’est aussi en finir avec les acquis de 1789, dans ce cas, les opprimés feront une nouvelle Révolution. Enfin, c’est mettre la Nation en périr, car une Nation ne tient que si tous ses fils partagent le même rêve.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

1 dieu gaulois

 

2 Simon G.

 

3 Fustel de Coulanges

 

4 Même sens que Français de souche

 

5 Produire toutes les preuves de sa nationalité française, il s’agit d’un néologisme

 

6 Souvent, il s’agit des enfants qui ne connaissent rien du pays d’origine de leurs parents, grands parents ou arrières grands-parents. La France est leur seul cadre spatial et le français la seule langue héritée

 

7 Chant révolutionnaire composé à Strasbourg en Avril 1792 par Rouget de Lisle, devenu l’hymne national français

 

8 Musicien français

 

9 C’est la forme du questionnaire auquel il faut répondre à chaque contrôle de police. Le vouvoiement est très rare quand on s’adresse à un immigré ou supposé tel

 

10 Le Manifeste des Egaux, printemps an V (1797)

 

 

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25 février 2011 5 25 /02 /février /2011 19:42

 

 

Photob 001II-4 : IDENTITE  NATIONALE ENTRE OUVERTURE ET

SOUMISSION DU TERRITOIRE

Je n’ai pas l’intention de réécrire l’histoire de la France, je n’ai aucun talent pour cela. Bien que l’Histoire ne soit pas une science sacrée, les faits connus et éclairés par la lumière des historiens dans le cadre de notre Histoire de France sont plus importants que les parts d’ombres. C’est donc sur ces données historiques que je m’appuie, quand j’affirme que la France du XXIe siècle, considérée comme espace physique, est le résultat d’un long processus d’acquisition des terres continentales et extracontinentales.

En effet, la Gaule désigne le territoire occupé par les Gaulois qui ne correspond pas à la France actuelle. Il y a dans l’actuelle France, des terres qui n’appartenaient pas à la Gaule, notamment dans le Sud-Est. En revanche, il y a des terres gauloises qui nous ont échappé dans le Nord-Est.

En 52 avant J-C, les Gaulois perdent leur autonomie, car les Romains les intègrent dans leur empire, l’Empire romain.1 Les terres gauloises deviennent propriétés romaines jusqu’au déclin de l’empire sous le coup des invasions germaniques2, à partir du IVe siècle.

Il ressort de là qu’à partir du IVe siècle, les Gallo-Romains affaiblis par des siècles de domination romaine assistent impuissants à la répartition de la Gaule par les germaniques. L’ancien territoire gaulois est partagé entre trois principaux peuples étrangers : royaume des Burgondes dans la vallée du Rhône, royaume des Wisigoths en Aquitaine, royaume des Francs établis dans la région du Rhin. D’après les statistiques, Tous ces ‘’immigrés’’ ne représentaient pas plus de 5% de la population totale de la Gaule.

Seul Syagrius, chef gallo-romain résiste et gouverne l’étroit territoire que les Romains possédaient encore en Gaule, entre la Somme à la Loire.

Mais, en 486, grâce à la victoire de Clovis sur Syagrius à Soissons, le royaume des Francs s’étend jusqu’à la Loire, au détriment du royaume de Syagrius.3

Il est certain que Clovis, roi des Francs et son peuple, avaient séduit les Gallo-Romains par leur conversion au catholicisme,4 religion introduites par les troupes romaines. Grâce à ce lien, Clovis obtient leur soutien dans la conquête de l’Aquitaine contre les Wisigoths en 507.

Il est certain aussi que l’expansion du royaume des Francs s’est faite au détriment de la Gaule ; de la même façon l’affirmation de la puissance des Francs confirme l’affaiblissement des Gallo-Romains.

D’après l’histoire, les Mérovingiens, tous Francs, règnent jusqu’au VIIIe siècle en se faisant des guerres incessantes, soit pour protéger des terres du royaume, soit pour conquérir d’autres terres.  Ainsi, les frontières du royaume ont été souvent contestées, effacées, repoussées, avancées, etc.

Ces modifications territoriales s’accentuent avec les Carolingiens car en 843, l’unité royale formée par Charlemagne « s’est brisée, tirée au sort en trois morceaux… au lieu d’un royaume, il n’y a plus que des débris de royaume.» 5 Pour la première fois, le territoire qui correspond à peu près à la France actuelle est nommé Francie occidentale, c’est aussi à la même époque que les Vikings venus de la Scandinavie s’installent en Normandie. Dans tous les cas, la Francie occidentale ne résistera pas devant des multiples attaques de l’extérieur et les appétits des grands propriétaires, seigneurs de l’intérieur.

Ainsi, au XIe siècle, les rois sont de moins en moins puissants devant les seigneurs qui se repartissent des terres du royaume et s’octroient des pouvoirs dans leurs seigneuries.6 C’est l’époque de ‘’chacun sa France.’’ C’est dans cette perspective que les rois capétiens peu à peu agrandissent leur domaine en rachetant des terres, en épousant de riches héritières ou en faisant les guerres aux seigneurs7 et en confisquant des fiefs : ce fut le cas de la Normandie, fief du roi d’Angleterre. En 1204, le mot « Francia » désigne, pour la première fois, le territoire sur lequel s'exerce l'autorité du roi. Cette autorité se limite encore à celle qu'autorise le lien de vassalité et ne porte donc que sur les seigneurs, ce qui exclut leurs seigneuries, habitants y compris. Ceci témoigne toutefois de l’existence d'une autorité civile du roi par le biais d’une ‘’administration du territoire.’’

Au fil des siècles, cette autorité se renforce notamment avec la création d’une armée permanente au XIVe siècle. Ce qui permet aux différents rois de s’emparer des terres et de reconquérir progressivement le territoire, malgré l’influence encore présente des seigneurs. A la même époque, Paris devient capitale du royaume et joue le rôle de centre politique, économique, culturel et religieux.

Jusqu’au XVIe siècle, la France actuelle n’est pas constituée. En effet, certains territoires échappent encore au contrôle du roi. François Ier développe encore plus son autorité : il continue d’agrandir le domaine royal. Par ailleurs, il n’y a plus de grands seigneurs dans le royaume capables de résister au roi. Ainsi, grâce à l’article 111 de l’ordonnance de Villers-Cotterêts, François Ier impose le français dans les actes administratifs, afin de renforcer l’unité du royaume, au détriment des langues locales.

Au début du XVIIe siècle, la politique étrangère de la France commence à se substituer aux seules agressions militaires directes. Richelieu introduit la diplomatie comme moyen de régler les conflits entre royaumes en lieu et place de la guerre.

C’est à peu près dans ce contexte que la France de ‘’chacun sa France,’’ celle des privilégiés8, sera contrainte par le peuple et d’abolir les privilèges pour constituer la Nation, une et indivisible, dans laquelle tous deviennent égaux, « la République des Egaux.»9 La Révolution française de 1789 constitue donc l'acte de naissance de la Nation française, la France de tous et du peuple français en tant qu'acteur politique.

Il ne s'agit alors pourtant encore que de concepts théoriques. Ce sont les guerres napoléoniennes, et surtout les grandes guerres de 1870, 1914 et 1939 qui vont donner aux Français le sens de la Nation. Et ce sont les craintes et les peurs nées lors de la Guerre froide, de l’Union européenne (avec l’euro) et de la mondialisation mais aussi, l’espérance suscitée par les Trente glorieuses et la victoire des ‘’ bleus’’10, lors du mondial de 1998, qui ont cimenté ce sentiment national en un nationalisme.

Voyons avec le recul du temps, les dates importantes de la constitution progressive de la France. Des Francs dirigés par Clovis (considéré comme le fondateur de la France) à nos jours.

 

Quelques dates clefs:

En 843, le Traité de Verdun fixe les limites du Royaume

En 887, le rattachement de l’Ile de France

En 987, le rattachement de l’Orléanais

En 1101, le rattachement de Berry

En 1204, le rattachement de la Normandie

En 1204, le rattachement de la Touraine

En 1204, le rattachement du Poitou

En 1204, le rattachement de l’Anjou

En 1271, le rattachement du Languedoc

En 1284, Le rattachement de la Champagne

En 1261, le rattachement de Toulouse par héritage

En 1308, le rattachement de l’Angoumois

En 1312, le rattachement de Lyon

En 1349, le rattachement du Dauphiné

En 1371, le rattachement d’Aunis

En 1371, le rattachement de Saintonge

En 1453, le rattachement de la Gascogne

En 1453, le rattachement de la Guyenne

En 1477, le rattachement de la Bourgogne

En 1481, le rattachement du Maine

En 1481 le rattachement de la Picardie

En 1486, le rattachement de la Provence

En 1527, le rattachement de la Bourdonne

En 1527, le rattachement de l’Auvergne

En 1527, le rattachement de la Marche

En 1532, le rattachement de la Bretagne

En 1607, le rattachement du Comté de Foix

En 1607, le rattachement de la Navarre

En 1607, le rattachement du Limousin

En 1620, le rattachement du Béarn

En 1648, le rattachement de l’Alsace

En 1659, le rattachement de l’Artois

En 1659, le rattachement du Roussillon

En 1659, le rattachement du Nivernais

En 1668, le rattachement de Flandres

En 1678, le rattachement de la Franche-Comté

En 1766, le rattachement de la Lorraine

En 1768, le rattachement de la Corse

En 1791, le rattachement de Comtat -Venaissin

En 1860, le rattachement du Comté de Nice

En 1860, le rattachement de la Savoie

En 1870, La France perd l’Alsace et la Lorraine

En 1918, l’Alsace et la Lorraine sont rattachées à la France

En 1962, la France perd l’Algérie

 

Cette liste11, non exhaustive, permet de comprendre que la France dans sa forme actuelle est une suite d’acquisitions et de rattachements de terroirs. Ces différentes régions ne devenaient partie intégrante du royaume, de l’Empire ou de la République, qu’à la date de leur connexion à l’ensemble du pays. Pour illustrer cela, il suffit de prendre un exemple, entre autres, celui de la Savoie. La Savoie ainsi que ses habitants sont Français depuis 1860, donc après la Révolution. Dans ce cas, l’expression «Français de souche » est employée de façon abusive. Il en ressort que la connaissance des faits historiques est capitale pour dater l’appartenance des uns et des autres à la France. Dans tous les cas, il ne s’agit pas de mesurer le degré d’attachement aux valeurs de la République, il ne s’agit pas de conclure que la Savoie ou ses habitants sont moins Français que l’Orléanais et ses habitants, Français depuis 987. Cette liste peut être utile aussi pour comprendre que la France n’est constituée que par la volonté des uns et des autres de vivre ensemble. Parfois cela s’est fait dans la terreur (guerres), souvent par consentement (mariage et héritage). C’est ce qui me permet d’affirmer que la France est une idée volontairement acceptée.

Par ailleurs, nous parlons de la France comme si l’Outre-Mer n’était plus française, n’en déplaise aux partisans de la France blanche, gréco-latine et catholique. La France traîne avec elle son lourd passé de pays esclavagiste. Et les DOM-TOM12 témoignent encore de ce passé pas tout à fait reculé.

Jusqu’à preuve du contraire la France comprend:13

La Guadeloupe, possession de la France depuis 1635

La Martinique, possession de la France depuis 1635

La Réunion, possession de la France depuis 1642

La Guyane, possession de la France depuis 1664

La Mayotte, possession de la France depuis 1842

La Nouvelle-Calédonie, possession depuis 1853-1866

La Polynésie française, possession de la France depuis 1642 et 1900

St-Pierre-et-Miquelon, possession de la France depuis 1553

La Guadeloupe, possession de la France depuis 1635

Wallis-et-Futuna, possessions de la France depuis 1842 et 1888

T.A.A.F.14 , possessions de la France de la fin du XVIIIe à 1843

Les Iles éparses de l’Océan indien, possession de la France depuis 1865

Atoll de Clipperton, possession de la France depuis 1858

 

La France d’aujourd’hui ne correspond pas à celle des Mérovingiens. Elle-même ne correspond pas à celle des Carolingiens. La France des Carolingiens, ne correspond pas non plus à celle des Capétiens. Elle-même ne correspond pas à celle de l’Empire français. Elle non plus ne correspond pas à la France de nos jours. La dernière modification date de 1962 avec le détachement de l’Algérie de la France. Ces multiples bouleversements ont à plusieurs reprises modifié l’espace géographique de la France. Ainsi, tantôt certains étaient Français, tantôt ils cessaient de l’être pour le redevenir, selon que la région était conquise et occupée par les uns ou les autres, la région d’Alsace à ce titre est un bel exemple.

1 Plutarque

 

2 Grégoire de Tours (1)

 

3 Grégoire de Tours (2)

 

4 Grégoire de Tours (1)

 

5 Florus

 

6 Raoul

 

7 Teulet

 

8 Duc d’Aiguillon voir bibliographie

 

9 Manifeste des Egaux, 1789

 

10 Equipe de France de football

 

11 Adoumié V. et Ivernel M.

 

12 Départements d’Outre-mer et Territoires d’Outre-mer

 

13 Didier Benjamin et Henry Godard voir bibliographie

 

14 Terres australes et antarctiques françaises

 

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25 février 2011 5 25 /02 /février /2011 05:20

Photob 001La Loufoulakari est le nom d'un cours d'eau qui traverse la région du Pool pour se jeter dans le grand fleuve congo (République du Congo). Mais, l'histoire de ce nom a plusieurs fois divisée ceux qui s'intéressent à la question.

 

Pour certains, le mot Loufoulafari serait d'origine téké comme le seraient les mots Djoué et Kinkala, deux autres rivières qui arrosent le Pool. Ils justifient leur thèse en s'appuyant sur  des recherches qui font des tékés les premiers habitants du Pool avant que ces derniers soient repoussés de façon pacifique vers le nord (actuel Plateau Batéké)  par les Koongo venus du Koongo dia ntotéla (actuel Angola).

 

Toutefois, le professeur Jean Nkounkou de l'Université de Brazzaville a une autre version sur la question. C'est au cours d'un entretien qu'il m'avait informé de ses récherches sur l'origine du mot Loufoulakari. D'après lui, le mot Loufoulakari  ne serait pas on mot téké contrairement à ce que pense la majorité.

 

 Bien au contraire, il serait un mot koongo qui a été mal retranscrit par les premiers européens venus dans le Pool. En effet, Loufoulakari viendrait d'un groupe de mots, YA FWUILA NKAADI, ou YA FWUILA NKAARI ce que nous pouvons traduire en français, lieu où s'arrête le commerce (lieu qui symbolise la mort du commerce). loufoulakari.jpg

 

 En effet, d'après les témoignages, les commerçants chargés de leurs produits devaient traverser ce fleuve au courant très prononcé. Et comme, le seul ''pont" qui existait était composé d'un assemblage de lianes qui souvent se brisaient provoquant le risque de chute de marchandises, généralement posées sur la tête, mais aussi, la noyade de quelques commerçants.

On note tout de même le nombre très limité de noyades humaines. Les plus fréquents, étaient les noyades des marchandises. De ce fait, les commerçants ne pouvaient plus se rendre au marché étant donné qu'ils venaient de perdre leurs biens et marchandises.

Ces chutes annoçaient  la fin du commerce.

La Loufoulakari est donc le nom donné à ce lieu qui causa la faillite des centaines de commerçants. 

 

Par ailleurs,  la Loufoulakari est bien connue par ses chutes de Loufoulakari où le grand résistant koongo Boueta Mbongo fut décapité et jeté à l'eau par les colonisateurs.

 

La Loufoulakari est devenue célèbre grâce  au chanteur congolais Youlou Mabiala dans sa chanson titrée  Loufoulakari ce qui a réveillé la curiosité des congolais et des étrangers pour ce lieu sauvagement touristique.

 

 

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29 janvier 2011 6 29 /01 /janvier /2011 09:37

L'Homo apparaît il y a 2,5 et 2 millions d'année sous différentes formes, un quinzaines connues de nos jours. Mais toutes les espèces sont éteintes sauf l'homo sapiens. D'où vient-il ? Comment a-t-il survécu ?

Il y a 40 000 années, l'Europe est peuplée du l'homme de Néandertal. Ils vivent autour du clan. Il maîtrise l'art. Il a le sens du religieux avec l'existence d'un au-delà. Il enterre ses morts en position repliée.400px-Carte Neandertaliens

 On a retrouvé les traces de cet homme  jusqu'au Moyen-Orient. Mais, il n'est pas allé plus loin.

Cet Hominidé a rencontré un autre venu d'Afrique, qui a bravé toutes les conditions naturelles pour poursuivre : c'est l'homo sapiens. Il n'est pas plus développé que le Néandertal et pourtant c'est lui qui sera l'ancêtre de l'homme actuel. Cet homme, cet africain; car c'est en Afrique qu'on a découvert le sapiens le plus ancien, est apparut partout où il y avait l'homo erectus.

La rencontre du Néandertal et du Sapiens devait bouleverser ces deux familles. Le Néandertal était fasciné par la beauté de cet inconnu venu d'Afrique. De la même façon, l'"Européen" séduisait par son art ( les plus anciens instruments de musique sont néandertal) et son sens spirituel. Les deux communautés ont cohabité sans la moindre menace d'une guerre et sans la moindre trace d'un lien conjugal. Les études actuelles basées sur l'A.D.N. des uns et des autres confirment que ces deux espèces sont différentes et qu'il n'y a pas eu de métissage sanguin.

Mais, il y a 25 000 ans, le Néandertal a disparu de la surface de la Terre. Même si les raisons de cette extinction demeurent inconnues, il y a sans doute une qui reste valable. Cet  "Européen" a été éliminé par la loi de la nature qui se débarrasse des espèces faibles au profit des fortes, c'est la sélection naturelle des espèces. Théorie développée par Darwin. Le Néandertal s'est éteint par ce qu'il n'avait pas les capacités de s'adapter à son environnement en pleine mutation. Cet hominidé est resté cloisonné dans son Europe natale pendant que l'Africain défiait la nature pour survivre. Dans tous les cas, ceux qui se replient, ne survivent jamais.

 

 250px-Neandertal vs Sapiens

 

    L'Africain: le Sapiens       Le Néandertal: l'Européen ancien

 

 Le Sapiens a conquit l'Asie, l'Europe, l'Amérique, l'Océanie et toutes les autres terres habitées. Partout, il s'est adapté. Il était né pour vivre. Cet aventurier, c'est nous, l'Homme moderne. Le Sapiens a hérité de la richesse culturelle du Néandertal. Mais, il a développé des modes de vie qui ont contribué à son évolution biologique, à l'évolution de sa conscience et à son évolution culturelle.

L'homme, cet africain a donné naissance à tous les hommes qui peuplent la Terre. Tous, nous  sommes de la même famille car nous avons 99,99% de ressemblances biologiques selon les récentes études sur l'A.D.N. humain. Nos différences relatives à la couleur de peau tiennent à 0,005% du 0,001% restant sur 99,99%. Autrement dit, nous sommes tous Africains.

Mais, combien de temps l'Homme, cet Africain restera t-il en vie  ? N'a-t-il pas programmé son auto extinction ? Toutes nos guerres motivées par  nos différences culturelles ( dans tous les sens qu'on donne à ce mot ) peuvent occasionner notre extinction. Notre modèle du développement, responsable de la destruction de notre environnement, responsable des millions des affamés n'est-il pas plus dangereux que tous les obstacles que nous avons franchis jusqu'à présent ?  

 

 Source: wikipedia, Arté

 

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5 novembre 2010 5 05 /11 /novembre /2010 17:32

Photob 001Durant la colonisation les Africains, les Noirs  pratiqueront des corvées et ils subiront les violences, l’humiliation, le mépris quotidien proche du bannissement, la christianisation ou islamisation à outrance. Mais le plus grave c’est le ‘’lavage de cerveau,’’ l’effacement identitaire qui entraîne la déchirure et la destruction morale et sociale de l’Etre africain. L’innommable fut commis, l’indicible, le broyage des Koongos et leur chosification. Les révoltés, inspirés par Kimpa Nvita sont capturés, ligotés parfois brûlés vifs ou disséqués, ce fut le cas de Mabiala Ma-Nganga. Ils moururent souvent en prison comme Bouéta Mbongo, André Matwua[1], Simon Kimbangu[2]. Les exécutions publiques se sont multipliées pour décourager toute remise en cause du système basé sur la suprématie de l’Eurpéen.

Et pour être plus humilié, le Nègre doit apprendre et répéter qu’il est un être inférieur dans l’ordre de la création (voir, par exemple, l’enfant maudit de Noé d’après la Bible hébraïque[3]). Et admettre à la même occasion que « la race blanche, est  la plus parfaite des races humaines. »[4] La théorie de la race supérieure, teintée de xénophobie a engendré Hitler qui à son tour a précipité le monde dans la guerre la plus effroyable de l’Histoire.  

Le comble a été poussé presque jusqu’à l’extrême, quand il a s'est agi d’établir une corrélation entre l’intelligence, la beauté et  la couleur de la peau. Quelle misère ! C’est le Blanc, seul, qui est intelligent et beau. Il y a encore des millions d'imbéciles qui pensent comme cela, et ils ont trouvé en face d’eux des Noirs assez faibles d’esprit pour blanchir leur peau.

Tant que l’on a conçu l’existence de races inférieures, il était indispensable de les civiliser. Les civilisateurs étaient ceux qui avaient reçu de la nature le don de rendre les autres plus ou moins humains. C’est le début de la politique de l’assimilation et de l'intégration telle qu'elle se pratique encore en France et dans d'autres pays autoproclamés "civilisés".



[1] Le Matswaniste était un groupe aux revendications politiques avant de devenir une religion

[2] Fondateur de la religion kimbanguiste

[3] Genèse 9, 26-27.  p 40

[4] G. Bruno

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29 septembre 2010 3 29 /09 /septembre /2010 14:28

 

Photob 001Les Koongos, habitants de l’Afrique centrale, sont répartis entre le sud-ouest de  la République démocratique du Congo, le sud du Congo-Brazzaville, l’Angola et le sud du Gabon. A cause de l’esclavage, les Koongos sont également présents en Jamaïque, en Haïti, au Brésil, à Cuba etc. Aujourd’hui, il est presque impossible d’estimer leur nombre.

Les Koongos pré-Diégo Cao, avant le XVe siècle, avaient un royaume alors à son apogée, dont l’organisation sociale et politique, et surtout le raffinement de la cour du roi, seduisirent les premiers Européens. Administrativement, ce royaume comptait six provinces avec un représentant du Ntinu Koongo, Nzinga Nkuvu à leur tête. On estime à plus de 2 500 000 km2 la superficie du royaume. En effet, la première pénétration portugaise  au royaume des Koongos remonte à 1482. La vie européenne allait s’introduire dans ce royaume et y subsister jusqu’en 1975, au moment où le Portugal se retirerait.

Quand on songe aux conséquences des contacts entre les Koongos et les Occidentaux dans leur ensemble on conclut que l’étoile du royaume a pâli à cause des souffrances que ces derniers ont infligées aux Africains. Ces souffrances sont responsables d’une crise vitale qui a précipité la décadence du royaume des Koongos en particulier, et de l’Afrique en général.  

A leur arrivée, les Portugais disaient que leurs actions étaient strictement humanitaires. Une mission humanitaire à cette époque consistait à « christianiser » au sens second du terme, c’est-à-dire, modifier radicalement l’Etre. Or, modifier radicalement l’être, c’est lui ôter toute son existence, son identité et en l’occurrence sa négritude.

Il en ressort très clairement que chez les Européens il y a eu la volonté manifeste d’occidentaliser l’Africain, de  l’intégrer dans la ‘’civilisation supérieure’’ en l’arrachant à la ‘’sauvagerie’’ dans laquelle il baignait. Pour arriver à leurs fins, la religion fut l’arme la plus efficace. Elle condamnait des valeurs chères au peuple Koongo tout en recommandant d’autres, qui le bannissaient. C’est ainsi qu’à partir  de 1491, il y eut des conversions en masse. Des centaines des Koongos furent tentés par la nouvelle religion des Européens. Le roi des Koongos, Nzinga Nkuvu fut baptisé et prit le nom de Ndo Nzuawu.

D’autres, par contre, seront sceptiques à la religion des Blancs ainsi qu’à leurs réelles intentions. Ils comprirent que le catholicisme aliène les Koongos en les détournant de leur identité pour une autre dont ils ne maîtrisent pas les données. Ils étaient sûrs que ces étrangers dépouillaient l’Africain de son identité, ce qui n’est pas différent de la négation de leur humanité.

Il y eu deux groupes d’hommes, deux conceptions, deux vissions du Monde : ceux qui acceptent les Occidentaux et deviennent catholiques, les ‘’collaborateurs’’ et ceux qui résistent et tiennent à leur ‘’identité nationale.’’ Ceux-là refusent tout mélange susceptible  de cautionner la supériorité des Européens sur les Africains.

Ces querelles relatives à l’identité fragilisent l’unité du royaume. Aujourd’hui, cette problématique est encore au centre de toutes les questions liées au développement du continent africain. Il faut dire que l’Afrique noire était  « mal partie » dès le premier contact avec l’Etranger. L’attitude ambiguë des uns et des autres face à cette question a creusé le fossé dans lequel l’Européen s’est introduit afin de mieux parvenir à ses fins : l’expropriation et la spoliation du continent africain. Ambiguë, telle fut aussi l’attitude de Nzinga Nkuvu qui malgré sa conversion, ne renonça pas à ses six femmes (soit une femme par province), ses croyances en Nzambi-a-mpungu et aux pouvoirs ancestraux. Les Occidentaux ne manqueront pas de lui reprocher son refus des valeurs véhiculées par le christianisme. Cette remarque  sera à l’origine d’un incident qui obligera le roi à les expulser hors du royaume avec le soutien de son  fils aîné, Mpanzu-a-Nzinga prétendant favori à la succession. Tous les Etrangers furent chassés du royaume. Tous trouveront l’asile dans la province dirigée par le fervent chrétien Mvemba Nzinga, baptisé Afonso 1er, deuxième fils du roi, en dépit du mécontentement de Nzinga Nkuvu.   

    En 1518, à la mort du Ntinu Nzinga, les Portugais assassinent le fils aîné hostile à toute forme de relations avec le Portugal. Mvemba Nzinga, largement influencé dès son enfance par le christianisme, devint roi. Ce complot renforça la division du royaume et l’affaiblissement des pouvoirs du Mani Koongo. Face à la menace des groupes opposés à l’Eglise catholique et à la présence missionnaires, Nvemba Nzinga  trouve protection parmi les prêtres commerçants qui deviennent de plus en plus nombreux à la cour du roi. Afonso 1er perd alors le contrôle du pouvoir et du vaste royaume au profit des missionnaires qui s’attribuent des postes importants au détriment des autochtones. Dès lors, le royaume était sous administration des étrangers.

C’est à cette époque que les Portugais imposent le christianisme au peuple Koongo. Au nom du christianisme, les Occidentaux détruisent les coutumes ancestrales : les enseignements divins transmis par des ancêtres depuis des siècles. Cette pratique met au jour leurs réelles intentions : détruire l’identité des Koongos en premier lieu et les « chosifier », et même les réduire au rang des bêtes. Ils s’acharnaient à faire des Africains ce qu’ils n’étaient pas. Ainsi, les Occidentaux se sont-ils octroyé le droit de disposer des Koongos et de leur liberté, de faire d’eux un objet de commerce, de les vendre. Tandis que d’autres Occidentaux Outre-Atlantique s’octroyaient aussi le droit de les acheter pour disposer d’eux et les réduire en esclavage : le commerce de la chair humaine prenait naissance.

Afonso 1er tentera de résister en écrivant au roi Jean III du Portugal pour lui demander de mettre fin à cette pratique. Il reçut une réponse cynique et les relations entre les deux royaumes s’envenimèrent. Tous les ingrédients étaient réunis pour que le commerce des Koongos vers les Amériques prenne de l’ampleur. Derrière un missionnaire qui était venu apprendre aux Africains qu’ils étaient tous frères en humanité pouvait se cacher un commerçant d’hommes, de la même façon que peut se cacher un pédophile derrière un prêtre. 

En somme, la christianisation et l’esclavage du peuple Koongo sont à l’origine de la dislocation du royaume. Mais, au-delà de ces deux aspects, il y a la question de l’identité, de l’ensemble des valeurs. Quand un peuple perd son identité, il devient manipulable et donc exploitable au gré du puissant. Et cela, les esclavagistes l’avaient compris. Les différents rois qui vont se succéder à Mbanza Koongo, tous catholiques, seront intronisés par des Occidentaux. Ce sont aussi les Occidentaux qui se chargent d’assurer leur sécurité, car au sein du royaume certains groupes ne tolèrent pas ces rois complices.

Le Koongo restera le plus important comptoir portugais. Les sujets koongos étaient très cotés sur le marché.  Au début, Mpinda  vendait entre 10 à 20000 hommes par an ; il faut ajouter à ceux-là les 5 à 10000  qui succombaient à la suite des maltraitances. Grâce à ce trafic qui viole tous les droits de l’homme, le Portugal va connaître un essor économique important, et ce succès attisera la convoitise des Français, Anglais et Hollandais.

Ainsi, en 1602, Mpinda fut attaqué par la flottille française. En 1606, les Hollandais essaient de s’y établir. Mais, les Portugais réussiront à repousser Français et Hollandais. Ils conserveront le monopole de la traite jusqu’à la fin du XVIIe siècle.

En 1648, le Portugal est en déclin, ainsi les Hollandais obtiennent-ils le droit de s’y installer et de pratiquer le trafic des Koongos après avoir rasé Mpinda. Ils seront suivis par les Anglais.

Fortement affaibli par la dépopulation, le royaume des Koongos se disloqua, chaque province sous tutelle portugaise, britannique, ou libre, devenant indépendante.

C’est dans ce contexte que l’impudence des Portugais a atteint un degré extrême en livrant la bataille d’Ambuila en 1665. En effet, les forces portugaises en provenance de l’actuelle Angola, c’est-à-dire des zones conquises, accompagnées des troupes soumises  furent en mesure de vaincre les forces du roi Antoine Ier, l’animiste, non soumis à l’Eglise catholique et à l’Occident. Cette bataille a fait des milliers de morts, à la suite d’une épuration des résistants au catholicisme. La tyrannie monstrueuse des esclavagistes venait de décimer le peu qui restait des défenseurs des valeurs Koongos.  Tous les polygames et tous les féticheurs ainsi que leurs enfants furent tout tués et leurs maisons incendiées. 1665 marque le pic de la violence et de la décadence du royaume. Le désarroi fut total jusqu’à l’arrivée des Français qui étendent leur influence vers Louango (actuelle Pointe-Noire) et Malemba. Cette bataille a réduit à un état de misère accablant qui a mis les Koongos dans l’incapacité de se relever. La cause de cette malheureuse position vient du non- respect de l’humanité et de l’identité des Africains.

Le début du XVIIIe siècle, sous le règne du roi Pedro IV, connaîtra une tentative de restauration du royaume grâce aux Antoniens. En effet, le retour des résistants, sur la scène politique du royaume répond au souci de rebâtir l’unité du royaume. Dona Béatrice connue sous le nom de Kimpa Nvita, âgée à peine de vingt ans, « entendit la voix de Saint Antoine » lui recommandant de rétablir le royaume ainsi que l’autorité du roi afin de sauver les Koongos du joug des étrangers. Ainsi, à partir de 1704, plus de 80 000 Koongos venus de toutes les provinces fédèrent autour d’elle à Mbanza Koongo longtemps déserté. Elle prêche sur l’identité des Koongos. Des milliers des personnes converties au catholicisme rejoignent son groupe. Pour la première fois depuis bien longtemps, le peuple, sans distinction de province, criait et acclamait, chantait et dansait, riait et pleurait  joyeusement. L’enthousiasme général les gagna. La foule scandait les cris de liberté. Kimpa Nvita était devenue une menace qui pouvait conduire à la chute de l’Eglise et mettre en péril la traite négrière.  Les Portugais sentant grandir la menace liée aux revendications identitaires des opposants, capturent Kimpa Nvita. Elle fut brûlée vive sur un bûcher le 2 juillet 1706. Mais, ses nombreux adeptes trouveront dans son action un motif de continuer le combat pour la libération de l’Africain. Dorénavant, confiant dans le soutient spirituel de Kimpa Nvita, ils lutteront pour briser l’ordre établit afin de redorer le blason terni de la négritude. A partir de 1706, les nouveaux esclaves Koongos – dans tous les lieux où ils sont vendus - se révoltent et revendiquent leur liberté. La question de la liberté des peuples s’associe avec force à celle de la reconnaissance de leurs valeurs et de leur dignité. Anisi, avec l'aide de Makandala et Toussain Louverture, les Koongos vendus en Haiti, infligéront à l'armée de Napoléon, la plus puissante à l'époque,  sa plus lourde défaite D'où la libération  du premier pays noir et la deuxième révolution  au Monde après la révolution américaine, en 1804. 

 

 

Bibliographie et annexes

Roi des Koongos

Ce qui compte pour son existence

Ensemble des valeurs culturelles et spirituelles propres aux Noirs

Celui qui vit en dehors des règles européennes

Qui signifie les Portugais sont chez eux

Titre d’un ouvrage de R. Dumont, l’Afrique noire est mal partie

Pour assurer l’égalité de traitement des provinces, le roi prenait une femme dans chacune  qui plaidait en faveur de sa province auprès du roi

Les Koongo croient en un Dieu unique avant l’arrivée du christianisme

Capitale du royaume que les Occidentaux nommeront San Salvador

Comptoir installé le long de l’embouchure Kongo

Province indépendante non contrôlé par les Blancs

Adeptes de Kimpa Nvita

Cette jeune dame dont les exploits rappellent ceux de J. D’Arc fut brûlée au XVIIe siècle par les Occidentaux à cause de sa rébellion. Son nom signifie « celle qui délivre des forces du mal » : la sorcellerie et les Blancs. Sa religion prêche le Jésus noir et les saints Kongos   

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3 mai 2010 1 03 /05 /mai /2010 15:43

         Photob 001 L'itinéraire de la betterave. La première référence à la famille des plantes appelée Beta se trouve dans la littérature grecque vers 420 av. J.C. Elles sont décrites comme étant "des plantes de potager aux divers usages" ; des variétés claires et foncées sont mentionnées.
La culture de la betterave s'est étendue en France et en Espagne, souvent dans les monastères, mais aussi dans les fermes. Au 15ème siècle, la betterave était présente dans l'Europe entière. A l'origine, on cultivait la betterave pour ses feuilles, qui étaient probablement les "épinards" de cette époque. Plus tard, la racine est devenue un légume populaire, en particulier le type connu sous le nom de betterave rouge. En 1600, l'agronome français Olivier de Serres indiquait que "ce mets de choix donne du jus qui ressemble à du sucre lorsqu'il est cuit".
          A cette époque, personne n'avait prêté attention à la cause de ce phénomène. Découverte au goût de sucre. La première pierre blanche ayant marqué l'histoire du sucre européen fut la remarquable découverte d'un scientifique allemand nommé Andreas Margraaf. En 1747, il démontra que les cristaux sucrés obtenus à partir de la betterave étaient les mêmes que ceux de la canne à sucre.
En 1801, la première sucrerie industrielle était construite à Cunern, en Basse Silésie. Napoléon attiré par la douceur. Malgré la découverte de Margraaf, la canne à sucre restait la principale source de sucre au début du 19ème siècle. C'est le Blocus Continental qui devait donner une impulsion déterminante au sucre de betterave. Dès 1806, le sucre de canne avait pratiquement disparu des échoppes européennes. En 1811, des scientifiques français présentaient deux pains de sucre issus de la betterave. Napoléon fut si impressionné qu'il décréta que 32 000 hectares de terres devaient immédiatement être dédiés à la betterave et qu'il subventionna la construction de sucreries. Quarante sucreries virent ainsi le jour en quelques années, essentiellement dans le nord de la France, mais aussi en Allemagne, en Autriche, en Russie et au Danemark. A la fin du Blocus Continental, le sucre de canne réapparut et plusieurs pays stoppèrent la production de betterave. Le gouvernement français, au contraire, soutint le développement de meilleures variétés et de meilleures techniques d'extraction. C'est ainsi que le sucre de betterave devint une culture rentable. La maîtrise du raffinage de la betterave sucrière ôta toute nécessité à l'esclavage dans les champs de canne à sucre à partir du début du XIXe siècle.
           140px-BLAKE10 Ainsi les esclavagistes français qui se repliaient   derrière des arguments économiques: sans l'esclavage, affirmaient-ils, la prospérité de la France ainsi que sa position dans le concert des nations serait mise en danger étaient contraint d'envisager la libération des noirs qui devenaient de moins en moins rentables comparés à la betterave. Il faut ajouter à cela la condamnation morale de l'esclavagisme qui se généralisa au XIXe siècle. Nous l'allons montrer, toutes ces condamnations à tous les niveaux, les révoltes d'esclaves (sauf pour les Etats-Unis face aux anglais et l'Haiti face à la France), les abolitions multiples  n'eurent pas d'effet tant que les intérêts économiques en jeu étaient importants et énormes. Les contrebandiers soutenus par des groupes puissants et même certains politiques qui avaient investi dans ce commerce, poursuivent clandestinement l'esclavage.   Par ailleurs, la colonisation doit être  comprise comme un substitut   à la traite des noirs. En effet, il devenait économiquement plus rentable d'exploiter les populations sur place d'où la formation des colonies.

Biard Abolition de l%27esclavage 1849


L'intensification des révoltes d'esclaves
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Le XVIIIe siècle se caractérise par une recrudescence des révoltes d'esclaves dont le nom des leaders connut une postérité importante dans toute l'Europe. Makandal, chef des insurgés de 1748 à Saint-Domingue, Orookono, leader des marrons de Surinam ou Moses Bom Saamp en Jamaïque sont autant de figures qui ont nourri le mythe du Spartacus dont Raynal se fit l'écho dans son Histoire philosophique et politique des établissemens & du commerce des européens dans les deux Indes.

Le point d'orgue de cette « chaîne des insurrections » constitue la révolution haïtienne (1791 à 1804), première révolution anti-esclavagiste du continent américain. Les noirs libres et les esclaves de la colonie française de Saint-Domingue se sont rebellés sous la direction de François Dominique Toussaint Louverture puis de Jean-Jacques Dessalines, tous deux anciens esclaves émancipés. La République d'Haïti, proclamée en 1804, devient alors le deuxième État indépendant du continent après les États-Unis.

Réaliste dans ses objectifs, elle vise non à abolir l'esclavage en tant que tel dans les colonies britanniques, mais à en tarir la source en mettant fin à la traite négrière dans le cadre du commerce triangulaire[13]. Cet « abolitionnisme pragmatique » ne détourne pas la société de son objectif ultime, à savoir abolir la condition d'esclave elle-même : elle espère simplement « qu'en tarissant l'esclavage à la source, on obligera les maîtres à mieux traiter leurs esclaves puis à les affranchir, afin de combler le déficit de main-d'œuvre provoqué par l'arrêt de la traite »[14].

Son action se manifeste par un travail de mobilisation de l'opinion publique britannique, doublé d'une action politique au sein même du Parlement. Elle multiplie à cet effet les campagnes de distribution de tracts, récolte les témoignages des esclaves et met en avant les atrocités commises à leur encontre. Elle s'appuie ainsi sur la publication du témoignage d'Olaudah Equiano, un ancien esclave calviniste connu sous le nom de baptême de Gustavus Vassa[15], un des rares livres de témoignage sur la traite vue du côté des Africains déportés[16]. La sensibilisation et la propagande trouve son aboutissement dans l'élaboration de pétitions qui sont régulièrement déposées devant les parlementaires de la Chambre des Communes et des Lords.

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William Wilberforce


Son principal relais au niveau parlementaire est William Wilberforce, un jeune député méthodiste qui s'est fait connaître par son implication dans la lutte contre le travail des enfants. Cependant, confronté à la violente opposition des planteurs, il n'obtient pas des Communes la loi d'abolition de la traite en 1788. L'autre personnalité marquante du mouvement est le quaker Thomas Clarkson qui joue un rôle de propagandiste efficace auprès de la population britannique : diffusion d'information, organisation de comités abolitionnistes locaux ou de conférences, et plus largement élaboration d'un argumentaire bien huilé. Pris comme modèle pendant un demi-siècle par tous les abolitionnistes d'Europe, ce bréviaire de l'anti-esclavagiste réunissait des considérations morales et religieuses à des arguments d'ordre économique : l'augmentation de la productivité attendue des affranchis rendraient l'abolition bénéfique d'un point de vue économique pour les planteurs[17].

Les campagnes pétitionnaires se multiplient dès lors fortement : en 1792, 500 pétitions réunissent 390 000 signatures[13]. En réaction à cette revendication, le Conseil privé de la Couronne diligente en 1788 une enquête sur les conditions de la traite. En 1796, sous l'impulsion de Wilberforce, la Chambre des communes vote l'abolition de la traite négrière, différée, du fait de l'opposition de la Chambre des Lords[13], au 23 février 1807 lorsque Wilberforce obtient un vote favorable des Communes à une large majorité[18].

L'interdiction de la traite obtenue pour la Grande-Bretagne, les abolitionnistes britanniques, menés par l' African Institution continuent leur travail de propagande pour étendre l'interdiction du commerce triangulaire à l'ensemble des nations.
                   L'État britannique se fait désormais champion de la lutte contre la traite. Il obtient le 8 février 1815 au congrès de Vienne que les belligérants approuvent une « déclaration sur l'abolition de la traite des Nègres », contraignant ainsi Louis XVIII à intégrer cette interdiction au droit français, « malgré l'opposition persistante des armateurs qui continuaient la traite clandestinement »[19]. Le zèle britannique était d'autant plus important que la chasse aux bateaux négriers dans laquelle était engagée la Royal Navy lui permettait de s'assurer plus facilement des points d'appuis sur la côte africaine[20].

En 1823, la création de la Society for the Mitigation and Gradual Abolition of Slavery, plus connue sous le nom d' Anti-slavery society, marque le passage vers la revendication de l'abolition graduelle de l'esclavage[17]. Ce parti pris d'une abolition progressive s'appuie sur la conviction largement répandue, même au sein du mouvement anti-esclavagiste, que les esclaves doivent être préparés à la liberté, notamment par l'apprentissage des principes élémentaires la chrétienté. Elle entend aussi, dans une perspective cette fois plus stratégique, se rallier la part des élites économiques la plus réticente, en laissant la possibilité aux planteurs d'obtenir une période transitoire vers l'organisation du travail libre des esclaves. Après le retrait de Wilberforce en 1825, Thomas Fowell Buxton est le principal défenseur de cette position au Parlement[17].

En 1833, le flot des pétitions réclamant l'abolition de l'esclavage devient particulièrement spectaculaire : le gouvernement en reçoit cette année-là plus de 5000 réunissant au total plus d'un million et demi de signatures[21]. Le 28 août 1833, le roi Guillaume IV sanctionne l'abolition bill voté par le Parlement britannique[17]. Le texte prévoit une abolition graduelle : un délai de sept ans est accordé pour les esclaves des plantations et de cinq ans pour les esclaves domestiques ou urbains. Elle comporte aussi une clause d'indemnisation des propriétaires. Le 1er janvier 1838, l’émancipation des deux catégories d'esclaves, urbains et agricoles, est proclamée, avant l'échéance prévue par le texte de 1833 pour les esclaves des plantations.

Comme après l'abolition de la traite, l'élan des abolitionnistes britanniques n'est pas brisé par l'obtention d'une législation nationale. La British and foreign anti-slavery society succède en 1839 à l'Anti-slavery society : elle joue un rôle d'expertise, envoyant des émissaires dans le monde entier pour vérifier les conditions d'application des décrets anti-esclavagistes et informer le Parlement britannique des persistances de la traite illégale. Elle tient aussi une place prépondérante au sein du mouvement anti-esclavagiste international, participant même au financement de sociétés étrangères comparables, notamment en France[22].

Le rétablissement napoléonien [modifier]

Par la loi du 20 mai 1802, Napoléon maintient l'esclavage dans les territoires restitués comme la Martinique à la suite du traité d’Amiens. La loi de 1802, si elle ne prévoit pas le rétablissement de l'esclavage dans toutes les colonies françaises, laisse à travers son article IV toute latitude au gouvernement pour légiférer en faveur de son rétablissement général.

En Guadeloupe, en mai 1802, une partie des soldats de couleur se rebelle. L'insurrection est écrasée. On estime que près de 4 000 personnes ont été tuées entre mai et décembre 1802, dont un millier de soldats réguliers[26]. L'esclavage est progressivement rétabli. Le 17 juillet 1802, Richepance publie un arrêté qui refuse aux gens de couleur de porter le titre de citoyens[27], qui replace les cultivateurs dans une servitude complète et qui supprime les salaires aux cultivateurs[28]. Par contre, l'arrêté consulaire du 16 juillet 1802 n'a jamais été publié[29]. Le rétablissement légal de l'esclavage est publié le 14 mai 1803. Le 26 mai 1803, la Guadeloupe revient au régime antérieur à 1789[30].

En Guyane, Victor Hugues rétablit l'esclavage par le règlement général du 25 avril 1803.

Napoléon Ier, de retour de l'île d'Elbe lors des Cent-Jours, décrète l'abolition de la traite négrière pour se concilier la Grande-Bretagne[31]. Sa décision sera confirmée par le traité de Paris le 20 novembre 1815 et par une ordonnance de Louis XVIII le 8 janvier 1817[31]. Mais la traite de contrebande se poursuit malgré les sanctions prévues.

L'abolition révolutionnaire [modifier]

En France, l'article « traite des nègres » de L’Encyclopédie rédigé en 1766 par Louis de Jaucourt condamne l'esclavage et la traite : « Cet achat de nègres, pour les réduire en esclavage, est un négoce qui viole la religion, la morale, les lois naturelles, et tous les droits de la nature humaine. »

Plusieurs mesures visant à l'abolition de l'esclavage sont prises sous la Monarchie de Juillet : par exemple, les esclaves reçoivent un état civil en 1839[31]. ; l'esclavage est supprimé à Mayotte en 1843[32].

Victor Schoelcher, nommé dans le Gouvernement provisoire de 1848 sous-secrétaire d'État à la Marine et aux Colonies par le ministre François Arago, contribue à faire adopter le décret sur l'abolition de l'esclavage dans les Colonies. Le Décret d'abolition du 27 avril, signé par tous les membres du gouvernement paraît au Moniteur, le 5 mars. 250 000 esclaves des colonies françaises doivent être émancipés[33].

Aux États-Unis [modifier]

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Texte de Benjamin Franklin en faveur de l'abolition de l'esclavage


Les premiers abolitionnistes américains se trouvent d'abord dans les sociétés Quakers de Pennsylvanie : dès 1688, ils rédigent et publient la Protestation de Germantown qui proteste contre l'esclavage[45]. En 1759, les Quakers pennsylvaniens s'interdisent toutes pratiques esclavagistes[46]. En 1761, la colonie lève une taxe sur tout esclave importé à l'intérieur de ses limites[45]. En 1767, le livre d'Anthony Benezet connaît un certain succès jusqu'en Angleterre.

Dans les années 1770, la Société d’émancipation des Noirs libres et illégalement réduits à la servilité est fondée à Philadelphie[47]. Pendant la Révolution américaine, plusieurs intellectuels ont défendu les droits des Noirs comme Thomas Paine, l'auteur du Sens commun (1776)[47]. Durant ses dernières années, Benjamin Franklin (1706-1790) fut un fervent défenseur de l'abolition de l'esclavage (il libéra ses esclaves dès 1772). Thomas Jefferson, George Washington, James Madison et Patrick Henry militèrent au Congrès américain pour la suppression de l'esclavage[48]. Le premier président américain, George Washington, affranchit ses esclaves par testament[49].

L'esclavage est aboli en 1777 dans le Vermont[46],[50], en 1780 en Pennsylvanie[51], en 1783 dans le Massachusetts[52] et le New Hampshire[49]. Une loi de 1782 votée en Virginie entraîne la libération de 10 000 Noirs en dix ans[53]. En 1794 est créée la Convention des sociétés abolitionnistes à Philadelphie[54]. En 1783, le Maryland interdit l'importation d'esclaves[55]. En 1786, la Caroline du Nord augmente fortement les droits sur l’importation des esclaves ; l’esclavage disparaît au nord des États-Unis au début du 19e siècle[55]. La Caroline du Sud interdit la traite en 1803[53].

L'Ordonnance du Nord-Ouest (1787) interdit l'esclavage dans le territoire du Nord-Ouest[56],[57],[49] et établit de fait la limite entre les états esclavagistes et les autres sur l'Ohio. La traite négrière est abolie officiellement en 1808, même si les contrebandiers la poursuivent clandestinement pendant plusieurs années[58].

Lorsque la Constitution américaine entre en vigueur le 4 mars 1789, elle ne remet pas en cause l'esclavage pratiqué dans les États du Sud, afin de garantir l'union de la jeune nation. Si les esclaves sont exclus de la citoyenneté, les États du Sud réclament qu'ils soient comptabilisés dans le recensement qui doit permettre la répartition des sièges à la Chambre des représentants. Cette revendication qui avantagerait considérablement les États-Unis du Sud aboutit à un compromis connu sous le nom de « clause des trois cinquièmes » ; cette disposition ajoute au total de la population libre des différents États « les trois cinquièmes de toutes autres personnes » vivant sur le territoire, c'est-à-dire les esclaves qui, comme dans l'ensemble de la Constitution, ne sont pas désignés directement[59]. L’attorney général du Maryland Luther Martin, représentant de son État à la convention de Philadelphie, refusa la Constitution parce qu’elle ne condamnait pas l’esclavage explicitement. La Société de Pennsylvanie pour l'abolition de l'esclavage fit circuler une pétition, signée notamment par Benjamin Franklin en 1790[60].

Dans les années 1820, la Female Anti-slavery Society dénonce l'esclavage. L'esclavage dans les États Unis d'Amérique est aboli en 1865 suite à la guerre de Sécession qui opposa les États du Nord aux États du Sud.

Conséquences de l'abolition

Impacts économiques [modifier]

Bien souvent les nouveaux affranchis quittent les habitations pour développer leurs propres cultures. L'affranchissement entraîne alors la faillite des économies de plantation. Par exemple la production de sucre est divisée par quatre en Guyane entre 1847 et 1851. Beaucoup de planteurs doivent se reconvertir dans des cultures moins exigeantes en main-d'œuvre ou cesser leur activité.

Malgré ces épiphénomènes, l'impact de l'abolition sur l'économie mondiale, alors en pleine révolution industrielle, a été très limité contrairement aux prévisions des anti-abolitionnistes.

Le système esclavagiste avait entraîné un grand retard dans le développement technique. Ce retard est particulièrement flagrant aux États-Unis entre les États du Sud et ceux du Nord à la fin de la guerre de Sécession.


L'abolition de l'esclavage ne fut pas synonyme de libération des noirs et d'égalité pour tous : la condition prolétarienne induite par l'économie libérale s'avère, particulièrement au XIXe siècle, porteuse de misère, de paupérisme, de chômage et d'exploitation.

La traite des asiatiques et l’engagisme [modifier]

Pour remplacer les esclaves, les planteurs firent appel à des « engagés volontaires » d'origine asiatique, indienne notamment, voire locale (aux Comores). Cette pratique dégénéra très rapidement en une forme d'exploitation, la clause de retour du contrat des coolies ne fut notamment pas respectée à l'issue de leur période d'engagement et beaucoup durent rester sur place car il n'avaient pas été rémunérés suffisamment pour pouvoir payer le trajet retour.

Colonisation de l'Afrique [modifier]

La lutte contre l'esclavage permit aux puissances coloniales de justifier leur pénétration du continent noir. Le Royaume-Uni, pointe avancée de l'abolitionnisme en Europe dès lors qu'il avait choisi d'interdire la traite dans les territoires qu'il contrôlait, signa, entre 1807 et 1840, une trentaine de traités avec d'autres États européens et des royautés africaines pour tarir les sources d'approvisionnement des négriers[13]. La lutte contre les négriers entraîna ainsi le développement de relations toujours plus étroites entre les Européens et les souverains africains, tout comme une présence toujours plus grande des marines britanniques et françaises sur les côtes africaines pour débusquer les sites et navires négriers, notamment portugais, qui poursuivaient clandestinement la traite à destination du Brésil[62].

En outre, les abolitionnistes européens, tout au souci de fournir une activité alternative au commerce des esclaves aux communautés africaines qui en vivaient pour une part depuis deux siècles, cherchèrent à établir avec elles des relations commerciales « classiques », comme l'illustre bien les propos de l'abolitionniste britannique Thomas Fowell Buxton en 1840 : « Rien ne m'ôtera la ferme conviction que l'Afrique peut trouver dans ses ressources propres de quoi compenser largement la perte du commerce des esclaves… Un commerce légitime ferait tomber le commerce des esclaves en démontrant combien la valeur de l'homme, ouvrier agricole, l'emporte sur celle de l'homme marchandise ; conduit d'après des principes de sagesse et d'équité, ce commerce pourrait être le précieux ou plutôt le fidèle ministre de la civilisation, de la paix et du christianisme »[63]. Comme le montre le propos de Buxton, cette pénétration commerciale s'accompagnait de visées missionnaires[62]. La London Missionary Society, créée dans ce but en 1795 envoya ses premiers missionnaires en Sierra Leone dès 1797. Les activités missionnaires se multiplièrent sur les côtes dans le premier tiers du XIXe siècle, puis à l'intérieur des terres à partir de 1840[62]. L'expédition sur le fleuve Niger entreprise par Buxton en 1840 illustre bien le caractère entremêlé, dans un but avant tout abolitionniste et « civilisateur », de l'élan missionnaire et de visées scientifiques et commerciales dans le cadre d'une théorie économique coloniale[64].

Même si tous les Européens à intervenir auprès des Africains pour des raisons publiquement philanthropiques ne se caractérisaient pas nécessairement par le caractère très pur de leurs intentions, la bonne foi de nombreux abolitionnistes qui, par leurs initiatives, ouvrirent la voie à la ruée des grandes puissances européennes dans le dernier tiers du XIXe pour s'accaparer le maximum de territoires et de richesses sur le continent africain doit être soulignée. Il est à cet égard symptomatique que la conférence de Berlin de 1884, réunie pour fixer les règles du jeu colonial en Afrique, réaffirme avec force, dans les articles 6 et 9 de son Acte final, la condamnation, par les Européens, de la traite et de l'esclavage qu'ils avaient pratiqué pendant deux siècles et demi, ainsi que leur volonté d'accorder « leur protection aux entreprises philantropiques, scientifiques et chrétiennes appelées à concourir à cette œuvre dite de civilisation »[65].

La traite contre laquelle les attendus de la conférence de Berlin s'élèvent est celle assurée par les marchands arabes à destination des pays d'Orient. Face à cette traite, « rendue possible par un esclavage domestique africain qui d'ailleurs avait déjà rendue possible la traite occidentale »[66] Cette fois l'Église catholique se retrouve elle aussi à la pointe du combat, représentée notamment par l'évêque d'Alger Charles Lavigerie. Les protestants restent cette fois à l'écart, considérant que la traite arabo-musulmane disparaîtra en même temps que l'esclavage domestique africain, lorsque les actions humanitaires et évangélisatrices menées auront porté tous leurs fruits[67].


Le fait que le combat abolitionniste a facilité le développement de la domination occidentale sur l'Afrique via le colonialisme est acquis[68]. Mais les individus luttant pour la disparition de la traite, guidés par des principes évangéliques (en Grande-Bretagne) ou inspirés par la mystique des Droits de l'homme (en France) étaient-ils conscients qu'ils ne faisaient que substituer un mode de domination à un autre ? Ont ils délibérément choisi de sophistiquer, sans l'abattre, un système de domination de l'homme par l'homme[68] ? D'après Jean-François Zorn, ni naïfs, ni cyniques, les abolitionnistes ne pouvaient espérer objectivement mettre fin à la domination de l'Occident sur ces territoires et ces populations. Dès lors que le combat abolitionniste était le fait des anciens oppresseurs et que ceux-ci s'abstenaient de quitter le territoire africain, il ne pouvait qu'ouvrir la voie à de nouvelles formes de domination compte tenu du déséquilibre considérable entre les deux ensembles, aussi bien d'un point de vue économique que militaire et diplomatique[68].
« En transformant l'homme-marchandise en homme marchand, les Occidentaux ont intégré les peuples africains et d'autres peuples non occidentaux dans le marché mondial dont ils étaient les maîtres. C'est pourquoi l'analyse des phénomènes actuels de recolonisation, de sous-développement et d'appauvrissement peut être située dans la stricte continuité de phénomènes plus anciens et permanents »[69].


SOURCES:

wikipedia.org 

The Beet Sugar Crop (1993) Edited by Cooke DA & Scott RK. Chapman and Hall London 

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