LA DEMOCRATIE ET L'INFORMATION
Dans les démocraties, s'informer et informer, s'exprimer, dire ce que l'on pense, écrire et publier ce que l'on veut est un droit fondamental garanti par les constitutions et la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme et du Citoyen.
En effet, pour mieux informer les citoyens, les journalistes doivent être libres, ne craindre aucune menace du Prince et des siens. Cet état de fait est une condition sine quanone pour l'éclosion du pluralisme des médias.
Le pluralisme des médias est indispensable pour les citoyens qui aspirent à l'exercice du jugement critique et à l'esprit d'analyse. Il contribue à l'essor des citoyens responsables et éclairés. La démocratie a donc besoin de la libre circulation de l'information pour se consolider. De la même façon, l'information a besoin de la démocratie pour circuler sans entrave. Par conséquent, étouffer cette dernière, c'est tuer la démocratie. Renverser la démocratie, c'est ballonner les médias. Ce n'est pas un hasard si les dictateurs s'en prennent souvent aux journalistes étrangers avant de commettre des actes affreux. Nous citerons le cas de l'Iran, la Chine, la Corée du Nord, la Côte-d'Ivoire etc.
LE PLURALISME DES MEDIAS ET LA MARCHANDISATION
Qui dit pluralisme des médias, dit pluralisme des commentaires, mais aussi une concurrence parfois très accentuée pour vendre son journal par exemple. Ainsi, certains pour mieux vendre ou pour faire de l'audience recherchent des scoops, manipulent l'information, désinforment et diffament. L'information est réduite au stade d'une marchandise susceptible de rapporter un profit. Cette course vers la marchandisation de l'information se fait au détriment de la déontologie du métier du journalisme. Dans ce cas, loin d'informer, le journaliste devient un marchand méprisant de toute les règles de la bienséance.
LES SANCTIONS ET LES RISQUES DU METIER
Heureusement dans des pays sérieux tous ces délits sont sanctionnés par des lois. Ces journalistes de faible qualité s'exposent à des fortes amendes et à l'emprisonnement. De tels risques ne valent la peine que pour leurs auteurs.
Toutefois, il y a d'autres journalistes qui bravent la terreur, l'horreur et la censure au prix de leur vie. Au nom de l'information, la vraie, celle qui dit la vérité, certains journalistes sont pris en otage, d'autres assassinés ou exécutés par des Princes qui militent pour agir dans l'ombre, ceux-là qui souhaiteraient dissimuler leurs faits et gestes.
Ils fabriquent dans leurs laboratoires le type de journaliste très docile qui n'informent les citoyens qu'avec l'accord du Prince. L'information à publier est celle validée par lui. La vérité est celle qui plaît avant tout au Prince.
Dans des conditions pareilles faire du vrai journalisme devient un acte militant et les journalistes, des combattants pour la vérité et le développement.
Dans un continent tel que l'Afrique où le mot développement reste à définir, les médias, quel que soit le sens que l'on donne à ce mot, ont des consciences à éclairer. Rappelons que la Révolution française n'a été rendue possible que grâce aux idées véhiculées par la "presse sous le manteau". Nous pouvons aussi parler ici de la Révolution américaine. Nous voyons l'immense tâche que devront occuper tous nos écrits, dans leurs multiples formes, dans toutes les luttes contre les pauvretés qui sévissent en Afrique.