AFRIQUE-PAUVRETE-AVENIR
REGARDS SUR L’AFRIQUE entre le VIIIe et le XVIe siècle
Les espaces étudiés st islamisés dès le Xe s par des Berbères donc relation avec l’Islam du chapitre I.
Ne pas entrer dans le détail de l’histoire des royaumes.
C’est un espace complètement intégré au monde de la méditerranée (sauf le Nigéria)
L’exemple de l’empereur du mali et de son séjour au Caire avec son or explique en partie l’intérêt du
Portugal de longer les côtes de l’Afrique pour trouver « ce royaume d’or ».
CONNNAISSANCES
Une civilisation de l’Afrique subsaharienne (au choix), ainsi que les grands courants d’échanges des marchandises,
saisis dans leurs permanences (le sel et l’or du Soudan, les esclaves…) entre le VIIIe et le XVIe siècle.
Les traites orientale, transsaharienne et interne à l’Afrique noire : les routes commerciales, les acteurs et les
victimes du trafic.
DÉMARCHES
L’étude articule le temps long de l’histoire africaine entre le VIIIe et le XVIe siècle et l’exemple, au choix, d’une
civilisation de l’Afrique subsaharienne parmi les suivantes :
- l’empire du Ghana (VIIIe - XIIe siècle) ;
- l’empire du Mali (XIIIe- XIVe siècle) ;
- l’empire Songhaï (XIIe – XVIe siècle) ;
- le Monomotapa (XVe - XVIe siècle).
L’étude de la naissance et du développement des traites négrières est conduite à partir de l’exemple au choix d’une
route ou d’un trafic des esclaves vers l’Afrique du Nord ou l’Orient et débouche sur une carte des courants de la
traite des noirs avant le XVIe siècle.
CAPACITÉS
Connaître et utiliser les repères suivants
- La période et la situation de la civilisation de l’Afrique subsaharienne choisie par le professeur
- La conquête et l’expansion arabo-musulmane en Afrique du Nord et en Afrique orientale
- Carte de l’Afrique et de ses échanges entre le VIIIe et le XVIe siècle
Décrire quelques aspects
- d’une civilisation de l’Afrique subsaharienne et de sa production artistique
- de la traite orientale ou de la traite transsaharienne
PROBLÉMATIQUES
Cette partie du programme s’articule autour de deux points fortement liés l’un à l’autre, l’étude d’une civilisation de
l’Afrique subsaharienne, une première étude des traites négrières avant le XVI
e
siècle.
Il s’agit de redresser les clichés qui existent sur ces deux points : les colonisateurs du XIX
e
siècle ont longtemps
présenté l’Afrique comme un vide civilisationnel, par conviction et pour justifier le rôle civilisateur de l’Europe ; les
traites sont trop souvent réduites à l’espace atlantique, en oubliant celles qui auparavant ne concernent que
l’Afrique et qui jouent un rôle essentiel dans le fonctionnement des civilisations africaines.
Dès lors, cette étude comporte trois enjeux majeurs : étudier un exemple de civilisation africaine fortement
méconnue ; voir les similitudes et les originalités de cet exemple africain par rapport aux exemples plus
classiques de l’Occident médiéval et de la civilisation musulmane, entrer dans l’histoire globale en montrant le
fonctionnement des traites négrières qui touchent à plusieurs aires de civilisation successives dans le temps et
dans l’espace.
REGARDS SUR L’AFRIQUE entre le VIIIe et le XVIe siècle
CHAPITRE
L’Afrique subsaharienne (VIIIe – XVIe siècle)
C:\Dossiers données\HISTOgraphie Lavie & Fourrier PARTIE 1\Cours 5e prgme 2010\Histoire\5HC6~2011 Partie III COURS Regard sur l'Afrique VIIIe-XVIe s.DOC 2
Cette étude a nécessairement deux temps : celui d’une civilisation (quelques siècles) ; celui plus long des
échanges et des traites.
SUPPORTS D’ÉTUDE
Les documents utilisables sont d’ordre iconographique (Portulan de Charles V ; images d’art africain, images
européennes ou orientales…), archéologique (ruines) et textuel (sources diverses souvent méconnues). D’autres
supports documentaires (reconstitutions, mosquée actuelle de Tombouctou…) sont bien sûr aussi utilisables.
Le débat sur les sources concernant l’Afrique a longtemps été faussé par l’idée que les Africains n’avaient pas
produit d’écrits ce qui rendait impossible l’écriture d’une histoire africaine. C’est après la Seconde Guerre mondiale,
avec notamment le travail d’intellectuels africains formés aux méthodes historiques, qu’une autre vision voit peu à
peu le jour. On a reconnu ainsi la validité des sources orales, établi que les sources écrites étaient plus
nombreuses que ce que l’on pensait (inscriptions dans la pierre, récits antiques, sources arabes médiévales,
nombreux récits historiques locaux d’Africains eux-mêmes retrouvés récemment, sources écrites d’origine
européenne) et bien sûr donné à l’archéologie toute sa place pour compléter et confirmer les sources écrites et les
traditions orales.
Parmi les civilisations proposées, trois sont des civilisations sahéliennes. Celle du Ghana présente la particularité
d’être antérieure à la colonisation du Sahel alors que l’empire du Mali et l’empire Songhaï sont officiellement
musulmans. Le Monomotapa est un ancien État de la région du Zambèze, ouvert sur la côte est de l’Afrique.
Dans le cadre de la civilisation choisie, le professeur peut mettre en valeur les points suivants : son extension
(importance du support cartographique) ; les modalités du pouvoir ; la richesse et la participation aux grands circuits
des échanges ; les réalisations artistiques et architecturales ; les contacts avec le monde arabo-musulman.
L’essentiel est de montrer que l’Afrique subsaharienne a donné naissance, dans les siècles correspondant
au Moyen Âge européen, à des civilisations brillantes et originales.
L’empire du Mali (XII
e
-XIV
e
siècle) a été, par exemple, un État réputé jusqu’en Europe, surtout à son apogée lors du
règne du célèbre Kankan Moussa, représenté à l’égal d’un roi européen sur un portulan de 1375. De fondation
légendaire, toujours chanté par les griots actuels, cet empire a fondé sa puissance sur le contrôle du commerce de
l’or et des grandes villes du négoce transsaharien, dominé un gigantesque territoire (de l’Atlantique à l’est du Niger
actuel), et développé une civilisation brillante attirant lettrés, juristes et savants.
Parmi les grands courants d’échanges, la traite transsaharienne en direction du Maghreb et les traites orientales
par le Soudan et l’Égypte ou par l’océan Indien et les différentes formes d’esclavage qu’elles alimentent dans
monde arabo-musulman feront l’objet d’une étude spécifique.
On peut traiter cette partie du programme en présentant une civilisation puis en abordant une route de la
traite qui la concerne ou, au contraire, ne partant d’une telle route puis en montrant comment une empire
s’en est assuré la maîtrise.
PIÈGES À ÉVITER
− développer toute l’histoire de l’Afrique subsaharienne ;
− isoler la civilisation choisie des grands courants d’échange ;
− se lancer dans des comparaisons hasardeuses qui introduiraient des représentations contemporaines sans
rapport avec les acquis de la recherche.
Brice participe à Signer la pétition contre l'élection présidentielle à un tour en RD Congo.· · · Ajouter des invités
L'élection présidentielle est un acte d'une grande importance dans une démocratie. C'est le rendez-vous entre le peuple et ses dirigeants. Il s'agit pour le peuple souverain de confier librement le pouvoir à celui qui présente plus d'aptitude pour gérer les affaires publiques dans une durée définie. Dans ce cas, l'élection présidentielle n'est pas un acte banal.
Il se trouve qu'en Afrique, certainement pour des raisons financières, organiser les élections n'est pas un exercice aisé surtout dans un pays tel que la R,D. Congo; car une élection fiable exige la révision de la liste électorale qui elle même nécessite le recensement général de la population. Bien sûr cela coûte énormément cher dans des pays où l'économie est sous perfusion. Dans beaucoup de cas, ces pays font appel à l'aide internationale qui implique incontestablement l'intervention politique des puissances occidentales. Or, toute intervention peut impliquer la main mise susceptible de modifier les résultats initiaux sortis des urnes. Dans ce cas précis, l'élection à un tour peut être comprise comme une forme d'économie, donc, moins de dépendance.
Mais, nous savons que réaliser des économies n'a jamais été le premier souci de certains dirigeants africains. Il faut donc chercher les mobiles ailleurs.
En R.D. Congo, l'opposition est divisée et le sera au moment des élections. Dans ce cas, la présence de plusieurs candidats donne toutes les chances au prince Kabila de remporter les élections avec une majorité relative. C'est le stratagème retenu par l'homme de Kinshasa. Ce qu'il redoute avant tout, c'est d'aller au deuxième tour avec un seul candidat de l'opposition. Dans cette perspective, il le sait, il n'aura pas beaucoup de chances de réussite.
Bien entendu, ce n'est pas contre ces petits calculs des petits politiciens africains que je m'insurge. Je dénonce la forme la plus élémentaire de la banalisation des élections et de la démocratie.
En effet, dans une démocratie, on accède à la magistrature en ayant une majorité absolue, soit cinquante pour cent plus un. Cette majorité témoigne de la confiance de la population qui contraint ainsi la minorité de s'incliner.
Cependant, dans la forme actuelle, celle décidée par Kabila, il sera fréquent que le président de la République ne jouisse pas d'une majorité absolue.
Quelle légitimité peut avoir un président élu à 20 % ou 30 % du suffrage électoral ? Peut -il prétendre détenir son pouvoir du peuple souverain ?
Dans tous les cas, c'est ce qui va se passer à Kinshasa si jamais les choses ne changent pas. Je ne peux donc pas considérer cette forme d'élection présidentielle comme la garantie d'une démocratie. L'élection à un tour est la forme achevée de la banalité de la démocratie.
Comment peut on gouverner quand on a pas reçu son pouvoir de la majorité absolue sortie des urnes ? Monsieur le Président, soyez sérieux. Ne faites pas du mal à la démocratie. Vous serez plus élégant si votre pouvoir jouit de la légitimité et de la protection de la majorité absolue; et Péricles, le père de la démocratie ne sera pas contre vous.
En effet, l’unité africaine tant souhaitée aujourd’hui par tous ceux qui se soucient de l’avenir de ce continent, ne sera possible et ne pourra se réaliser que si les hommes politiques et les dirigeants de nos pays respectifs font preuve d’un esprit de solidarité, de concorde et de collaboration fraternelle dans la poursuite du bien commun de nos populations. C’est pourquoi l’union de tous les patriotes est indispensable, surtout pendant cette période de lutte et de libération. Les aspirations des peuples colonisés et assujettis sont les mêmes ; leur sort est également le même. D’autre part, les buts poursuivis par les mouvements nationalistes, dans n’importe quel territoire africain, sont aussi les mêmes. Ces buts, c’est la libération de l’Afrique du joug colonialiste.
Puisque nos objectifs sont les mêmes, nous atteindrons facilement et plus rapidement ceux-ci dans l’union plutôt que dans la division.
La Côte-d'ivoire va-t-elle replonger dans la terreur ? La question est sur toutes les lèvres. Déjà, dans mon article publié il y a un an ( lire Pourquoi Gbagbo a-t-il peur des élections ?), j'attirais l'attention des Ivoiriens sur l'homme, Gbagbo qui est tout sauf un démocrate.
Certains esprits optimistes auraient vu en lui une métamorphose quand il a décidé enfin, après une dizaine d'année de pouvoir sans perspective d'organiser des élections présidentielles. Peut on organiser les élections et admettre de les perdre ? La question se pose à tous les pseudo démocrates.
Il est sûr, que Gbagbo ne définit la démocratie qu'à sa mesure. Il n'organise les élections que pour ne pas les perdre. J'avais la certitude que l'homme n'est pas un démocrate.
Pour amuser la galerie et les esprits qui croient en lui, il a voulu se servir des élections avec pour argent comptant le discours prophétique de son gourou qui lui avait promis la victoire dès le premier tour. Non seulement, il n'a pas gagné au premier tour, mais plus grave encore, il perd au second tour. Son adversaire, Ouattara aurait remporté des élections avec 54 % des voix. Ce qui a été confirmé par la commission électorale.
Ce résultat qui ne satisfait pas Gbagbo et les siens est contesté sous fond de la musique de tricherie qui auraient eues lieux dans des fiefs de Ouattara.
Ainsi, le Conseil constitutionnel, à la rescousse du Président sortant, le candidat malheureux, vient d'annuler les résultat des 7 départements du nord, favorables à Ouattara. Par conséquent, Gbagbo, remporte des élections avec 51 % des voix. Ce conseil déclare et publie la victoire de Gbagbo avec toute la honte du monde et le ridicule total comme si l'Afrique n'avait pas assez honte de donner raison à une certaine opinion qui pense que le continent n'est pas mûre pour la démocratie. Pour limiter toute contestation de la foule de Ouattara, Gbagbo a tout prévu. Mobiliser l'armée, la gendarmerie, la police à sa cause afin de maintenir le couvre-feu. Ce qui a pour effet de maintenir les populations chez elles jusqu'à ce que la pilule amère soit avalée.
Comme si cela n'était pas suffisant, Gbagbo vient de fermer toutes les frontières de la Côte-d'ivoire. On ignore encore le mobile de cette fermeture. D'aucun pense que ce sera pour capturer Ouattara qui a trouvé refuge dans les locaux des soldats des Nations-Unies. Décidément, Gbagbo est décidé à en découdre avec tous les signes de la démocratie.
Jamais l'homme n'a été démocrate. Pour une fois qu'il a eu le malheur de se présenter aux élections, il constate avec peine que perdre n'est pas fait pour lui.
Dans ces conditions, c'est à se demander si un jour, il y aura encore des élections dans ce pays. On a maintenant la certitude que l'homme n'osera plus les organiser par peur de perdre de nouveau.
Par conséquent, il opte pour une dictature à vie au mépris du suffrage universel. Le pays connaîtra, il n' y a plus de doutes, la terreur qui conduira à l'horreur.
Les ivoiriens sont à la croisées de leur destin. Il ne s'agit plus de fuir la terreur; car ils y sont déjà. La question est celle de savoir s'ils vont résister à l'horreur dans la terreur pour leur liberté ou s'ils vont sacrifier leur liberté dans la terreur afin de vivre l'horreur ?
Jamais un seul homme ne doit prendre le destin de tout un pays, de tout un peuple en otage. Il s'agit d'une question de vie ou de mort. La liberté a un prix, dans ces conditions, il faut le payer. Il n'y a pas de liberté avec les fleurs à la main.
Je suis pour la résistance quand celle-ci est faite pour une cause juste: la liberté.
Toute l'histoire de la Révolution française est faite de terreurs. Mais, cette terreur a conduit à la liberté. Par contre, la Révolution Russe est faite de la terreur qui elle a conduit à l'horreur.
Il y a des causes justes pour lesquelles il faut se battre. Il y a des causes pour les quelles il faut se sacrifier: la défense de la démocratie et de la liberté que Gbagbo voudrait confisquer.
UN ETAT DE DROITS EST-IL POSSIBLE EN AFRIQUE ?
C'est la question posée à un homme politique camerounais par un journaliste belge. La question se pose et s'impose au regard de l'actualité africaine dominée par le maintien au pouvoir de GBAGBO alors que celui-ci a perdu les élections présidentielles en Côte d'Ivoire. Mais dans ce continent, l'homme n'est pas seul. L'histoire de ces vingt dernières années nous fournit des tas d'exemples dans lesquels les dirigeants politiques ont bafouer la volonté du peuple exprimée dans les urnes. Je ne vais pas rappeler le détournement des milliers de voix en faveur du Prince Mbongo. Il faut dire que les exemples s'enchaî'nent facilement et les noms pour les trouver viennent sans difficultés.
Que pouvait-il répondre ? Pouvait -il apporter une réponse qui satisfasse l'opinion si lui même est adepte de la tyrannie ?
Doit on rappeler qu'un état de droit est un pays dans lequel les droits humains sont sacrés au même titre que la vie. Parmi ces droits humains citons la liberté. D'après J.J. Rousseau, perdre sa liberté, c'est perdre sa qualité d'homme. Un état moderne considère de ce fait la liberté de ses citoyens comme un principe inaliénable. Dans ces conditions, la liberté est un droit pour tous les citoyens que l'état se donne le devoir de protéger et de défendre. la jouissance de la liberté est un présent du ciel qui ne devait pas dépendre de l'humeur du Prince.
La garantie des libertés et l'exercice de ces libertés doivent figurer dans la loi sacrée du pays, c'est-à-dire la constitution. La constitution doit affirmer de façon très claire que les hommes sont égaux, je ne parle pas de l'égalité de condition mais de l'égalité en droits. Il est indéniable qu'une fois la liberté garantie, qu'elle soit organisée pour éviter tout amalgame; ceci pour quelle ne bascule pas, sous quelques prétexte, en liberticide. Cela implique que l'état soit fort et juste afin que les lois qu'il s'est donné soit visibles et respectées. Il faut encore que l'état et ceux qui le représentent soient respectables. Tous les citoyens doivent s' y retrouver et proclamer de ce fait même leur fierté d'être citoyens de cet état, qui défend leur liberté.
Défendre la liberté, c'est reconnaître qu'il y a des libertés collectives et des libertés individuelles notamment la liberté de circuler et la liberté d'expression qui sont tout aussi indispensables que le droit de faire grève.
L'exercice de ces libertés sont les signes visibles d'un régime démocratique. je veux dire que la démocratie est le seul système politique que notre monde a inventé qui permet aux hommes la pleine jouissance de leur liberté.
Dans une démocratie, les libertés et les droits fondamentaux ne sont pas des slogans. Je reconnais aussi que chez les Athéniens, fondateurs de notre démocratie, la liberté n'était pas un exercice populaire car certaines personnes en n'étaient privées.
Mais pour que les citoyens adhèrent à une telle société qui s'articule sur les mêmes droits et mêmes devoirs pour tous, il ne faut pas que le Prince soit au dessus des autres, les damnés de la terre.
Un état de droit est aussi, un état juste: la même justice pour tous les citoyens. Les juges, en faisant l'application juste des lois justes, entretiennent la sûreté parmi les hommes. Ils ne doivent pas vivre dans une sorte de subordination au Prince et aux siens. Le peuple ne doit pas être épuisé et réduit à dépendre entièrement des bienfaits du Prince pour subsister. Le peuple n'est pas dédié au service du Prince. Ce n'est nullement une disgrâce, Messieurs les Présidents.
Un pays de droits remet chaque homme dans tous les droits de la nature qui sont aujourd'hui dépouillés dans presque tous les pays. Ces droits sont: liberté entière de sa personne, de ses biens, de parler ou d'écrire ce que l'on pense sans être enlevé des bras de sa femme, de ses enfants au milieu de la nuit, pour être conduit au petit matin. C'est une très grande et très heureuse prérogative de pouvoir publier tout ce que l'on pense sans se faire voler sans ordinateur.
C'est jouir de sa pleine liberté que de publier les documents secrets comme l'a fait Julian Assanges sans que son blog Wikeleads soit ménacé. Doit-on tout publier . Oui, oui, oui.
C'est un droit des sujets de présenter des pétitions au Prince sans être poursuivi en raison de ces pétitions. De la même façon, la liberté des débats ne peut être entravée par le Prince et sa milice secrète.
Le Prince ne doit pas être un affreux despotisme même si son esprit est fasciné par Louis XIV. Il ne doit pas exercer tous les pouvoirs si non la cité est perdue dans ses usages ridicules et dans ses lois imparfaites et disproportionnées qui produisent la haine et les persécutions.
En Afrique, les Princes sont presque éternels, tout dépend de leur bon vouloir. C'est un pouvoir personnel, centralisé entre les mains du chef, de sa famille et des courtisans.
Depuis longtemps, on n'a plus parlé de l'état, on n'a parlé que des Princes. Ainsi, le clan des Présidents sont-ils omniprésents dans tous les postes stratégiques. Ces nouveaux Mobutu, Mbongo, Houphouet causent des maux très dommageables à l'Afrique. Ils sont à l'origine de la ruine la plus considérable des ressources africaines. Les peuples connaissent une vie de misère. Ils mènent une vie dures et précaire.
Au Congo-Brazzaville par exemple, la culture des terres est presque abandonnée. Des milliers des jeunes désertent le continent. Des restés, je ne saurait dire s'ils y sont par manque de stratégie de fuite ou par goût pour le continent.
Les peuples mènent une vie de misère. Il connaît une vie dures et précaire.
Les Princes sont bien maîtres des vies et des biens de leurs sujets. Le Prince et les siens n'ont pas la même justice que le reste des hommes. Ils jouissent de tous les droits, tous les privilèges, toutes les prérogatives, de la préeminence, des franchises, de toutes les libertés, de toutes les exemptions et de toutes les immunités.
Les Puissants sont exemptés des devoirs, ils possèdent des privilèges liés à leur condition de naissance, ils jouissent de la présomption à vie, ils se donnent des airs de grandeurs, ils ont le coeur pour haïr et les mains pour égorger. Ils n'ont aucune pitié pour les maux des citoyens. Ils n'aiment que leur gloire. Leurs peuples qu'ils devraient aimer comme leurs enfants, meurent de faim. Une partie du peuple est réduite à la mendicité. Les autres sont fort malaisées et embarrassées de dettes. Les enfants de la rue cherchent de quoi soutenir leur vie languissante par les charités des bonnes gens.
Dans un état moderne, manger, se soigner, l'éducation ne sont pas un luxe.
Dans un état de droits un gouvernement se met au service du peuple, pour réaliser ses aspirations qui sont la liberté et la recherche du bonheur. Mais, quand le gouvernement se met à détruire ces aspirations, le peuple est dans son droit de lui imposer des modifications ou de l'abolir et instituer un nouveau gouvernement sur la base de ces nouveaux principes pour sa sécurité et son bonheur.
Pour toutes ces raisons, pouvons nous encore prétendre qu'il existe un seul état de droits dans le monde ? En Occident comme en Afrique le peuple a t-il (encore) réellement le pouvoir ? La démocratie est-elle encore le pouvoir du peuple ?
Dans beaucoup des cas le peuple est contraint à l'obéissance et au silence sous peine des galères, parfois / souvent on est las d'être au monde. C'est la fin de l'état de droits en Occident. C'est la désillusion pour des nombreux peuples africains.
Allocution du Président Léon MBA le 16 Août 1960, à 23H58, avant la Proclamation de l’Indépendance.
Monsieur le représentant de la France, Excellences, Mes chers compatriotes, Dans un instant, je vais avoir la gloire de proclamer l’Indépendance du Gabon. Mon cœur, comme celui de tous les Gabonais, est pleine de joie et de gravité. En ces heures solennelles où ce pays va naître à son nouveau destin, je prie Dieu qu’il nous accorde la sagesse et les vertus qui font la force des nations : c’est-à-dire l’union, la discipline, le travail et la justice ! Ma pensée se tourne vers la France amie avec une gratitude profonde. Au général De Gaulle, champion de l’Homme Noir et de la Communauté franco-africaine, je dis « Merci ! Merci du plus profond de notre âme passionnée de vraie fraternité ! » Et je vois dans la présence à nos côtés de M. André Malraux, l’illustre chantre du courage, de la culture et de l’humaine dignité, le présage de la « voie royale » où s’engage notre pays. Vive le Gabon ! Vive la France ! Vive la Communauté franco-africaine, espérance d’un monde nouveau
A l’occasion du 50 è anniversaire de l’indépendance du Congo, je vous repropose le discours de l’ancien premier ministre congolais Patrice Emery Lumumba.
Congolais et Congolaises,
Combattants de l’indépendance aujourd’hui victorieux,
Je vous salue au nom du gouvernement congolais,
A vous tous, mes amis, qui avez luttésans relâcheànos côtés, je vous demande de faire de ce 30 juin 1960, une date illustre que vous garderez ineffaçablement gravée dans vos coeurs, une date dont vous enseignerez avec fiertéla signification àvos enfants, pour que ceuxci,àleur tour, fassent connaîtreàleurs enfants l’histoire glorieuse de notre lutte pour la liberté.
Car cette indépendance du Congo, si elle est proclamée aujourd’hui dans l’entente avec la Belgique, pays ami avec qui nous traitons d’égalàégal, nul Congolais digne de ce nom ne pourra jamais oublier cependant que c’est par la lutte qu’elle a étéconquise (applaudissements), une lutte de tous les jours, une lutte ardente et idéaliste, une lutte dans laquelle nous n’avons ménagéni nos forces, ni nos privations, nos souffrances, ni notre sang.
Cette lutte, qui fut de larmes, de feu et de sang, nous en sommes fiers jusqu’au plus profond de nousmêmes, car ce fut une lutte noble et juste, une lutte indispensable pour mettre fin a l’humiliant esclavage qui nous était imposépar la force.
Ce que fut notre sort en 80 ans de régime colonial, nos blessures sont trop fraîches et trop douloureuses encore pour que nous puissions les chasser de notre mémoire; Nous avons connu le travail harassant, exigéenéchange de salaires qui ne nous permettaient ni de mangerànotre faim; ni de nous vêtir ou nous loger décemment, ni d’élever nos enfants comme des êtres chers.
Nous avons connu les ironies, les insultes, les coups que nous devions subir matin, midi et soir parce que nous étions des nègres.
Qui oubliera qu’àun Noir on disait « tu », non certes comme un ami, mais parce que le « vous » honorableétait réservéaux seuls blancs ?
Nous avons connu que nos terres fussent spoliées au nom de textes prétendument légaux qui ne faisaient que reconnaître le droit du plus fort.
Nous avons connu que la loi n’était jamais la même selon qu’il s’agissait d’un Blanc ou d’un Noir, accommodante pour les uns, cruelle et inhumaine pour les autres.
Nous avons connu les souffrances atroces des relégués pour opinions politiques ou croyances religieuses, exiles dans leur propre patrie, leur sort était vraiment pire que la mort ellemême.
Nous avons connu qu’il y avait des maisons magnifiques pour les Blancs et des paillotes croulantes, ni dans les magasins dits européens, qu’un Noir voyageait a même la coque des péniches, aux pieds du Blanc dans sa cabine de luxe.
Qui oubliera enfin les fusillades oùpérirent tant de nos frères, les cachots oùfurent brutalement jetés ceux qui ne voulaient plus se soumettre au régime d’une justice d’oppression et d’exploitation.
Tout cela, mes frères, nous en avons profondément souffert. Mais tout cela aussi, nous que le vote de vos représentantsélus a agréés pour diriger notre cher pays, nous qui avons souffert dans notre corps et dans notre coeur de l’oppression colonialiste, nous vous le disons tout haut, tout cela est désormais fini.
La République du Congo aétéproclamée et notre cher pays est maintenant entre les mains de ses propres enfants. Ensemble, mes frères, mes soeurs, nous allons commencer une nouvelle lutte, une lutte sublime qui va mener notre paysàla paix,àla prospéritéet àla grandeur.
Nous allonsétablir ensemble la justice sociale et assurer que chacun reçoive la juste rémunération de son travail.
Nous allons montrer au monde ce que peut faire l’homme noir quand il travaille dans la liberté, et nous allons faire du Congo le centre de rayonnement de l’Afrique tout entière.
Nous allons veilleràce que les terres de notre patrie profitent véritablement àses enfants.
Nous allons revoir toutes les lois d’autrefois et en faire de nouvelles qui seront justes et nobles. Nous allons mettre finàl’oppression de la pensée libre et faire en sorte que tous les citoyens jouissent pleinement des libertés fondamentales prévues dans la Déclaration des Droits de l’homme.
Nous allons supprimer efficacement toute discrimination quelle qu’elle soit et donneràchacun la juste place que lui vaudra sa dignitéhumaine, son travail et son dévouement au pays.
Nous allons faire régner non pas la paix des fusils et des baïonnettes, mais la paix des coeurs et de bonnes volontés.
Et pour tout cela, chers compatriotes, soyez sûrs que nous pourrons compter non seulement sur nos forcesénormes et nos richesses immenses, mais sur l’assistance de nombreux pays étrangers dont nous accepterons la collaboration chaque fois qu’elle sera loyale et ne cherchera pas ànous imposer une politique quelle qu’elle soit.
Dans ce domaine, la Belgique qui, comprenant enfin le sens de l’histoire, n’a pas essayéde s’opposerànotre indépendance est prêteànous accorder son aide et son amitié, et un traitévient d’être signédans ce sens entre nos deux pays égaux et indépendants.
Cette coopération, j’en suis sûr, sera profitable aux deux pays. De notre côté, tout en restant vigilants, nous saurons respecter les engagements librement consentis.
Ainsi, tantàl’intérieur qu’àl’extérieur, le Congo notre chère république que mon gouvernement va créer, sera un pays riche, libre et prospère.
Mais pour que nous arrivions sans retardàce but, vous tous législateur et citoyens congolais, je vous demande de m’aider de toutes vos forces.
Je vous demande àtous d’oublier les querelles tribales qui nous épuisent et risquent de nous faire mépriser àl’étranger. Je demande àla minoritéparlementaire d’aider mon gouvernement par une opposition constructive et de rester strictement dans les voies légales et démocratiques.
Je vous demandeàtous de ne reculer devant aucun sacrifice pour assurer la réussite de notre grandiose entreprise. Je vous demande enfin de respecter inconditionnellement la vie et les biens de vos concitoyens et des étrangers établis dans notre pays.
Si la conduite de cesétrangers laisseàdésirer, notre justice sera prompteàles expulser du territoire de la République. Si par contre, leur conduite est bonne, il faut les laisser en paix, car eux aussi travaillent àla prospéritéde notre pays.
L’indépendance du Congo marque un pas vers la libération de tout le continent africain.
Voilà, Sire, Excellences, Mesdames, Messieurs, mes chers compatriotes, mes frères de ma race, mes frères de lutte, ce que j’ai voulu vous dire au nom du gouvernement en ce jour magnifique de notre indépendance complète et souveraine.
Notre gouvernement fort, national, populaire, sera le salut de ce pays. J’invite tous les citoyens congolais, hommes, femmes et enfants, de se mettre résolument au travail en vue de créer une
économie nationale prospère qui consacrera notre
indépendance économique.
Hommage aux combattants de la liberténationale!
Vive le Congo indépendant et souverain!