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  • : AFRIQUE-PAUVRETE-AVENIR
  • : Ce blog traite des causes endogènes et exogènes liées à la pauvreté de l'Afrique. Il fait par ailleurs un pont entre l'Afrique et la France: la françafrique.
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15 janvier 2011 6 15 /01 /janvier /2011 10:02

Photob 001Le problème de la faim prend de l'ampleur et devient presque universel. Déjà en 1997, dans des conditions nettement meilleures, j'écrivais dans mon mémoire publié à l'Université Marien Ngouabi de Brazzaville, "au XXI ème siècle, la faim va atteindre un niveau qui fera courir tout droit vers des inégalités susceptibles de générer des violences et des conflits. Certaines violences engendreront des révolutions si l'on n'y prend pas garde".

Ce qui s'est passé en Tunisie ce mois de janvier 2011 n'est rien d'autre qu'une forme de révolution de la rue : c'est la révolution des pauvres, des affamés, des damnés de la Terre, des gens sans voix, des laissés pour compte...la révolution du ventre.

 

La jeunesse tunisienne vient de renverser les forteresses du pouvoir ; ce qui peut être interprété comme la première révolution du ventre dans le Monde. Le renégat n'a pas pu reprendre le contrôle des choses ; ce qui aurait sonné la fin de la révolte et la fin de toutes les formes d'espérance pour la jeunesse tunisienne.

 Aucun puissant ne peut résister déjà un peuple déchaîné. Chaque peuple est dans l'obligation de prendre son destin en main. Se prendre en charge, écrire sa propre histoire, en être le héros en défiant le mal incarné, les Princes, les babylonais du XXI ème siècle. Ces Princes sont à l'origine de l'hécatombe de l'Afrique. Ils arrivent au pouvoir pour y rester à vie sans le moindre souci pour leur peuple comme s'ils avaient reçu la mission de nuire et de ruiner l'Afrique.

Le peuple qui aspire à la paix et à la démocratie doit dire non; car le destin de tout un peuple ne doit pas être scellé par un mortel, quelle  que soit la puissance de son armée. Aucun Prince n'a le droit de clouer au pilori l'avenir de son pays. Le peuple doit résister, se révolter et renverser le Prince: c'est la révolution populaire. C'est ce que les Tunisiens ont compris.

Il est dans ce cas possible pour des millions des désespérés de s'en inspirer. C'est par  la lutte qu'on arrive à bout de la tyrannie et de la dictature. La résignation, l'inaction, la peur sont à proscrire.  

 

Le Prince de la Tunisie a "compris" , mais hélas tard, que le peuple n'est pas con. Il a aussi "compris " que toutes les dictatures ont une fin. On ne peut pas priver un peuple de sa liberté et de la démocratie tout le temps. On n'a pas le droit de se moquer de la population. On ne peut prétendre gouverner un pays et ne servir que les intérêts de sa famille et sa belle famille. On n'a pas le droit de s'auto-proclamer indispensable et illustre pour le peuple. Personne n'est irremplaçable, même pas le Pape.

Alors, pour quelle raison muselle t-on tout un peuple ? Pourquoi a-t-on peur de la presse au point de la condamner au silence ? pourquoi emprisonne-t-on les opposants politiques ?

Il a fallu plus de soixante dix morts pour comprendre que le pays n'est pas le bien privé du Prince. Il a fallu plus de 23 ans de pouvoir pour constater avec étonnement que le peuple a faim. A t-on le droit d'injurier son peuple de terroristes et de voleurs quand celui-ci réclame à manger ?

Être Prince éloigne du peuple ; c'est avec raison que l'on dit que le pouvoir rend aveugle ; car le confort du palais est incompatible avec les odeurs des quartiers populaires. De toute façon, le peuple pue.

Pour n'avoir pas compris à temps que la faim tue et que la pauvreté n'est pas un luxe à offrir à son peuple, le peuple a exigé et obtenu le départ du Prince. Départ qu'il souhaitait retarder jusqu'en 2014 ; Il ne voulait pas se rendre à l'évidence que 2014, pour les affamés, c'est si loin.

Lui qui n'a jamais compris que l'on ne peut pas gouverner contre son peuple. On n'utilise pas l'armée contre la Nation. On n'autorise pas l'armée à tirer sur le peuple. C'est le signe que le Prince avait perdu la raison. Lui qui croyait que la nation se résumait à l'ensemble de sa famille et de ses courtisans. 

Son pouvoir a été trop autoritaire. Aujourd'hui, le peuple l'a fragilisé. Ce même peuple a refusé de lui accorder le temps de le réformer.

Par ailleurs, quel type de stratégies contre la pauvreté comptait -il  adopter d'ici 2014 alors qu'il a eu plus de deux décennies pour cela. Une chose est sûre, un Prince qui a passé plus de dix ans au pouvoir dépense son énergie plus pour durer que pour gouverner son peuple ; car le pouvoir use et fatigue. Mais il faut être un démocrate pour s'en rendre compte. Pauvres du Monde entier, renversons les Princes. C'est la condition pour que notre futur ait un avenir si non nous sommes perdus.

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