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  • : AFRIQUE-PAUVRETE-AVENIR
  • : Ce blog traite des causes endogènes et exogènes liées à la pauvreté de l'Afrique. Il fait par ailleurs un pont entre l'Afrique et la France: la françafrique.
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10 juin 2011 5 10 /06 /juin /2011 10:09

LEMONDE

Le printemps arabe en a amplement témoigné : l'enrichissement illicite et les frasques des dirigeants politiques ne sont plus acceptés par les peuples, en particulier ceux qui, dans des pays potentiellement riches, croupissent dans la misère.

Les détournements d'argent opérés par les familles Ben Ali, Moubarak et Kadhafi ont alimenté les révoltes au nord detunisie l'Afrique, et une colère similaire se développe sur le reste du continent - comme Le Monde le rapporte dans cette édition. Ces réflexes légitimes sont encouragés par les discours occidentaux prônant la "bonne gouvernance".

C'est pourquoi le refus que vient d'opposer le parquet de Paris, soumis statutairement au pouvoir exécutif, à la demande de deux juges d'instruction d'élargir leurs investigations dans l'affaire des "biens mal acquis" par les familles de trois chefs d'Etat africains est incompréhensible. Saisis d'une plainte déposée en 2008 pour "recel de détournement de fonds publics" à l'initiative des organisations non gouvernementales Transparence internationale et Sherpa, les deux magistrats possèdent déjà un inventaire des achats suspects, notamment immobiliers, effectués en France par les familles des présidents du Congo-Brazzaville, du Gabon et de la Guinée équatoriale avant le dépôt de la plainte.

 

sarkozy-joyeux-noel-2008-1Leurs investigations viennent de révéler que ces transactions s'étaient poursuivies depuis lors. Les juges d'instruction avaient besoin du feu vert du parquet pour enquêter sur ces opérations récentes et déterminer l'origine des fonds utilisés. Le refus du parquet est sans appel. Or policiers et douaniers ont établi de nombreux faits troublants. Ali Bongo, peu avant de succéder à son père à la présidence du Gabon, en 2009, a acquis une Bentley de 200 000 euros, tandis que le neveu du président congolais Sassou-Nguesso, chargé par son oncle de prélever les taxes sur les tankers de pétrole, a jeté son dévolu sur une Porsche de 137 000 euros.

La palme de l'extravagance revient au fils et ministre du président équato-guinéen Teodoro Obiang Nguema. Outre un lot de Ferrari, Rolls-Royce et autres voitures de luxe, il a acheté aux enchères en 2009, chez Christie's France, 109 lots d'objets d'art anciens pour un montant de 18,3 millions d'euros, payés par... la société d'exploitation forestière qu'il dirige dans son pays, alors qu'il est aussi ministre des forêts !

"La présence de "biens mal acquis" pourrait être suspectée", écrivent les enquêteurs de la cellule gouvernementale antiblanchiment Tracfin eux-mêmes. Mais l'enquête qu'ils appellent de leurs voeux, entravée par le parquet, n'aura pas lieu.


Nicolas Sarkozy peut-il soutenir les peuples arabes en révolte contre leurs dirigeants corrompus, alors que son ministre de la justice couvre pareille interdiction d'enquêter sur les "biens mal acquis" un peu plus au sud ? La France a ratifié la convention de l'ONU contre la corruption de 2003, qui fait de la restitution des avoirs frauduleux un principe du droit international. Il est temps qu'elle la mette en oeuvre concrètement.

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7 juin 2011 2 07 /06 /juin /2011 07:54

Photob 001Les Noirs, c'est l'appellation convenue dans certains milieux pour parler des Africains ou des personnes d'origine africaine. Il s'agit de ce fait de comparer celles-ci aux blancs, deux extrêmes qui dissipent toute ambiguïté. En agissant de la sorte, on classifie l'humanité selon les couleurs de peau des  uns et des autres: noirs, blancs, rouge, jaune... Les ethnologues habités par des esprits peu évolués ont par la suite utilisé cette classification pour déterminer le degré d'humanité des uns et des autres. Et comme on n'est jamais mieux servi que par soi- même, dans leurs travaux le blanc est au dessus de l'échelle alors que le noir est réduit à presque rien, pas trop loin d'autres espèces animales connues. 

Pouvait-il en être autrement ?  Déjà dans l'imaginaire collectif occidental, la couleur noire s'apparenre  à quelque chose d'effroyable, de piteuse, l'enfer et le diable tout le contraire du blanc qui est lumière, bonté, beauté, paradis.

De ce fait, l'homme noir va tout simplement perdre sa qualité d'Homme aux yeux de nos ethnologues qui vont réussir à convertir à leurs thèses des esprits plus faibles que les leurs. L'homme en est réduit à sa couleur, comme si une voiture Peugeot de marque 406 et de couleur verte perdait sa qualité de voiture 406 pour sa simple couleur: la verte. 

Ce raccourci, quoi que l'on dise, témoigne du malaise qui circule dans certains milieux à admettre l'africain comme entièrement Homme, car s'ils le faisaient, ils admettraient ipso- facto l'égalité des Hommes au-delà de leurs couleurs de peau.

De ce fait, il était socialement convenable que cet homme soit nommé Noir c'est -à-dire réduit à sa couleur. Ce postulat une fois posé, la querelle entre les militants de l'égalité entre les Hommes (Société des amis des Noirs fondée en 1788 à Paris par exemple) et ceux qui prétendaient (ou prétendent encore) à la suprématie de l'homme blanc prenait des formes moins irréconciliables.

Il n'en reste pas moins  que le Noir est réducteur et fait référence à tout ce passé douloureux où les Occidentaux avaient le monopole de la race humaine. 

 

Heureusement, pour les Africains, certains africains comme les Bantous chez qui les couleurs prennent d'autres significations. En effet, dans la mythologie bantoue, la couleur noire est une couleur paradisiaque en revanche la140px-BLAKE10 couleur blanche est infernale, elle évoque un précipice.  Les choses en étaient là jusqu'à l'arrivée du catholicisme sur le continent. Les religieux venus en Afrique s'étaient donné pour mission d'imposer leur conception des choses chez les Africains, notamment, faire croire que la couleur blanche est préférable à la noire selon Dieu.

 

 Les Africains qui adoptèrent cette nouvelle religion acceptaient au même instant la vérité selon laquelle le blanc est paradisiaque alors que le noir est infernale.  Plus la religion s'imposait, plus la couleur noire devenait diabolique. C'est la naissance de tous les complexes liés à la couleur de peau. Il devenait naturellement acceptable chez certains africains d'admettre l'évidence : la supériorité de l'homme à la peau blanche. Le catholicisme soutenu par tous les exclavagistes venait de gagner l'une de ses missions en Afrique.

 

En Occident, la question relative à la  couleur noire de la peau des africains a donné des arguments aux idéologues esclavagistes qui voulaient par ailleurs satisfaire des intérêts économiques de l'Europe. Ainsi, 1685 les esclaves sont soumis au "Code noir" qui recommande dans ses articles:

 

Art. 2. Tous les esclaves qui seront dans nos îles seront baptisés et instruits dans la religion catholique.

 

Art. 12. Les enfants qui naîtront de mariages entre esclaves seront esclaves et appartiendront aux maîtres des femmes esclaves. 

 

Art. 38. L'esclave fugitif aura les oreilles coupées et sera marqué d'une fleur de lys sur l'épaule. S'il récidive, il aura la jambe coupée et sera marqué d'une fleur de lys sur l'autre épaule. La troisième fois, il sera puni de mort.

 

Jusqu'en 1787, les Noirs ne sont pas considérés comme une espèce humaine malgré toutes les idées véhiculées par les philosophes de lumière.  Dans un acte notarié enregistré à la Rochelle, on peut encore lire:

 

39 nègres valent........................................ 86 650 F

18 négrillons (garçons) valent................ 14 650 F

40 négresses valent .................................55 220 F

6 négrittes (filles).......................................  4 050  F

70 animaux de ferme.................................11 400 F

125 hectares de terres.............................. 110 000 F

 

Il ressort que que le Noir est une marchandise comme toutes les autres marchandises. Son prix témoigne de la place qu'il occupe dans la société française  d'avant 1789.  

 

Pour tous les esclaves l'avènement de la Révolution française devait marquer la fin de cette condition. Mais, lors de la Révolution de 1789 qui inaugura une nouvelle ère de liberté pour l'Homme, l'Assemblée constituante maintient l'esclavage et la traite des Nègres et ce malgré les revendications de la Société des amis des Noirs, sous l'influence des idées des philosophes, qui réclament son abolition. Le débat à l'Assemblée constituante de 1791 sur l'égalité des droits "des hommes de couleur et des Noirs libres" est cruellement à la faveur des esclavagistes.

 

Les esclaves qui espéraient retrouver la liberté à la faveur de cette révolution furent contraints aux révoltes notamment dans la partie nord de Saint- Domingue en Août 1791. Mais, partout sur le territoire français, ces révoltes sont  mortellement réprimées.

Les esclavages attendront le 4 Février 1794 pour goûter à la liberté. En effet, en cette année, la Convention dominée par les Jacobins, "partisans de l'égalité et de l'universalité" abolit enfin l'esclavage.

 

Le Décret  de la Convention nationale du 14 Février 1794 déclare que " l'esclavage des Nègres dans toutes les colonies est aboli; en conséquence elle décrète que tous les hommes, sans distinction de couleur, domiciliés dans les colonies, sont citoyens français, et jouiront de tous les droits assurés par la constitution".

 

 

Mais la question de l'égalité entre "les Noirs" et les "Blancs" pose un sérieux problème à Bonaparte qui arrive au98-007356[1] bis pouvoir en 1799. Considérant que pour des intérêts économiques de la France les Noirs n'ont pas à jouir de la liberté comme tous les Hommes, comme tous les Français, Bonaparte rétabli l'esclavage le 20 mai 1802. En effet, le décret stipule dans ses articles:

 

Art. 3. La traite des Noirs et leur importation dans les dites colonies, auront lieu, conformément aux lois et règlement existant avant 1789. 

 

Partout l'esclavage fut rétabli sauf en Haïti où les esclaves venus du Kongo, sous la protection spirituelle de Kimpa nvita, infligèrent une lourde défaite aux troupes françaises, l'armée la plus puissante du monde sous le commandement de Napoléon 1er. 

 

Ailleurs, la condition des Noirs bascule une fois de plus dans l'innommable. Ils perdent leurs droits les plus inaliénables. Ils continuèrent les travaux dans les plantations de la canne-à-sucre au profit des riches propriétaires blancs et français. 

 

Biard Abolition de l%27esclavage 1849C'est en 1848 que officiellement l'esclavage sera aboli en France grâce à l'action de Victor Schoelcher sous la deuxième république après les U.S.A., la Grande- Bretagne, la Hollande, la Belgique. La France a été l'un des derniers  pays esclavagistes à abolir cet odieux et honteux crime contre l'humanité.

Mais, nous savons aussi que cela n'a été possible qu'une fois que la production du sucre de betterave ( moins gourmande de la main d'oeuvre) a remplacé en grande partie celle de la canne- à- sucre. Par ailleurs, nous savons aussi que l'abolition de l'esclavage a inauguré une nouvelle forme d'exploitation de l'homme noir: la colonisation. 

Enfin, nous savons aussi que les bateaux français ont continué le commerce des noirs bien au-delà de 1848 dans l'atlantique et ce malgré des patrouilles britanniques qui tentaient d'empêcher le traffic de ces navires. 

 

 

 

 

 

 

 

 

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22 mai 2011 7 22 /05 /mai /2011 10:41

Photob 001Les défenseurs de D. Strauss-Kahn luttent becs et ongles pour le défendre à tout prix ; Ce qui est en soi normal car toute personne a droit à une défense. C'est un principe capital de la justice tel que le veut la Déclaration universelle des Droits de l'Homme et du Citoyen.  Pour y arriver, il n'hésitent pas à fouiller dans toutes les poubelles de New- York dans l'espoir d'y trouver quelques pourritures qui feront l'effet d'une bombe.

 

A les entendre, ils ont en déjà une  entre leurs mains qui discréditerait la jeune fille: le frère ne serait pas le frère mais un simple ami de la victime. Ce mensonge peut en cacher un autre, pensent-ils.  Pour l'heure, ce fait est une brèche pour  les admirateurs de D. Strauss-Kahn. Certains d'entre eux, n'hésitent pas à crier victoire.

 

Qui est vraiment le frère de Nafissatou ?

Pour bien comprendre cette affaire, il faut  faire un petit voyage en Afrique, terre natale de Nafissatou et de son fameux frère.  Ce  voyage est indispensable pour connaître et comprendre un tant soit peu les hommes et les femmes qui y vivent, voyage indispensable pour se débarrasser de la totale méconnaissance des rapports qui régissent les africains.

 

En effet, les Africains (particulièrement ceux qui sont nés et ont grandis en Afrique, le cas de Nafissatou et son frère) entretiennent des rapports amicaux qui se traduisent et se confondent ou se  fusionnent en rapports familiaux. Nous sommes dans des sociétés où la structure est  basée sur la solidarité qui exclut toutes les formes d'individualisme  tel que nous l'observons dans les sociétés occidentales. 

 

Ce type de relations qu'un Occidental aurait du mal à clarifier est la base même de ce qui cimente les relations entre les Africains.  

En Afrique, une jeune fille est la soeur de tous les frères de sa famille, de son quartier et au delà de son cercle de vie. De la même façon, un jeune garçon, est le frère de toutes les soeurs. Un père est le père de tous les enfants. Une mère est la mère de tous les enfants. Un enfant est l'enfant de tous les parents. Il est interdit dans certains cas de préciser ou de clarifier les relations sous peine de choquer la communauté.

Par exemple, un Africain qui présenterait son demi-frère on le nommant  comme tel sera  considéré comme un "diviseur" de la famille. On se contentera de dire, c'est  mon frère. Les termes, beau- père, belle- mère, cousin ou cousine ou encore demi-frère, demi-soeur sont proscrits. monta17

 

On convient  que ces relations fusionelles qui font que chaque africain soit le frère d'une centaine de soeurs, ou chaque africaine soit la soeur d'une centaine de frères soient choquantes pour les Occidentaux parce que trop confuses. Mais, il s'agit là des sociétés qui n'ont pas connu l'industrialisation, l'urbanisation au même stade que l'Occident, sources entre autre de l'individualisation des sociétés occidentales.  

 

De ce fait, lorsque Nafissatou est agressée, par réflexe culturel, un frère de sa communauté n'a pas hésité à se présenter comme étant son frère. C'est un mécanisme de défense et un élément d'identité culturelle africaine.

De la même façon, ce sont ces mêmes frères, tous ses frères qui l'ont accueilli et aidé quand elle est arrivée à New-York. 

Une fois de plus, le lien de sang ou le lien de lait n'est pas déterminant pour les africains. Ces liens ne dictent pas les rapports entre les habitants. Ceci est encore plus vrai dans l'Afrique rurale, plus encore chez les Peuls ou les Foulanis. 

Par ailleurs, il est urgent de signaler que dans des grandes villes africaines ces liens sociaux sont en voie de disparition sous le poids de l'européanisation des sociétés africaines.

 

En Afrique, les biens et les hommes appartiennent à la communauté, au groupe. On est frère de toutes les soeurs et on est la soeur de tous les frères. Nos amies sont nos soeurs et nous sommes les frères de toutes nos amies. Autres cieux, autres réalités. C'est ce que le président congolais Massamba Débat (1963- 1969) qualifiait en son temps du socialisme bantou. Nous ne sommes pas unis par le sang et par le lait, mais nous le sommes par la Terre, la terre africaine est au délà de tout.

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16 mai 2011 1 16 /05 /mai /2011 13:49
  • Quel est le rôle du Politique  dans les sociétés actuelles ?

 Photob 001Devant l'actualité très mouvementée  par les déboires sexuels de D.S. Kahn, le commun des mortels se pose légitimement la question: quel est le rôle du Politique dans les sociétés actuelles ?

 

Les hommes politiques de la même espèce que celle de S. Kahn valent -ils la peine de nous diriger ?  Sommes nous contrains de nous laisser gouverner par ceux  dont la personnalité n'est pas bien cernée ?

Est-il possible de mesurer la libido d'un politique avant de lui confier la gestion de la cité ? En un mot, avons nous le droit d'élire un névrosé à la tête d'un pays ? 

 

On se rend bien vite compte que ces interrogations sont quelque chose de complexe. Complexe aussi est leur domaine   d'intervention car le politique ne se limite en effet pas à une seule et unique tâche qui lui serait assignée, mais son action s’applique sur bon nombre de domaines, et ce serait une erreur de le réduire uniquement à l’un d’eux.

 

Un peuple mûr doit définir la nature et la fonction du politique . Ces fonctions vont en effet subir maintes retouches selon les pays et selon certaines réalités. Mais la plus part du temps les politiques infantilisent le peuple et le déclare inapte à la réflexion. Dans ce cas, le politique comme un peintre, procède en peignant tels pouvoirs ici, tels autres là.  En agissant de la sorte, il cumule tous les pouvoirs.

 

Un tel peuple doit être très attentif pour bien comprendre la manipulation  et le despotisme en voie de s'enraciner dans la société. Il faut aussi être attentif même aux moindres détails, je veux parler des pulsions sexuelles du politique  qui voudrait accéder au pouvoir.

 

Un peuple qui ne veut pas être réduit à rien se doit de ne pas laisser la politique au politique. Il doit limiter les parcelles
d'autorité du Prince. Et le Prince doit se concentrer sur sa mission, celle fixée par le peuple souverain. Sa mission lui imcombe d'emblée d'être comme quelqu'un de savant selon les mots de Platon.  Etre savant confère au politique le devoir de ne pas être comme tout le monde. Le politique "savant" est au dessus de la mêlée. Et, un peuple mûr se doit de définir, dans la limite de ses moyens, quelle science le politique est susceptible de détenir.

 

La première science pour un politique est celle qui rassemble son peuple, unifie sa nation. Le politique est donc le pasteur de la vie moderne. Quoiqu'il en soit, le rôle du politique est donc tout d’abord vu comme celui d'un mobilisateur d'énergies, toutes les  énergies dont son pays a besoin pour se défendre et pour dessiner le futur.

L’enjeu pour le politique est surtout de s’entraîner à devenir et rester savant par son esprit et son âme.

 

Mais le politique moderne élabore des stratégies de lutte pour le pouvoir qui s'appuient sur la division de la société entre les fumeurs et les non fumeurs, les hétéros et les homos, les autochtones et les étrangers, les bons citoyens et les mauvais citoyens... Le politique  despote  cherche à affaiblir son peuple en vue de le manipuler par des discours du retour  à l'âge d'or. 258559-jpg 147731

 

En nous montant les uns contre les autres par des stratégies mesquines, les petits politiques dessinent un boulevard qui les mènent au pouvoir. Malheureusement, chez les petits peuples, ces stratégies marchent souvent.  

 

Or la beauté d'un peuple est dans son unité. Briser cette beauté, c'est affaiblir son pays.  Or un peuple qui a perdu sa grandeur passe son temps sur des détails moins importants.  Le  peuple n'a pas le droit de tolérer que le politique le rende faible en le divisant. Ceci ne fait que renforcer les pouvoirs du Prince qui en tirant les ficelles de la division prend le peuple pour son paillasson. 

 

Pour se protéger d'un tel politique, le peuple doit veiller pour qu'un tel homme ne soit pas à sa tête, ce qui précipitera sa ruine, peut être sa disparition.

Lorsqu'un peuple confie son destin à un politique, il doit avoir les moyens de surveillance et de destitution d'un tel homme sans quoi, le peuple court avec lui à sa chute.

 

GBAGBODans un pays où le peuple a un pouvoir important sur le politique, où le peuple dirige le politique  tout va pour le mieux, la démocratie est réelle : le pays sort de la boue et va en se développant. Je parle du développement social. 

 

En revanche, dans le second état, le peuple laisse le politique diriger  à sa guise, et le cycle de la démocratie va en se dégradant, c’est-à-dire sous la forme que nous connaissons actuellement.

 

Une fois de plus, pour qu'un tel état fonctionne, il faut que le politique soit sage même si Dans L’apologie de Socrate, Platon pense que seuls les Dieux sont sages, seuls les Dieux sont sophos. Soit. Le politique doit  dans ce cas, imiter les Dieux  qui lui sont supérieurs pour le Bien de son peuple, en se gardant de tout abus de pouvoir,  c’est-à-dire en n’utilisant pas sa position avantageuse dans d’autres fins que celles de laisser la démocratie et la justice prendre le dessus.

Le politique ne doit pas outrepasser la loi de son pays, fruit de la coutume et des hommes. Il doit avoir un respect presque religieux pour son peuple. Le peuple doit être très vigilant pour que le Prince ne soit pas seul à gouverner mais à plusieurs: la justice et le législatif ne doivent pas être concentrés entre ses mains.

 

monta17 Mais malgré toutes ces précautions, il est  quasiment impossible d'être à l'abri d'un despote dans le cycle de vie actuel.  Si toutefois des candidats se présentaient, le peuple s’empresserait évidemment de les cerner avant de confier la cité à l'un d'entre eux.

 

Cerner un candidat c'est vérifier qu'un tel homme :

 

 

- N'a pas des désirs sexuels incontrôlés. Ces nourritures terrestres brisent des destins et des visions. Elles apportent

   des divisions et des ruptures scandaleuses.

- N'est pas envahi  par des vagues de natures sexuelles qui l'engloutissent.

- N'est pas victime de ses petites pulsions qui rendent tout homme vulnérable et le traîne dans la boue.

- N' a pas un esprit qui échappe à son contrôle comme s'il était étranger, agissant de manière incompréhensible.

- Maîtrise son esprit en tirant le plus grand parti de ses capacités en contrôlant ses pulsions et en efforçant de 

  maintenir son équilibre psychique.

- N'utilise pas le pouvoir pour obtenir des relations sexuelles non consenties

- N' a pas l'instabilité émotive

- Impose une discipline, une rigueur qui peut, en surface, donner de bons résultats.

- N'est pas un déséquilibré névrotique

- A la paix intérieure

- Réprime ses pulsions

- Affronte avec cran la réalité de ses sentiments

- N'est pas frustré en amour, car un sujet frustré finit par ne plus être une personne.

- Est psychologiquement sain

- A une certaine autodiscipline, équilibré

- N'est pas un névrosé, un neurasthénique, qui ne doit pas souffrir de graves difficultés dans sa vie sexuelle

- Ne doit pas avoir une déplorable éducation sexuelle

- N'est pas affecté par la névrose obsessionnelle

- N'est pas dépendant de ses émotions

- Sait ce qu'il est

- Ne gaspille pas inutilement ses énergies

- Évite les idées obsédantes

- Ne se vautre pas dans le sexe et les petits plaisirs

- Ne rêve pas de succès , de gloire 

 

 

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13 mai 2011 5 13 /05 /mai /2011 12:30

DÉCRYPTAGE- «20 Minutes» vous explique pourquoi ce jour particulier est source de tant de superstitions...

vendr5-copie-1.jpgLe vendredi 13 est considéré par certains comme un jour de chance. D'autres, au contraire, ne sortent pas de chez eux ce jour-là de peur que la malchance s'abatte sur eux.
Mais au fait, pourquoi le vendredi 13 est-il source de telles superstitions? Le vendredi 13 août 2010, 20 Minutes s'était déjà penché sur la question.

Il fait peur ou envie. Le vendredi 13 ne laisse pas indifférent.  Il a même sa phobie, la paraskevidékatriaphobie. Il y a entre un et trois par an (un seul cette année). Mais au fait, pourquoi tant d’honneurs? Le vendredi 13 est l’amalgame de deux superstitions: celle du vendredi, et celle du 13. Les deux ensemble annulent l’effet guignard, et ce jour se retrouve alors sous le signe de la chance.

Des origines bibliques et nordiques

Et pourtant, dans l’histoire, le vendredi 13 rappelle rarement de grands bonheurs.  La superstition aurait des origines bibliques. En effet, lors du dernier repas du Christ, la tablée, Jésus compris, était de 13. Il fut ensuite crucifié le vendredi.

Selon la mythologie nordique, Odin le dieu des guerriers avait réuni onze amis dieux pour un diner. Loki dieu de la guerre et du mal, vexé de ne pas être invité, se convia lui-même à la fête malgré tout. N’étant pas le bienvenu, une bataille éclata et ce fut Balder, dieu «bien aimé» qui en fit les frais, recevant une fléchette empoisonnée dans le cœur. Depuis cette légende, le chiffre 13 porte malheur dans les pays scandinaves.

Chez les Grecs et les Romains, le 12 est le nombre de perfection. Par conséquence on retrouve 12 dieux olympiens, 12 travaux d’Hercule, 12 constellations, 12 signes du zodiaque, 12 heures par jour et par nuit, 12 lunes dans l’année… Le 13 détruit cet équilibre et provoque alors le désordre. Quand au vendredi, c’est ce jour là que les exécutions avaient lieu dans la Rome antique.

Et dans les autres pays?

En Espagne, Grèce et dans les pays d’Amérique latine, ce n’est pas le vendredi mais le mardi 13 qui est craint. Le deuxième jour de la semaine, en rapport avec Mars, rappelle le dieu de la guerre, signe de destruction et violence. En Italie, c’est le nombre 17 qui porte malheur: XVII en chiffres romains, c’est l’anagramme de VIXI, qui signifie en latin «j’ai vécu», et donc «je suis mort».

En Asie, c’est le chiffre 4 qui leur fait horreur. Et pour cause, le mot se prononce «shi», même prononciation que le mot qui veut dire «mort», tant en mandarin qu’en cantonais et japonais. Paradoxalement à nos croyances occidentales, le nombre 13, pour les chinois est associé à la vie.

Anaïs Machard
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9 mai 2011 1 09 /05 /mai /2011 13:26

 

 

 

 

De 1808 à 1814, l'Espagne est un pays en proie à la violence aveugle des troupes françaises sous la direction de   Napoléon. Ce tableau dessiné par Goya illustre l'une des phases de ces violences.  Le grand peintre espagnol a 62 ans lorsqu'il décide d'immortaliser la révolte des madrilènes contre les Français.tres-mayo-tab

 

Il peint deux tableaux qui illustrent l'insurrection du peuple: Dos de Mayo et le très de Mayo peint en l'honneur de la nation espagnole persécutée par l'envahisseur.

 

Pour la petite histoire, en janvier 1808, les troupes françaises envahissent l'Espagne. En Mai de la même année le roi Ferdinand VII est remplacé par le frère de Napoléon: joseph Bonaparte. En réaction, des véritables guérillas gagnent toute l'Esppagne contre les français.

 

La "guerre " va durer jusqu'à 1814. Elle a traumatisé Francisco Goya qui montre dans ce tableau la violence et la répression contre la France.

 

Très de Goya intitulé aussi les fusillades sur la montagne du Prince Pie est une oeuvre de grande dimension 2,66 m * 3,45m.

De malheureux espagnols sont sur le point d'être fusillés par les soldats de Napoléon.

 

On y voit:

le groupe des condamnés dominé par un homme au visage bouleversé et illuminé par la pureté matérialisée par un habit blanc.  A ses pieds, les corps, les corps et les sang répandu qui évoque l'horreur. Le personnage est assimilé au Christ. Ses bras en croix et ses mains percées évoque la crucifixion.

Son visage souligne  la souffrance du peuple persécuté.

 

Dans l'ombre, les soldats français tirent. On voit les fusils et non leurs visage. Ils forment un bloc barbare et inhumain.

En arrière, l'assistance est effondrée. Un homme se cache les yeux pour ne pas voir l'horreur de la scène. Ils sont sur la liste des ceux qui doivent être fusillés.

 

En somme, Le Très de Goya est devenu pour les Espagnols le symbole  de l'indépendance et de l'identité nationale. Goya a montré l'injustice de la répression entre les Espagnols innocents, désarmés et l'armée de l'Antéchrist qui persécute injustement l'humanité.

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3 mai 2011 2 03 /05 /mai /2011 13:12

Photob 001Le judaïsme est la religion des Hébreux plus connus sous le nom des Juifs. Ils affirment qu'ils sont le peuple élu par Dieu . Selon eux, Dieu aurait fait une alliance avec les Hébreux. Mais pour des raisons de stratégie de survie, les Hébreux seraient partis en Egypte où leur condition de vie se transformèrent peu à peu. Ils devinrent les captifs des différents Pharaons.

D'après la Bible hébraïque Dieu aurait envoyé Moïse pour les délivrer après 400 ans passés en esclavage. Ils se seraient établis à Canâan sous la haute sécurité de Dieu. Ils choisirent Jérusalem comme capitale de leur royaume sous la direction de David puis de Salomon son fils.

 

Mais, après la mort de ce dernier, le royaume fut divisé en deux:

- Judas avec Jérusalem pour la capitale

- Israël, avec Sammarie pour capitale.

 

Toutefois, à cause de leur désobéissance à Dieu, celui-ci a permis que son peuple soit attaqué et persécuté par des nations étrangères.  

Ainsi, à partir du VIIe s avant Jésus Christ, les Hébreux sont attaqués et persécutés par :

les Assyriens puis les Babyloniens qui déporteront certains Hébreux comme Daniel à Babylone. Puis vint la persécutionlogo temple Perse. Ensuite les Grecs. Et enfin les Romains avant, pendant et après la naissance de J. Christ. 

 

En 70, les Hébreux se révoltèrent contre Rome en en guise de représailles les légions détruisirent Jérusalem ainsi que son Temple. Les Hébreux furent contraint à l'exil. C'est le début de la diaspora juive. Des nombreux Hébreux quittent leur terre pour vivre hors de la Palestine. Ils s'installeront en Egypte, la Mésopotamie, la Syrie, l'Italie, la Grèce, en Asie mineure etc.  Ce peuple sans terre attendra jusqu'à la fin de la deuxième guerre mondiale pour que les Nations-Unies décident de les fixer  en Israël.

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1 mai 2011 7 01 /05 /mai /2011 22:59
Quotas dans le foot: la vérité au mot près

equipe-de-france-afrique-du-sud.jpgL'homme s'appelle L. Blanc. Avec ce nom rien de surprenant si notre entraîneur national aspire à blanchir le football français. Au-delà de l'indignation, une phrase me traverse l'esprit. Les changements même les plus souhaités ont leur mélancolie. En effet, nous avons souhaité le depart de Domenech et l'arrivée de monsieur Blanc. Aujourd'hui l'homme a déçu mon espérance. Mes illusions perdues me conduisent à reconsidérer que L. Blanc est un blanc comme Zemour, Guéant.  Voici l'extrait de la discussion telle qu'elle a été publié par Médiapart.

 

 Le sélectionneur Laurent Blanc dément en bloc avoir évoqué avec d'autres responsables du foot français la mise en place de politiques discriminatoires et de quotas dans la formation et la sélection des joueurs.Voilà pourtant ce que luiimages--29-.jpg et ses collègues disaient lors d'une réunion officielle, le 8 novembre 2010:

 

 


L. Blanc© Reuters
 
Laurent Blanc: Qu'est-ce qu'il y a actuellement comme grands, costauds, puissants ? Les blacks (...) Je crois qu'il faut recentrer, surtout pour des garçons de 13-14 ans, 12-13 ans, avoir d'autres critères, modifiés avec notre propre culture (...) Les Espagnols, ils m'ont dit: “Nous, on n'a pas de problème. Nous, des blacks, on n'en a pas”.»
 

 

Erick Mombaerts: Est-ce qu'on s'attelle au problème et on limite l'entrée du nombre de gamins qui peuvent changer de nationalité?

 

Laurent Blanc: Moi j'y suis tout à fait favorable.

 

François Blaquart: On peut s'organiser, en non-dit, sur une espèce de quota. Mais il ne faut pas que ce soit dit.

 

Erick Mombaerts: Donc il faut 30% ? (...) Il y a bien des clubs comme Lyon qui le font dans leur centre de formation.

 

Francis Smerecki: Je dis: première chose, c'est discriminatoire. 

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29 avril 2011 5 29 /04 /avril /2011 20:50

Photob 001Quel homme politique n'a jamais aspiré manipuler les esprits de manière à obtenir une adhésion totale de l'opinion à ses idéaux ? Nous connaissons ceux qui ont poussé cette manipulation jusqu'à la cruauté : Staline et Hitler.

 

Mais, la vie en société ne se résume t-elle pas à une suite de manipulations afin d'obtenir quelques avantages ? Nous pouvons aussi dire la même chose des relations entre les hommes et les femmes dans une certaine mesure.

 

J'ai dit dans une certaine manière ?  Peu importe. La démarche est presque la même. Entre la manipulation et la séduction les frontières souvent s'effacent.

 

La séduction passe aussi par la propagande ou "la théorie, le discours, le verbe" qui est une stratégie de communication qui tend à inculquer à grande vitesse des idées à une personne ou à une vaste population.

 

La première étape consiste au lavage du cerveau des victimes. Une fois le cerveau lavé et nettoyé, le manipulateur passe à un autre stade : le bourrage du crane. Le sujet est embrigadé. Sa raison est mise en berne. Ses facultés baissent l'attention et le sens critique disparaît.  A ce stade, la confiance devient totale envers son leader à qui on voue un véritable culte.

 


Les hommes politiques  pour pousser le bouchon encore plus loin ont recours aux éléments de la mise en scène : slogan, symboles, l'ordre, régularité, l'attroupement mais aussi les oeuvres d'art. image003

 

Quand l'oeuvre d'art se met au service d'un tyran il n'hésite pas à en faire usage pour avilir le peuple par l'imagerie. C'est dans cette perspective que Staline par exemple voulait  former un homme nouveau par la terreur et la répression.

 

En agissant de la sorte, l'art sort de son cercle qui se limite à représenter le beau. Je parle de la beauté des dieux. Or que nous savons que Hitler avait pour obsession  d'octroyer tous les droits à la race aryenne faite des hommes au beaux corps remplis de forces. L'exaltation de la force le conduira au totalitarisme. 

 

Dans ce cas, l'art devient une pure fiction idéologique. C'est à se demander à quoi sert l'art ?

 

Une oeuvre d'art comme un  monument aux morts sert à apaiser la détresse morales des familles des morts et des disparus.  Dans ce sens, une oeuvre d'art devient  la mémoire de l'individu (autobiographie) qui s'inscrit dans l'Histoire collective.

Les oeuvres d'art sont au service du souvenir : espace symbolique et affectif. Dans le cas des monuments aux morts de la guerre de Monument aux morts-6-2-851ed1914-1918, le deuil (affaire privée) se métamorphosent  en affaire d'état. C'est le cas en France tous les 11 Novembre de chaque année durant les commémorations. La joie de la victoire écrase le chagrin. La communion est totale entre les Français même ceux qui n'ont pas déploré des disparitions dans leur famille. Cette ferveur crée par l'art s'apparente à la religion civile. 

 

Contrairement aux affiches qui sont souvent retouchées afin de séduire, servir,  intimider,  impressionner l'autre ou les autres par la propagande, les monuments sont des oeuvres sculptées, construites qui tiennent une place dans le paysage. 

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27 avril 2011 3 27 /04 /avril /2011 00:53
La thèse de Quentin Atkinson va raviver les débats entre linguistes. La thèse de Quentin Atkinson va raviver les débats entre linguistes. 

Une récente étude publiée dans la revue scientifique américaine Science présente l’Afrique comme le berceau de toutes les langues modernes. Une hypothèse qui ravive le débat sur l’existence potentielle d’une langue originelle.

Et si toutes les langues provenaient d’une même et unique langue ancestrale ? Du mythe biblique de Babel, qui impute la diversité des langues à un châtiment divin, aux hypothèses scientifiques, le débat a fait couler beaucoup d’encre. D’où ce verdict de la Société linguistique de Paris dans ses statuts de 1866 : toute discussion sur l’origine des langues est bannie.

Un article publié le 15 avril 2011 dans la revue Science vient relancer le débat. Son auteur, le Néo-Zélandais Quentin Atkinson atteste qu’en Afrique, une langue unique, ancêtre de toutes les langues modernes aurait été parlée par les premiers habitants du continent, il y a environ soixante mille ans.

Pour François Jacquesson, directeur du laboratoire de recherche « Langues et civilisations à tradition orale » (Lacito) au CNRS, l’hypothèse d’une langue-mère venue d’Afrique n’a rien d’inédit. Déjà éprouvée, elle serait le fruit d’un raisonnement par analogie : « L’homme est doté de capacités de langage. Les historiens pensent que les lignes d’hominidés sont nées en Afrique, résume le chercheur. Du coup les capacités de langage seraient nées en Afrique. »

De la génétique à la linguistique

La thèse de Quentin Atkinson s’appuie sur une méthodologie empruntée à la génétique : schématiquement, si un groupe d’individus s’éloigne de son berceau géographique, sa diversité génétique diminue. Une logique que le chercheur tente d’appliquer à la linguistique. Ainsi, de la même manière qu’une population migrante partant d’Afrique perd de sa diversité génétique, des individus s’éloignant de leur population d’origine, utilisent moins de phonèmes (les plus petites unités de langage). La langue utilisant le plus de phonèmes serait donc à l’origine de toutes les autres.

Or Quentin Atkinson, après avoir étudié 504 langues, constate que les dialectes utilisant le plus de phonèmes sont africains. Ceux qui en utilisent le moins sont parlés de l’autre côté du globe, en Amérique du Sud et dans les îles tropicales du Pacifique. Conclusion : plus les peuples se sont éloignés d’Afrique, plus leurs langues se sont appauvries en phonèmes. De quoi supposer que l’Afrique est bel et bien la terre mère de toutes les langues.

Outre-Atlantique, des réactions de spécialistes américains se veulent nuancées, mais enthousiastes. Ainsi, pour Donald A. Ringe, linguiste à l’Université de Pennsylvanie, cité par le New York Times, « il est trop tôt pour dire que la thèse d’Atkinson est recevable, mais si elle l’est, il s’agit d’une des publications les plus intéressantes de l’histoire de la linguistique ces dix dernières années ».

D’autres, comme Lolke van der Veen, chercheur à l’université de Lyon 2, et responsable du projet « Langues, gènes et cultures bantu », ne sont pas de cet avis. « On ne peut transposer directement les principes de la génétique des populations aux langues. Un goulot d'étranglement peut en effet réduire la diversité génétique mais je ne vois absolument pas comment un tel phénomène pourrait affecter la diversité sonore d'une langue. D'ailleurs, la complexité sonore d'une langue n'est pas qu'une affaire de phonèmes, mais aussi de combinaisons de phonèmes. »

Langue-mère, chimère ?

Traditionnellement, dans la communauté scientifique, la thèse d’une langue originelle suscite plutôt la suspicion. Quentin Atkinson n’est pas le premier linguiste à s’appuyer sur la génétique. D’autres s’y sont essayés bien avant lui.

On doit par exemple à Joseph Greenberg dans les années 1950, le regroupement d’un millier de langues africaines en quatre grandes familles. Dans les années 1970, l’hypothèse d’une langue-mère trouve son représentant en la personne de Merrit Ruhlen. Déjà, le linguiste cherche à comparer données linguistiques et humaines, partant du postulat que, s’il était possible de reconstituer l’histoire des lignées humaines, pourquoi l’histoire du langage ne pourrait-elle pas suivre un chemin parallèle ?

Sujette à beaucoup de discussions, la thèse subit des objections de méthode. « Les données de travail ne sont pas les mêmes », précise François Jacquesson. « Nous connaissons l’histoire des langues sur une très courte période. Pour les gènes, c’est l’inverse. On dispose de beaucoup de données, concernant beaucoup de groupes humains, mais ce qu’on ne sait pas sur les gènes, c’est leur histoire. Ce n’est pas comparable. La linguistique et la génétique s’étudient sur des échelles de temps très différentes : les données sur les langues remontent à quelques milliers d’années, celles sur les gènes à plusieurs millions.»

À défaut de connaissances historiques exhaustives, reconstituer la généalogie des dialectes reste donc du domaine de l’hypothèse. S’il est un constat dans l’histoire des langues parlées, c’est plutôt celui de leur diversité. À ce jour, 6 000 d’entre elles ont été répertoriées.

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